L'interview de Michel-Édouard Leclerc

  • l’année dernière
Le président des centres E.Leclerc, Michel-Édouard Leclerc, était l’invité de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS.

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Transcript
00:00 Bonjour Michel, Edouard Leclerc. Bonjour Laurence, bonjour à tous.
00:03 Bonjour et bienvenue dans la matinale de CNews.
00:05 L'inflation évidemment, le sujet de préoccupation principale des Français,
00:09 pour lutter contre cette inflation. Sur l'alimentaire qui était à 14,5% au mois de février,
00:13 vos concurrents Carrefour, Alexandre Bompard, mais aussi Intermarché, Système U,
00:18 lancent chacun qui un panier, qui une opération prix accessible, qui une opération prix coûtant.
00:23 Et vous chez Leclerc, vous faites quoi ?
00:25 Alors, on ne s'interdit rien, mais pour le moment, notre objectif c'est d'être moins cher,
00:30 non pas sur 20, 30, 40 articles, mais sur tous les articles.
00:33 Parce que, en fait, tout est en train de flamber dans les magasins.
00:37 Vous entrez dans un rayon de pâtisserie ou de viennoiserie industrielle,
00:42 tous les articles bougent, le rayon des produits d'entretien, les rayons alimentaires bougent.
00:48 Et donc, on s'est posé la question, c'est Olivia Grégoire et Bruno Le Maire
00:54 qui nous ont proposé de faire un marqueur un peu de notre intention.
00:58 Mais quand on a 19 millions de clients dans les centres Leclerc,
01:03 notre avis, l'avis des gens de terrain, du carrelage, de nos magasins,
01:07 c'est de dire que si on a un cône aussi restreint de communication,
01:11 ça donne l'impression qu'on se rattrape sur le reste.
01:14 Donc pour le moment, pour des raisons professionnelles, nous préférons être moins cher, surtout.
01:20 Et d'ailleurs, c'est la raison pour laquelle nous ressortons une vieille idée
01:24 qui était l'idée du comparateur.
01:26 On va multiplier les comparateurs, on va devenir le Netflix des comparateurs.
01:31 - Non, le MyCanal. - Le MyCanal, très bien, c'est un très bon abonnement.
01:35 J'y suis. On va sortir le MyCanal des comparateurs,
01:40 on va changer tous les angles pour montrer que, quel que soit,
01:44 pour les uns c'est bien le panier, pour d'autres c'est moins bien,
01:47 on va montrer que de toute façon, quand tout augmente, il faut rester moins cher, surtout.
01:53 Il faut laisser les gens choisir leurs produits, et il faut qu'on arrive à être moins cher.
01:57 C'est mon combat, on est en mode combat en ce moment, on sort des négo, on veut être les moins chers.
02:01 - Par exemple, je prends Alexandre Bompard de Carrefour qui dit
02:04 "On va faire 200 produits, 100 du quotidien dans l'hygiène et 100 frais,
02:08 pour éviter que la malbouffe explose et que les médailles les plus modestes
02:11 soient contraintes à manger de mauvais aliments". Vous ne vous dites pas ça ?
02:14 - Non, parce que lui, il a une image-prix qui n'est pas aussi forte que la nôtre,
02:19 c'est une très belle entreprise. Son problème, c'est qu'il a des magasins
02:22 qui sont en centre-ville, qui sont plus chers, et puis il a des magasins à l'extérieur
02:26 qui rivalisent avec nous sur les classements de prix, vous pouvez regarder dans le comparateur.
02:30 Donc lui, il a un problème d'image-prix à travers un panier, à travers un engagement limité,
02:34 ça peut parler aux consommateurs. Pareil pour SystemU,
02:38 SystemU c'est une très belle entreprise, c'est une coopérative,
02:41 comme les Leclerc et les Intermarché. - Je vous rappelle que les magasins ne vous appartiennent pas.
02:45 - Ils ne m'appartiennent pas, les gens ne croient pas, mais c'est une coopérative
02:48 de commerçants dirigée par ses propres commerçants, chez SystemU aussi.
02:52 SystemU est un des meilleurs, notamment en hyper, il faut savoir que si,
02:56 là où les régions sont les moins chères de France, c'est parce qu'on se bataille
03:00 entre HyperU, Leclerc et Lidl. Et donc il avait besoin aussi de cette image,
03:05 donc il a saisi l'occasion d'une proposition d'un panier pour en faire un.
03:09 Mais vous voyez, HyperU a fait un panier moins cher.
03:13 Or la demande qui nous était faite par le gouvernement, c'était pas de casser trop les prix,
03:17 parce que c'était pendant le salon de l'agriculture, parce que Mme Lambert
03:21 ne voulait pas d'un panier pas cher. - Elle le préservait les agriculteurs,
03:24 elle leur revenait, ce qui est logique et légitime. - Oui mais elle confond le tarif
03:27 auquel on achète aux industriels les produits agricoles,
03:31 et le tarif auquel on le revend. On ne vend pas aux mêmes marges entre Leclerc et Casino.
03:35 Monoprix n'a jamais voulu être le magasin le moins cher,
03:41 il a d'autres atouts. Leclerc a toujours voulu être le magasin le moins cher.
03:45 Donc vous voyez, aujourd'hui, c'est pour ça qu'on publie un comparateur,
03:50 je préfère être le moins cher sur l'ensemble des articles.
03:53 - Juste un mot, comment marche votre comparateur ?
03:55 Pour chaque article, vous allez voir chez tous les autres concurrents ?
03:57 - Oui, ce sont des millions de relevés de prix. - Vous avez des espions qui vont dans les autres?
04:02 - Oui, des espions, des espionnes aussi. - Ils vont voir le prix du pain de mie ?
04:07 - D'abord, il y a beaucoup de sites qui ramassent, y compris pour les concurrents,
04:12 pour les professionnels, pour les industriels, il y a beaucoup de panélistes
04:16 qui relèvent les prix. Ils s'appellent Nielsen, Cantar, Iri.
04:19 Ensuite, nous-mêmes, nous publions nos prix, mais Carrefour aussi,
04:23 tous ceux qui ont des drives, qui sont sur Internet, les prix sont sur Internet.
04:28 La chance qu'on a chez Leclerc, c'est que nos drives sont au prix des hyper.
04:32 Donc quand vous regardez le prix des drives, vous avez le prix des hyper.
04:35 Alors que si vous allez chez Géant et Casino, c'est très très différent.
04:39 Et donc là, il faut aller faire des relevés à la main.
04:42 On va sortir comme ça régulièrement des comparateurs, pas forcément les mêmes.
04:46 On va changer les angles, on va changer les univers de comparaison.
04:50 Et on va prendre aussi des produits d'entretien, on va prendre des spécialistes de la parapharmacie.
04:56 On va montrer, et puis ça va nous faire pression sur nous,
05:00 on va montrer que nous cherchons à être toujours le moins cher.
05:02 On n'y arrive pas tout le temps, mais on essaye.
05:04 Ce que vous me dites ce matin, Michel-Édouard Leclerc, c'est qu'en gros,
05:06 ce panier anti-inflation, c'est un gadget qu'a voulu vous imposer le gouvernement.
05:09 Il y a une réunion à 8h30 à Bercy avec Bruno Le Maire et Olivia Grégoire.
05:14 Vous avez préféré être sur CNews, je vous en remercie, mais pourquoi vous n'y allez pas ?
05:17 Ce n'est pas intéressant ?
05:19 Justement, nous, on a 19 millions de clients dans les centres Leclerc.
05:23 Nous sommes le premier réseau français, mieux qu'Amazon, plus que Carrefour.
05:27 Nous sommes partis de Londres, nous, de rien, on était les épiciers de province.
05:31 Et aujourd'hui, il y a un rapport de confiance qui s'est installé entre le public, nos clients et nous.
05:36 Et dans l'incertitude de savoir comment se réinterpréter ce panier,
05:41 qui a aussi un côté politique, qui a un côté orchestration.
05:45 Moi, j'ai beau faire de la com' ou savoir faire de la com',
05:48 je pense que je dois tenir ma promesse et je ne dois pas sacrifier cette image prise
05:52 sur l'autel d'une com' politique.
05:54 Parce que ce soir même, il y a le début d'une grève, il y a le début d'une mobilisation.
05:59 Et moi, je ne veux pas alimenter ça.
06:03 Donc vous claquez la porte au nez de Bruno Le Maire ?
06:05 Je ne claque pas la porte au nez. D'ailleurs, nous nous parlons, encore tout à l'heure, on va se parler.
06:10 Oui, mais vous n'allez pas à sa réunion ?
06:12 Non, non, mais nous prenons... Non, je ne veux pas aller sur la photo pour dire
06:16 "Leclerc vend moins cher là, juste là".
06:18 Enfin franchement, j'ai 71 ans, 45 ans de métier.
06:22 Notre public, vous, vous êtes plus jeune, mais tous les gens qui me connaissent
06:26 savent que je n'ai pas attendu une réunion publique pour être moins cher.
06:30 Alors, pourquoi ce panier anti-inflation que vous voulez imposer,
06:33 Bruno Le Maire et Olivier Grégoire, n'a pas fonctionné ?
06:35 Et c'est parce que vous n'avez pas voulu afficher vos prix, dire vos marges.
06:39 Aurore Berger, qui était hier l'invité du Grand Rendez-Vous CNews Europe 1,
06:43 dit "Dénonce vos marges, 40% de marge sur le jambon, 80% de taux de marge sur les pâtes",
06:48 dit-elle, en visant la grande distribution. C'est vrai ? Vous faites tant de marge que ça ?
06:51 Non, non, non, la distribution française est justement parmi les distributions
06:55 qui margent le moins en France. La marge nette des centres Leclerc
06:58 est aux alentours de 2,4%.
07:01 Ce n'est pas vrai qu'Aurore Berger marche le moins ?
07:03 Au champ, je crois, vous vous rendez compte, ils ont sorti un résultat de 48 millions, 60 millions.
07:07 C'est que dalle, quand vous savez la taille du groupe, il est mal.
07:11 Casino ne va pas bien, etc. C'est un très mauvais procès.
07:15 Ce sont des chiffres faux ?
07:17 Ce sont des chiffres pour faire de la com' pour nous obliger à venir.
07:21 Écoutez-moi bien, vous avez d'un côté le président de la République au salon de l'agriculture
07:27 qui dit "Ce serait quand même bien que la distribution vienne donner un coup de main
07:31 sur la lutte contre l'inflation". Il faut savoir quand même que le politique a été absent.
07:35 Je suis venu chez vous 2-3 fois pour parler de cette inflation.
07:38 Plus depuis le mois de septembre.
07:39 Depuis le mois de septembre, pas un politique n'a fait une commission d'enquête,
07:42 pas un politique n'est venu dire "On va vous aider à négocier les conteneurs
07:46 qui ont fait des milliards de profits, on va vous aider à négocier avec Total
07:49 qui a fait des milliards de profits, mais même dans la banque, dans l'assurance,
07:53 il y a eu des milliards de profits. Et Michel-Edouard, tu es un agité,
07:56 tu fais peur aux Français, il n'y aura pas cette inflation.
07:59 Donc moi, je n'ai pas eu tort. Les chiffres que j'ai donnés, ils étaient bons.
08:03 Les centres Leclerc, on était sur la bonne position.
08:06 Aujourd'hui, on est les moins chers. Et l'idée aujourd'hui, c'est de dire
08:11 aux hommes politiques "On veut bien travailler avec vous, mais vous faites d'abord votre job".
08:15 Et là, le job, il n'est pas fait. Parce qu'à l'Assemblée nationale,
08:18 ils en sont encore le groupe de renaissance, à nous obliger à prendre des marges minimales
08:24 sur les produits alimentaires, à limiter les promotions sur les produits alimentaires,
08:29 à limiter les promotions sur les produits d'entretien, les couches et les dentifrices.
08:32 - À protéger les producteurs et non pas les agriculteurs.
08:34 - Ça, c'est incroyable. Et vous, vous y croyez ?
08:36 Comment vous expliquez qu'en mettant 10% de plus sur une bouteille d'eau de viande ou de coca,
08:42 je vais aider l'agriculteur quand on ne produit pas de coca en France ?
08:45 - Et quand on parle des produits frais ?
08:47 - Et quand on... Ben, ça, ça n'applique pas.
08:49 - D'accord.
08:50 - Donc, quand on nous a mis à tous les distributeurs français une interdiction de vendre à prix coûtant
08:56 les produits alimentaires, alors que le président de la République, entendez bien ça,
09:01 me demande volontiers une opération sur les carburants à prix coûtant.
09:05 Donc, on a là des jeux politiques, des lobbies...
09:08 - Que vous avez mis en place, vous l'avez mis en place, l'opération carburant.
09:10 - Oui, on a des lobbies à l'Assemblée nationale, qui vient de la grande industrie.
09:14 Enfin, franchement, quand on me demande de ne pas faire de grosses promos sur les couches,
09:18 sur les produits L'Oréal, dites-moi que c'est pour sauver l'agriculture.
09:22 En fait, 65% de ce qui est vendu dans un hypermarché, c'est des produits de multinationales
09:28 qui, pour la plupart, sont importés, sont importés, ne sont pas fabriqués.
09:32 Même leur siège n'est pas en France.
09:34 Donc, il y a un truc, il y a un loup, je veux vous dire, et je ne veux pas participer à ce loup.
09:38 Donc, aujourd'hui, je veux bien faire un panier gouvernemental.
09:41 Les centres Leclerc veulent bien faire un panier gouvernemental,
09:44 s'ils nous enlèvent ces restrictions à la concurrence.
09:48 Nous voulons revenir dans des politiques de concurrence, des politiques consumeuses.
09:51 L'Union fédérale de consommateurs, la première organisation de consommateurs en France,
09:55 est contre toutes ces histoires-là. Elle est contre ce panier.
09:58 Moi, je ferai un panier quand l'Union fédérale des consommateurs dira que c'est bien.
10:01 Mais, vous avez dit tout à l'heure, je ne veux pas faire les bourgeois de Calais.
10:03 C'est ça qu'on vous demande à la grande distribution ?
10:05 En ce moment, c'est pour être sur la photo, avant la manif.
10:08 Un tout petit mot des négociations tarifaires annuelles qui ont eu lieu entre la grande distribution et les industriels.
10:12 Elles ont donné quoi ? Je l'ai dit, une inflation de 14,5% sur l'alimentaire en février.
10:18 Est-ce qu'on va avoir 10% de plus ? Est-ce que tout ça va s'ajouter ?
10:21 On va avoir 24,5% de hausse sur l'alimentation ? C'est monstrueux.
10:25 C'est monstrueux. Et vous voyez, ma marge, tous les Leclerc confondus, c'est 2%.
10:29 Donc, même vous prenez 24, -2, ça fait 22. Il reste 22.
10:32 Donc, ce n'est pas la marge de la distribution.
10:35 D'abord, on va batailler. On va revenir aussi vers les industriels.
10:40 Parce que nous pensons que là, concrètement, on va retarder l'application de ces hausses.
10:45 Et chez Leclerc, on va faire la tortue par rapport à l'application de ces hausses.
10:50 Les hausses alimentaires, on est obligé de les faire passer.
10:53 C'est la loi EGalim qui nous oblige à les faire passer.
10:56 Après, vous avez vu... - Ça sera quel produit qui sera les plus impactés ?
10:59 - Les produits d'épicerie. Mais par contre, vous avez vu, les marchés des céréales sont en train de se retourner.
11:04 Les marchés de conditionnement, le papier, ça, ils sont en train de se retourner.
11:08 Le gaz, l'énergie est en train de se retourner. - Donc, ça va baisser.
11:11 - Donc, ça veut dire que ça baisse maintenant. J'annonce la couleur chez vous.
11:15 Ça veut dire que pour le mois de juillet, les industriels qui auront acheté ces matières premières
11:20 et qui commenceront à transformer les produits, on va leur demander des baisses pour le mois de septembre.
11:26 Je le dis dès maintenant. Je n'ai pas le cadre juridique pour faire ça tout de suite.
11:30 Et là, je dis encore au pouvoir public, si vous nous empêchez de faire ça, alors là, ça va taper.
11:35 - Donc, ça veut dire que vous demandez un effort aux industriels, cette fois-ci.
11:38 - Les Français ne voient jamais les prix baisser. Les Français ne voient jamais les prix baisser.
11:42 Les Français ne voient jamais les prix baisser. - Oui, ils ne voient que les prix augmenter.
11:46 - Et moi, je me sens impliqué. Sistémus se sent impliqué. Intermarché se sent impliqué. Pourquoi ?
11:52 Parce que ça se passe chez nous. Jamais les industriels, jamais les politiques
11:55 n'assument les conséquences inflationnistes de leur loi. Donc, c'est chez nous.
11:59 Donc, nous, nos salariés, nos collaborateurs, nous ne voulons accepter les hausses
12:03 que nous pouvons expliquer ou que celles que nous pouvons expliquer.
12:06 Et comme on ne comprend pas pourquoi les pattes ont augmenté de 35 %, eh bien, voilà, on va y repasser.
12:11 Donc là, il y a un mauvais moment à passer pendant 2-3 mois. J'espère que ça ne va pas plomber la consommation.
12:17 - Il faut un chèque alimentaire de la part du gouvernement, pour les plus modestes ?
12:20 - Non, l'État n'a plus d'argent, ce n'est pas la peine d'aller demander.
12:22 Puis alors, même, entre nous, l'opposition, elle n'a pas été non plus très active.
12:26 Parce que les commissions d'enquête parlementaire, les missions d'information,
12:29 j'avais rencontré tout le monde, du RN au LFI, ils avaient dit qu'ils en feraient une pour nous aider.
12:35 Et en fait, ils ne l'ont pas fait. Vous voyez, en fait, le consumérisme n'est pas en France la chose la mieux partagée.
12:41 Le consommateur, tout le monde s'en fout un peu en France.
12:44 Et aussi, toute cette génération politique qui n'a pas connu l'inflation comme moi je l'ai connu,
12:48 cette génération politique, on sent bien, elle ne va pas en magasin. Je ne vais pas faire du populisme.
12:53 - Elle est hors-seule ? - Elle ne fait pas ses courses.
12:55 - Elle ne fait pas ses courses, ok. Un tout petit mot sur l'inflation.
12:57 Vous aviez vu juste depuis le mois de septembre, depuis que vous venez sur ce plateau.
13:00 Vous la voyez à combien pour les mois qui arrivent ? L'inflation générale ?
13:04 - Alors l'inflation... - Pas de mars rouge, avait dit Bruno Le Maire.
13:07 - Non, parce que c'est... - Mars, mois de mars, rouge l'inflation.
13:11 - Les tarifs qui sont rouges en mars vont être dilués jusqu'en juillet.
13:15 Jusqu'en juillet, il va y avoir une inflation alimentaire qui sera dans ces eaux-là, dans les 10 %,
13:21 qui se rajouteront aux 15 % de l'année dernière.
13:23 Après, nous avons entrevu une redescente des prix parce que les marchés de matières premières descendent.
13:30 Et puis aussi parce que nous achetons aujourd'hui, par exemple, la rentrée des classes pour l'automne.
13:36 Nous achetons pour les fêtes de Noël, nous passons commandes, même de foie gras, nous passons commandes.
13:41 - Maintenant, on ne les jouait pour l'année prochaine. - On ne les jouait, par exemple, on était en train de les acheter.
13:45 On les a achetées. Et ça, ce sera, si ce n'est à la baisse, en tout cas ce sera très, très peu inflationné.
13:50 Donc là, j'ai un message positif à vous faire passer pour la fin de l'année.
13:55 - Vous l'avez rappelé, à la veille de la grande journée de blocage du 7 mars,
13:59 d'abord, est-ce que ça impactera vos magasins ? Et puis, est-ce que vous comprenez cette colère des syndicats ?
14:05 - Je comprends. La colère des syndicats, c'est un jeu d'acteur. La colère des politiques, c'est un jeu d'acteur.
14:11 Mais ce jeu d'acteur, il bouffe la vie des Français. Je ne dis pas qu'il n'a pas lieu d'être. Je ne suis pas un anti-syndicatiste.
14:18 Je dis qu'aujourd'hui, quand on regarde la télévision, y compris CNews, on ne sait plus trop de quoi on parle dans les retraites.
14:23 Moi, je suis paumé. Je suis incapable d'expliquer. - Ah, ils ont tellement bougé sur la loi, oui, qu'on ne sait plus trop.
14:27 - Exactement. On est paumé. Et donc, du coup, on a vite envie que le couvercle se mette sur cette période Covid, retraite, Ukraine, hélas, ça va durer, peut-être.
14:37 Mais il y a trop de gens en burn-out, là. On ne s'en rend pas compte. Mais il y a beaucoup de gens qui ne sont plus motivés.
14:43 Or, moi, je crois que la nouvelle économie sur laquelle il faut investir, l'économie décarbonée, plus vertueuse, meilleure sur le plan alimentaire,
14:51 anti-diabétique, moins de sel, moins de sucre, ça refonde un modèle économique qui est passionnant.
14:56 Et ça permet, ça devrait permettre à une jeunesse de retrouver du sens en allant au travail.
15:03 Il faudrait qu'on parle plus du travail que de la retraite, de la passion au travail, de faire changer la société.
15:08 Changer la société, c'est encore possible. C'est un vieux jeton qui dit ça. C'est vraiment... J'y crois.
15:15 Et j'en serais parce que je trouve que ma génération a failli. Mais je pense que la jeunesse aurait tort de se replier sur elle-même.
15:23 Un dernier mot sur le coût de l'énergie qui est faramineux pour toutes les entreprises, pour tous les producteurs, pour le coup.
15:29 Ça va continuer à plomber, les prix, pendant longtemps ?
15:33 Ça va continuer à plomber parce que les entreprises ont des contrats à deux ans, à trois ans. Et donc, elles sont rentrées dans un cycle cher.
15:40 Ça va rentrer cher. Mais par exemple, vous voyez, il y a quand même des aides. Il ne faut pas non plus...
15:46 Par exemple, l'État aide les PME pour la facture énergie. Alors elles n'ont pas l'air de se précipiter pour aller demander des remboursements.
15:54 Ce qui veut dire qu'elles ont obtenu des hausses de prix quand même qui leur satisfait.
15:57 Et puis nous, par exemple, Leclerc, Carrefour, on s'est engagé avec Olivia Grégoire, qui est la ministre des PME,
16:04 à prendre à notre charge la facture énergie de nos fournisseurs PME, des aides de l'État. Elles sont quand même aidées.
16:14 Donc moi, je vous dis, on a une période là où il se dit un peu tout et n'importe quoi. C'est l'inflation. Personne n'a connu ça.
16:20 C'est une inflation spéculative, anticipative, une inflation de panique. Il faut remettre ça derrière.
16:27 Et puis maintenant, il faut essayer de reconstruire l'économie nouvelle, celle écologiste, décarbonée, plus vertueuse.
16:35 Et ça, c'est une chance. C'est une chance pour nos modèles économiques.
16:39 Vous entendrez voir Bruno Le Maire un jour ou pas ?
16:41 Oui, tout à l'heure. On va s'appeler.
16:43 Mais vous n'irez pas à son déjeuner.
16:45 Bruno Le Maire, c'est quelqu'un... Je peux me permettre de dire des choses négatives.
16:49 Bruno Le Maire, c'est quelqu'un qui a été toujours là pendant la période Covid.
16:53 C'est grâce à lui qu'on a pu... La distribution allait acheter des masques que les autres n'ont pas été capables,
16:59 que les professionnels ou que les ministres de la Santé n'étaient pas capables d'avoir pendant la période Covid.
17:04 Bruno Le Maire, c'est lui aussi qui a organisé avec nous l'approvisionnement de la France.
17:08 Quand on ne pouvait plus exporter pendant le Covid, on a écoulé toute la production agricole et la restauration était fermée.
17:15 Donc la distribution joue un rôle très positif.
17:18 Et aujourd'hui, la compétition entre Systemu, Leclerc et Intermarché, je vous assure, peut faire gagner 2 à 3 points d'inflation.
17:25 Merci beaucoup Michel-Édouard Leclerc d'être venu remettre les points sur les i ce matin sur CNews.
17:30 [Musique]
17:33 [SILENCE]

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