Cyril Hanouna - Rodéo urbain à Vallauris : «le laxisme d’État tue» selon le maire de la ville
Retrouvez Cyril Hanouna et toute sa bande du lundi au vendredi de 16h à 18h sur Europe 1 ! Entouré de ses chroniqueurs, il revient sur l'actualité politique. Mais avec Cyril Hanouna, les auditeurs ont également la parole ! Pour réagir, n'hésitez pas : 01.80.20.39.21
Retrouvez "On marche sur la tête" sur : http://www.europe1.fr/emissions/on-marche-sur-la-tete
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00:00Europe 1, 16h, 18h, On marche sur la tête, Cyril Hanouna.
00:05Merci d'être avec nous sur Europe 1, merci d'être aussi nombreux à nous appeler, à nous écrire, à nous écouter,
00:10à nous regarder sur le site d'Europe 1, bien entendu, europe1.fr, merci à vous, à nous appeler également,
00:15comme je vous l'ai dit, 01 80 20 39 21, 01 80 20 39 21, venez discuter avec moi, avec toute l'équipe bien sûr,
00:23d'On marche sur la tête, venez nous donner votre avis, quel qu'il soit, vraiment on l'a vu tout à l'heure,
00:28il y a un instant avec Johan qui était excellent, ce jeune homme de 17 ans, qui nous a donné son point de vue,
00:32même si il y en a beaucoup qui ne sont pas d'accord avec le tour de la table,
00:36mais il y en a qui l'ont trouvé, tout le monde l'a trouvé excellent en tout cas, et ça c'est sûr,
00:39il va nous rappeler d'ailleurs, Johan, pour le moment, on parle de cette fillette,
00:43de cette, empercutée par une moto à valoris, entre la vie et la mort, placée en coma artificiel,
00:48le maire de la ville l'accuse, le laxisme d'état tue, on a Thomas qui est avec nous, Thomas, policier,
00:53merci Thomas d'être avec nous sur Europe 1.
00:56Oui, bonjour monsieur, bonjour monsieur Hanouna.
00:58Merci Thomas, bonjour et merci d'être là, les rodéos urbains, c'est devenu aussi un fléau,
01:04on a l'impression qu'il n'y a que des fléaux pour vous, policier, que vous devez combattre toute la journée,
01:09contre de plus en plus de fléaux qui sont de plus en plus récurrents.
01:14Oui, tout à fait, mais c'est, j'ai envie de le dire, c'est encore un événement dramatique,
01:21qui se trouve, reflète l'état dans lequel se trouve la police, la justice et le pays de façon plus générale,
01:27mais pour tout vous dire, voilà, moi j'ai été policier de terrain pendant un peu plus de dix ans,
01:32de nuit principalement.
01:34Vous n'avez que 32 ans en plus, hein Thomas ?
01:37Oui, oui, tout à fait.
01:39Et j'ai passé quasiment, dès mon arrivée dans la police, j'étais sur le terrain,
01:45j'ai rapidement décidé d'aller à la nuit, pour des raisons personnelles,
01:51et puis j'ai intégré une bague départementale sur la plaque parisienne,
01:55et j'ai été confronté à de nombreuses reprises à ce genre d'événements.
02:00Ça me fait un petit peu sourire, puisque, j'ai envie de le dire, c'est encore un événement dramatique,
02:04moi à chaque fois ça me met hors de moi d'entendre ce genre de choses,
02:08et c'est aussi une des raisons pour lesquelles j'ai décidé de quitter la voie publique,
02:12de sortir de tout ça, et je pense que c'est le cas de beaucoup de collègues,
02:16souvent les plus motivés, qui finissent par en partir,
02:20je pense pour se sauvegarder, psychologiquement et de façon générale,
02:25même sauvegarder une vie de famille stable,
02:28puisque ce sont toujours les mêmes choses auxquelles on est confronté,
02:32et voilà, les choses ne changent pas,
02:34c'est encore un événement qui va encore se reparler pendant quelques jours,
02:38et c'est triste à dire, et je le regrette profondément,
02:42parce que dans un mois ou deux c'est oublié, jusqu'au prochain drame,
02:46et les choses se suivent, comme ça les drames se succèdent,
02:49sans que rien ne soit fait, rien ne soit fait du tout,
02:52et on ne nous permet pas de travailler dans de bonnes conditions,
02:57comme je le disais tout à l'heure, pour vous dire,
03:00et je vous assure que je n'exagère pas, c'est du vécu,
03:03ce qu'on appelle les refus de tempérer, les rodéos,
03:06je les mets un petit peu dans le même panier, même si ce n'est pas exactement la même chose,
03:11la majorité des cas on demande de cesser de poursuivre le véhicule,
03:18et dans bien des cas, lorsqu'on arrive à interpeller l'individu,
03:22c'est que, dans la plupart des cas, en tout cas ce que j'ai pu vivre,
03:26c'est que, je ne devrais pas le dire comme ça,
03:29mais on a quand même décidé de poursuivre l'individu,
03:32alors qu'on nous avait demandé de cesser la poursuite,
03:35malgré les risques qu'il faisait prendre pour cette personne,
03:38les personnes qui étaient en danger,
03:40et c'est systématique, ça se passe tous les jours, toutes les semaines,
03:44il faut un événement dramatique pour qu'on mette la lumière dessus,
03:48mais ça se passe, il faut bien que les gens prennent conscience que c'est quotidien.
03:52Merci Thomas d'avoir été avec nous ce soir au Pain,
03:55et vous avez vu ce témoignage de ce policier,
03:57qui doit être sur la voie publique actuellement,
03:59on a l'impression, voilà Thomas qui doit être dans la rue,
04:01merci d'avoir été avec nous, et ce témoignage encore,
04:04non mais je vous dis, ce témoignage il fait extrêmement peur quand on entend ça,
04:08merci Thomas d'avoir été avec nous,
04:10merci beaucoup, merci Thomas d'avoir été avec nous sur Pain,
04:12maintenant c'est important pour nous,
04:13mais vous vous rendez compte, ce cri d'alarme,
04:15cette sonnette d'alarme, ce cri d'alerte qu'on a de Thomas,
04:18ce policier, vous vous rendez compte, Géraldine Maillet,
04:21vous entendez ça, vous êtes une citoyenne française,
04:23vous aimez la France, vous croyez en la France,
04:26vous entendez un policier qui vous dit
04:27les plus motivés ne veulent plus être sur le terrain,
04:29qu'est-ce que vous vous dites ?
04:30Ah non mais c'est dramatique,
04:32en fait on se dit que les instructions c'est
04:34rodeo, vous ne faites rien, refus d'obtempérer, vous ne faites rien,
04:37donc vous ne faites rien, pourquoi ?
04:38Parce qu'en fait vous avez peur,
04:39parce que vous avez peur qu'il y ait un drame,
04:41donc en fait la petite fille qui est entre la vie et la mort aujourd'hui,
04:44on s'en moque, en fait on l'écarte, c'est pas grave,
04:46elle c'est pas grave, c'est une mauvaise victime,
04:48en revanche celui qui fait un rodeo urbain,
04:50lui surtout il le faut qu'il ne lui arrive rien du tout,
04:53parce que s'il lui arrive quelque chose,
04:54à ce moment-là ce sera des émeutes,
04:56à ce moment-là la police est raciste,
04:58à ce moment-là la police tue,
04:59à ce moment-là la police est violente,
05:01à ce moment-là oui on a des cahiers spéciaux dans Libération,
05:04donc moi je suis absolument effarée,
05:06et pardonnez-moi parce qu'on en revient toujours à la police,
05:09mais parlons de la justice,
05:10parce que le problème, les lois, tu l'as dit tout à l'heure Gilles,
05:13l'arsenal il existe, les lois elles existent,
05:15mais elles ne sont pas appliquées,
05:17et c'est ça le problème en fait,
05:18on a une justice, alors pardonnez-moi,
05:19je sais que Valérie ça ne va pas lui plaire,
05:21mais on a une justice qui est gangrénée par une idéologie
05:24d'extrême gauche avec le syndicat de la magistrature,
05:27qui n'aime pas le travail que fait la police,
05:30ou qui n'aime pas les lois qui ont été votées, je ne sais pas,
05:32mais il y a un vrai problème pour moi au niveau de la justice en France,
05:35beaucoup plus que la police qui fait tout ce qu'elle peut même au-delà.
05:38Oui Gilles Verdez ?
05:39Moi Cyril je pense que ça dépasse là,
05:41sur le drame de Valoris, le cadre de la justice,
05:43c'est le sentiment d'impunité qui est terrible,
05:46ce conducteur de 19 ans,
05:48il n'est pas positif à l'alcool, pas stupéfiant,
05:50il est inconnu des services de police et de justice,
05:53il a son permis,
05:54et il fonce comme un malade, comme un inconscient,
05:57il fait une roue arrière en plein centre de Valoris,
05:59en dépassant fil de gauche,
06:01parce qu'il se sent le roi du monde,
06:03et il se dit de toute façon il n'y aura pas de sanctions, je m'en fous totalement.
06:06Mais il a raison !
06:07C'est ça qui est terrible,
06:08mais c'est ça qui est fou,
06:09il faut combattre le sentiment d'impunité.
06:11Mais c'est la justice Gilles !
06:12C'est la société !
06:13Mais pas du tout !
06:14Mais enfin moi je suis responsable de ce type qui fait un rodéo,
06:17moi je ne suis pas responsable de ce garçon qui fait le rodéo,
06:20on revanche la justice,
06:21si la police l'arrête,
06:22il va aller en garde à vue,
06:23on va regarder Vichy,
06:24il va ressortir, il ne va rien se passer !
06:26Ben là je ne suis pas d'accord avec vous,
06:27on est tous responsables de ce genre de choses.
06:31Gilles Verdez, alors entendre ça,
06:33excusez-moi Gilles,
06:34on est tous responsables,
06:35mais on est responsables de quoi ?
06:37Vous vous rendez compte ce qu'il dit ?
06:39Excusez-moi,
06:40c'est ce qu'on disait dès le premier jour,
06:42dans cette émission avec Brice Sortefeu,
06:44il a été clair,
06:45ce qui compte c'est la sanction derrière,
06:47c'est la peine derrière.
06:49Forcément comme a dit Géraldine Maillet,
06:51il va faire une roue arrière,
06:52on va lui dire quoi ?
06:53On va l'arrêter si on l'amène au poste.
06:55On rappelle à l'ordre.
06:56Exactement, on rappelle à l'ordre,
06:57très rapide,
06:58avec elle on lui dit on va l'arrêter.
06:59Déjà il faut l'arrêter,
07:00on a entendu le témoignage criant de ce policier,
07:02les ordres sont très clairs,
07:03comme le disait Géraldine,
07:04il ne faut pas aller l'interpeller,
07:06parce qu'il ne faut surtout pas le tamponner,
07:07qui est une méthode utilisée au Royaume-Uni,
07:09il ne faut surtout pas utiliser la même méthode,
07:11parce que si le conducteur de cette moto
07:14décède après un tamponnage,
07:16c'est des émeutes,
07:17c'est une polémique XXL,
07:19donc il ne faut surtout pas de victime,
07:21conducteur donc délinquant,
07:23mais par contre,
07:24si après il y a une petite victime,
07:26on pourra la pleurer,
07:27on pourra la pleurer,
07:28et puis on parlera d'autres choses,
07:29et puis on tournera la page,
07:30et puis ça recommencera.
07:31Il y aura une victime.
07:32Il y aura une victime,
07:33parce que rien n'est jamais fait
07:34pour enrayer cela,
07:35et ces deux affaires se rejoignent,
07:37celle du gendarme
07:38et celle de cette fillette qui est dans le coma.
07:39Mais Gilles,
07:40si ta fille fait une bêtise,
07:41excuse-moi,
07:42je ne suis pas moi responsable de ce qu'elle fait,
07:43c'est toi en fait,
07:44ce n'est pas la société.
07:45Je vais vous dire,
07:46c'est plus la fille de Gilles
07:47que la fille de son père.
07:48Si je peux me permettre,
07:49sur Europe 1,
07:50à 17h10.
07:51On l'embrasse d'ailleurs,
07:52la fille de Gilles.