Les informés du samedi 4 mars 2023, sur franceinfo.
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00:14 Bonsoir à tous, il ne faut jamais désespérer parce qu'il y a parfois des bonnes nouvelles.
00:18 C'est ainsi que l'on croyait que l'on ne reverrait jamais plus de tétracas sombres.
00:23 Cette petite espèce d'oiseau rare avait effectivement disparu depuis 24 ans au grand dam des ornithologues.
00:31 Et bien ce volatil à gorge jaune est finalement réapparu dans une forêt reculée du nord-est de Madagascar.
00:38 Et si cela ne vous fait ni chaud ni froid, sachez que le tétracas sombre, appelé également Croselia tenebrosa,
00:46 figurait parmi les 10 espèces d'oiseaux disparus les plus recherchées par les experts.
00:52 A ne pas confondre avec les informés, Informatosa perantuarius, dont l'espèce est extrêmement visible,
00:58 est pour notre plus grand plaisir tous les soirs à partir de 20h.
01:02 Et permettez-moi de vous présenter les 4 spécimens qui ont pris place dans ce studio.
01:06 Bonsoir Alberto Toscano.
01:07 Bonsoir mes amis tétracas sombres.
01:10 Journaliste italien, correspondant à Paris du quotidien, Milano Finenza.
01:13 Bonsoir Lara Marlowe.
01:15 Bonsoir Olivier.
01:16 Correspondante à Paris du grand quotidien irlandaise, Irish Times, Adeline Percept.
01:20 Bonsoir.
01:21 Bonsoir.
01:21 Correspondante de la RTBF, radio télévision belge.
01:25 Et puis Denis Strelkov.
01:25 Bonsoir Denis.
01:26 Bonsoir.
01:27 Journaliste de la rédaction en russe de RFI.
01:30 Nous sommes ensemble pour une heure de débats qui vont forcément voler très haut.
01:35 Allez, on parlait de Madagascar.
01:38 Direction l'Afrique pour ce premier débat.
01:41 L'Afrique où Emmanuel Macron termine un voyage dans 4 pays.
01:45 Dernière étape en République démocratique du Congo à Kinshasa.
01:49 Mais je voudrais vous faire écouter pour commencer le petit extrait du discours qu'il a prononcé au Gabon cet été jeudi dernier.
01:56 Notre histoire commune ici au Gabon, nous ne le cachons pas, c'est aussi celle de la France Afrique.
02:02 Et cet âge de la France Afrique est bien révolu.
02:06 Mais j'ai parfois le sentiment que les mentalités n'évoluent pas au même rythme que nous.
02:10 Quand je lis, j'entends, je vois qu'on prête encore à la France des intentions qu'elle n'a pas, qu'elle n'a plus.
02:15 On semble encore aussi attendre d'elle des positionnements qu'elle se refuse à prendre.
02:21 Lara Marleau, est-ce que la France a encore quelque chose à faire en Afrique, à dire aux Africains ?
02:27 Oui, elle a besoin de le faire parce que, comme l'a compris tout de suite Emmanuel Macron il y a plus de 6 ans, c'est l'avenir.
02:40 C'est les marchés, la population, etc.
02:43 Donc il faut que la France soit présente.
02:46 Le problème, c'est que la France Afrique colle à la peau d'Emmanuel Macron, colle à la peau de la France.
02:51 Il n'arrive pas à s'en débarrasser.
02:54 Et sur les quatre pays qu'il a visités, il y en a deux qui sont d'anciennes colonies françaises, le Gabon et le Congo.
03:02 Et il se trouve que les dirigeants de ces pays, Ali Bongo est plutôt neuf, mais sa famille, son père avant lui, dirige le Gabon depuis 56 ans.
03:13 Denis Sassou Nguesso au Congo est président depuis 43 ans.
03:21 Donc rien que de s'afficher avec ces gens-là, on dit, les opposants disent tout de suite France Afrique, France Afrique.
03:29 Il y a eu une polémique sur le fait que le Gabon est en attente d'élection présidentielle.
03:35 Est-ce qu'Emmanuel Macron, en rendant visite à Ali Bongo, favorise sa réélection, par exemple ?
03:44 Donc il a voulu jouer un rôle de diplomate, ce qu'il a fait, de faiseur de paix en République démocratique du Congo.
03:54 Oui, parce qu'il y a une guerre dans la partie...
03:56 Voilà. Il a voulu être écologiste, environnementaliste en coprésident ce sommet, ce One Forest Summit au Gabon.
04:07 Donc l'intention est bonne. Et puis surtout, il essaie de réduire la voilure militaire en fermant des bases, etc.
04:15 Mais malheureusement pour Macron et pour la France, c'est les Russes sont surtout présents militairement en Afrique.
04:27 Et ils prennent la place la France.
04:28 Alors on va parler des Russes, on va parler des Chinois.
04:30 Adeline Percept, il termine son voyage à Kinshasa, une ancienne colonie belge.
04:36 À votre avis, les Français ont encore des choses à dire aux Africains ?
04:39 Oui, parce que c'est, je pense, exactement ce que vous venez de dire.
04:42 C'est-à-dire qu'il faudrait voir à ce que la France afrique ne passe pas directement à la Russe afrique.
04:48 Et je pense qu'on est en face d'États assez faibles, souvent, qui finalement prennent Wagner pour la milice dirigée par les Russes
04:58 comme une sorte d'assurance vie. Donc ça, c'est dangereux.
05:02 Il y a une forme de guerre par procuration qui se joue sur le terrain africain.
05:06 Mais je dirais que le mérite d'Emmanuel Macron, ça a quand même été de mettre des mots sur ce que devait être la nouvelle relation de la France avec l'Afrique.
05:15 C'est des investissements, c'est des partenariats.
05:18 Et ça, c'est précisément ce que la Belgique n'a pas encore réussi à faire.
05:22 En fait, en Belgique, il y a eu depuis 2020 une commission qui a travaillé au Parlement pendant deux ans,
05:29 une commission spéciale passée coloniale, c'est comme ça qu'elle s'appelle.
05:34 Il y a eu 128 recommandations, mais au final, aucun accord entre les partis pour dire et pour voter surtout ces recommandations
05:43 et pour dire pardon aux anciennes colonies, République démocratique du Congo et Burkina, entre autres.
05:52 Donc il y a quand même, je dirais, un point positif, c'est qu'Emmanuel Macron prend la décision de dire
05:58 « il faut une nouvelle relation » et de la définir en quelque sorte.
06:02 - Ministre Elkoff, on parle beaucoup de vous en Afrique, quand je dis vous des Russes, évidemment, de la milice paramilitaire Wagner.
06:09 Pourquoi les Russes sont-ils aussi présents en Afrique ?
06:12 - Il y a plusieurs choses. Tout d'abord, il y a bien évidemment la question des ressources qui sont présentes dans certains pays d'Afrique,
06:18 mais aussi parce qu'il y a une instabilité politique qui, si vous voulez, elle est à des régimes en Afrique,
06:23 je ne vais pas vous les nommer, vous les connaissez tous, qui ont tout besoin de Wagner,
06:26 de cette compagnie militaire privée pour effectivement rester au pouvoir.
06:30 Mais qu'est-ce que Wagner va recevoir en contrepartie ?
06:32 C'est évidemment l'accès aux différentes mines, c'est accès également aux différentes sources du pouvoir local,
06:38 y compris et surtout que, si vous voulez, Wagner s'appelle la présidence militaire russe par procuration,
06:45 car officiellement, la Russie n'a pas de présidence militaire en Afrique.
06:48 Et puis, tout le monde sait que quand Wagner a débarqué sur le continent africain, c'est avec l'aide des avions militaires russes.
06:55 Et maintenant, vu la guerre en Ukraine, c'est difficile de se séparer de ce lien.
06:59 Mais ce qui est aussi important, c'est que maintenant, il y a un peu une fenêtre qui s'ouvre pour la France, pour d'autres pays,
07:04 car Wagner, vu la guerre en Ukraine, ne peut pas être présent partout en Afrique.
07:08 Il y a quand même des forces qui sont retirées plutôt vers ce front-là,
07:11 et c'est là où la France doit arriver à se redéfinir, car effectivement, le modèle de la présence française,
07:17 qui était la sienne il y a encore quelques années, on voit bien que, par quoi elle ne fonctionne pas si bien,
07:21 elle ne se passe pas si bien que ça.
07:22 Allez, le débat se poursuit autour de la présence française en Afrique.
07:26 Juste après, le Fil info, il est 20h10 et nous sommes avec Emmanuel Langlois ce soir.
07:31 Un troisième suspect mis en examen, il est notamment poursuivi pour assassinat dans l'enquête sur la disparition de Leslie et Kevin.
07:38 C'est ce qu'annonçait il y a quelques minutes le parquet de Poitiers.
07:41 Il a été placé en détention provisoire.
07:43 Trois mois après la disparition du couple, c'était fin novembre,
07:46 les gendarmes ont retrouvé deux corps en Charente-Maritime, non loin du domicile de l'un des suspects.
07:52 Ils n'ont pas encore été formellement identifiés.
07:54 Les autopsies sont prévues demain et lundi d'après le parquet.
07:57 Deux adultes toujours hospitalisés en urgence absolue après l'accident d'un quart.
08:01 Ce matin, un corps en Isère, il transportait des élèves originaires des Hauts-de-Seine, de retour de colonies de vacances.
08:07 L'accident a fait au total 14 blessés.
08:10 Tous les enfants ont quitté l'hôpital à l'heure qu'il est.
08:12 Ils sont en cours de rapatriement vers l'île de France.
08:14 Le salon de l'agriculture, il a fermé ses portes plus tôt que prévu cet après-midi à Paris, victime de son succès.
08:20 Il y avait tellement de visiteurs dans les allées que la circulation était devenue complètement impossible pour sécuriser l'événement.
08:26 Les organisateurs ont donc décidé de ne plus laisser entrer quiconque après 16h30.
08:30 Le salon qui rouvrira comme prévu demain à 9h pour sa dernière journée.
08:35 Emmanuel Macron est donc en visite à Kinshasa, très attendu sur le conflit dans l'Est de la République démocratique du Congo.
08:42 Le chef de l'État français n'a pas clairement condamné le Rwanda, comme le lui demandaient pourtant les Congolais,
08:47 à commencer de ferme mise en garde, y compris à Kigali.
08:50 Et puis le football et ce derby sans vainqueur dans une rencontre à fort enjeu.
08:54 Pourtant, l'Anselyle se neutralise un partout lors de la 26e journée de Ligue 1.
08:58 Un nul qui ne fait les affaires d'aucun des deux clubs.
09:02 Et puis le rugby est le top 14, la victoire de Bordeaux-Bègle qui s'impose abri 28 à 7.
09:07 Celle de La Rochelle à Pau 36 à 32.
09:09 Castrol s'impose à la maison face à Lyon 27 à 22.
09:13 Et Perpignan face à Bayonne 34 à 27.
09:17 France Info
09:19 20h, 21h, les informés, Olivier Delagarde.
09:25 Et premier débat des informés ce soir.
09:28 Quelle place pour la France en Afrique ?
09:30 Question que nous nous posons alors que le président de la République française
09:33 achève une tournée dans quatre pays d'Afrique noire.
09:36 Angola, Congo, Gabon et République démocratique du Congo.
09:40 Alberto Toscano, comment s'explique finalement,
09:43 on en parle beaucoup, de cette perte d'influence de la France en Afrique.
09:49 Pourquoi ?
09:50 Parce que l'histoire marche en avant.
09:54 Et un pays colonial ne peut plus prétendre avoir un rôle de domination
10:02 ou de forte influence sur ses ex-colonies.
10:06 Je crois qu'aujourd'hui le problème n'est pas l'influence de la France.
10:11 Tout d'abord ce serait aujourd'hui l'influence de l'Europe.
10:14 L'influence aussi de valeurs et pas que de puissance.
10:18 Mais le problème est le développement de l'Afrique.
10:21 Et je crois que s'il y a une chose qui a un peu manqué
10:25 dans les voyages du président de la République,
10:28 c'est le discours sur l'immigration.
10:31 Parce qu'on n'a pas le traiteur.
10:33 Et si on veut que le problème de l'immigration soit résolu à la racine,
10:38 il faut que les pays de ce continent,
10:41 qui comme l'a dit est l'avenir de l'humanité pour certaines choses,
10:46 les pays de l'Afrique doivent se développer.
10:50 Les personnes resteront chez elles s'il y a un développement.
10:54 Et donc comment est-ce que nous pouvons aider ce développement ?
10:59 La question n'est pas notre influence des pays ex-colonisateurs,
11:04 mais comment est-ce que nous pouvons faire en sorte que l'Afrique se développe
11:09 et le fasse aussi en découvrant, développant la démocratie en plus que l'économie.
11:16 - Alors Adrien Percept, est-ce que le problème c'est,
11:19 comme le dit Alberto Toscano, finalement le poids de l'histoire,
11:22 le fait que la France, comme la Belgique, comme l'Italie d'ailleurs,
11:25 a été des pays colonisateurs en Afrique,
11:28 ou est-ce que c'est aussi parce qu'aujourd'hui,
11:31 les pays démocratiques européens viennent et donnent aussi des leçons à droit de l'homme,
11:36 à des régimes qui ne veulent pas en entendre.
11:39 Et c'est pour ça d'ailleurs que les troupes Wagner font autant de succès finalement.
11:44 - Non mais il faut arrêter avec cette logique, ça c'est sûr.
11:47 Maintenant il y a un cadre juridique dans lequel les pays de l'Union Européenne
11:53 et l'Afrique entrent en partenariat.
11:56 Il y a un cadre juridique clair depuis les accords de Cotonou,
11:59 c'était au début des années 2000, et il y a plein de choses à faire,
12:02 il y a plein de choses qui sont faites.
12:04 Le problème, c'est comme d'habitude avec l'Union Européenne,
12:07 on en entend moins parler, parce que c'est vrai que c'est des cadres juridiques,
12:11 c'est vrai que c'est pas très concret,
12:14 et au fond, il y a quand même, ça existe, donc travaillons là-dessus.
12:21 Il faudrait aussi qu'il y ait un vrai couple franco-allemand
12:23 pour pouvoir développer ce genre de politique avec une efficacité
12:26 à la fois sur la coopération, sur le développement, etc.
12:29 Mais il y a de l'argent qui est mis sur la table par l'Union Européenne,
12:32 et au fond, ça existe, il faut une volonté politique commune
12:38 pour parvenir à des résultats probants, je dirais.
12:41 - Denis Srelkov, finalement, il y a un grand cynisme,
12:44 parlons de dire comme ça, de la part des Russes en Afrique,
12:49 Wagner qui fait le sale boulot, et puis on ne demande rien d'en échange,
12:53 en tout cas pas de preuve de respect des droits de l'homme
12:57 de la part des dirigeants africains.
12:59 - Oui, bien évidemment, on peut dire que Wagner ne demande rien,
13:02 ou presque, dans la matière des droits des hommes aux Africains,
13:06 mais c'est en quelque sorte logique pour ces troupes militaires de Wagner,
13:10 car ces troupes-là ne respectent pas de loi non plus.
13:14 Je vous rappelle que les milices de Wagner,
13:17 il est toujours en illégalité, y compris en Russie,
13:19 il n'a pas de cadre légal, desistentiel quelconque.
13:22 Mais moi, je pense qu'on en vient de parler, il y a quelques minutes,
13:25 en fenêtre d'opportunité pour les Européens,
13:28 vu que Wagner a peu de ressources en Afrique,
13:32 en vue de la guerre en Ukraine, par contre,
13:34 il y a eu aussi une fenêtre d'opportunité pour la Russie,
13:37 vu que la France, il voyait bien depuis Moscou,
13:40 que le modèle français de l'influence et le modèle européen,
13:43 surtout, ne fonctionnait pas si bien que ça en Afrique,
13:45 c'est pour ça que la Russie, et pas que la Russie,
13:47 y compris aussi la Chine, ont décidé de s'investir sur le continent.
13:51 Et ce n'est pas uniquement la chose de Wagner,
13:53 il faut voir un peu plus que ça, car il y a M. Lavrov,
13:56 le ministre des Affaires étrangères russe,
13:58 qui a fait une grande tournée, il y a moins d'un mois,
14:02 dans différents pays d'Afrique, pas uniquement au Mali,
14:05 pas uniquement dans des pays dont on a parlé,
14:07 mais aussi, par exemple, en Afrique du Sud,
14:09 dont on ne parlait peu, dans le cadre de l'influence française.
14:11 - Afrique du Sud, qui s'est abstenue à l'ONU,
14:13 à l'Assemblée Générale, dans les votes,
14:15 au quotidien de la Russie.
14:17 - Et le Mali a voté pour, hein.
14:19 - Il y a eu 4 ou 5 pays qui ont voté pour,
14:22 en faveur de l'agression russe en Ukraine.
14:27 Mais tout ça nous montre qu'effectivement,
14:29 la Russie essaie de convaincre certains pays du côté africain,
14:33 pas uniquement avec Wagner, mais aussi avec d'autres leviers,
14:35 et qu'il ne faut pas surtout les ignorer.
14:37 Il faut que dans chaque pays,
14:39 quand il y a un effort diplomatique russe,
14:41 il y a aussi un effort diplomatique au même niveau des pays européens.
14:45 Et ça, je pense que la France et les pays de l'Union européenne
14:48 peuvent se le permettre.
14:50 - Lara Marleau, est-ce que finalement,
14:52 le retrait de l'influence française en Afrique,
14:54 ce n'est pas aussi quelque part un peu le retrait de la démocratie,
14:58 aussi, et de certaines valeurs portées par les Occidentaux en Afrique ?
15:02 - Oui, tout à fait.
15:04 Mais Emmanuel Macron a dit dans le discours qu'il a fait,
15:08 et la conférence de presse avant son départ,
15:11 qu'il est sûr que les Africains,
15:14 quand ils ont fait l'expérience des Russes,
15:18 regretteront ou comprendront qu'ils avaient tort.
15:21 Donc, il mise là-dessus.
15:23 Il veut aussi europé...
15:25 Je ne saurais pas le dire.
15:27 - Réaliser ?
15:29 - Exactement.
15:31 - Rendre européen.
15:33 - Exactement. La politique africaine.
15:35 Et je crois qu'il a raison là-dessus.
15:37 Il a amené deux commissaires européens avec lui dans son voyage.
15:41 Et comme ça, il espère aussi...
15:43 - Il ne veut plus être seul, quoi.
15:45 - C'est ça. Et aussi éviter cette réaction épidermique
15:49 contre l'ancien colonisateur.
15:51 C'est un peu ça, l'idée.
15:53 On a parlé de Lavrov, là.
15:55 Je ne sais pas si vous avez vu, aujourd'hui,
15:57 la vidéo de Lavrov en Inde,
15:59 qui a osé dire dans une conférence
16:01 que l'Ukraine avait attaqué la Russie.
16:04 Et la salle a ri aux éclats.
16:08 Et je pense que ça, c'est bon signe.
16:10 Parce que l'opinion indienne, comme l'opinion africaine,
16:14 a beaucoup d'empathie avec les Russes.
16:19 Parce qu'ils ont soutenu les mouvements de libération.
16:22 Parce qu'historiquement, ils étaient pour les faibles,
16:25 les opprimés, etc.
16:27 Mais là, c'est trop gros.
16:29 Et je pense que c'est un bon signe,
16:31 le fait qu'on se soit moqué, aujourd'hui, de Lavrov.
16:35 Peut-être que les Africains vont comprendre, aussi.
16:39 - Ça, c'est un honte, quand même.
16:41 Il faut bien comprendre que ça, c'est dans le cadre du sommet Jivan.
16:44 Mais quand on va sur le terrain,
16:46 quand on parle avec des représentants
16:48 de certains pays africains,
16:50 on a l'impression que cette guerre de discours russe,
16:53 elle fonctionne assez bien en Afrique.
16:55 On a certains pays où, effectivement,
16:57 le public est convaincu que non.
16:59 En Ukraine, l'histoire n'est pas si claire
17:01 que vous venez de le dire.
17:03 - Vous me faites une transition formidable
17:05 pour parler de l'Ukraine.
17:07 Débat suivant, juste après le Fil info.
17:09 Il est 20h20. Emmanuel Langlois.
17:11 - Et après l'Assemblée, le Sénat s'est plongé à son tour
17:14 dans l'examen du projet de loi de la réforme des retraites.
17:17 Au dernier pointage, près de 3600 amendements
17:20 ont été déposés par les parlementaires,
17:23 qui en sont toujours à l'article 1,
17:25 consacré à l'extinction progressive des régimes spéciaux.
17:28 La mesure sans doute la plus explosive
17:30 de ce projet de réforme.
17:32 Dans la rue et dans les entreprises,
17:34 la pression monte, elle, avant la mobilisation du 7 mars.
17:36 Mardi prochain, qui s'annonce massive,
17:38 jusque là silencieux, les routiers se joignent au mouvement
17:41 contre la réforme des retraites.
17:43 Même si leur syndicat avance en ordre dispersé,
17:46 certains appelant à la grève dès demain soir dimanche.
17:49 Quant aux électriciens et gaziers,
17:51 ils ont débuté dès hier une grève reconductible.
17:54 Gérald De Darmanin, le ministre de l'Intérieur,
17:57 demande une enquête de l'inspection générale
17:59 de la Gendarmerie nationale.
18:01 Après le meurtre hier en Gironde d'une femme par son ex-conjoint,
18:04 elle avait déposé plainte à deux reprises contre lui.
18:07 En Grèce, l'audition du chef de gare mis en cause
18:10 dans la catastrophe ferroviaire de mardi soir dernier
18:13 a été reportée à deux mains, annonce son avocat.
18:16 Le drame a fait 57 morts.
18:18 Il continue de provoquer une vague de colère sans précédent dans le pays,
18:21 avec de nouveaux rassemblements ce soir
18:23 pour dénoncer la gestion du réseau ferroviaire national grec,
18:26 victime de faiblesses chroniques de l'aveu même du gouvernement.
18:30 Enfin, on prend les mêmes et on recommence.
18:32 Le champion du monde 2022, le néerlandais Max Verstappen,
18:36 décroche la pole position du premier Grand Prix de Formule 1 de la saison.
18:40 Ce sera demain à Bahreïn.
18:42 Côté français, signalons la 9e place d'Estéban Ocon sur Alpine.
18:57 Et venons-en à la situation en Ukraine,
18:59 où la pression est de plus en plus agressive
19:02 sur les forces russes, sur les ukrainiens, autour de la localité de Barkhmout.
19:07 Le groupe paramilitaire Wagner, encore lui, a affirmé avoir pratiquement
19:11 encerclé la ville dans cette région du Donetsk
19:14 et a appelé les ukrainiens à y retirer leurs troupes.
19:17 Écoutez le témoignage plein de désarroi de ce combattant ukrainien sur ce front.
19:24 Je ne sais pas ce qui va arriver demain ou même ce soir.
19:30 La situation change chaque minute.
19:32 Il pourrait y avoir des bombardements en ce moment même.
19:35 Personne ne sait ce qui va se passer demain. Nous verrons bien.
19:43 Denis Srelkov, je me tourne vers vous.
19:45 Évidemment, c'est grave pour l'Ukraine si la ville de Barkhmout tombe ?
19:48 C'est absolument sûr que la ville de Barkhmout va être cédée aux russes.
19:52 C'est presque le fait.
19:54 Quand on voit ce qui se passe sur le terrain,
19:56 je ne parle pas uniquement de cette avancée russe dans différentes villes,
19:59 même dans la rue de Barkhmout, mais surtout au fait que les ukrainiens
20:03 ont coupé quelques ponts liés à la ville de Barkhmout
20:06 et surtout à différentes localités au nord de Barkhmout, y compris avec Slavyansk,
20:11 pour ne pas permettre aux russes d'avancer si facilement après cette chute de Barkhmout.
20:16 Il faut quand même le rappeler que quand on parle de cette ville,
20:18 la bataille de Barkhmout a duré.
20:21 Il y a certains qui disent que ça a commencé plus tôt, plus tard,
20:24 mais ça a duré plusieurs mois.
20:26 On peut même dire que ça a duré jusqu'à 11 mois.
20:29 Ça montre aussi que le modèle de l'avancement russe ne fonctionne pas si bien que ça.
20:33 Car effectivement, si jamais on peut imaginer,
20:35 Barkhmout est une ville qui compte 70 000 habitants.
20:38 Avant la guerre, il en restait entre 4 et 6 000, selon les différentes sources dont on dispose.
20:44 Si la Russie avait avancé à une telle vitesse, avec de telles pertes,
20:47 les pertes russes à Barkhmout étaient absolument énormes,
20:50 pas uniquement des soldats, mais y compris des soldats de mercenaires de Wagner.
20:55 Si la Russie avance comme ça, il n'y aura pas tout simplement assez de mobilisés,
20:59 même pour avancer, jusqu'à reprendre la totalité de Donbass,
21:03 ce qui est officiellement le but de la Russie.
21:07 La chute de Barkhmout, c'est un quelque choix, le choix même politique de l'Ukraine,
21:11 car ça devient un peu difficile de le tenir.
21:14 Et ça ne montre pas du tout que toute le Donbass va tomber en main des Russes.
21:19 Adeline Percept, ce n'est pas un si mauvais signe que ça pour les Ukrainiens ?
21:22 C'est ce qu'on dit.
21:25 Ce que je lis moi, comme témoignage sur place de la part des soldats ukrainiens,
21:29 c'est qu'ils ont au fond, face à eux, des armées entières de prisonniers engagés par Wagner,
21:37 qui viennent, qui sont des gens qui n'ont juste rien à perdre,
21:40 et qui sont envoyés comme ça.
21:44 Voilà ce qu'on lit en tout cas dans la presse belge,
21:47 et qui, à mon avis, est assez probant.
21:50 Donc au fond, c'est comme si les Russes voulaient emporter cette bataille comme un symbole,
21:56 même si la ville n'est pas si stratégique que ça.
22:00 Et la seule force qu'ils ont, c'est d'envoyer des dizaines, des centaines de personnes aux casse-pipes,
22:06 si on peut dire.
22:08 Et en revanche, dans le camp d'en face, ça doit peut-être réveiller la conscience
22:15 sur le fait qu'il faut continuer à aider de façon massive
22:18 pour obtenir une sorte de supériorité du point de vue de leur mement.
22:22 Joe Biden a accordé un nouveau prêt de 400 millions de dollars.
22:26 Alberto Toscano, cette bataille de Bartmouth, c'est le retour de la Première Guerre mondiale.
22:31 Oui, et c'est aussi une absurdité.
22:33 Parce que, comme ça a été dit, la ville de Bartmouth n'a pas une importance stratégique particulière.
22:41 Donc cette bataille a acquis de l'importance stratégique au fur et à mesure
22:46 que les deux parties ont décidé de se donner la bataille dans ce lieu.
22:51 C'était presque paradoxal.
22:53 Un gaspillage immense et incroyable de sang de force humaine
23:01 pour une localité qui en soi n'a pas une importance stratégique clé.
23:06 Maintenant, évidemment, on attend la contre-offensive ukrainienne
23:12 dont il y aura des batailles terribles qui nous attendent dans les prochains mois.
23:21 Et c'est seulement, je crois, après cette nouvelle épreuve de force
23:26 entre deux parties, un agresseur et un agressé sans doute.
23:30 Mais les deux parties aujourd'hui veulent un deux-coutres.
23:35 Et ces batailles seront probablement inévitables.
23:39 Et je ne sais pas ce qui se passera après les prochains mois.
23:44 Tous les yeux du monde entier, aujourd'hui, je crois, on est d'accord,
23:48 sont sur l'hypothétique probable contre-offensive ukrainienne.
23:54 Laura Marleau ?
23:56 Moi, ce qui me frappe, c'est qu'on a l'impression de revivre le même scénario.
24:00 D'abord, c'était Mariupol, complètement écrasé, détruit pendant des mois et des mois.
24:09 Parfois, c'est l'Ukraine qui l'emporte.
24:11 L'Ukraine reconquiert Izium et Kyrsonne.
24:15 Parfois, c'est la Russie.
24:17 C'était le cas à Mariupol, à Severodonetsk, à Lissichansk, à Soledar, etc.
24:25 Et chaque fois, on a l'impression que c'est une sorte de Stalingrad.
24:29 Et le résultat, pour une fois, dans un conflit, il y a plus de morts militaires que civiles.
24:37 Mais ils se battent pour un champ de ruines à chaque fois.
24:41 Et ça continue, ça se répète, ça se répète, ça se répète.
24:46 Et la Russie a l'avantage d'être un pays beaucoup plus grand, beaucoup plus riche, plus peuplé.
24:53 L'Ukraine a les armes plus modernes, les armes que l'OTAN lui donne,
24:59 et aussi a l'avantage d'être plus motivée.
25:02 Cela dit, moi, je m'étonne que les Russes acceptent de mourir en si grand nombre.
25:09 Parce qu'on dit qu'ils sont...
25:10 Parce qu'ils ont le choix.
25:12 C'est vrai que Prigogine est à 7 km aujourd'hui de Bakhmout.
25:18 Il a fait une déclaration, il a dit que l'étau se resserre.
25:24 Et on peut être sûr, il va pavoiser, il va être victime.
25:29 Oui, parce qu'en plus, il y a une bataille à l'intérieur des forces armées russes.
25:32 Oui, c'est ça.
25:33 Prigogine et l'armée régulière.
25:35 Vous savez, on va laisser passer la pause, la météo, l'info.
25:40 Et puis on va revenir pour la deuxième partie des informés.
25:42 Et on va évoquer, peut-être pas de la politique étrangère, mais de l'actualité française.
25:47 Et il m'intéresse beaucoup d'avoir votre avis là-dessus.
25:49 Restez avec nous.
25:50 France Info Météo, avec l'épargne constructive CIC.
25:58 Parce que prendre en main son épargne, c'est aussi bien l'orienter.
26:02 Patricia Charbonnier.
26:04 Le temps sera très contrasté demain dimanche, avec de la grisaille au nord et du soleil dans le sud.
26:08 Du soleil, mais après dissipation de quelques plaques de grisaille, des brouillards ou encore des nuages bas,
26:13 notamment le long de la Garonne ou encore sur le Lyonnais.
26:15 Le temps sera encore un petit peu instable demain sur l'ouest de la Corse, avec quelques averses.
26:19 Et attention, le risque d'avalanche sera encore très marqué demain sur les massifs du sud de l'île.
26:23 Sur la moitié nord du pays, autre ambiance, avec des nuages tout au long de la journée,
26:27 quelques brouillards en matinée et des averses très faibles et très localisées,
26:30 en particulier près des frontières du nord et près des côtes de la Manche,
26:33 avec des températures comprises entre -5 et -7 degrés demain matin.
26:36 Encore quelques gelées et de 6 à 18 dans l'après-midi, avec 8 à Paris et Dijon, 12 à Bordeaux et 15 à Jacques-Ciot.
26:42 Vous écoutez France Info, excellent choix, il est pratiquement 20h30.
26:46 Et on retrouve Guillaume Fariole pour l'info.
26:54 Un troisième suspect mis en examen, notamment pour assassinat,
26:57 quelques heures après la découverte des corps de Leslie et Kevin en Charente-Maritime.
27:02 Le couple avait disparu en novembre dans l'Ede-Sèvres.
27:05 Deux autres suspects sont mis en examen, l'un d'eux également pour assassinat.
27:09 Sur France Info, le collectif "Nous Toutes" réclame des explications après le féminicide hier en Gironde,
27:15 une femme tuée par son ex. Elle avait pourtant porté plainte contre lui, deux fois le mois dernier.
27:20 Le ministre de l'Intérieur demande à l'inspection générale de la Gendarmerie nationale d'enquêter, le suspect s'est suicidé.
27:26 En Isère, les 18 enfants légèrement blessés dans un accident de car ce matin,
27:30 regagnent dès ce soir la région parisienne en train. Les jours des deux adultes gravement blessés ne sont plus en danger.
27:37 Ces élèves rentraient de colonies de vacances au moment de l'accident.
27:40 La piste d'un malaise du conducteur est privilégiée.
27:43 Les syndicats de l'éducation appellent à une grève massive mardi contre la réforme des retraites.
27:47 Ils envisagent de poursuivre le mouvement après le 7 mars.
27:51 Du côté d'EDF, le mouvement a commencé dès hier à l'appel de la CGT.
27:54 La production électrique est en baisse en France, 5000 mégawattheures de moins selon le syndicat EEDF,
28:01 l'équivalent de 5 réacteurs nucléaires.
28:03 Pas de risque de coupure de courant chez les particuliers, mais on sera capable de tout la semaine prochaine,
28:08 prévient le patron de la CGT Énergie.
28:10 En Grèce, des centaines de manifestants ce soir à Athènes et Thessalonique.
28:16 Toujours des rassemblements, quatre jours après la mort de 57 personnes dans une collision entre deux trains.
28:22 Une partie de la population accuse l'État et le manque d'investissement dans le ferroviaire.
28:27 Le Salon de l'agriculture à Paris, victime de son succès, a fermé ses portes à 16h30,
28:32 aujourd'hui deux heures plus tôt que prévu, pour raison de sécurité.
28:36 Il y avait trop de visiteurs, c'est ce qu'explique Arnaud Lemoyne, directeur du Sénéca,
28:40 centre national des expositions et concours agricoles, propriétaire du Salon.
28:45 Vous allez bonder, du monde partout, tous les publics, pas un public spécifique, des gens de province,
28:52 des parisiens, des gens jeunes, des gens plus âgés, des poussettes, voilà.
28:58 Et je pense qu'on n'a jamais vu une telle affluence, d'ailleurs c'est la première fois qu'on ferme les portes du Salon.
29:04 Là c'est vraiment une question d'affluence et de nombre.
29:07 Le problème d'alcool, on l'a déjà traité, on a augmenté la sécurité, on a augmenté la prévention,
29:14 donc on a évacué personne, tous ceux qui sont rentrés au Salon peuvent y rester jusqu'à 19h,
29:19 mais il nous apparaissait plus raisonnable, plus confortable, pas pour nous mais pour les visiteurs,
29:24 de fermer les portes au public.
29:26 Arnaud Lemoyne, directeur du Sénéca, le centre national des expositions et concours agricoles.
29:31 Le Salon rouvre bien demain matin comme prévu, 9h du matin, pour sa dernière journée.
29:36 Coup d'envoi dans un peu moins d'une demi-heure, le PSG reçoit Nantes à 21h pour la 26e journée de Ligue 1.
29:43 C'est bien sûr du football, en début de soirée, un match nul entre Lille et Lens, un partout pour ce derby du Nord.
29:50 En ski acrobatique, la française Tess Le Deux décroche un troisième titre mondial.
29:55 Aujourd'hui, ça crée en catégorie Big Air au Mondiaux de Géorgie, discipline impressionnante.
30:00 Il s'agit de s'élancer à toute vitesse sur un tremplin et de faire une série de figures dans les airs.
30:05 Et puis le néerlandais Max Verstappen partira demain en pole position du Grand Prix de Bahreïn,
30:11 la première course de la saison, c'est de la Formule 1.
30:14 Il est 20h33 sur France Info, merci d'être avec nous ce soir.
30:18 Vous retrouvez la suite des informés, ils sont toujours autour d'Olivier Delagarde.
30:22 20h21, les informés, Olivier Delagarde.
30:39 Et toujours en compagnie ce soir de Lara Marlowe, correspondante à Paris du quotidien irlandaise Irish Times.
30:45 Adeline Percept, correspondante de la RTBF, radio télévision belge.
30:50 Denis Tchalkov, journaliste à la rédaction en russe.
30:53 De RFI, Alberto Toscano, journaliste italien, correspondant à Paris du quotidien Milano Finenza.
31:00 On a parlé actualité internationale au cours de la première demi-heure.
31:03 J'aimerais qu'on revienne un petit peu plus à notre précaré et en venir à un incontournable de la vie française,
31:10 le Salon de l'agriculture qui a fait le plein toute la semaine, Porte de Versailles à Paris.
31:15 Salon à la fois grand public où les badauds viennent admirer les bestiaux,
31:20 les salons professionnels, salon très politique aussi puisqu'il s'agit de réfléchir à l'avenir de la ruralité,
31:27 de l'agriculture, de l'alimentation.
31:29 Je vous propose d'écouter d'abord Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, le premier syndicat paysan de France.
31:35 Elle était l'invité de France Info ce matin.
31:37 Et depuis 10 ans, on a perdu 100 000 exploitations agricoles, on a perdu 100 000 fermes.
31:41 Donc on est en France, un pays où la distribution très concentrée a écrasé les prix et a habitué les Français à manger pas cher.
31:48 Donc c'est un choc aujourd'hui de dire qu'il faut payer un petit peu plus cher son alimentation.
31:53 Mais c'est nécessaire si on veut garder des agriculteurs et surtout attirer des jeunes vers nos métiers.
31:58 On a 40% des agriculteurs qui vont quitter pour prendre la retraite dans les 10 ans qui viennent.
32:03 Si on revient à des prix écrasés comme ça a été le cas pendant 10 ans, on ne gardera pas l'agriculture française.
32:08 - Bon Adeline Percept, c'est important le salon de l'agriculture. Il y a la même chose en Belgique ?
32:12 - Non, non, il n'y a rien de comparable au salon de l'agriculture.
32:16 Vous savez, dans le secteur, c'est vraiment le salon européen, je pense.
32:20 D'ailleurs, il y a beaucoup de stands étrangers au salon de l'agriculture.
32:24 - D'ailleurs, le salon international de l'agriculture.
32:26 - Exactement. Et je pense que l'agriculture a un tel poids dans la culture française
32:32 que de toute façon, ça ne peut être que comme ça, n'est-ce pas ?
32:36 C'est là où se font et se défont les présidences de la République. Vous le savez mieux que moi.
32:41 - Alberto Toscano, l'agriculture en Italie, c'est aussi quelque chose d'absolument essentiel.
32:47 - Oui, tout à fait. Il y a une agriculture absolument très performante en Italie,
32:55 c'est celle de la vallée du Po et d'autres parties en Italie, par exemple les Pouilles et tout ça.
33:02 L'agriculture a une importance fondamentale.
33:05 Ceci dit, effectivement, en France, l'agriculture a une importance particulière par rapport aux autres pays européens.
33:13 Il y a une tradition d'influence de l'agriculture, même dans les mentalités,
33:19 et d'influence politique et d'influence vraiment psychologique, même dans l'information.
33:28 On parle en Italie, on ne parle pas, il y a un salon de l'agriculture en Italie,
33:32 ce n'est pas si important que ça, mais ça existe.
33:35 Mais on n'en parle pas tellement ici, ça fait la une des informations.
33:39 L'agriculture est un sujet dominant pour la société française.
33:44 Et d'ailleurs, moi, dans les 37 ans que j'ai fait ce métier à Paris,
33:50 j'ai toujours eu ce rendez-vous du bois de février, le salon de l'agriculture,
33:55 et toujours les mêmes discours, et toujours on tire les mêmes sonnettes d'alarme,
34:00 et toujours on dit il y a la désertification, et toujours on dit on a besoin d'aide et tout ça.
34:06 Les aides sont indispensables, mais il faut que les agriculteurs français comprennent jusqu'au bout
34:12 qu'aujourd'hui il y a une agriculture européenne,
34:15 et que les problèmes de l'agriculture française doivent être traités dans le contexte de l'agriculture européenne.
34:21 Alors Marlowe, il y a une importance particulière de l'agriculture en France, comme le dit Alberto Toscano ?
34:27 Oui, mais moi ce qui me frappe, c'est qu'après qu'on a dit cette belle vitrine, le salon, etc.,
34:34 les agriculteurs vont très mal. Si vous allez chez eux, vous les interviewez, ils n'ont pas le moral,
34:41 il y a un taux de suicide très élevé, ils gagnent très mal leur vie,
34:45 et j'ai été très choquée, j'ai entendu Marc Faino, le ministre de l'agriculture,
34:51 et la souveraineté alimentaire,
34:52 mercredi, qui disait 60% des fruits consommés en France sont importés, et 40% des légumes.
35:02 Je trouve ça incroyable, dans un grand pays agricole, si fier de son agriculture,
35:10 alors le gouvernement va faire un programme...
35:14 Les agriculteurs, je vous explique, c'est à cause des écologistes et de l'Union européenne, qui mettent...
35:20 L'Union européenne a énormément fait pour la politique commune agricole,
35:27 d'ailleurs la France et l'Irlande étaient comme ça, des alliés là-dedans pendant des décennies,
35:33 ce sont deux pays agricoles qui sont très proches.
35:38 On aime beaucoup les Irlandais.
35:39 Oui, mais l'agriculture, et en plus maintenant vous avez presque 15% d'inflation sur les prix alimentaires depuis un an,
35:47 c'est énorme, et donc les gens consomment moins, le gouvernement veut que ce soit les distributeurs qui payent,
35:55 et non pas les agriculteurs, parce que les agriculteurs ne peuvent pas, ils ne peuvent plus payer,
36:01 donc il y a du travail sur la planche là.
36:04 - Denis Kraljkoff, comment est-ce que vous voyez l'agriculture française, vous avec votre œil de Russe,
36:09 c'est d'ailleurs un géant agricole.
36:11 - Oui, effectivement, et surtout que pendant l'Union soviétique, l'agriculture c'était l'un des piliers,
36:15 en quelque sorte, du régime, on le souvient tous, des films en noir et blanc, avec des agriculteurs,
36:20 donc c'était un peu la gloire des agriculteurs à l'époque, maintenant en Russie ça va beaucoup pire,
36:27 je dirais, avec tout ce qu'on peut évoquer, y compris par ailleurs des sanctions qui fonctionnent bien,
36:32 des sanctions de l'Union européenne, qui normalement ne devraient pas toucher les secteurs alimentaires liés à l'agriculture.
36:39 - Mais ça reste, le Russie reste un des premiers exportateurs de blé au monde.
36:42 - Oui, effectivement, il a bien utilisé ça aussi, un peu comme l'arme pendant la guerre en Ukraine,
36:47 on se souvient tous un peu qu'il y a beaucoup de ressources qui ne sont pas allées jusqu'en Afrique à cause de cette guerre,
36:54 à cause de l'arrêt des exportations presque totale de la part de l'Ukraine,
36:59 donc ici la France a certainement son rôle à jouer, c'est à la fois le soft power français, l'agriculture, comme vous venez de le dire,
37:07 mais aussi quand on parle de l'exportation de l'Union européenne vers y compris le pays de l'Afrique,
37:12 c'est là où l'économie européenne doit être bien présente, surtout pendant ce temps qui est difficile pour tout le monde.
37:18 - Alors il y a une expression qu'on aime bien en France, de la ferme à la fourchette, on va parler de la ferme, on va passer à la fourchette,
37:24 juste après le fil info, 20h40, Emmanuel Langlois.
37:28 - Et un troisième suspect mis en examen dans l'enquête sur la disparition de Leslie et Kevin,
37:33 c'était fait en novembre dernier dans les Deux-Sèvres, il est poursuivi notamment pour assassinat
37:38 et a été placé sous contrôle judiciaire, les deux corps retrouvés par les gendarmes en Charente-Maritime
37:44 n'ont toujours pas été formellement identifiés selon le parquet de Poitiers.
37:49 Le Sénat, lui, continue de plancher sur la réforme des retraites,
37:52 la gauche a défendu en vain une motion de renvoi en commission,
37:56 puis des amendements de suppression de l'article 1er du projet gouvernemental consacré à l'extinction progressive des régimes spéciaux.
38:04 Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, lui, démet de ses fonctions,
38:08 Christiane Constant, tout juste élue première secrétaire fédérale du PS dans le Rhône,
38:13 est autrice d'un message raciste qui a fluité dans la presse après son élection,
38:17 elle avait écrit dans un texto "on a éliminé tous ces macaques".
38:22 Le football et ce derby sont vainqueurs, dans une rencontre à fort enjeu dans le Nord,
38:26 l'Anse et l'Île se neutralisent un à un lors de la 26e journée de Ligue 1,
38:30 un nul qui ne fait les affaires d'aucun des deux clubs engagés.
38:34 Eux n'avaient plus gagné depuis deux mois, Montpellier se relance en surclassant clairement 34 à 6
38:40 en ouverture de la 20e journée de top 14 de rugby.
38:44 Et puis le biathlon et cette bonne journée pour les Françaises,
38:47 avec un podium pour Anaïs Chevalier-Boucher et une place de leader au classement général pour Julia Simon.
38:54 France Info
38:56 20h21, les informés, Olivier Delagarde.
39:02 On parlait du salon de l'agriculture il y a un instant, on va parler d'un autre monument français
39:07 et on reste dans le domaine de l'alimentation, on va parler du Guide Rouge,
39:12 l'édition 2023 du célèbre Guide Michelin sort lundi,
39:17 et chaque année c'est un petit peu la même chose, c'est l'effervescence dans le petit monde de la gastronomie.
39:24 Alors Gwendal Poulnek qui à mon avis doit avoir un peu de sang breton,
39:28 et le directeur international du Guide Michelin, il était au micro France Info, de Bernard Thomasson, écoutez-le.
39:33 Il y a finalement aujourd'hui plus de diversité dans la cuisine en France qu'il n'y en a jamais eu.
39:39 Tous ces jeunes chefs qui s'implantent, puisent très souvent leurs sources d'inspiration,
39:45 à la fois dans les produits, leurs terroirs, mais aussi toutes ces recettes et ces savoir-faire exceptionnels
39:51 qui ont fait tout le rayonnement de la cuisine française.
39:54 - Bon Lara Marleau, je me tourne vers vous, une Irlandaise,
39:57 est-ce qu'il existe l'équivalent en Irlande de ce qui existe avec le Guide Michelin ?
40:04 Et puis au-delà du Guide Michelin, de ce véritable culte de la bonne adresse,
40:08 de l'adresse étoilée, du culte de la gastronomie quoi ?
40:11 - Il y a des restaurants étoilés Michelin à Dublin et ailleurs en Irlande d'ailleurs, il y en a plusieurs.
40:18 Souvent des restaurants français, mais...
40:22 - Vous faites mal de le lire quand même !
40:25 - Oui les Irlandais, c'est-à-dire que la haute cuisine a fait énormément de progrès en Irlande.
40:32 Moi je me souviens que pendant les années quatre jusqu'aux années quatre-vingt,
40:37 on mangeait très très mal en Irlande, un peu comme on mangeait en Angleterre.
40:41 Toujours des choses bouillies, fries, sans goût...
40:45 - Oui je voulais pas le dire ! Je voulais pas le dire moi-même, mais si vous le dites, j'ai des souvenirs.
40:51 - Non mais maintenant on mange bien, notamment ils ont découvert le poisson.
40:54 - Ce qui est quand même un compte pour des Irlandais qui sont quand même un petit peu entourés par l'océan.
40:58 - Je vous l'accorde, mais c'était pas dans les habitudes et maintenant ça l'est.
41:03 - Non, on mange très très bien en Irlande. Peut-être pas aussi bien qu'en France, mais quand même.
41:10 - Denis Shralkov ?
41:12 - Si on parle un peu de l'histoire de la Guide Mûchelin en Russie, il était assez court.
41:17 La Russie, dans ce Guide Rouge, a été dévoilée en 2021.
41:22 Il y a eu même un restaurant qui a rendu deux étoiles en Russie.
41:26 - Il y a eu une édition moscovite du Guide Rouge. Dans la première édition c'était en 2021.
41:31 - Ça n'a pas dû durer très longtemps.
41:33 - Et puis maintenant en 2022, ils n'ont pas pu prolonger, maintenir ces restaurants dans leur Guide à cause des événements.
41:41 Donc vous êtes bien évidemment au courant, mais je peux vous dire que les restaurants qui ont été prémés à Moscou,
41:46 ils sont d'une qualité exceptionnelle.
41:48 - Mais parce qu'on mangeait très très mal dans la Russie soviétique, c'était épouvantable.
41:53 - Je dirais que c'était différent par rapport à ce qu'on mange ici.
41:57 Mais il y a aussi deux mondes. Il y a le monde moscovite, avec des restaurants chics,
42:02 des restaurants de très haute gamme, avec des prix qui sont presque pareils que les prix parisiens.
42:06 Puis vous avez l'alimentation générale, qui dans les différentes régions russes, continue à aller soit très très mal,
42:13 soit il y a dans les villages aussi le phénomène un peu biologique parfois, on peut dire bio,
42:18 quand il y a des gens qui plantent eux-mêmes les légumes, des fruits parfois, et qui mangent avec ça.
42:26 Donc des villages en Russie, ce type d'agriculture existe toujours.
42:30 Donc tout ça pour dire qu'effectivement le Guide Michelin était présent à Moscou.
42:34 Et c'est aussi pour ça que c'est important que quand vous allez avoir un Guide Michelin dans un tel pays,
42:39 il rentre en quelque sorte sur le marché gastronomique international.
42:43 Donc ça c'est aussi le "soft power" français, comme j'aime bien le dire ici.
42:47 Quand le Guide Michelin est entré à Moscou, je me souviens qu'on a même pensé que ça y est, Moscou,
42:53 et la Russie est entrée un peu dans ce monde européen, c'est bien pour le développement international,
42:58 y compris que ça va évoquer même des changements politiques en quelque sorte.
43:01 Malheureusement ce n'était pas le cas.
43:03 Bon voilà pour la Russie, voilà pour l'Irlande. Alors je me tourne vers l'autre côté de la table,
43:06 ou alors là je connais la réponse, parce que évidemment la Belgique, Adeline Percep, c'est une immense région de gastronomie.
43:14 Bien sûr.
43:15 Notamment la partie francophone.
43:17 Oui, tout à fait.
43:18 Il faut le dire.
43:19 Moi je voulais quand même dire que je pense que le Guide Michelin, c'est quand même,
43:24 si j'écoute mes enfants par exemple, ils vont vous dire que c'est un truc de "boomer".
43:28 Je veux dire par rapport à...
43:29 Ben voilà.
43:30 Non mais c'est vrai qu'on est à l'époque où tout le monde peut donner un avis, etc.
43:35 Et moi j'ai l'impression qu'il y a quand même des gastronomies émergentes,
43:38 des chefs qui émergent grâce à l'avis de tout un chacun au fond.
43:43 Donc c'est peut-être un petit peu passé ce côté Guide Michelin.
43:48 Mais en même temps, le Michelin Belgique fait quelque chose qui me paraît très intéressant,
43:54 qui est de décerner ce qu'on appelle le "bib gourmand".
43:58 Alors ils décernent en fait...
44:00 Le Michelin français également, je vous le signale.
44:02 Oui, écoutez, moi ça me paraît mieux, parce qu'on décerne finalement des prix à des restos qui ont des prix assez resserrés.
44:12 45 euros, vous devez pouvoir offrir trois plats.
44:16 Et ça, je trouve ça intéressant pour tout un chacun.
44:20 Je trouve ça plus démocratique.
44:22 Alberto Toscano, alors évidemment la gastronomie italienne, c'est la gastronomie sœur de la gastronomie française.
44:29 On va dire ça comme ça.
44:31 Moi j'aurais dit, sœur...
44:33 Selon les époques, l'une émerge de l'autre.
44:36 Il y a eu des périodes où la gastronomie française...
44:40 Va se fâcher, Alberto.
44:41 ... est fille de Catherine de Bédicis. C'est elle qui a amené ce cuisinier italien en France.
44:47 Jusqu'à Catherine de Bédicis, ça va.
44:50 Non mais, la chose qui m'étonne, Olivier,
44:54 est l'effet qu'on parle du top du top du top, les étoilettes, tout ça.
45:00 Mais si on veut penser, réfléchir sur la gastronomie,
45:05 mais c'est sur le niveau moyen qu'on doit parler.
45:08 Ce que nous mangeons au restaurant ce soir, ou peut-être demain soir.
45:13 Non mais c'est pas...
45:14 Ce que la personne normale va manger.
45:17 Pas ce que le milliardaire va trouver dans un restaurant super étoilé,
45:22 pour un dîner payé 300 euros chaque personne.
45:26 Et si on réfléchit sur la gastronomie pour les personnes normales,
45:31 on trouve plein de problèmes.
45:33 Parce que les prix augmentent, parce que la qualité baisse.
45:38 La qualité d'un dîner normal...
45:40 - Vous trouvez que la qualité des restaurants baisse ?
45:42 - Je trouve qu'en France, à Paris, la qualité...
45:46 - Paris, pas la France.
45:47 - A Paris, à Paris. Je me suis cru, je...
45:50 A Paris, la qualité d'un restaurant normal, pour un prix normal, baisse.
45:56 Et je trouve qu'aujourd'hui, de ce point de vue-là,
45:59 la gastronomie française, au moins à Paris,
46:03 mais je crois aussi en général, est dans un moment de difficulté.
46:08 Et je trouve, c'est pas...
46:10 Je suis pas nationaliste, vous le savez,
46:12 mais qu'aujourd'hui, il est plus facile de manger bien
46:17 en payant 25 euros à Rome qu'à Paris.
46:20 - Lara Marleau, vous avez l'impression que ça baisse en France ?
46:23 - J'ai l'impression qu'il faut choisir très soigneusement ses restaurants.
46:27 Comme il faut choisir ses films au cinéma, etc.
46:31 Mais j'aime autant une bonne franquette
46:34 qu'un restaurant étoilé.
46:36 J'ai beaucoup de plaisir d'aller à Montmartre un dimanche,
46:40 m'asseoir à une table avec une nappe à Karovici.
46:44 - Là, vous allez pas dans les trucs à touristes, là, au moins.
46:47 - Non, il y a de bons restaurants.
46:49 - Bon, vous nous emmenez au restaurant,
46:52 moi, je vais vous emmener au cirque, maintenant,
46:54 avec une belle polémique, comme on sait en faire en France,
46:57 juste après le Fil info, 20h50. Emmanuel Langlois.
47:01 - Alors que le texte est désormais en discussion au Sénat,
47:05 dans une interview au Parisien, Olivier Dussopt défend sa réforme des retraites
47:08 par rapport aux réformes précédentes.
47:10 Elle crée des droits qu'on ne connaissait pas,
47:12 notamment sur la pénibilité et les aidants,
47:14 affirme le ministre du Travail dans cet entretien.
47:17 Sous le feu des critiques, la première ministre italienne,
47:20 Giorgia Meloni, elle rejette toute responsabilité de son gouvernement
47:24 dans le naufrage qui a coûté la vie à au moins 69 migrants,
47:27 d'après un dernier bilan dans le sud de la péninsule.
47:30 Cette semaine, la justice italienne s'interroge en effet
47:33 sur l'arrivée trop tardive des secours.
47:36 Le ministre russe de la Défense lui a mené une inspection
47:39 sur le front dans l'est de l'Ukraine.
47:41 Au moment où fait rage la bataille pour la ville symbole de Barkhout,
47:44 Washington, de son côté, annonce un nouveau soutien militaire
47:47 à l'Ukraine, incluant des munitions.
47:49 Et puis, cinq personnes blessées, dont deux gravement ce matin
47:52 à Oreille, dans les bouches du Rhône-Nord, d'une fera,
47:55 d'une tradition provençale qui consiste à marquer au fer rouge
47:58 des taureaux d'un an. La fête était ouverte au public
48:01 et se déroulait dans un élevage de taureaux.
48:04 Le retour enfin au premier plan de Danil Medvedev se poursuit.
48:07 Au lendemain de sa victoire en demi-finale contre Novak Djokovic,
48:10 le russe remporte le tournoi de Dubaï en finale,
48:13 cette fois face à son compatriote Andrei Rublev en 27-62-62.
48:17 C'est le troisième titre de l'ancien numéro un mondial
48:20 après Rotterdam et Doha au Qatar.
48:23 Les choses promises, on termine par cette petite et belle polémique.
48:36 Le maire de Nice, Christian Estrosi, a interdit aux cirques Zavatta
48:40 de s'installer sur sa commune, au motif que ce cirque
48:44 exploite des animaux sauvages.
48:47 Ecoutez cette passe d'arme entre Christian Estrosi
48:50 et un représentant du cirque qui se fait appeler John Zavatta,
48:53 même si ce n'est pas son vrai nom.
48:56 - D'abord vous ne me parlez pas comme ça.
48:59 Je ne vous ai pas donné l'autorisation d'être à Nice.
49:03 Je ne vous ai pas donné d'autorisation et vous venez occuper le domaine public.
49:07 Et vous voulez vous produire à Nice alors que je ne vous autorise pas à vous produire à Nice.
49:11 Et donc je vous intime l'instruction de bien vouloir quitter le territoire municipal.
49:16 - J'ai pris une décision il y a maintenant trois ans de cela
49:19 par un arrêté qui interdit tous les cirques ayant des animaux.
49:22 Et donc naturellement cet arrêté n'ayant pas été rejeté par le contrôle de l'égalité,
49:27 j'entends bien continuer cette politique que nous avons mise en oeuvre à Nice.
49:30 - Bon alors Lara Marleau, vous en pensez quoi ?
49:32 Est-ce qu'il faut interdire les cirques avec les animaux sauvages ?
49:36 - Oui. J'ai dû réfléchir parce que j'aime beaucoup les animaux.
49:42 Je trouve qu'il y a souvent une belle complicité entre les animaux,
49:46 même les animaux sauvages et l'âme.
49:49 Mais je crois que c'est cruel.
49:51 D'ailleurs l'Irlande a interdit les cirques avec des animaux sauvages
49:57 depuis le 1er janvier 2018.
50:00 Le Royaume-Uni aussi, y compris le pays de Galles, tout le Royaume-Uni.
50:06 - Les anglo-saxons sont très...
50:08 - Ils sont en avance sur la France.
50:10 La France, j'ai fait des recherches, a fait passer une loi fin 2021,
50:17 mais elle ne prendra effet qu'en 2028.
50:21 Ce qui est scandaleux.
50:22 Pourquoi attendre 7 ans pour mettre en vigueur une telle loi ?
50:26 - Pour pas mettre en difficulté...
50:28 - Non mais ça fait souffrir 7 ans de plus.
50:30 - Pour permettre aux animaux sauvages de mourir de vieillesse.
50:33 Comme ça en 2028, ils seront plus là et on n'achètera pas de nouveaux tigres.
50:39 C'est la stratégie.
50:41 - Qu'est-ce que vous en pensez ?
50:42 - Je pense que... Je suis d'accord avec Lara.
50:46 C'est une cruauté d'exhiber des animaux sauvages qui vivent en captivité.
50:54 Je suis tout à fait d'accord sur ça.
50:57 - Et de les obliger à faire du spectacle ?
50:59 - Par rapport aux animaux.
51:00 En Italie, il y a eu une polémique récemment,
51:02 parce qu'un cirque a été expulsé d'une petite ville, après 2000 ans.
51:11 Parce qu'ils étaient considérés comme trop cruels par rapport aux animaux.
51:18 D'ailleurs, un chameau est mort à l'intérieur de ce cirque.
51:22 Ça a provoqué des polémiques ultérieures.
51:25 C'est un débat qui existe aussi en Italie.
51:30 - Adeline Perseth ?
51:31 - La Belgique a été l'un des premiers pays européens à interdire le cirque avec les animaux sauvages.
51:37 C'était en 2013 déjà.
51:39 La Belgique est très proactive sur ces questions-là.
51:42 Par exemple, la Belgique a aussi interdit il y a assez longtemps la chasse à cours, etc.
51:50 Je pense que la France a déjà des outils juridiques pour s'occuper des cirques où ça ne va pas bien.
52:00 Il y a des outils juridiques pour dire « vous maltraitez vos animaux, vous allez être jugés », etc.
52:06 Je pense que dans la polémique qui est suscitée par Christian Estrosi,
52:10 il y a forcément un degré d'opportunisme politique, probablement local.
52:15 Et je trouve que ce genre de spectacle, je suis toujours un peu circonspecte
52:20 parce que je pense qu'il y a d'autres intérêts que le simple intérêt de la cause animale.
52:27 - Boris Relkov ?
52:28 - En Russie, on voit pour l'instant qu'il n'existe pas de loi qui interdise effectivement des cirques avec des animaux.
52:34 Mais il y a une chose qui est importante,
52:36 aller dans les cirques avec des animaux, avec des animaux sauvages, c'est devenu ringard.
52:40 Je me souviens que pendant mon enfance, quand j'avais 5 ou 6 ans, au début de la Russie,
52:46 comme on le connaît en Russie comme une pays...
52:48 - Un truc de boomer, comme dirait Alain Percette.
52:51 - Il y a eu pas mal de cirques avec des animaux qui circulaient partout en Russie et en ex-Union Soviétique.
52:58 Et c'était assez bien vu en quelque sorte par la population, et surtout par la population de petites villes.
53:02 Et maintenant, ce n'est plus le cas.
53:04 C'est un peu la prise de conscience, surtout que ces cirques faisaient une grande partie de la culture, y compris européenne, dans certains endroits.
53:12 Donc c'est bien qu'il y ait un peu cette prise de conscience, mais je ne pense pas que l'opinion publique va s'arrêter là.
53:17 Parce qu'après, on va se poser des questions.
53:19 Aussi, par exemple, par rapport aux parcs zoologiques,
53:22 quelles sont les conditions de vie des animaux dans ces parcs-là,
53:25 et certains parcs, notamment y compris en Russie et dans d'autres pays de l'ex-Union Soviétique,
53:31 qui sont montrés du doigt par rapport à ce problème-là.
53:34 Donc il ne faut pas s'arrêter là, et surtout que l'opinion publique ne va pas s'arrêter là.
53:38 Une prise de conscience sur la relation entre les animaux et les humains ne va pas s'arrêter là.
53:45 - Certains pourraient dire que est-ce qu'il est plus ridicule ou plus cruel de faire tourner des chevaux dans un cirque
53:52 que de leur monter dessus pour la garde républicaine française,
53:55 ou la relève de la garde à Londres pour le roi d'Angleterre.
53:59 - Mais les chevaux ne sont pas interdits dans les cirques, non ?
54:02 - Eh oui, pourquoi est-ce qu'on n'interdit pas les chevaux ?
54:05 - Mais ils ne sont pas des animaux sauvages, ils ne sont pas encarnés.
54:07 - Il y a des chevaux sauvages.
54:09 Il y a des chevaux sauvages.
54:11 - D'accord.
54:12 - Bon, on va s'arrêter là, les informer.
54:14 Merci, vous avez été très brillants ce soir.
54:17 Merci à vous quatre, Alberto Toscano, journaliste italien.
54:21 Je signale également que vous êtes l'auteur de Mussolini, un homme à nous,
54:25 la France et la marche sur Rome, aux éditions Armand Colin,
54:29 livre sur l'influence qu'a eue la France sur Mussolini et sa réaction au moment de sa prise de pouvoir.
54:34 C'était il y a un peu plus de cent ans.
54:37 Lara Marleau, merci à vous.
54:39 Je signale également que vous êtes l'auteur de Love in the Time of War, My Years with Robert Fisk,
54:43 qu'on peut lire en anglais pour le moment.
54:45 Il faut trouver un éditeur en France, Lara Marleau.
54:47 - J'aimerais bien.
54:49 - Le message est passé, d'autant que ça a été un gros succès en Irlande.
54:53 Merci à vous, Adeline Precept, correspondante de la RTBF.
54:56 Et merci à vous, Denis Strelkov, journaliste de la rédaction en russe de RFI.
55:02 Voilà, les informer, c'est terminé pour ce soir.
55:05 J'aurai un immense plaisir à vous retrouver dans ce studio demain soir à 20h.
55:10 Et je vais même vous retrouver en radio dans quelques minutes.
55:13 Vous m'avez sur le dos jusqu'à minuit.
55:15 Allez, restez avec nous.