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00:00 11h, 11h, Eurotun Culture Média, Philippe Vandel.
00:04 Toujours avec Monsieur Poulpe, son premier spectacle, ça s'appelle "Nombril", on va parler de cinéma avec vous Olivier Benquemoun.
00:11 C'est quoi le film de la semaine Olivier ?
00:13 "Marlow"
00:14 Alors qu'est-ce que c'est ? De quoi s'agit-il ? C'est votre indispensable ce matin, vous dites faut pas le rater.
00:17 Non mais quand on dit "Marlow", les gens pensent Captain Marlow, forcément.
00:21 Comme Yves Mazuro, ou alors...
00:23 Marlow, elle a eu des, Captain Marlow.
00:25 Moi je pense à Philippe Marlow.
00:26 Mais oui, mais c'est vrai, mais c'est plus rare, c'est plus rare qu'on pense à Philippe Marlow.
00:29 C'est pas le même âge.
00:30 Non, Christopher Marlow parfois, on dit. Poète britannique du 16ème.
00:35 Là vraiment, on l'a mis loin.
00:37 Moi je pense à lui, je pense à lui moi à la base.
00:40 J'allais dire tu veux nous humilier mais non.
00:42 Vous étiez sur Christopher Marlow.
00:44 Bien sûr, évidemment.
00:45 Bon Marlow c'est effectivement le nom d'un, Philippe Marlow, c'est le nom d'un privé, d'un détective privé comme le cinéma
00:50 n'en produit plus beaucoup, mais en a produit énormément à la télé aussi, puis il s'est arrêté d'en fabriquer.
00:56 Ce genre de détective privé avec le chapeau vissé sur la tête, ancien policier ou ancien militaire
01:01 constamment en train de boire un verre de scotch, dans un nuage de cigarettes, coincé dans un bureau trop exigu et surchauffé.
01:07 Ce genre de privé qui un jour est sollicité par une femme trop belle, trop riche, trop, trop, trop quoi.
01:13 Des privés à l'américaine qui ont fait le bonheur des scénaristes.
01:16 Ils avaient un peu disparu et c'est la raison pour laquelle j'étais très heureux d'en retrouver un, donc à l'ancienne et au cinéma.
01:21 Los Angeles, la cité des anges, ou plutôt celle des sales petits secrets.
01:27 Les gens me paient pour enquêter sur les activités de ces citoyens les plus huppés.
01:33 Je suis détective privé.
01:35 Mon nom est Philippe Marlow.
01:38 - Vous aviez vu ? - C'est incroyable, la ville, ce désert de béton, ce genre de choses.
01:44 Los Angeles et ses petits secrets de pourris.
01:47 Marlow, ténébreux et taciturne comme le veut la tradition du privé et qui va donc être entraîné dans une histoire passionnante et glauquissime
01:54 dans les cercles du pouvoir, de l'argent, de la corruption, de la drogue.
01:58 C'est bien, hein ?
01:59 - Un mardi matin classique.
02:01 - Enquête qu'il devra mener dans les bas-fonds de Hollywood et des studios de cinéma à la demande d'une blonde séduisante et vénéneuse à la recherche d'un amant envolé.
02:11 - Vos enquêtes, à quel point sont-elles privées, monsieur Marlow ?
02:14 - Que puis-je faire pour vous ?
02:16 - A l'heure que vous retrouviez mon amant, il a disparu sans dire au revoir.
02:19 - Avait-il des choses à cacher ?
02:20 - Qui n'en a pas.
02:21 - Qui n'en a pas, monsieur Poulpe ?
02:23 Moi, je vais vous dire ce qu'il a, le petit amant.
02:27 Il était accessoiriste de cinéma le jour, mais surtout mule la nuit.
02:32 Mule qui désigne celui qui ramène du Mexique de la poudre de cocaïne dont les studios sont inondés.
02:37 Et vous, en particulier, tous les comédiens de cinéma et tout le reste.
02:40 - On connaît bien, on connaît bien, bien sûr.
02:42 - J'en ai encore sur ma chemise à l'heure où on parle, c'est incroyable.
02:45 - Tout ça n'est que le point de départ de l'enquête de détective Marlow, jouée par Liam Neeson,
02:51 l'acteur qui a donc les plus grosses paluches d'Hollywood.
02:54 Tu sais que s'il t'en côte l'une, vraiment, tu restes côtié au mur.
02:57 Et dans le film, je l'ai vraiment vu, je l'ai vraiment salué, Liam Neeson.
03:01 - Il a des grosses mains.
03:02 - Et il a des mains, je veux dire, il pouvait envelopper mes deux mains entières,
03:05 et peut-être mes visages en entier.
03:07 Et dans ce film, il y a une belle collection de torgnoles qui ont leur charme même à la radio.
03:10 - J'apprécie votre façon de ne pas avoir peur.
03:14 - Ah ouais, au son, dingue !
03:16 - C'est des coups de feu, ces mains.
03:18 - C'est des palais.
03:21 Les baffes façon Philippe Marlow, que le cinéma vient de sauver de l'oubli.
03:26 Parce qu'en réalité, si ça vous disait quelque chose, Philippe Vandel,
03:29 c'est un personnage qui a presque 90 ans.
03:32 C'est un détective qui est né sous la plume de l'immense Raymond Chandler, en 1934,
03:36 et qui lui a fait vivre une vingtaine d'histoires dans des romans noirs
03:39 avant d'être déjà adapté au cinéma une bonne dizaine de fois depuis 1944.
03:43 Robert Mitchum l'a interprété à deux reprises, ainsi comme Fred Bogart,
03:47 aux côtés de Lauren Bacall, qui s'en voyait pas mal d'amabilité dans Le Grand Sommeil en 1946.
03:52 - Vous êtes déjà levé ? Je commençais à croire que vous travailliez peut-être au lit, comme Marcel Poucey.
03:56 - Yes.
03:57 - Vous ne devez pas le connaître, un écrivain.
03:59 - Votre père m'avait affaire à voir.
04:00 - Vous avez dû lire aussi des livres sur le métier de clone.
04:02 Le Grand Sommeil, mais c'est un film culte.
04:04 - Ah bah oui.
04:05 - C'est même une chanson d'Etienne Dao.
04:06 - Exactement. Il y a eu deux adaptations au cinéma du Grand Sommeil.
04:09 Mais on admettait qu'on savait se chamailler, avec chic.
04:12 On était Lauren Bacall et Fred Bogart.
04:15 - Il y a une chose que je n'ai pas comprise, ou que vous n'avez pas dite,
04:17 c'est parce que les privés ça n'existe plus,
04:19 le type qui va dans les baffons avec son chapeau et l'armée...
04:22 - Je crois que vous en avez encore devant.
04:23 - Non mais ils ne sont plus comme ça, c'était dans les années 40-50.
04:25 Est-ce que ça se passe maintenant ? Est-ce qu'il y a des portables ?
04:27 Ou est-ce que c'est un film historique ?
04:29 - On est en 1939.
04:30 - Ah voilà.
04:31 - La cocaïne de 1939 n'a rien à voir avec celle d'aujourd'hui.
04:34 Les studios de cinéma n'ont rien à voir.
04:36 Les blondes vénéneuses n'ont rien à voir.
04:38 Et d'ailleurs, ce livre-là,
04:41 il est beaucoup de questions de livres, ce film-là,
04:44 mais j'ai fait beaucoup référence à la littérature,
04:46 est adapté d'un roman qui s'appelait "La blonde aux yeux noirs".
04:49 Je précise, pour terminer, dans le rôle de la blonde,
04:52 riche héritière, magnétique et dangereuse,
04:54 il y a Diane Kruger.
04:55 Et dans le rôle de sa mère, encore plus riche et encore plus dangereuse,
04:58 et encore plus vénéneuse,
04:59 il y a l'admirable Jessica Lange,
05:01 à qui l'on doit l'une des meilleures punchlines du film.
05:05 - Voilà.
05:13 - J'espère que ça a fait sens pour vous, Philippe.
05:14 - Oui, je me demandais, oui.
05:15 Moi, je voulais percer Hollywood et je pense que mon temps est révolu.
05:18 J'ai bien compris le message de Jessica Lange.
05:20 Ça vous a tenté ?
05:21 - En fait, j'ai vu les affiches de Marlowe,
05:24 donc moi, je suis très fan du "Grand Sommeil",
05:26 j'ai dit "Oh putain, y'a un..."
05:27 Et c'est vrai que ce truc de revival du vieux détective privé
05:30 qui n'existe plus maintenant dans le paysage du cinéma,
05:33 je trouve ça génial, donc j'ai très hâte de voir ça.
05:35 Et surtout, voir Liam Neeson faire autre chose
05:37 que des films directs ou plateformes à 2,90€,
05:40 ça fait un peu plaisir de le voir retourner au vrai cinéma.
05:42 - Il faut dire la vérité, son truc, c'est la ternuole.
05:46 - Ça le sera le mot de la fin pour cette chronique.
05:50 On va dire un mot des Césars, merci Olivier Benquemoun.