L’avocat, Gilles-William Goldnadel, revient sur la suspension de quatre journalistes de France 24 : «J’ai du mal à me réjouir que des journalistes d’une chaîne de service de public diffusent des messages à la gloire d’Hitler».
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00:00 J'ai une double colère quand même.
00:01 C'est plutôt bien.
00:02 Des sanctions.
00:04 N'essayez pas de...
00:05 J'ai du mal à me réjouir
00:08 qu'il y ait quatre journalistes
00:10 d'une chaîne de service public
00:12 qui diffusent des messages à la gloire d'Hitler.
00:16 Au premier degré,
00:18 oui, ce sont des messages pro-hitlériens.
00:20 C'est pour ça qu'ils ont été suspendus,
00:22 les quatre journalistes arabophones.
00:24 C'est la chaîne France 24 qui le reconnaît,
00:26 qui les a suspendus pour cela.
00:29 Qu'est-ce qu'ils ont écrit ?
00:30 Ils ont écrit "C'est dommage qu'Hitler..."
00:33 Ça se passe au Liban,
00:34 il y en a un correspondant au Liban.
00:36 "C'est dommage qu'Hitler soit pas libanais."
00:38 "Qu'est-ce qu'il a fait Hitler ?"
00:39 "Il a organisé un barbecue."
00:41 C'est de ce niveau-là.
00:43 Ils l'avaient écrit sur France 24
00:45 ou sur leur site Twitter ?
00:46 Entre eux, mais vous savez qu'ils sont astreints
00:48 quand même à une obligation de modération.
00:50 Donc ils l'avaient écrit sur les réseaux sociaux.
00:51 Sur les réseaux sociaux.
00:52 Précisons.
00:53 Ça, c'est ma première source.
00:55 Ils ont été suspendus,
00:56 mais là, France 24 a fait son job.
00:58 Non mais sauf qu'un petit détail en passant,
01:01 c'est qu'il n'y a que nous pour en parler.
01:03 Le monde des médias, par exemple,
01:06 qui sont antiracistes,
01:08 ils n'ont pas fait un écho là-dessus.
01:10 Par pure imagination,
01:13 c'est hardy comme hypothèse,
01:16 mais si quatre journalistes de CNews
01:20 avaient diffusé des messages à la gloire d'Hitler,
01:23 il me semble qu'on en aurait parlé
01:25 dans tous les médias.
01:26 Là, il s'agit simplement
01:28 de l'audiovisuel de services publics.
01:31 Non mais votre argument est excellent.
01:32 Voilà, pardon.
01:33 Et il souligne le deux poids du mesure.
01:37 Donc, il y a par exemple Joël Maroun,
01:41 qui est la correspondante de France 24 à Beyrouth
01:42 depuis 2021.
01:44 Elle avait multiplié les tweets
01:45 exprimant son admiration pour Adolf Hitler.
01:48 Non mais si seulement, effectivement,
01:50 Hitler était libanais, écrit-elle.
01:51 Ou encore, "Levez-vous, monsieur Hitler,
01:52 levez-vous, il y a des personnes
01:53 qui ont besoin d'être brûlés."
01:55 C'est des journalistes, je vous assure.
01:57 Mais là où vous avez raison,
01:59 c'est que oui, deux services publics.
02:01 "Des appels aux meurtres de Juifs innocents,
02:03 il incombe à chaque Palestinien de tuer un Juif
02:04 et l'affaire est close."
02:06 Et encore bien d'autres propos nauséabonds.
02:08 Joël Maroun, elle écrit ça sur son compte Twitter.
02:11 Elle est journaliste.
02:13 Bon.
02:14 C'est assez, voilà, c'est assez étonnant,
02:18 mais je peux rejoindre ce que vous dites,
02:20 que nous sommes les seuls à en parler ce matin.
02:23 Ce matin sur France Inter.
02:24 France 24 n'a apparemment rien.
02:25 Ce matin sur France Inter, on disait du mal de nous.
02:28 Oui, on le sait, oui.
02:29 On ne parlait pas de cette affaire-là.
02:31 France 24 a précisé que les quatre journalistes concernés
02:33 ont été dispensés d'activités dans l'attente
02:34 des résultats de l'audit, soulignant que la charte
02:36 de déontologie de France Média Monde
02:37 prévoit que les journalistes du groupe,
02:39 lorsqu'ils publient sur des blogs,
02:40 forums, sur les réseaux sociaux et tout espace
02:42 dédié à l'échange public d'informations,
02:44 doivent veiller au respect des règles professionnelles
02:46 et déontologiques et à ne pas violer les valeurs d'éthique.
02:51 C'est extraordinaire, d'ailleurs.
02:53 Je vous assure que cette information
02:55 est tout à fait étonnante et je vous remercie
02:57 définitivement de l'avoir mise en exergue.
03:00 [Musique]
03:03 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]