• l’année dernière
Avec Jean Benoît Dumonteix, psychanalyste, spécialiste de l’addiction sexuelle, auteur de « Sex addicts, quand le sexe devient une drogue dure » aux éditions Hors Collection, et de « Tueurs en séries sur le divan » avec Joseph Agostini aux éditions Envolume

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##NOEPISODE##
Transcription
00:00 Alors nous allons conclure avec Emma. Alors Jean-Benoît Dumontex, on a eu que des femmes
00:06 aujourd'hui. Je crois qu'il y a plus de femmes anxieuses que d'hommes. Mais on a bien vu
00:11 que le mari de Stéphanie était anxieux. Il y a des hommes anxieux.
00:15 Oui, c'est peut-être plus compliqué pour les hommes de le dire aussi.
00:18 Et peut-être qu'ils sont moins en relation avec ce qu'ils ressentent souvent. Donc ils
00:22 sont peut-être moins au fait de leur anxiété. En tout cas, il paraît qu'il y a plus de
00:27 femmes anxieuses que d'hommes.
00:28 Bonjour Emma.
00:30 Oui, bonjour.
00:31 Bonjour.
00:32 Oui, vous avez une voix d'anxieuse, c'est vrai.
00:34 Oui, tout à fait. J'avoue.
00:36 Écoutez, c'est déjà bien de savoir comment on est et qui on est.
00:40 Voilà, écoutez, oui, oui, effectivement, je suis une grande anxieuse depuis toujours.
00:45 Après, je pense, pour avoir été un petit peu suivie, je commence un petit peu à savoir
00:51 pourquoi. Voilà. Mais effectivement, je suis un petit peu dans la situation du mari de
00:55 la personne qu'on a entendu tout à l'heure, c'est-à-dire qui anticipe trop, qui, voilà,
01:00 vous voyez, qui est un petit peu ce que je décrivais là.
01:02 Et anticipe de manière toujours négative. Ça ne va pas bien se passer, quoi.
01:07 Oui, oui, voilà, en prévision du pire.
01:09 C'est ça.
01:11 Voilà. Donc, a priori, ça serait le résultat d'un ce qui s'appelle un stress post-traumatique.
01:16 Oui.
01:17 Voilà. Donc ça, du coup, je, maintenant, je le sais, mais ça n'empêche pas que ça
01:22 m'a quand même gâché toute ma vie, on va dire, j'ai à peu près presque 50 ans bientôt.
01:27 Et effectivement, je suis même en situation de ne pas pouvoir travailler à cause de ça.
01:33 Voilà.
01:34 Donc, c'est très handicapant.
01:37 C'est très handicapant. Et après, effectivement, comme disait la dame, pour la famille aussi,
01:42 mon mari, mes enfants, j'essaie de l'imiter, mais c'est... Voilà.
01:48 Donc, voilà, c'est vrai qu'après, du coup, on n'a pas... J'ai pas une vie, on va dire...
01:53 Même avec mon mari, je sais que tout ce qui est sur le plan, rapport sexuel, etc., c'est compliqué aussi.
02:01 Voilà, il y a de l'anxiété dans tout, en fait.
02:04 Et comment ils réagissent, votre mari, vos enfants ? Est-ce qu'ils ont des manières de faire avec vous ?
02:11 Ben disons que... En fait, je sais pas si... Comme ils m'ont toujours connue comme ça, je peux pas vraiment dire...
02:20 Ils s'adaptent.
02:22 Mais visiblement, votre mari, vous avez l'air de dire que ça fait longtemps que vous êtes ensemble, et il accepte votre état ?
02:29 Oui, il accepte. Alors, il y a eu des hauts, des bas, mais effectivement, on va dire, un peu comme s'il s'était fait une raison.
02:35 Oui, mais attendez, vous avez certainement d'autres qualités. Il faut aussi... Enfin, ne voyez pas tout en noir, même si vous êtes très anxieuse, Emma.
02:45 Oui, voilà.
02:46 Vous avez sans doute d'autres qualités. Mais on a entendu Frédéric Fangé tout à l'heure, ça peut quand même se soigner.
02:53 Vous n'avez peut-être pas encore fait les bonnes démarches. Vous êtes jeune encore, vous pouvez avancer aussi.
03:01 Oui, oui, j'ai quand même fait des choses qui font que ça va mieux qu'avant. La vie apparaît encore costaud aujourd'hui, ça va beaucoup, beaucoup mieux qu'avant.
03:10 Et notamment un petit peu par l'hypnose que je fais depuis peu de temps. Ça, déjà, ça m'aide. Et puis d'être suivie aussi par... Jusqu'à présent, ça a été des psychiatres, parce que c'est vraiment cher.
03:24 C'est remboursé.
03:25 Voilà, c'est remboursé. Et c'est vrai que...
03:30 Vous prenez des médicaments ?
03:32 Non, non, non. J'ai pas voulu en prendre. Et voilà, c'est peut-être un peu le problème, mais effectivement, non.
03:40 Non, non, mais peut-être que vous n'en avez pas besoin. C'était une question, comme vous parliez de psychiatre.
03:45 Oui, j'ai lutte avec le psychiatre, justement, pour ne pas en prendre. Mais c'est vrai que c'est lui qui m'a dirigée vers l'hypnose.
03:50 Et depuis qu'il y a des séances d'hypnose, on sent une amélioration. Donc, il est d'accord avec le fait qu'on essaye de partir sur cette voie.
03:57 D'accord, ok.
03:59 Bon, c'est prometteur ?
04:01 Ben, je sais pas.
04:03 Ah voilà, ça c'est une parole d'Anxieux, ça.
04:05 On ouvre et hop, l'Anxieux referme.
04:08 Voilà, voilà.
04:10 Non, si c'est prometteur, si ça commence un petit peu à...
04:13 Si vous sentez qu'il y a une amélioration, c'est que ça agit quelque chose.
04:16 Oui, oui, je pense que ça agit, oui.
04:18 Bon, voilà. Après, des thérapies, il y en a plein.
04:21 Donc, il y a des choses à trouver. Si c'est pas celle-là, ça peut être autre chose.
04:25 Vous savez, ce qui vous rend le plus anxieux, ce serait quoi ?
04:30 En fait, je crois que depuis que mes enfants sont nés, je suis encore plus anxieuse qu'avant.
04:37 Ça a rajouté par rapport à la peur pour eux, quoi.
04:40 Ça rajoute.
04:42 Ça, c'est assez normal.
04:44 Oui, je pense que du coup, ça doit être normal, mais...
04:46 Sauf que vous avez, si par hasard, ils arrivent un peu en retard, tout de suite, vous êtes en train d'imaginer le pire.
04:53 Oui, c'est ça. Puis même par rapport à la survie, on va dire, pour gagner sa vie,
04:59 en fait, j'ai toujours peur qu'il manque de quelque chose.
05:03 Ah bah ça, vous n'êtes pas une mère parfaite.
05:06 Pardon ?
05:08 Je dis, vous n'êtes pas une mère parfaite.
05:10 C'est embêtant.
05:12 C'est embêtant.
05:14 Mais oui, ça c'est aussi un phénomène très fréquent chez les anxieux, de vouloir toujours donner plus, faire mieux.
05:21 Oui, oui. Mais bon, voilà, personne n'est un sur-homme ou une sur-femme,
05:27 et donc il y a forcément des manques, et puis c'est bien qu'il y ait des manques.
05:31 Il ne faut pas oublier ça, surtout quand on est parent.
05:34 Évidemment, pas des manques structurelles et des trucs graves,
05:37 mais c'est bien aussi que les parents ne soient pas tout le temps là, dans les situations compliquées.
05:41 Il faut aussi que les enfants puissent apprendre des choses de la vie.
05:44 Voler de leurs propres ailes.
05:45 Voler de leurs propres ailes, s'autonomiser.
05:47 Vous les avez surprotégés, vos enfants ?
05:49 Oui, oui, surprotégés.
05:50 Ça c'est pas bien.
05:51 Moi j'ai été dans l'inverse, j'ai été plutôt abandonné, on va dire.
05:55 Donc c'est vrai que j'ai...
05:57 Mais c'est intéressant, voyez, Émard, parce que c'est vrai que quand on a été un peu abandonné en tant qu'enfant,
06:02 on peut développer de l'anxiété, mais quand on est surprotégé, on développe aussi plus tard de l'anxiété, hein, Jean-Benoît Limonchev.
06:09 Tout à fait, c'est vrai.
06:10 J'ai une fille qui est très anxieuse, l'aînée, effectivement, qui est extrêmement anxieuse du coup.
06:14 Enfin, du coup, je sais pas, oui.
06:16 Oui, oui, oui.
06:18 Bah oui, parce que quand on protège trop un enfant, qu'on lui dit "fais attention, tu vas te faire mal, ne fais pas ça", etc.,
06:24 eh ben, ça donne un peu l'impression que tout est dangereux.
06:28 Eh oui, tout est stressant.
06:29 Vous comprenez ?
06:30 Oui, oui, je comprends très bien.
06:32 Le problème, c'est que même quand je le faisais, je le savais, mais je pouvais pas le faire.
06:38 Oui, c'est ça, vous pouvez pas vous en empêcher.
06:40 Bon, bah en même temps, c'est pas grave, hein.
06:44 Mais vous avez l'impression donc que ça va plutôt mieux ?
06:48 Oui, oui, je pense que ça va un petit peu mieux, comme s'il y avait des choses, on va dire, qui se...
06:54 Je filmais beaucoup de mois, mais je veux dire, j'essaye de me dire "ça c'est pas grave, ça c'est pas grave",
07:00 je force un peu dans ce sens, on va dire.
07:02 Et vous arrivez à lâcher.
07:04 Et petit à petit, oui, et effectivement aussi, comme disait Brigitte,
07:08 ce que Brigitte disait au début de l'émission, par rapport aussi à tout ce qui tournerait autour de la spiritualité,
07:13 j'ai une grande aide de ce point de vue-là aussi.
07:17 Qui fait que, effectivement, ça permet de relativiser beaucoup plus de choses.
07:23 Oui, parce que finalement, vous êtes en vie, la vie, Jean-Benoît le disait tout à l'heure,
07:30 elle est courte et puis c'est pas toujours facile, mais d'être en vie,
07:34 c'est déjà quelque chose dont il faut se dire que c'est bien.
07:39 Oui, c'est ça.
07:40 Vos enfants, vous avez eu des enfants qui vont bien, malgré tout,
07:45 donc il y a quand même des choses qui sont belles.
07:48 Oui, des choses qui ont fonctionné.
07:51 Oui, c'est ça.
07:53 Donc petit à petit, ces choses-là, on les voit de plus en plus et on arrive à reprendre un peu le dessus.
07:59 C'est ça, c'est un peu changer de lunettes aussi, se guérir de l'anxiété.
08:02 C'est drôle, c'est exactement ce que j'allais dire.
08:04 Enfin, j'allais dire pas de cette même manière-là, mais j'allais dire,
08:08 est-ce que ça serait pas bien, Emma, qu'une fois toutes les heures,
08:12 vous preniez une minute pour justement regarder le monde avec des lunettes roses ?
08:18 Oui, c'est ça.
08:19 Mais rien qu'une minute par jour, je suis sûre que ça aurait un effet positif.
08:25 Oui, ça donnerait en tout cas à votre cerveau l'idée que c'est possible et donc c'est reproductible.
08:31 Oui, c'est vrai parce que sinon on a vraiment comme l'effet de la tête dans le sac.
08:35 Il faut se la sortir de...
08:37 Oui, c'est ça.
08:38 Oui, et puis puisque vous avez parlé de spiritualité,
08:41 on sait que quand on est un peu dans la spiritualité et qu'on y a beaucoup de raisons de plus,
08:46 notre respiration se ralentit et on sait que l'anxiété, ça accélère la respiration.
08:51 Donc si notre respiration, on le sait d'ailleurs quand on a le trac par exemple,
08:57 on peut comprendre quelqu'un qui va devoir parler devant du monde et qu'il a le trac,
09:02 c'est tout à fait compréhensible.
09:04 Et bien s'il fait quelques exercices de respiration, le trac diminue.
09:08 Oui.
09:09 Donc ça c'est des choses dont vous avez certainement abordé si vous êtes un peu dans la spiritualité.
09:16 Oui, tout à fait.
09:18 Et puis aussi des exercices de pilates où ça fait aussi travailler sur le souffle.
09:22 Et c'est vrai que cette partie-là aussi m'aide énormément psychologiquement.
09:25 Oui, il le disait tout à l'heure Frédéric Fanger, le corps doit être sollicité aussi,
09:34 puisque l'angoisse agit sur le corps.
09:37 Il faut que vous, vous puissiez agir sur le corps mais dans un autre message.
09:41 Donc effectivement, ça peut être du pilates, ça peut être du yoga,
09:45 enfin des choses qui calment le corps et qui au niveau des ressentis,
09:49 soit des ressentis de sérénité, quelque chose qui lâche, qui va mieux, qui respire.
09:54 Oui, parce qu'on parle toujours de l'esprit sur le corps,
09:58 mais le corps agit aussi sur l'esprit, l'inverse est tout aussi valable.
10:02 Et puis il me semble, à vous écouter Emma, qu'il y a quand même quelque chose de très positif chez vous,
10:07 c'est que vous avez conscience réellement de votre anxiété
10:11 et sans doute que vous la repérez un petit peu en amont, non ?
10:15 Oui, je la repère, je sais aussi que, par exemple, là quand je vous appelle,
10:20 je vais parler très vite, donc j'essaye de contrôler un peu tout ça.
10:24 Oui, effectivement, c'est sûr.
10:26 Mais après, le problème, c'est que ça crée aussi de l'anxiété,
10:29 le fait de toujours trop se regarder, c'est quelque chose que je faisais aussi enfant.
10:33 C'est-à-dire qu'on se met tout le temps à l'extérieur et on ne participe plus au monde,
10:37 on devient timide, vous voyez.
10:39 Mais bon, avec le temps, effectivement, c'est...
10:42 Il faut peut-être aussi être un peu en paix avec soi-même.
10:46 Et moi, j'aime bien l'idée comme ça de se dire qu'il y a nous,
10:50 puis à l'intérieur, il y a un petit diable anxieux.
10:53 Et de temps en temps, il faut l'accueillir, ce petit diable anxieux,
10:56 et puis dialoguer avec lui.
10:58 Oui.
10:59 Et puis voilà, il faut l'aimer, ce petit diable anxieux.
11:02 Il ne faut surtout pas lutter contre lui et le rejeter.
11:05 C'est ça.
11:06 Oui.
11:07 Plus on lutte et plus on donne de la place.
11:09 N'est-ce pas ? Voilà.
11:10 Merci, Emma, en tout cas.
11:12 Merci à vous.
11:13 Merci à vous.
11:14 Merci à vous.
11:15 Je pense qu'on peut être...
11:17 Enfin, on sent qu'Emma a bien avancé.
11:19 Oui, oui, tout à fait.
11:20 Là, il y a une vraie conscience,
11:22 et puis il y a des efforts évidents pour aller mieux.
11:27 Et ça, c'est peut-être le message positif, Jean-Benoît Limontex ?
11:29 Absolument.
11:30 On peut aller mieux malgré une forte anxiété ?
11:32 Ah oui, ce n'est pas une fatalité du tout, l'anxiété.
11:35 Ça peut même se laisser sur le bord de la route,
11:38 parce qu'on a trouvé une manière de faire qui n'engage plus l'anxiété.
11:42 On a donné en tout cas beaucoup de pistes, je crois,
11:45 durant ces deux heures.
11:46 Et bien, on va se quitter serein, n'est-ce pas ?
11:49 Oui, nous sommes sereins.
11:50 Merci beaucoup, Jean-Benoît Limontex.
11:52 Je rappelle que vous êtes auteur d'un livre tout à fait intéressant,
11:57 "Tueurs en série sur le divan",
11:59 qui était sorti aux éditions en volume,
12:01 et puis vous avez aussi écrit sur l'addiction, bien sûr.
12:04 Merci à vous.
12:05 Merci beaucoup.
12:06 Demain, on abordera la ménopause.
12:07 Il ne faut pas être anxieuse, mesdames.
12:09 On en parlera avec Christian Jamin.
12:11 Et tout de suite c'est si...

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