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Ancien policier et auditeur de Cyril Hanouna, Rodolphe a témoigné du manque de moyen dans les forces de l'ordre. Et il n'a pas mâché ses mots... Radio en rade, voiture très kilométrées, équipement d'une qualité qu'il juge discutable... L'ex-fonctionnaire n'a pas caché sa colère. Réécoutez l'extrait. Vous pouvez réagir au 01.80.20.39.21.
Retrouvez "On marche sur la tête" sur : http://www.europe1.fr/emissions/on-marche-sur-la-tete

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Transcription
00:00Parce qu'il y a trois corps dans la police.
00:01Il y a le corps d'encadrement d'applications,
00:03il y a le corps de commandement,
00:04et il y a le corps de conception et de direction.
00:06Bon, le corps de la direction, c'est le corps qui coûte le plus cher.
00:08Alors, c'est des hauts fonctionnaires, pas de problème, etc.
00:10Mais sauf que c'est pas eux qui sont sur le terrain.
00:13Moi, j'avais un commissaire,
00:14pour te dire, j'étais dans le 19e arrondissement pendant quelques années.
00:18Eh ben, il y a une année, il a touché 40 000 euros de primes.
00:21Aucune prime n'a été versée aux effectifs.
00:23Pourquoi ? Pour objectifs atteints.
00:25Mais c'est quoi, des objectifs ?
00:26Parce que quand on voit, nous, quand on roule avec des voitures
00:28qui ont 200 000 km au compteur, qu'il y a des embrayages qui pètent,
00:32quand on dépose une voiture au garage pour changer une ampoule
00:34et qu'il reste un mois pour changer une ampoule,
00:36parce qu'on nous dit qu'il faut commander l'ampoule,
00:38après, il faut la caser au planning, etc.,
00:39mais pendant ce temps-là, t'as pas de voiture pour circuler,
00:41pour patrouiller ou pour porter assistance à des gens,
00:44tu pètes les plombs.
00:45Quand t'as des radios qui tombent en panne avec écrit anomalie 10,
00:48parce que derrière, tu te dis, pourquoi ?
00:49Parce qu'elles sont jamais mises à jour,
00:51parce qu'elles sont jamais entretenues, parce qu'il n'y a pas de moyens.
00:53Voilà.
00:54Si tu veux, j'ai des exemples à la pelle.
00:58C'est un truc de dingue.
00:59C'est comme la tenue, la vestimentaire.
01:01Il y a des comptes à points.
01:03En fait, tu passes ton temps à acheter du matos avec les comptes à points
01:07parce que le matos, il a une mauvaise qualité,
01:09parce qu'on tire toujours les prix vers le bas.
01:12On tire les prix vers le bas pour les effectifs qui sont en bas.
01:15Par contre, là-haut, dans les ministères,
01:17là-haut, au plus haut de l'État,
01:19ils se gavent, mais comme des cochons.
01:22Et ils dépensent n'importe comment.
01:24Voilà.
01:25Mais si tu veux, il y a plein de choses comme ça.
01:27Tu vas dans les commissariats.
01:28Alors, quand t'es un ministre qui vient dans un commissariat,
01:29on nettoie tout.
01:31Ça sent bon.
01:32C'est comme pendant l'IGO.
01:33Comme pendant l'IGO à Paris, on a tout nettoyé.
01:35Moi, je m'en rappelle, à l'époque, c'est Emmanuel Valls qui était ministre de l'INLM.
01:39Tous les gars comme moi, tous les policiers comme moi à l'époque,
01:42on nous a interdit de venir ce jour-là parce qu'on savait très bien,
01:45tout le monde savait qu'on allait parler, qu'on allait dire les choses.
01:47Voilà.
01:48Mais pourquoi tu crois que je suis parti ?
01:49Je suis parti parce que j'en avais ras-le-bol.
01:51Ras-le-bol de voir des collègues qui se mettent des balles dans la tête
01:53parce que j'en ai connu trois.
01:55Ras-le-bol d'avoir une pression hiérarchique qui te met la misère,
01:57qui te méprise.
01:58Ras-le-bol que les gens ne te comprennent pas.
02:00Alors, les gens, ils peuvent pas tout savoir.
02:02Mais tu vois, je pourrais t'en raconter plein, même à tes équipes,
02:05à Valéry, à Gauthier ou à Amaury, parce qu'il a enquêté là-dessus.
02:08Mais les syndicats, ils donnent un son de cloche.
02:10Mais les syndicats, il faut qu'ils arrêtent un moment.
02:12Parce que quand ils vont discuter autour de la table à Beauvau
02:15avec les mises à l'intérieur, ils prennent le café, les croissants,
02:17et puis ça négocie, ce que ça négocie, et puis après, il n'y a plus rien.
02:20Il n'y a plus rien pendant un an.
02:21Et on rendez-vous l'année prochaine pour le même combat, le même tarif.
02:24Mais non, c'est pas comme ça que ça marche.
02:25Il y a des gens aujourd'hui, les gens, qu'est-ce qu'ils attendent ?
02:27Ils veulent une police républicaine.
02:29Mais pour avoir une police républicaine,
02:30il faut avoir une police qui ait les moyens d'être républicaine.
02:32Il faut des moyens. Le problème, c'est qu'il faut des moyens.
02:34On leur a demandé de faire plus de 150 millions d'économies
02:36depuis avril dernier.
02:38Là, par exemple...
02:39Mais d'un autre côté, on donne des milliards un peu partout.
02:42Là, par exemple, les policiers ont leur dû faire attention à leur voiture,
02:45parce que si elle tombe en panne ou si elle est irréparable,
02:48elle risque de ne pas être remplacée avant 2026.
02:50C'est incroyable.
02:51Il y a un chiffre qui confirme ce que nous dit notre auditeur,
02:53c'est que c'est un chiffre totalement inédit et spectaculaire.
02:56En 2023, il y a eu 25 000 démissions, si on additionne policiers et gendarmes.
03:00C'est totalement inédit. Jamais il n'y a eu un tel taux de démission.

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