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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce vendredi, il s'intéresse aux malaises français qui remontent à la surface à l'occasion de la crise sociale provoquée par la réforme des retraites.

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Transcription
00:00 7h, 9h, Dimitri Pavlenko.
00:02 - Allez, place à l'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro.
00:05 Bonjour Vincent Trémolet de Villers.
00:07 - Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:09 - Alors la loi Vincent a beau être adoptée, le président déterminé à la promulguer,
00:14 on a pu voir hier que les opposants eux ne désarment pas le bras de fer sur les retraites.
00:18 Continuez, vous pensez que ça peut durer encore longtemps ?
00:21 - C'est une situation qui est à la fois inflammable et bloquée.
00:23 On sent que tout peut basculer au gouvernement, à l'Assemblée et dans la rue,
00:28 et puis aussi qu'il ne peut rien se passer du tout.
00:30 Si on résume les choses, nous avons une crise d'ordre public,
00:33 avec une extrême gauche chauffée à blanc par les insoumis,
00:36 une extrême gauche qui rêve de grands soirs.
00:38 Alors les indignations d'Elisabeth Borne et Gérald Darmanin sont peu de choses
00:41 face à la détermination de ces activistes que l'on laisse prospérer dans l'impunité depuis 10 ans.
00:47 Et à cela s'ajoute d'un côté une crise sociale bien installée,
00:50 les opposants ne sont plus mobilisés qu'au premier jour,
00:52 et une crise politique qui apparaît insoluble.
00:55 Elisabeth Borne n'a pas plus de majorité qu'au premier jour.
00:58 Donc Emmanuel doit résoudre ensemble ces deux crises.
01:01 Le problème est que la crise sociale pousse inévitablement à faire des concessions aux forces syndicales,
01:06 notamment la CFDT, c'est-à-dire la gauche.
01:08 Mais la crise politique, elle, impose de convaincre un nombre suffisant de députés venus de la droite.
01:14 Donc si Emmanuel Macron va sur sa gauche, il perd à droite, et le contraire,
01:18 il est condamné à l'immobilité perpétuelle,
01:22 le "en même temps" qui était une martingale est devenu un piège mortel,
01:25 et ce piège se referme sous nos yeux.
01:27 - Alors Vincent, on a aussi senti chez les manifestants une rancune très forte contre Emmanuel Macron.
01:31 Diriez-vous, comme Jérôme Fourquet, le point de crispation s'appelle Macron ?
01:35 - Alors Jérôme Fourquet a très rarement tort, et là il a pleinement raison.
01:39 Le cocktail entre le 49-3, la déclaration du président aux députés sur l'illégitimité de la foule,
01:46 et son intervention télévisée totalement contre-productive,
01:50 ont réveillé un anti-macronisme que l'on croyait moins virulent qu'à la veille des Gilets jaunes.
01:54 Le sondage au DOXA que nous publions dans le Figaro aujourd'hui montre que sa prestation télévisée
01:58 est jugée comme la moins convaincante depuis qu'il est à l'Élysée.
02:02 Les conditions de son élection, à mon avis, expliquent beaucoup de choses.
02:05 Notre démocratie est devenue une démocratie négative,
02:08 où le seul programme pour un candidat consiste à pouvoir empêcher Marine Le Pen d'accéder au pouvoir.
02:14 Éviter Marine Le Pen, c'est le mandat que nombre de Français ont l'impression d'avoir donné au chef de l'État.
02:19 Mais éviter Marine Le Pen, ça ne fait pas un programme de gouvernement.
02:22 Mais ce serait quand même réducteur et malhonnête d'attribuer à la seule impopularité du président de la République
02:28 la crise que nous vivons. Elle a aussi des causes beaucoup plus profondes.
02:31 - Pour vous, la crise des retraites est le révélateur du malaise français, Vincent.
02:35 - Du malaise français ou de la grande déglingue.
02:38 Ce qui se passe est franchement complètement disproportionné par rapport à l'enjeu de cette réforme.
02:44 Ce n'est pas le décalage de l'âge de départ à la retraite qui explique une telle fièvre dans notre pays.
02:49 Ce n'est pas non plus le tempérament gaulois ou réfractaire.
02:52 Ce qui remonte à la surface, ce sont nos malaises, comme vous le disiez.
02:55 Le malaise d'un pays hanté par son déclin économique, par la fin de son industrie,
02:59 par sa fragmentation culturelle et par son vieillissement.
03:02 C'est le malaise d'une société atomisée où le destin collectif a laissé la place aux cocons,
03:07 où les métropoles ont tout pris aux campagnes,
03:09 où l'endettement est devenu un réflexe,
03:11 où l'on a sacrifié la fierté nationale pour l'horizon individuel du canapé et du potager.
03:16 C'est comme si notre pays, fatigué de sa puissance, voulait à son tour prendre sa retraite.
03:21 Alors une telle situation est tout à fait alarmante.
03:24 Ce matin, les rues de Paris, de Bordeaux ou de Nantes,
03:27 pleines d'immondices de cendres et de gravats,
03:29 symbolisent bien le champ de ruines politique et sociale qui est devenu la France d'Emmanuel Macron.
03:33 L'édito politique sur Europe 1 a signé Vincent Trémolet de Villers.
03:37 Merci beaucoup Vincent.
03:38 A la ligne du Figaro, Macron au défi d'une crise qui se durcit.
03:42 Est-ce qu'il lui suffira d'assumer l'impopularité ?
03:44 En posera la question à l'invité d'Europe 1 matin, le criminologue Alain Bauer,
03:48 grand spécialiste de la délinquance.
03:49 Il publie un nouveau livre consacré au retour de la guerre,
03:52 qui parle aussi du déclin du courage en politique et de la différence entre ce qui est légal,
03:56 ce qui est légitime, des thèmes qui sont vraiment dans l'actualité ces derniers jours.

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