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Chaque mardi, mercredi et jeudi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Gaspard Proust livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Gaspard Proust - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/gaspard-proust-les-signatures-deurope-1

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Transcription
00:00 D'abord, Gaspard Proust est avec nous. Bonjour Gaspard !
00:03 Bonjour à tous !
00:05 Avec les grèves, vous êtes en télétravail ce matin, dites-moi ?
00:08 Non, pas vraiment. Disons que c'est du télétravail engagé.
00:11 Du télétravail engagé ? Qu'est-ce que c'est ?
00:13 Vous n'êtes pas au courant ? On ne voulait pas que vous le preniez mal,
00:15 mais hier soir, on a eu une intersyndicale des matinaliers d'Europe 1 au Fouquet's.
00:19 A vos Fouquets' ? Tu es de 100 mois ?
00:21 On n'y était pas, non.
00:22 Calmez-vous, monsieur Pavlenko, ça va bien se passer.
00:24 Du coup, en tant que leader naturel des causes profondes,
00:26 moi j'ai postulé pour faire le gars en grève, forcément, comme je suis le seul à avoir un historique de gauche.
00:30 Vous, vous avez un historique de gauche.
00:32 Quand je croise François Calfon, je lui serre la main,
00:35 je donne des conseils pour déstabiliser Eugénie Bastier,
00:37 et puis je peux vous dire que quand j'ai posé sur la table une mèche des cheveux de Sandrine Rousseau...
00:41 Ah, ça les a calmés ?
00:43 Pas tous. Il y avait un gars de la CGT qui m'est tombé dessus,
00:46 le genre petit chauve, moustache qui ressemble à des fanons de baleine,
00:50 qu'on aurait remplacé le plancton par des pellicules.
00:52 Il était là... Nous, ce qu'on dit à la CGT, c'est que cette histoire d'amour avec Sandrine,
00:57 c'est que de la... c'est que de la flûte face à Olivier Véran, c'est que de l'amour.
01:00 Et là, Dimitri, j'ai vécu comme une attaque personnelle.
01:02 Bon, je comprends. Vous avez répondu quoi ?
01:04 Je dis, monsieur le syndicaliste, je vous remercie de me poser la question,
01:09 je vais vous répondre, et je vous respecte, même si je ne partage pas vos idées qui puent du cul.
01:13 Moi et Sandrine, c'est du sérieux.
01:15 Et là, tout le monde a applaudi, j'étais désigné meneur de lutte, vous voyez le truc.
01:18 Non mais, j'étais pas au courant, moi, de cet intersyndical des matinées de l'Europe 1.
01:22 Laissez tomber, Dimitri, mais oui, vous n'aviez aucune chance, vous traînez une casserole.
01:25 Comment ça, j'ai une casserole ?
01:27 Ah bah oui, comme par hasard, vous avez déjà oublié,
01:29 quand on écrit un livre qui s'appelle "Combien ça va nous coûter",
01:32 en général, c'est pas pour dire du bien des régimes spéciaux.
01:37 Vous auriez pondu un bouquin intitulé "Pourquoi il faut tout leur prendre",
01:40 là, ok, entre vous et moi, c'était serré, mais de toute façon, je vous rassure,
01:43 même si j'avais voulu, j'aurais pas pu venir.
01:46 Ah bon, c'est Sandrine, peut-être, qui vous a interdit d'aller travailler ?
01:49 Qu'est-ce que vous êtes perspicace !
01:51 Ah ouais, elle m'a dit "tu vas pas à la radio, la grève, tu l'aimes ou je te quitte",
01:54 du coup, on a un peu discuté pour arriver à un consensus.
01:57 Et alors ?
01:58 Alors, elle m'a dit "bon, y'a deux solutions, petit A, tu y vas, mais tu fais une chronique féministe,
02:02 petit B, j'ai dit petit B, petit B."
02:04 Du coup, ça vous inspire quoi, cette première journée de lutte, Gaspard ?
02:08 Bah, pour le moment, rien, attendez, c'est que le début,
02:11 comme c'est la saison des remises d'étoiles au Michelin,
02:13 je vais vous enfiler la métaphore, là, on est parti sur un menu dégustation à 25 plats,
02:17 aujourd'hui, je pense qu'on n'est même pas sur l'amuse-bouche.
02:19 Ah bon, vous pensez ?
02:21 Ah bah là, c'est le moment où tu viens de t'installer à table
02:23 et où arrive le serveur puceau flottant dans un costume trop grand,
02:26 qui te dit "pour vous préparer la bouche, le chef vous propose cette olive épluchée,
02:30 toute simple, où le noyau a été remplacé par un crouton de pain déshydraté,
02:34 surtout mâchez bien, l'amuse-bouche arrive dans une heure."
02:37 En parlant d'étoiles, vous avez vu que cette année, c'est le chef Alexandre Couillon,
02:41 de Noirmoutier, qui a le seul 3 étoiles.
02:44 Ouais, c'est pas bien ce que vous faites.
02:46 Non mais vraiment, c'est pas bien. Ne lancez là-dessus.
02:48 Bon, on va voir si vous évitez la facilité.
02:50 Non mais là, pardon Dimitri, c'est impossible.
02:52 3 étoiles, Michelin, Noirmoutier, Couillon, cherchez l'intrus.
02:55 Quand t'es cuisinier sur une pente ascendante,
02:58 que tu vises une 3ème étoile, à un moment, se pose la question du changement de nom.
03:02 Non mais j'imagine le mec qui va lui remettre le prix, à mon avis,
03:06 ça fait 3 jours qu'il fait des exercices de respiration pour éviter le fourrir sur scène.
03:09 Vous croyez ?
03:11 Non mais je me mets à la place du cuisinier,
03:13 et quand on l'a appelé chez lui pour lui dire la bonne nouvelle,
03:15 t'es traversé par des sensations contradictoires.
03:18 Du quel genre d'après vous ?
03:20 Je suis pas contre une 3ème étoile, mais si on peut éviter d'en faire tout un plat.
03:24 Le pire, c'est qu'avec un nom pareil, même en Espagne, en Italie,
03:28 on risque de se foutre de sa gueule.
03:30 Ah, Couillon de Noirmoutier, bien sûr.
03:32 Vous auriez pu changer de nom ?
03:34 Moi, le jour où ça marche moins bien, je change de nom, évidemment.
03:37 Est-ce que vous savez comment vous choisiriez qu'on vous appelle ?
03:40 Oui, oui, Jean-Luc Boyard.
03:42 Comme ça t'es dans la merde, mais t'entraînes deux avec toi, t'es content.
03:45 Vous avez vu que ce matin, nous recevions Jérôme Guedj, le socialiste.
03:50 Je pensais que vous alliez improviser un truc du genre "parlons de Couillon",
03:53 mais non, on est quand même sur Europe 1, c'est pas le genre de la maison.
03:56 Comme vous essayez d'être élégant, ça vous inspire quoi ?
03:59 Bien sûr, l'élégance en toutes circonstances.
04:01 Que m'inspire Jérôme Guedj ? Que du bien.
04:04 C'est quand même le génial géniteur de la phrase pour la postérité.
04:07 "Les retraites, c'est comme Zidane et le fromage, c'est la France."
04:10 C'est sûr que s'il avait dit "les retraites, c'est comme Jean-Claude Killy et la choucroute",
04:13 ça claquait moins bien.
04:15 Merci beaucoup, Gaspard Proust.
04:17 A demain, Annie.

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