Macron au 13h / La foule et sa légitimité / Faut-il un gouvernement de coalition ?

  • l’année dernière
Mettez vous d'accord avec Christian De Villeneuve, Jean Baptiste Moreau, François Kalfon et Frédéric Fougerat
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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2023-03-22##
Transcript
00:00 Sud Radio, mettez-vous d'accord, 9h-10h, Valérie Exper.
00:04 Bonjour à tous et à toutes, nous sommes ensemble jusqu'à 10h pour commenter l'actualité
00:09 et tenter de nous mettre d'accord.
00:11 Aujourd'hui, le président de la République doit s'exprimer à 13h au journal de 13h
00:16 sur TF1 et sur France 2.
00:17 Il affirme vouloir écouter la colère des Français.
00:20 On va y revenir dans un instant avec Christian de Villeneuve.
00:23 Bonjour Christian, journaliste politique.
00:26 Vous avez dirigé de très nombreuses rédactions de journaux, le Parisien, Paris Match,
00:31 on ne va pas tous les citer parce qu'on y passerait l'heure.
00:33 Jean-Baptiste Moreau, ancien député, ancien agriculteur et consultant indépendant.
00:38 Bonjour à vous.
00:39 François Calfon, bonjour, membre du bureau national d'UPS, ancien député.
00:44 Frédéric Fougera, bonjour, vous êtes président de Tencan, c'est une agence de communication
00:49 et vous avez publié "La com' est un métier" aux éditions Bréal, Studi, Rama.
00:54 Une petite anecdote que m'a racontée Arnaud Benedetti,
00:59 ces étudiants ont deux masters de communication,
01:03 ils leur parlent de publicis, ils ne savent pas ce que c'est que le groupe publicis.
01:08 Oui, mais les étudiants de façon générale n'ont pas une culture générale qui nous impressionne.
01:15 Étant moi-même enseignant à l'ISCOM, je peux parfois réaliser qu'il y a un énorme décalage,
01:19 rien qu'une question de génération, où les gens me disent "je n'étais pas né"
01:24 quand vous évoquez un fait historique, "je n'étais pas né".
01:26 Oui, mais est-ce que ça interdit de connaître l'histoire, d'avoir une culture générale
01:29 qui dépasse Instagram d'hier et d'aujourd'hui ? C'est une question.
01:33 Parce que vous avez été patron des DIRCOM, enfin directeur des DIRCOM, c'est ça ?
01:39 C'était quoi votre poste exactement ?
01:40 Non, j'ai été le patron que de mes équipes.
01:43 Ah, que de vos équipes ? Je croyais que vous aviez été élu meilleur DIRCOM.
01:47 Oui, Forbes m'a attribué une très belle place dans un classement prestigieux,
01:51 mais ça se limite à ça. Je suis même très impressionné, c'est très impressionnant.
01:55 Donc on va évidemment revenir sur l'interview du président de la République.
01:59 On va parler de la forme, de l'horaire, de la suite des événements,
02:04 du report de la loi Immigration, des violences, des manifestations et violences policières.
02:11 On en parlera avec vous dans un instant.
02:14 On commence avec vos coups de cœur, vos coups de gueule.
02:17 Commençons avec vous, Christian de Villeneuve.
02:19 Oui, c'est ni un coup de cœur, ni un coup de...
02:23 Ça peut être un coup de gueule quand même.
02:25 Ce n'est pas un coup de gueule, c'est encore moins un coup de cœur,
02:29 mais c'est le triste constat d'un phénomène, à savoir l'explosion des violences conjugales
02:37 et en particulier des féminicides.
02:39 Ce matin encore, le Parisien évoque un cas dans l'Oise.
02:43 Lundi, on a retrouvé une femme morte dans le hall de son immeuble,
02:49 lardée à coups de couteau.
02:52 Son mari a été arrêté et suspecté.
02:57 Mais ces nouveaux drames mettent en lumière l'explosion des féminicides.
03:09 Il faut savoir qu'en 2021, il y a eu une augmentation de 20% des féminicides.
03:15 En 2022, on a eu plus de 100 femmes qui sont mortes sous les coups de leur conjoint ou compagnon.
03:22 Et on est au mois de mars, le 22 mars,
03:26 et bien il y a déjà 32 femmes qui sont décédées.
03:31 Donc voilà, on est un peu désemparé et on ne sait pas très bien quoi faire.
03:35 C'est un coup de cœur en faveur des victimes et des familles des victimes.
03:40 Mais sinon, on fait quoi ?
03:42 On fait quoi ? On écoute des gens comme Luc Frémiau,
03:46 qui a été procureur à Douai et qui avait dans son département...
03:50 Il était procureur et il avait mis en place un système qui fonctionnait plutôt bien,
03:55 qui était d'éloigner les maris violents, de les envoyer dans des centres Emmaüs,
03:59 pour qu'ils soient... des gens de tous milieux sociaux,
04:01 pour qu'ils soient dans un autre système.
04:03 Ça fonctionne, il n'a jamais été écouté, il était arrivé à 3% ou 4% de récidive.
04:08 Donc voilà, c'est aussi de prendre les choses,
04:11 de faire autre chose que des affichettes dans les commissariats ou des campagnes de com.
04:15 C'est un peu ça.
04:16 Et je vous conseille la lecture d'un livre auquel j'ai participé,
04:19 mais peu importe, "125 et des milliers",
04:22 Sarah Barouk, qui a coordonné cet ouvrage, où elle a fait un travail colossal,
04:26 elle est allée interroger les familles des victimes.
04:28 Le livre, c'est de parler de ces femmes, c'est de dire qui elles étaient.
04:31 Et quand on l'écoute, parce qu'elle les a interviewées,
04:34 elle nous a donné à chacune une interview qu'elle avait faite de ces familles,
04:37 c'est que c'est pas le premier coup qui tue,
04:41 c'est une situation qui s'installe,
04:44 et ça concerne tous les milieux sociaux.
04:46 Absolument, il faut le dire.
04:47 On va parler de l'industrie française avec vous, Frédéric Fougera.
04:52 Alors j'ai creusé, j'avais envie d'avoir un coup de cœur,
04:54 j'avais un ras-le-bol des coups de gueule,
04:57 c'est plus facile de faire un coup de gueule en réalité,
04:59 mais un coup de cœur, donc j'ai cherché un sujet positif,
05:02 et j'ai trouvé un sujet positif,
05:04 qui est celui de la réindustrialisation de la France,
05:07 qui se poursuit, parce que c'est une progression.
05:11 Ce sont 150 usines de plus de 10 salariés
05:13 qui ont ouvert leurs portes dans l'Hexagone l'an dernier, en 2022,
05:16 c'est plus que le nombre de fermetures, 70 fermetures,
05:18 alors 70 fermetures, on est d'accord,
05:20 c'est 70 fermetures de trop, mais le solde est néanmoins positif.
05:25 Alors si la France, elle a gagné des usines en 2022,
05:29 on peut dire que l'impact de la guerre en Ukraine
05:31 et de la crise énergétique se sont quand même tout de même fait sentir,
05:35 ce qui explique probablement, ce n'est pas la seule explication,
05:38 mais une légère baisse dans le nombre d'ouvertures
05:42 par rapport à l'année précédente,
05:43 qui en plus, année qui avait bénéficié du plan de relance du gouvernement.
05:47 Les ouvertures de sites industriels,
05:49 elles ont permis quand même la création de plus de 41 000 emplois,
05:52 là en revanche, c'est encore plus que l'année précédente,
05:55 c'était plus de 33 000,
05:57 donc ce ne sont que des bonnes nouvelles
05:59 dont on peut se réjouir pour notre pays.
06:01 Maintenant, il reste à savoir si la dynamique va se poursuivre en 2023,
06:04 rien n'est moins sûr,
06:05 mais ne commençons pas déjà à critiquer des mauvais résultats
06:09 qui n'existent pas encore.
06:11 Et vraiment, franchement, dans cette attente,
06:12 on peut quand même déjà se réjouir pour notre pays,
06:14 c'est une bonne nouvelle et pour l'industrie et pour l'emploi.
06:17 Et au passage, ça concerne tout le territoire,
06:19 ça va des Hauts-de-France avec l'usine de cellules de batteries Vercors,
06:23 la région Ronalp où ST Microelectronique a investi massivement
06:27 dans les semi-conducteurs.
06:28 Des bonnes nouvelles comme ça, il n'y en a pas tous les jours,
06:31 ce n'est pas l'effet d'une loi ou l'effet d'un moment,
06:33 ça s'inscrit dans le temps.
06:35 C'est une bonne nouvelle pour la France,
06:37 j'espère que personne ne peut venir se déplorer
06:40 ce type de bonne nouvelle.
06:42 - Moi, je partage ce souhait de l'industrialisation
06:45 parce que c'est mon combat du Made in France
06:48 avec Arnaud Montebourg depuis très longtemps,
06:50 y compris c'est une question de souveraineté,
06:53 vous avez parlé des semi-conducteurs ou des batteries,
06:55 ça évite de faire de nous des colonies,
06:58 soit numériques, taiwanaises, soit...
07:03 Ceci étant, il faudrait être beaucoup plus vigoureux dans ce combat-là
07:08 parce que je constate que quand vous cherchez
07:11 simplement des antibiotiques dans des pharmacies...
07:13 - Mais évidemment, c'est catastrophique.
07:14 - Voilà, et que, je le dis, c'est un axe de progrès comme on dit,
07:18 et je pense qu'on est encore trop soumis au lobby de la pharmacie
07:22 dont on sait la puissance de lobbying, pour ne pas dire autre chose.
07:26 Il faut savoir que 90% des molécules sont achetées par l'assurance maladie,
07:30 donc par la puissance publique,
07:32 et qu'on avait dit au moment du Covid que nous aurions la souveraineté sanitaire,
07:36 ça n'est pas le cas.
07:37 Et je ne crois pas un seul instant que le gouvernement
07:41 ait pris la mesure vigoureuse des mesures à prendre
07:44 pour avoir la souveraineté, je le rappelle.
07:46 Pour des antibiotiques pour enfants qu'il n'y a plus,
07:49 pour du paracétamol, qui est quand même la molécule de base de toute la pharmacopée,
07:54 cela pose un problème.
07:55 Deuxième bémol quand même,
07:57 oui il y a de la réindustrialisation,
07:59 mais on ne le voit pas dans les chiffres du commerce extérieur.
08:01 On est à un déficit abyssal, historique, de 160 milliards d'euros.
08:06 - Parce que l'industrie ne fait pas qu'exporter, elle produit aussi pour le marché français.
08:09 - Et enfin, puisque je suis à côté d'un quelqu'un si proche du monde agricole,
08:14 on ne peut pas d'un côté réindustrialiser,
08:16 et de l'autre par une réglementation très sourcieuse
08:20 pour nos agriculteurs et pour les agro-industries,
08:22 fermer de l'emploi agricole quand on ouvre des autoroutes
08:26 à des produits agricoles qui ne sont pas produits
08:30 dans des conditions environnementales ou sociales.
08:33 Je pense par exemple quand nos fruits dans les magasins
08:36 qui sont tous marocains ou espagnols,
08:38 ou espagnols fabriqués par des marocains sans papier,
08:40 je dis qu'il y a une forme de distorsion de concurrence très forte.
08:43 - Là-dessus on a fait des choses sur l'industrie agroalimentaire,
08:46 on ne peut pas laisser dire que rien n'a été fait.
08:48 Et Roland Lescure travaille encore en ce moment avec Marc Fénomiste de l'agriculture
08:53 sur l'industrie agroalimentaire, notamment les lois EGalim
08:55 en desserrant les taux qui étaient mis sur les filières agroalimentaires
08:57 par la grande distribution,
08:58 qui a fait que les marges des industries agroalimentaires
09:01 se sont réduites considérablement au cours des 15 dernières années,
09:05 au point que certaines industries agroalimentaires
09:07 hésitaient aujourd'hui à investir en France.
09:09 Le fait d'avoir desserré les taux avec EGalim
09:12 sur les négociations commerciales avec l'encadrement des promos,
09:15 l'arrosement du seuil de revente à perte,
09:18 on a quand même redégagé de la marge pour l'industrie agroalimentaire
09:21 qui va un peu mieux qu'elle n'allait.
09:23 - Non mais ça c'est les néo-économistes,
09:25 la majorité en 2015, ça c'est encore autre chose ça.
09:28 Ça n'a rien à voir, c'est dans le par rapport au prix sous le cacanat de France et Hollande.
09:32 - Et l'export sur concurrence énorme.
09:34 - D'abord intra-européenne, on est d'accord.
09:36 - Mais dans le même temps il y a Buttony qui ferme,
09:38 Théréos aussi, donc il y a du en même temps dans l'industrie.
09:43 - Il y a du en même temps mais avec un solde positif.
09:45 - Oui positif.
09:47 - Je ne vois là qu'une bonne nouvelle et je voudrais faire un bémol sur le bémol.
09:49 Parce qu'attention au discours sur la pharmacie,
09:51 on rêverait d'être totalement indépendant.
09:53 - Au moins pas totalement.
09:55 - Mais soyons idéalistes,
09:57 on pourrait rêver d'être totalement indépendant sur la pharmacie.
10:00 La pharmacie c'est quand même une des industries les plus polluantes.
10:02 Alors on est aussi dans un discours très contradictoire.
10:05 C'est qu'on voudrait fabriquer nos propres médicaments
10:07 et être plutôt indépendant ou en tout cas ne pas être dépendant des autres.
10:10 Mais on préfère quand même exporter notre pollution chez les autres.
10:12 - Il ne faut pas culpabiliser les français.
10:14 - Non mais il n'y a pas de culpabilité.
10:16 - Les français ne préfèrent pas exporter notre pollution chez les autres.
10:21 Il y a un lobby de la pharmacie qui est extrêmement puissant
10:24 et qui préfère produire en Inde ou en Chine à vil prix
10:29 plutôt qu'est prêt à prendre 90% des crédits médicaments de l'assurance maladie
10:34 mais qui n'est pas prêt à produire en France.
10:36 - Il y a aussi le lobby des organismes environnementalistes
10:38 qui bloquent tout projet de construction industrielle
10:40 et de mise en place d'industrie aujourd'hui en France.
10:42 - On va en parler avec ces français.
10:44 - Je termine juste mon propos.
10:46 Je n'accuse personne et mon propos n'est pas politique.
10:50 Mon propos il est factuel.
10:52 Faire des médicaments c'est très polluant.
10:54 Est-ce qu'on est ok pour davantage polluer
10:56 ou payer beaucoup plus cher nos médicaments ?
10:58 Mais c'est une question, moi je n'ai pas la réponse.
11:00 Mais c'est une question, il n'y a pas forcément beaucoup de courage politique
11:02 pour répondre à cette question.
11:04 On préfère l'évacuer à part du discours.
11:06 - Mais c'est vrai aussi qu'on paye moins cher nos médicaments.
11:08 C'est le cas quand il y a des pénuries.
11:10 J'avais posé la question à une formation.
11:12 On me dit "oui mais nous on les paye moins cher"
11:14 donc les labos vendent dans les pays où ils les achètent plus cher.
11:18 - Je ne comprends pas, pourquoi il y a des pénuries ?
11:20 C'est quand même un phénomène nouveau.
11:22 Avant on avait tous les médicaments qu'on voulait.
11:24 - La pénurie il y a deux choses.
11:26 Il y a effectivement le fait que certains labos préfèrent vendre d'abord leurs produits à l'étranger
11:32 et vendre les ventes en France, qui les payent moins cher.
11:34 Et puis il y a eu le Covid qui a fait qu'il y a des pénuries.
11:38 - Mais je te mets une raison assez précise.
11:40 En Chine il y a eu la crise du Covid qui a duré, ou en tout cas qui a duré politiquement.
11:44 Et quand vous vous désarmez sur le plan de votre souveraineté industrielle
11:48 et que la fable de la mondialisation eurose est finie
11:52 et que les pays reprennent leurs actifs,
11:54 c'est-à-dire protègent leur population avant de protéger les autres,
11:58 et vous êtes dépendant à 90% de l'Inde ou de la Chine,
12:00 le jour où ils coupent le robinet il n'y a plus rien.
12:02 Voilà la réalité.
12:04 Donc, puisqu'il y a un esprit positif,
12:06 c'est très bien de construire les puces en Europe et pas simplement à Taïwan,
12:10 parce qu'on peut éteindre toute la digitalisation d'un pays
12:14 si on ferme le robinet des puces.
12:16 - Bon, on va marquer une pause.
12:17 Et la bonne nouvelle que j'ai entendue ce matin,
12:19 et qui est un paradoxe par rapport à tout ce qu'on a entendu,
12:21 c'est qu'il y a des boulangeries, il y a plus de boulangeries qui ont ouvert
12:23 que de boulangeries qui ont fermé.
12:25 C'est ce que nous disait Sophie de Menton,
12:27 avec M. Anrac, président des boulangeries,
12:30 qui disait attention au discours alarmiste sur les plateaux de télé.
12:33 - Il ne faut pas écouter toujours ceux qui crient plus fort.
12:34 - Voilà, c'est ça, exactement.
12:35 Et c'est vrai qu'on est un peu surpris de cette information ce matin,
12:37 de savoir qu'il y a eu plus d'ouvertures de boulangeries.
12:39 - Oui, un chômeur a mis un solde très positif.
12:40 - Absolument, très très positif.
12:41 Allez, on se retrouve dans un instant,
12:43 et on va parler des bassines avec vous dans un instant.
12:46 - Avec vous pour commenter l'actualité,
12:54 on continue notre tour de table,
12:56 laissez votre tour Jean-Baptiste Moreau et votre coup de gueule.
12:59 - Ah oui, moi ce n'est jamais des coups de coeur,
13:01 c'est toujours des coups de gueule,
13:02 effectivement je me sombre dans la facilité.
13:04 - C'est le côté gaulois, mais franchement,
13:06 c'est le côté paysan râleur.
13:08 - Attendez, mais avant je voudrais qu'on fasse François, pardon.
13:10 Je vous ai dit ça, mais vous allez râler après,
13:12 parce qu'on va enchaîner avec vous sur la foule, la démocratie,
13:15 et je voulais qu'on parle des bassines.
13:17 Je croyais que c'était vous Jean-Baptiste,
13:19 qui alliez parler des bassines, mais non, c'est François.
13:22 - Alors j'aurais pu faire des coups de coeur,
13:24 mais moi je suis plutôt coup de gueule,
13:26 en gaulois réfractaire assumé,
13:29 c'est comme ça que ce pays avance.
13:31 Non, pour le coup, le coup de gueule, c'est par rapport aux zadistes,
13:34 on en parlait en antenne, face aux bassines.
13:36 C'est-à-dire qu'à un moment donné,
13:38 on peut discuter du modèle d'irrigation,
13:41 de consommation de l'eau,
13:43 je pense que c'est un sujet qui est à l'heure du jour,
13:45 on ne peut pas dire le contraire.
13:46 Mais par contre, transformer l'agriculteur qui survit,
13:50 parce que c'est quand même ça,
13:52 la majeure pays du monde agricole,
13:55 parce qu'il y a compris, on n'a pas suffisamment transformé
13:58 le modèle agricole, comme l'ont fait d'autres pays
14:01 qui nous sont voisins, qui nous ont dépassé
14:03 d'ailleurs dans les agro-industries.
14:04 Mais transformer l'agriculteur en méchant capitaliste,
14:09 qui exploiterait la ressource,
14:12 et qu'il s'agirait de détruire,
14:13 enfin je trouve ça d'un culot d'acier,
14:15 de la part de petits bourgeois radicalisés,
14:18 qui sont d'ailleurs à la limite...
14:22 - C'est toi ou vous êtes au parti socialiste ?
14:24 - Moi je ne suis pas pour les zadistes, c'est très clair.
14:27 Je sais que beaucoup de socialistes ont décidé
14:30 de suivre Mélenchon en c'taison,
14:32 pour essayer d'être réélu, mais c'est pas ma ligne.
14:34 Et je pense que chez ces zadistes, notamment à Rennes,
14:37 ils ont saccagé le centre-ville de Rennes,
14:40 on est à la limite du terrorisme.
14:42 - Non, c'est pareil.
14:43 - Non, c'est pareil ?
14:44 - Non, c'est pareil.
14:45 - Donc je le dis avec une grande netteté,
14:47 ces abcès de crispations sur notre monde agricole
14:52 sont purement inacceptables.
14:54 Je pense qu'il n'y a aucune tolérance à avoir à Serge Mouin.
14:57 Et ce "aucune tolérance", c'est mon "et en même temps" à moi,
15:00 il faut un grand débat sur l'utilisation de l'eau.
15:03 On est tout à fait d'accord là-dessus,
15:04 quand on sait qu'il y a des fuites d'eau dans le réseau
15:06 qui peuvent atteindre 40-50%.
15:09 Donc il y a un vrai débat citoyen,
15:12 et non pas sous forme de conférence citoyenne,
15:15 depuis le monde agricole jusqu'aux villes,
15:17 sur l'utilisation de l'eau.
15:18 Ça c'est tout à fait légitime.
15:19 Mais l'écoterrorisme des zadistes...
15:21 - Vous allez avoir un affrontement ce matin,
15:24 on entendait que le renseignement territorial
15:27 annonce qu'une 10 à 15 000 personnes
15:29 vont se rassembler dans les Deux-Sèvres ce week-end.
15:32 - Non mais une fois n'est pas coutume,
15:33 je vais aller totalement dans le sens de Serge Calfon,
15:35 je n'enlèverai pas un mot à ce qu'il vient de dire.
15:37 D'autant plus que les zadistes,
15:38 souvent ils viennent se trouver refuge
15:39 dans le sud de mon département, dans le sud de la Creuse,
15:41 où ils s'enquistent de façon totalement illégale,
15:44 en occupant des habitations.
15:45 Enfin, j'en passe et des meilleures.
15:47 Et effectivement, sur l'eau,
15:49 on doit avoir un débat sur l'usage de l'eau,
15:50 et je suis d'accord.
15:51 Moi en plus, je viens d'un territoire
15:52 où honnêtement les réseaux d'eau potables
15:54 sont dans un état catastrophique.
15:56 On avait calculé avec la préfète,
15:58 il fallait autour de 400 millions d'euros
15:59 pour remettre des réseaux d'eau en état correct.
16:02 Alors déjà, intéresser nous à ça.
16:04 Et après, sans eau, il n'y a pas de vie,
16:05 qu'elle soit animale ou végétale.
16:07 Donc les gentils écolo qui nous expliquent
16:09 qu'on va changer notre modèle agricole
16:10 et qu'on n'aura plus besoin d'eau,
16:12 qui mettent des bottes un jour,
16:13 parce que ça, ce n'est pas possible.
16:14 Il n'y a pas d'usage en eau.
16:15 - C'est des questions idiotes.
16:17 - Alors les écolo-extrémistes, je parle.
16:19 - Je vous pose une question idiote.
16:20 Qu'est-ce qu'on reproche aux bassines ?
16:22 - De pomper dans les nappes phréatiques.
16:24 - Mais il faut faire attention,
16:25 ça peut être une réalité.
16:26 Ça peut être une réalité si c'est mal fait.
16:28 Ça peut être une réalité.
16:29 Par contre, ça peut être aussi une alternative
16:31 parce que vous avez un certain nombre de territoires
16:33 où vous n'avez pas forcément de nappes phréatiques déjà,
16:35 où vous récoltez l'eau de pluie
16:39 qui tombe en hiver,
16:40 parce qu'aujourd'hui, sur l'année,
16:42 vous avez à peu près les mêmes quantités de précipitations
16:44 qu'auparavant,
16:45 sauf qu'elle tombe de façon hyper localisée
16:47 sur trois ou quatre mois
16:48 et qu'après, il reste des mois sans pleuvoir
16:50 et une plante sans eau, elle ne pousse pas.
16:52 Je veux dire, elle a besoin d'eau de toute façon.
16:54 Et donc, les bassines,
16:56 le but, c'est aussi de collecter l'eau de pluie,
16:59 plutôt qu'elle s'en aille dans les fleuves et dans l'océan,
17:01 qu'on en réserve une partie
17:04 pour pouvoir l'utiliser pour l'abreuvement des animaux
17:06 et pour les végétaux.
17:08 - C'est très stable quand on pompe dans les nappes phréatiques,
17:10 pour entrer dans le débat technique.
17:11 - Il faut faire attention, au niveau hydrologique,
17:13 de ne pas faire n'importe quoi.
17:14 Mais ces projets-là, c'est des projets collectifs,
17:16 ils sont étudiés,
17:17 et d'ailleurs, les agences de l'eau et tout
17:19 ont leur mot à dire
17:20 et elles ne sont jamais faites
17:22 au détriment du remplissage des nappes phréatiques, évidemment.
17:25 - Alors, ça intéresse nos auditeurs.
17:26 Laurence dit "Question qu'un enfant pourrait vous poser"
17:28 L'eau des bassines, elle s'évapore ?
17:30 Et Stéphane dit "Non, les bassines récoltent les précipitations,
17:33 il n'y a pas de pompage des nappes."
17:34 Donc j'imagine que la polémique, elle est...
17:36 - Je parle souvent de contrôle.
17:38 Le vrai sujet, c'est qu'il y a un vrai sujet sur
17:41 comment dire, la captation des eaux pluviales,
17:44 parce qu'effectivement,
17:45 vu les températures extrêmes qu'on connaît,
17:47 puisque c'est quand même ça la nouvelle donne,
17:49 effectivement, il y a de l'évaporation.
17:50 Donc c'est un vrai sujet technique.
17:52 Le deuxième sujet plus contestable, sur le fond,
17:54 et vous voyez, là, il n'y a pas de ZAD,
17:56 on n'est pas en train de se taper dessus pour parler de ça,
17:58 c'est de pomper dans les nappes phréatiques.
18:00 Ça, ça n'a aucune espèce de sens.
18:01 Pourquoi, moi, je dis "Vive l'écologie",
18:03 non au terrorisme,
18:05 parce qu'on a dit les fuites de réseaux,
18:08 ça, c'est une source extraordinaire,
18:10 et on a dit aussi,
18:11 je pense que c'est plus vertueux sur le plan environnemental,
18:14 la récupération à des fins agricoles,
18:16 ce qui est fait en Espagne ou en Israël,
18:18 des eaux usées, décantées,
18:20 et qui peuvent parfaitement servir à l'irrigation.
18:24 - Christine Bouillaud, qui connaît bien le sujet,
18:26 qui est notre correspondante à Toulouse,
18:28 dit "Ces bassines dans les Deux-Sèvres
18:29 prennent l'eau dans les nappes,
18:30 puisqu'il ne pleut pas là-bas, justement."
18:32 - Il pleut l'hiver, comme partout ailleurs.
18:35 - Il y a un vrai problème de sécheresse.
18:37 - Cette année, oui,
18:39 mais il faut regarder sur plusieurs années.
18:41 - Et ça risque de venir sur les années à venir.
18:43 - Les quantités d'eau sont à peu près stables
18:45 d'une année sur l'autre.
18:46 La seule chose qui change,
18:48 avec le changement climatique,
18:49 c'est la réperdition,
18:50 c'est le fait qu'il reste plusieurs mois,
18:52 à partir du mois de mai jusqu'au mois de septembre,
18:53 grosso modo, il ne pleut plus.
18:54 C'est ça, le changement.
18:55 Mais ce n'est pas sur l'année.
18:57 Grosso modo, les quantités d'eau sont les mêmes,
18:58 sauf cette année, effectivement,
18:59 où on a une année de sécheresse.
19:02 - Un petit coucou à Thomas Braille,
19:04 qui est accroché depuis mardi
19:05 dans un arbre entre Toulouse et Castres,
19:07 qui proteste contre un projet d'autoroute,
19:09 l'autoroute A69,
19:11 qui a reçu des avis défavorables,
19:14 environnement, biodiversité, etc.
19:16 Nous, on le suit sur Sud Radio,
19:18 et là, il est dans son arbre.
19:20 Je ne sais pas si...
19:21 - C'est pas la rectif.
19:22 - Vous le savez ?
19:23 - Non, mais je pense que...
19:24 Je crois, mais je parle sous le contrôle
19:26 de vos auditeurs et de vous-mêmes,
19:28 qu'il y ait une déclaration d'utilité publique,
19:30 et l'utilité publique, elle a été constituée
19:32 sur ce projet d'autoroute.
19:33 Donc, défavorable au Quai, je ne sais pas.
19:35 - Soutenu par le régime.
19:36 - Soutenu par le régime oxycanique.
19:37 - Nouvelle Aquitaine.
19:38 - Avec ses Nouvelles Aquitaines, oui.
19:40 Donc, à voir.
19:41 Là, pour le coup, je ne suis pas complètement formel,
19:43 mais il me semble que la DUP est intervenue.
19:45 - Oui, mais apparemment, il y a eu un autre avis.
19:47 Bon, on se retrouve dans un instant.
19:49 Que peut dire le président de la République ?
19:51 Est-ce qu'il a raison, a priori, d'être ferme ?
19:54 On y revient dans un instant.
19:57 - Sud Radio, mettez-vous d'accord.
19:59 9h-10h, Valérie Exper.
20:02 - Avec vous sur Sud Radio, jusqu'à 10h,
20:05 le président de la République va donc s'adresser aux Français
20:07 à 13h.
20:08 Journal de 13h de TF1 et de France 2.
20:11 Alors, l'interview a lieu à l'Élysée,
20:14 pour peut-être garder le côté solennel.
20:16 L'heure a interrogé, est-ce que vous la comprenez ?
20:19 Et puis, cette déclaration, ce matin,
20:21 qui fait évidemment beaucoup réfléchir.
20:23 La foule n'a pas de légitimité face au peuple
20:25 qui s'exprime à travers ses élus.
20:27 Déjà, peut-être un mot sur le choix de l'horaire.
20:29 - Oui, alors...
20:30 - Non, c'était par rapport à mon coup de gueule,
20:32 qui était en rapport tout à fait avec ça.
20:34 - Ah oui, c'est vrai que j'ai pas fait, pardon.
20:36 - Non, mais c'est pas un problème,
20:37 ça va servir en introduction.
20:38 - Justement, c'est pour ça que je voulais vous donner
20:41 la parole en même temps.
20:42 - Il n'a pas besoin de moi pour se défendre,
20:44 mais quand même.
20:46 En fait, il ne fait que reprendre
20:48 une célèbre citation de Victor Hugo, qui disait
20:50 "Souvent, la foule trahit le peuple".
20:52 Il ne faut pas confondre, dans les régimes,
20:54 démocratie et démocratie.
20:55 L'hoclocratie, c'est le pouvoir au foule.
20:57 Et le pouvoir au foule, les philosophes grecs,
20:59 dans leur politique, en parlaient très bien,
21:01 c'est l'ultime étape de décomposition de la démocratie
21:04 juste avant la dictature et la monarchie.
21:06 C'est-à-dire que les foules...
21:08 La démocratie, c'est le pouvoir au peuple en assemblée,
21:10 ça c'est Aristote qui l'a défini comme ça.
21:12 Donc c'est grosso modo la démocratie représentative.
21:16 C'est ça la vraie définition grecque du mot démocratie.
21:19 L'hoclocratie, c'est le pouvoir au foule.
21:21 Et les foules, c'est l'élément le plus manipulable
21:23 et le plus facilement influençable
21:26 par les démagogues et les populistes.
21:28 Et ça finit, c'est l'ultime étape de décomposition de la démocratie,
21:31 je répète, et l'ultime étape avant la monarchie ou la dictature.
21:34 Et ça, c'est aussi les philosophes grecs qui le disent,
21:36 donc ça ne date pas d'aujourd'hui.
21:37 - Donc vous êtes d'accord avec la déclaration des médias ?
21:39 - Oui, je suis totalement d'accord.
21:40 La foule et le peuple, c'est deux choses bien différentes.
21:42 - Alors, il n'a pas fait qu'une boulette.
21:45 - François Calfon.
21:46 - Il a fait un glissement sémantique. Pourquoi ?
21:48 Parce que d'abord, quand il oppose les représentants,
21:50 finalement, à la foule, en fait,
21:52 le peuple, en fait, la majorité de l'opinion,
21:54 je rappelle quand même que 93% des actifs
21:57 sont pour le retrait de cette réforme.
21:59 Ce n'est pas une petite foule séditieuse,
22:01 c'est la masse 70% des Français.
22:03 La deuxième chose, c'est qu'il oppose à la légitimité du Parlement.
22:06 Mais revenons au Parlement.
22:08 Je rappelle que cette loi n'a pas été votée dans une loi simple
22:11 et qu'il a fallu aller au boulet de canon institutionnel,
22:14 qui existe, le général De Gaulle l'a fait.
22:16 Mais je rappelle encore qu'opposer les uns aux autres,
22:20 c'est une sorte d'astuce de sa part dans sa provocation,
22:23 pour faire oublier quoi ?
22:24 Que le premier 49-3 sur les 13, je crois,
22:26 qui ont été utilisés dans cette législature,
22:28 il y avait 60 voix d'écart.
22:30 Cette fois-ci, ça s'est réduit comme peau de chagrin en disant
22:33 "Donnez-moi la confiance" ou, quelque part, "taisez-vous".
22:38 C'est 9 voix d'écart, avec l'incapacité de faire voter sa loi simple.
22:43 Donc ça, c'est le point.
22:44 - Mais beaucoup de lois de retraite sont passées encore.
22:46 - Et j'en termine. La deuxième chose, c'est que si on voulait
22:49 alimenter en oxygène et en combustible l'incendie,
22:54 on ne ferait pas autrement.
22:56 On ne peut pas s'empêcher de penser, parce que ce garçon est intelligent,
22:59 qu'il joue finalement l'embrasement pour ensuite jouer le parti de l'ordre
23:03 et que ce jeu est dangereux, tout en nous disant,
23:05 et en même temps, qu'il prône une autre méthode,
23:08 c'est la quatrième haute méthode de gouvernement basée sur l'écoute,
23:12 et on se dit qu'ils nous refaient le coup des Gilets jaunes,
23:15 à une échelle beaucoup plus large.
23:16 D'ailleurs, j'entendais un commandant de CRS ce matin
23:18 qui dit que sur le plan sécuritaire, sur le plan du maintien de l'ordre,
23:22 nous sommes dans une situation plus critique qu'au Gilets jaunes.
23:24 Un président de la République ne devrait pas faire ça.
23:27 - Oui. Christian de Villeneuve ?
23:30 Sur la phrase, après on reviendra sur l'horaire choisi pour parler au territoire.
23:34 - Non, moi je pense, de réaffirmer...
23:40 Ce qu'il fait aujourd'hui, c'est réaffirmer la continuité de l'État.
23:44 Il veut se montrer, et je pense que ce qu'il doit faire aujourd'hui,
23:48 c'est à la fois d'être ferme, c'est-à-dire qu'il y a un Parlement,
23:53 il y a un gouvernement, et il y a un président,
23:56 et je pense qu'en intervenant aujourd'hui, il dit deux choses.
24:02 Un, je suis là, et je reprends la main.
24:07 Je pense que c'est ça ce qu'il veut dire.
24:08 - Oui, mais je reprends la main, comment ? En disant "je serai ferme",
24:10 c'est comme ça, cette loi, je dis qu'elle passerait, et je vais où ?
24:13 - Alors, est-ce qu'il a raison ?
24:15 - Est-ce qu'il a raison ? Ce serait présomptueux de savoir comment
24:20 vont évoluer les manifestations.
24:23 Mais je pense surtout qu'il doit se montrer à la fois ferme et fédérateur.
24:27 Fédérateur, c'est qu'il faut qu'il essaye d'apaiser.
24:30 - C'est pas vraiment...
24:32 - Oui, mais ce qui se passe toutes les nuits...
24:35 - Ça échappe au mouvement social.
24:37 - Voilà, ça échappe au mouvement social, les gens vont être fatigués.
24:40 Si vous êtes parisien, baladez-vous dans les rues de Paris
24:43 ou dans d'autres villes de province, l'histoire des poubelles, c'est quand même énorme.
24:47 Si en plus se greffe l'histoire de la pénurie d'essence,
24:50 il va y avoir lassitude.
24:52 - Donc il joue là-dessus, c'est à Paris qu'il fait ça.
24:56 - Tout le monde, enfin, ils ont tous fait ça.
24:59 Et moi j'enchaîne sur le 13h, sur l'horaire,
25:07 ça lui avait réussi quand il avait fait l'exemple Pierre Pernaut,
25:12 et il joue la France, j'appelle ça la France exacte,
25:15 c'est-à-dire la France qui est au-delà de la place d'Italie,
25:19 et il joue son électorat, il joue les fondamentaux.
25:23 Après il ne prend pas beaucoup de risques,
25:26 parce que je veux dire que les interviewers sont quand même pas des fin-lignées politiques.
25:30 - Là, il s'est mis en sécurité.
25:33 - Certains ont évoqué le sujet, le fait qu'il n'ait pas voulu se retrouver face à Anne-Sophie Lapice.
25:38 Frédéric, vous qui êtes spécialiste de la communication,
25:43 vous auriez été conseiller du président ?
25:46 - Déjà je pense qu'on peut faire un lien entre la phrase et le 13h.
25:49 D'abord la phrase, pour paraphraser des journalistes,
25:54 je dirais qu'un président ne devrait pas dire ça,
25:56 on est bien d'accord qu'il y a une vraie nuance entre le peuple et la foule,
26:00 dans une société où il n'y a plus de place pour la nuance.
26:03 - Où tout est esthérisé, c'est bien dommage.
26:05 - Donc ce n'est pas entendable, c'est bien de le rappeler, mais ce n'est pas entendable.
26:09 Cette nuance, malheureusement, elle n'est pas entendable.
26:11 Maintenant, il faut savoir, comme pour le 13h, à qui s'adresse cette phrase.
26:14 D'abord cette phrase, elle est donnée à huit clos,
26:17 mais il n'y a pas de huit clos possible, quand il la prononce,
26:19 il ne peut pas ignorer qu'elle va être répétée.
26:22 Néanmoins, elle s'adresse à ses parlementaires,
26:25 c'est aussi son rôle de leur rappeler que c'est eux qui votent la loi,
26:28 on peut lui donner ce crédit-là.
26:30 - Il y avait juste Pissines pendant le discours de la première ministre,
26:32 donc il fallait les remotiver, c'est dans votre sens.
26:34 - Ce discours s'adresse à ses parlementaires, pour commencer,
26:37 il s'adresse certainement aussi indirectement à travers eux ou à travers les fuites,
26:40 à son électorat, à une partie de son électorat,
26:42 notamment les plus âgés, les retraités,
26:44 ceux qui regardent le 13h pour faire le lien,
26:46 peut-être aussi à une partie de la droite et à une partie de l'extrême droite,
26:49 qui pour caricaturer préfèrent l'ordre au désordre,
26:52 et qui vont être rassurés par ce type de discours.
26:55 Mais maintenant, il s'adresse aussi aux autres,
26:57 à l'extérieur, d'ailleurs il ne s'adresse pas qu'à l'interne,
26:59 au pays, mais aussi à l'extérieur,
27:01 donc montrer aussi qui garde les règnes du pays,
27:03 parce qu'il y a quand même quelques chefs d'État à l'extérieur
27:05 qui peuvent se réjouir de la situation.
27:07 - Et les marchés, n'oubliez pas les marchés.
27:09 - Les marchés, je n'allais pas sur le côté financier,
27:11 mais il est absolument exact.
27:13 - Moi d'abord les entreprises, c'est surtout elles qui me préoccupent,
27:15 parce qu'elles sont empêchées dans leur fonctionnement normal.
27:17 - Maintenant le risque, c'est qu'il n'est pas entendu
27:20 que par ceux à qui il adresse le message,
27:22 que par ceci, mais aussi par l'ensemble des Français,
27:24 et donc là, c'est peut-être un risque de stratégie du chaos,
27:27 donc si tout le monde va dans la stratégie du chaos,
27:29 effectivement, comme on le disait à l'instant,
27:31 peut-être qu'à un moment on peut aboutir à un ras-le-bol,
27:33 et que ça peut redresser, mais c'est quand même des paris,
27:35 des paris risqués. - Des paris risqués.
27:37 - Des paris très risqués. - Je vois également que les Britanniques
27:39 sont très inquiets pour la sécurité de leur roi
27:41 qui doit venir à Paris en visite officielle
27:43 la semaine prochaine. - Je crois que ce n'est pas tout à fait calme
27:45 chez eux non plus, globalement. - Non, ce n'est pas très calme,
27:47 mais certains l'accusent,
27:49 accusent le gouvernement d'être déconnecté,
27:52 Emmanuel Macron en particulier,
27:54 par les deux foules.
27:56 - Non, mais le problème, le problème, c'est...
27:58 c'est... c'est...
28:00 il n'y a plus de place pour un nuance, et je le regrette,
28:02 aujourd'hui, mais il n'y a plus de place non plus pour la mémoire,
28:04 aujourd'hui, en politique, parce que les réformes des retraites,
28:06 par rapport à ce que disait Serge Calfon tout à l'heure,
28:08 elles passent souvent... - C'est François, François.
28:10 - Serge, c'est un grand réalisateur de télévision.
28:12 - Oui, François, c'est pour ça, j'ai compris.
28:14 - C'est pas dur de se rappeler les François et le Parti Socialiste.
28:16 - François.
28:18 - Pardon, oui, désolé, désolé,
28:20 par rapport à ce que disait François Calfon,
28:22 c'est... c'est...
28:24 beaucoup de réformes de retraite sont passées au 49-3,
28:26 et y compris, parce que j'ai entendu
28:28 la petite musique ces derniers temps qui disait, il aurait fallu
28:30 remettre la réforme systémique, aller au vote, et tout ça,
28:32 moi c'est un peu ce que j'ai partagé avec le Président de la République,
28:34 c'est que je pensais que ça serait mieux, un vote négatif et repartir
28:36 sur la réforme de 2019, que
28:38 d'aller au 49-3. Bon, il a fait ce choix-là,
28:40 il l'assume et
28:42 je le soutiens, mais après,
28:44 derrière, beaucoup de gens ont oublié
28:46 qu'un des seuls 49-3 qu'on a employé sur le quinquennat précédent,
28:48 c'était pour la réforme des retraites systémique,
28:50 alors que la CFDT était favorable,
28:52 il y avait 29 000 amendements qui avaient été déposés,
28:54 c'était 3 jours avant le confinement,
28:56 donc effectivement,
28:58 le confinement a tout emporté derrière,
29:00 mais la précédente réforme des retraites
29:02 n'était pas plus soutenue par la population,
29:04 même si la CFDT y était favorable et
29:06 elle n'était pas dans la rue pour le coup,
29:08 on a eu 29 000 amendements de la part notamment de la gauche,
29:10 et à l'époque, les Républicains ont déposé une motion de censure.
29:12 Or, j'ai entendu ces derniers jours,
29:14 les Républicains nous expliquaient qu'il fallait revenir
29:16 à la réforme par points, enfin, je veux dire,
29:18 il y a un moment, c'est proche de la schizophrénie quand même là.
29:20 - Oui, mais c'est le propre du pouvoir
29:22 que de pouvoir assumer les contraires
29:24 et les contradictions de la société.
29:26 Pour répondre à la question sur le pourquoi
29:28 le 13h et le socle...
29:30 - Ce ne sont pas les contradictions de la société, ça c'est les contradictions du politique.
29:32 - Oui, c'est ça.
29:34 - Si vous voulez que je vous refasse, il y a des vidéos très drôles
29:36 sur les contradictions d'Emmanuel Macron,
29:38 qui fallait pas toucher à l'esprit beau.
29:40 C'était pas une attaque personnelle,
29:42 c'était une critique du personnel.
29:44 - On est là pour débattre,
29:46 qui décrédibilise le politique.
29:48 - C'est le jeu des idées.
29:50 - Quand Charles de Courson dépose un abonnement pour la retraite à 64 ans,
29:52 puis qu'après il dépose une motion de censure contre la retraite à 64 ans,
29:54 c'est la contradiction du politique.
29:56 - Je pense que le Mozart,
29:58 lui en même temps, va pas donner des leçons de cohérence
30:00 à tout le reste de la classe politique.
30:02 Fermons le banc. Pour répondre à la question
30:04 qui est posée sur pourquoi il va
30:06 au 13h, pourquoi il...
30:08 - C'est le journal Calculus d'Odimat, quand même, le 13h.
30:10 - Je vais tenter une analyse.
30:12 Il se trouve que,
30:14 à mon détriment d'ailleurs, le bipartisme
30:16 entre la droite incarnée par les républicains
30:18 et la gauche incarnée par le parti
30:20 socialiste a été balayé par le
30:22 macronisme à la période.
30:24 Nous sommes maintenant dans une tripartition
30:26 entre une gauche radicalisée,
30:28 entre un Front National
30:30 et un camp présidentiel qui a remplacé
30:32 la droite pour parler simplement.
30:34 Quand vous regardez le socle électoral,
30:36 certes il baisse, mais
30:38 s'il y a 10 solutions, et je pense qu'Emmanuel Macron
30:40 sait aussi compter,
30:42 il faut que chacun présente 30%.
30:44 Or, que fait-il ?
30:46 Il a pris les personnes âgées,
30:48 c'est un rap sur les personnes âgées de LR,
30:50 au profit, finalement,
30:52 du camp présidentiel. Conforter
30:54 ce camp-là, parler de foule
30:56 aux téléspectateurs
30:58 feux de Jean-Pierre Pernaut,
31:00 c'est jouer
31:02 cette idée qu'il va consolider ce
31:04 socle et capter à lui
31:06 les gens qui sont pour le parti de l'ordre.
31:08 Pourquoi je dis ça ?
31:10 Parce que le 30%, c'est précisément
31:12 ce qui vous fait passer en tête
31:14 face à la gauche ou face au RN,
31:16 c'est le pari qui est fait. Alors c'est un peu
31:18 dommageable, parce que c'est un choix latrun,
31:20 d'une certaine manière. Il renonce à être
31:22 président de tous les Français, il est président
31:24 de son camp. C'est un peu d'ailleurs
31:26 ce qu'on voit dans la tendance
31:28 de la politique en général,
31:30 où nous ne sommes plus
31:32 dans des démocraties apaisées
31:34 ou des démocraties de rassemblement, mais nous sommes bien
31:36 dans des démocraties d'opinion
31:38 conflictualisées, un peu à la manière
31:40 des États-Unis, où vous avez un camp démocrate
31:42 radicalisé, wokiste, et un
31:44 camp républicain qui est trumpiste.
31:46 Et deux camps qui ne se parlent plus.
31:48 - Sur le choix du 13h, j'ai vu aussi
31:50 cette polémique enflée, en disant que c'était méprisant
31:52 vis-à-vis de la ruralité,
31:54 d'expliquer que... Mais moi je viens d'une famille d'agriculteurs,
31:56 je suis désolé, effectivement, le 13h,
31:58 on regardait le 13h tous les midis, on regardait pas souvent le 20h,
32:00 mais on regardait le 13h, parce que c'était la pause méridienne
32:02 et qu'effectivement, quand on se lève tôt, on aime bien
32:04 se poser entre une heure et une heure et demie
32:06 à regarder l'actualité. - Il n'y a pas cette caricature
32:08 qu'il n'y a que les retraités, on en parlait hier avec
32:10 Christiane Bidame, en Provence,
32:12 en région, les gens
32:14 rentrent déjeuner chez eux
32:16 et regardent ce 13h.
32:18 - Pas tous, mais une partie.
32:20 - Bon, comme vous y allez. Allez, on se
32:22 retrouve dans un instant avec vous
32:24 sur Sud Radio, il est 9h42.
32:26 [Musique]
32:28 Sud Radio, mettez-vous d'accord,
32:30 9h10, Valérie Exper.
32:32 - Jusqu'à 10h,
32:34 effectivement, pour parler de la
32:36 situation, quelle
32:38 issue, en fait, à ce qui
32:40 est en train de se passer ? Jean-Baptiste Moreau,
32:42 comment vous voyez les choses ? C'est vrai que tout le monde
32:44 se pose la question, est-ce
32:46 que la rue peut continuer ?
32:48 Il y a, pardon, juste un moment
32:50 de dire, quand même, les chaînes d'info qui filment
32:52 en continu les feux de poubelle, qui sont pas
32:54 représentatifs non plus de l'ensemble
32:56 de ce qui se passe dans la capitale, il y a des
32:58 poubelles, mais c'est vrai qu'il y a une
33:00 dramatisation aussi de
33:02 l'information qui fait que
33:04 ça donne une certaine ambiance.
33:06 - Oui, ce sont des actes isolés, ça n'a rien
33:08 à voir avec l'époque des Gilets jaunes que moi j'ai vécu
33:10 où, y compris en ruralité, on avait
33:12 un certain nombre de gens qui continuent à manifester.
33:14 Là, en ruralité, ça manifeste
33:16 le jour des manifestations officielles, il y a beaucoup de monde,
33:18 y compris dans mon département,
33:20 j'ai eu jusqu'à 4 500
33:22 ou 5 000 personnes, je crois, sur une ville de 13 000
33:24 habitants, donc c'est
33:26 énorme, mais entre
33:28 les manifestations, il n'y a pas ce mouvement
33:30 qui a lieu aujourd'hui et qui est
33:32 un peu aussi stimulé, il faut le dire,
33:34 par les médias, parce qu'on essaye de faire
33:36 des images et du buzz, donc
33:38 les étudiants, sur Paris,
33:40 c'est plus marquant que
33:42 à Guéret, c'est sûr, il y a plus de monde pour le regarder.
33:44 Donc voilà, mais après, comment
33:46 ça finit ? Je pense que pas grand monde le sait
33:48 en vérité, enfin, je veux dire, il faudrait être
33:50 devin pour savoir si ça va se calmer,
33:52 si ça va s'essouffler, si ça va reprendre de la vigueur,
33:54 on verra bien, mais l'important,
33:56 maintenant, c'est comment le président
33:58 de la République continue le quinquennat, comment
34:00 à l'Assemblée nationale, on arrive à passer des lois, alors il y en a une
34:02 qui est passée hier sur le nucléaire avec une très large
34:04 majorité, comme quoi ça peut marcher
34:06 quand même, c'est pas forcément tout bloqué,
34:08 mais sur les lois un peu critiques,
34:10 sur l'immigration, sur ces choses-là,
34:12 ça va être Coton, à mon avis,
34:14 à arriver à les faire passer, à trouver des majorités.
34:16 - Donc il va falloir qu'il y ait un moment ou un autre
34:18 qu'il en passe par la dissolution ? Christian ?
34:20 - Non, je veux dire, j'ai vraiment le sentiment
34:22 que les manifestations du soir,
34:24 les manifestants du soir,
34:26 ne sont pas ceux
34:28 de l'après-midi ou des journées.
34:30 Et que ce qui est
34:32 en train de se passer, là, et ce qu'ils essayent
34:34 de faire, en particulier
34:36 les manifestants du soir,
34:38 c'est de remettre en cause la personne
34:40 de Macron,
34:44 et que j'ai l'impression
34:46 que la réforme des retraites passe au son grand.
34:48 - Oui, c'est ce que disait Frédéric Daby lundi.
34:50 - En fait, il y a un rejet,
34:52 un rejet total.
34:54 - Et c'est là où la phrase d'hier soir est très malheureuse,
34:56 parce que ça vient conforter
34:58 l'idée qu'il était à la revanche seule.
35:00 - Vous avez entièrement raison,
35:02 la grande masse des Français,
35:04 c'est aussi pour ça qu'il y a le succès populaire
35:06 sur la question des retraites,
35:08 et par derrière la question du travail.
35:10 Il se trouve que pendant 30 ans, on n'a pensé qu'emploi.
35:12 Est-ce que vous êtes au chemin ?
35:14 - Sans parler des conditions de travail.
35:16 Ça ressurgit de manière extrêmement forte,
35:18 cette question du travail,
35:20 et de la pénibilité, et des vies brisées,
35:22 puisque ça existe dans un contexte où,
35:24 je le dis au passage, l'espérance de vie n'augmente plus.
35:26 Et le deuxième aspect,
35:28 c'est Emmanuel Macron,
35:30 vous l'avez dit, avec une cristallisation,
35:32 d'ailleurs entretenue par lui-même,
35:34 sur sa propre personne,
35:36 d'une certaine manière,
35:38 avec un acte II des Gilets jaunes,
35:40 ça s'est éteint, ça se reprend,
35:42 même si ce n'est pas tout à fait les mêmes personnes,
35:44 ou un V tour pour Jean-Luc Mélenchon,
35:46 ou un VI tour pour l'élection présidentielle.
35:48 Mais il y a une chose,
35:50 quand je dis ça, chez les socialistes,
35:52 on dit "mais t'es proche de Mélenchon",
35:54 ce qui n'est pas du tout le cas,
35:56 c'est qu'on voit bien aussi la fatigue des institutions
35:58 de la Vème République,
36:00 c'est-à-dire ce qui était possible dans une société
36:02 finalement très verticalisée, peu de médias,
36:04 avec le 49-3, avec tous les corsets institutionnels,
36:06 n'est plus possible aujourd'hui.
36:08 Et donc, derrière, il se trouve que
36:10 on peut parler des institutions avec une grande force,
36:12 mais il se trouve qu'il est temps de parler d'un certain nombre
36:14 de dispositifs au sein de l'Assemblée.
36:16 Et d'ailleurs, les Français, dans leur maturité,
36:18 ont donné un caractère parlementaire,
36:20 par leur vote, après la présidentielle,
36:22 à ces institutions, en assurant
36:24 une représentation quasi proportionnelle.
36:26 Donc on voit bien qu'il y a une fatigue institutionnelle
36:28 de la Vème République.
36:30 - Il y a des choses qui doivent bouger là-dessus, c'est clair.
36:32 - Absolument, et qu'il faudrait prendre à bras le corps,
36:34 non pas dans la vision que la droite a toujours,
36:36 de dire "défendre la Vème,
36:38 défendre l'autorité de l'État face à la chienlit",
36:40 on aurait dit le général de Gaulle,
36:42 parce que la société ne correspond plus à ça.
36:44 - Il ne s'agit pas de recréer la quatrième, mais effectivement,
36:46 dans les institutions, il faut donner une nouvelle génération,
36:48 avec le quinquennat, ça bouge beaucoup.
36:50 - Frédéric ?
36:52 - Je partage complètement ce point de vue.
36:54 Les institutions n'ont pas évolué comme la société.
36:56 Moi, je fais partie de ceux
36:58 qui considéraient que le fait que la majorité présidentielle
37:00 n'est qu'une majorité relative,
37:02 était plutôt une chance pour le pays,
37:04 parce que ça obligeait de s'entendre, ça obligeait de faire des alliances,
37:06 ici sur un texte, ici sur un autre,
37:08 mais en fait, notre fonctionnement, et ce côté
37:10 trois blocs, les uns contre les autres,
37:12 et on le disait tout à l'heure, chaque bloc ne s'adresse
37:14 qu'à sa cible, et ne s'adresse plus aux Français,
37:16 en tout cas, c'est mon sentiment,
37:18 fait que ça ne fonctionne pas,
37:20 et c'est le système des institutions,
37:22 intégralement, qu'il faut avancer.
37:24 - D'abord, la prochaine élection, avant de s'intéresser à la prochaine génération.
37:26 - Bien sûr, ça c'est bien la problématique.
37:28 - Ne serait-ce que sur cette question,
37:30 sur le travail pratique de ce que je viens de dire,
37:32 sur le 49.3, le 49.3 aurait été supprimé,
37:34 tout simplement, dans la situation
37:36 du vote,
37:38 Macron aurait été obligé de s'entendre,
37:40 et on aurait trouvé la portée, parce qu'il n'avait pas
37:42 sa majorité, et j'allais dire,
37:44 en écho, je t'entends presque,
37:46 oui, mais il n'y a pas non plus de majorité alternative,
37:48 et bien c'est comme ça qu'on construit les bons compromis.
37:50 - Oui, oui, il est mieux d'avoir des compromis.
37:52 - Le peuple politique français n'est pas habitué
37:54 à se bâtir sur le compromis, il va falloir
37:56 qu'il y vienne, parce que tous les autres pays y sont venus,
37:58 donc il n'y a pas de raison qu'on n'ait pas pu,
38:00 qu'on n'y arrive pas,
38:02 et aujourd'hui, le personnel politique n'était pas
38:04 dans cette stratégie du compromis, et penser à la prochaine élection
38:06 avant la prochaine génération, donc,
38:08 entretenait effectivement son potentiel électoral,
38:10 avant de penser à essayer de trouver
38:12 l'intérêt général et l'intérêt du pays.
38:14 - Est-ce qu'il peut annoncer des réformes institutionnelles,
38:16 justement, aujourd'hui ?
38:18 - Il prétend le faire, avec le retour du prix des mandats.
38:20 - Et là, ça consacre proportionnel ?
38:22 - Je pense qu'il faut associer aussi la population
38:24 sur une réforme institutionnelle,
38:26 je ne pense pas que ça puisse se décider
38:28 depuis Paris, honnêtement, je pense qu'il y a quand même...
38:30 - Il faut le faire dans le contexte.
38:32 - Il faut quand même le faire froidement,
38:34 et faire des propositions, mais je ne suis pas sûr
38:36 que ce soit lui, forcément, de trancher sur les institutions.
38:38 Il y a tout un débat à mettre dans le pays,
38:40 par le Conseil économique et social, par un certain nombre
38:42 de choses, qui doivent alimenter la réflexion
38:44 sur... Je pense que personne ne détient la vérité
38:46 sur la réforme institutionnelle qu'il faudrait faire,
38:48 et donc je pense que plus largement,
38:50 on consulte, et mieux ça sera, et notamment pour
38:52 apaiser ce débat-là, qui peut venir...
38:54 - Le Conseil économique, social et environnemental,
38:56 on l'a...
38:58 - Il se passe jamais rien,
39:00 on ne les écoute pas.
39:02 - Ah ben, ils travaillent, pourtant je peux vous dire qu'ils travaillent sur des thématiques,
39:04 c'est dommage, parce que c'est souvent du travail de qualité, justement,
39:06 qui dépasse les clivages politiques.
39:08 Y compris dans les régions, d'ailleurs, parce que c'est pas
39:10 qu'à Paris, le Conseil économique, social et environnemental,
39:12 il est aussi présent sur les territoires.
39:14 - Mais qu'est-ce qu'on en fait ? On cale les portes, on cale les armoires ?
39:16 - Les rapports servent beaucoup à pouvoir
39:18 carler les armoires, et c'est bien dommage,
39:20 parce que moi, pour avoir participé
39:22 notamment au niveau du cannabis,
39:24 qui était une de mes missions pré-élection, on va dire,
39:26 qui est un précédent, et ils ont fait aussi une étude là-dessus,
39:28 ils ont rendu un rapport de très haute qualité,
39:30 notamment sur la légalisation aussi.
39:32 - Oui. Christian, vous voyez comment on voulait les choses ?
39:34 - On les voit comment ?
39:36 - Non mais c'est assez étrange,
39:38 parce que c'est vraiment le sentiment
39:40 de ce qu'évoquait
39:42 Jean-Baptiste Moreau, c'est-à-dire
39:44 que personne ne sait vraiment ce qui peut se passer
39:46 et s'il peut y avoir un point
39:48 de bascule à un moment ou pas.
39:50 - Bon, là, on est dans une société bloquée.
39:52 Donc là, maintenant...
39:54 - Parce qu'il y a des blocages,
39:56 mais qui sont faits aussi souvent par des minorités.
39:58 Il y a 6% des boueurs en grève à Paris.
40:00 Moi, je passe devant l'incinérateur
40:02 d'ici les Moulinots,
40:04 il y a 3 personnes qui bloquent l'entrée de l'incinérateur.
40:06 Donc...
40:08 Voilà.
40:10 Est-ce qu'on peut dire ça ?
40:12 Il y a une minorité qui bloque
40:14 le pays ou qui veut bloquer le pays.
40:16 - Ça va bien au-delà du mouvement social.
40:18 - Oui. - Non mais c'est ça.
40:20 - Il y a des activistes, il y a toujours eu une avant-garde,
40:22 comme aurait dit le camarade Vladimir Ilich.
40:24 Mais les masses, elles-mêmes,
40:26 quand on voit le rapport d'opinion,
40:28 montrent que le blocage, il est bien au-delà.
40:30 On a parlé du blocage institutionnel,
40:32 on peut parler aussi
40:34 finalement du mal-être sous-jacent
40:36 sur la question du travail.
40:38 Le problème, c'est que quand celui qui est censé être le garant
40:40 des institutions et de la nation se situe,
40:42 c'est ce qu'on disait sur la tripartition,
40:44 comme chef d'un camp et non pas
40:46 comme chef de l'État, quelle est l'autorité
40:48 suprême qui peut remplacer ? Il n'y en a pas.
40:50 - Christian.
40:52 - Non mais il est le chef d'un camp
40:54 qui est très large, parce que
40:56 je pense que le bloc central est majoritaire
40:58 par rapport au bloc d'extrême droite
41:00 et par rapport au bloc
41:02 de l'extrême gauche.
41:04 Franchement.
41:06 Et que justement, là...
41:08 - S'il y avait encore une gauche et une droite
41:10 qui respectaient ces valeurs
41:12 et qui n'étaient pas corrompues totalement
41:14 soit avec l'extrême droite, soit avec l'extrême gauche,
41:16 ça serait le cas, oui, je suis d'accord.
41:18 - Je pense, sans le dire, il doit préparer
41:20 un gouvernement de cohabitation.
41:22 - Alors l'Express
41:24 dit ça, comme vous,
41:26 il va faire un gouvernement d'union nationale.
41:28 - Mais il ne veut pas apparemment.
41:30 - Parce qu'on n'en prend pas le chemin.
41:32 - Et avec qui ?
41:34 - Avec les sociodémocrates.
41:36 - Qui ne sont pas partis chez la NUPES,
41:38 il n'y en a plus beaucoup.
41:40 - Est-ce que c'est de nature à changer
41:42 on voit cette impopularité
41:44 28% il n'a jamais été aussi bas,
41:46 est-ce que c'est de nature à changer ce rejet viscéral ?
41:48 - Non, de toute façon, ce n'est pas un remaniement,
41:50 à mon avis ministériel,
41:52 qui changera quoi que ce soit au blocage.
41:54 - Mais une dissolution non plus ?
41:56 - Déjà, l'appel au suffrage, c'est un peu plus fort,
41:58 mais pas uniquement, ça ne suffira pas, c'est certain.
42:00 - Non, moi je dirais,
42:02 enfin je dirais, oui, je dirais,
42:04 je fixerai
42:06 les priorités
42:08 pour les 4 années à venir,
42:10 la défense, la santé,
42:12 la transition,
42:14 enfin, on est responsable.
42:16 - On reporte la loi immigration,
42:18 la loi immigration a été reportée,
42:20 donc...
42:22 - Il a différé,
42:24 mais ce n'est pas un très bon signe non plus.
42:26 - Non, mais la vérité c'est que
42:28 si la situation de crispation des 3 camps
42:30 reste en l'état,
42:32 il faut retourner au peuple,
42:34 parce qu'on a encore 4 ans de mandat.
42:36 - Dans ces cas-là, il a intérêt au pourrissement.
42:38 - Mais enfin, moi je ne suis pas dans le cynisme.
42:40 - Pourquoi ?
42:42 - Pour remobiliser, mais on voit bien que ce qu'il fait,
42:44 c'est ce qu'on disait tout à l'heure,
42:46 ce qu'il fait avec son trésor,
42:48 c'est la remobilisation de son camp.
42:50 Là où je ne vous suis pas, c'est que ce n'est pas un bloc central,
42:52 puisqu'il n'a pas tendu la main
42:54 véritablement aux républicains modérés,
42:56 et certainement pas, parce qu'on dit qu'il n'y en a plus,
42:58 il y a encore tous les présidents de régions
43:00 socialistes qui sont des sociodémocrates,
43:02 à qui il n'a pas tendu la main non plus.
43:04 - Je sais, je sais. - Donc en réalité, son projet n'est pas
43:06 d'incarner le bloc central,
43:08 et d'ailleurs en faisant cela,
43:10 il donne une autoroute au Rassemblement National,
43:12 pardon de le dire, que son projet, s'il avait
43:14 gardé une forme D en même temps,
43:16 se sortir, et qu'on pouvait le chercher
43:18 d'accord avec la CFDT,
43:20 nous n'en serions pas là. - Ce qui ouvre la voie au Front National,
43:22 c'est la décomposition des partis de gouvernement
43:24 traditionnels qui sont aujourd'hui totalement...
43:26 - Accélérés par le macronisme, je tiens à le dire.
43:28 - Oui, enfin, il s'était bien déjà tiré
43:30 dans le pied, voir aux... - Le chamboule-tout des
43:32 corps intermédiaires, c'est Macron.
43:34 - Oui, enfin bon, l'absence de travail
43:36 totale des partis de gouvernement, c'est pas
43:38 Macron, depuis 20 ans.
43:40 - C'est aussi vrai, ça.
43:42 - Il y a un tweet qui m'amuse,
43:44 "Demain Macron fait son interview à 13h",
43:46 13h, c'est 1h de l'après-midi, "Demain nous serons
43:48 le 22-3-23", donc
43:50 22+3+23+1,
43:52 ça fait 49, "Il sera interrogé par deux journalistes,
43:54 ils seront donc 3", 49-3.
43:56 - Je croyais que c'était un truc sur
43:58 la numérologie avec les extraterrestres.
44:00 - C'est un peu ça, c'est rigolo.
44:02 - Vous n'avez pas vu ce panneau ?
44:04 49 km, de 3.
44:06 - Je pense que c'est du photoshop,
44:08 parce que c'est pas dans le bon sens.
44:10 - Merci à tous les 4, dans un instant,
44:12 on va revenir sur l'affaire Air Cocaïne
44:14 avec un documentaire diffusé
44:16 sur Canal+. A tout de suite.

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