• l’année dernière
Avec Marc Touati, économiste.

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##CA_BALANCE-2023-02-15##

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News
Transcription
00:00 Alors Marc Twaty, vous avez vu les chiffres. Bonjour d'abord.
00:03 - Bonjour André, bonjour à toutes et à tous.
00:05 - Bonjour et merci d'être avec nous.
00:07 - Avec plaisir.
00:08 - Marc Twaty, alors on dit voilà, taux de chômage au sens du Bureau international du travail
00:14 se situe le 4e trimestre 2022 à 7,2% de la population active en France métropolitaine.
00:22 Un taux en légère baisse de 0,1 point par rapport au trimestre précédent.
00:26 Et puis vous avez vu, on dit, taux de marge le plus bas.
00:29 Alors est-ce que c'est le cas ? Est-ce qu'il y a eu aussi de spectaculaires adhésions à Pôle emploi ?
00:36 Expliquez-nous un peu parce que les chiffres c'est une chose, le portrait c'est autre chose.
00:41 - Voilà, exactement.
00:42 En fait, pour être exact, on a déjà atteint ce niveau de taux de chômage au premier trimestre 2008.
00:47 Et après effectivement, il faut remonter en 1982 pour trouver un taux de chômage aussi faible.
00:52 Et vous avez dit le mot clé, au sens du Bureau international du travail.
00:57 Ça veut dire qu'en fait, là, on ne comptabilise que les chômeurs "labellisés comme tels".
01:02 C'est triste à dire.
01:03 C'est-à-dire, il faut qu'ils fassent preuve d'une recherche active d'emploi.
01:07 Il faut qu'il n'ait pas du tout travaillé.
01:09 Il faut qu'il soit immédiatement disponible.
01:11 Voilà, ça c'est le qualificatif du chômage au sens du Bureau international du travail.
01:16 Par contre, si on regarde le chômage au sens large,
01:19 c'est-à-dire malheureusement, il y a des personnes qui ont un petit peu travaillé,
01:22 d'autres qui n'ont pas forcément fait de recherche active, etc.
01:25 d'autres qui ont été radiés des chiffres.
01:27 Alors là, c'est complètement différent.
01:28 Parce que le chiffre n'est pas de 7,2%,
01:31 mais il est, tenez-vous bien, de 16,5%.
01:34 - Ouais, c'est énorme !
01:36 - Eh bien oui !
01:36 - Vous dites, on parle de 7 à 16, en te comptant tout ce qui ne travaille pas, quoi.
01:41 - Voilà. Si on prend ce qu'on appelle le taux de chômage global,
01:44 ça veut dire des sous-emplois au sens large,
01:48 on va intégrer, par exemple, des personnes qui sont plus dans les statistiques,
01:50 mais qui n'ont pas de travail, parce que vous savez qu'il y a eu beaucoup de réservations.
01:54 Il y a également des personnes qui ont un tout petit peu travaillé,
01:56 mais qui n'ont pas travaillé complètement le mois.
01:58 Alors on ne les met pas dans les statistiques, mais si on les intègre...
02:01 D'ailleurs, c'est une statistique de l'INSEE,
02:03 ce n'est pas comment il est calculé, c'est tout à fait officiel,
02:05 mais il faut qu'on ne communique pas dessus.
02:07 Alors là, on est sur un niveau de 16,5% du taux de chômage global au quatrième trimestre,
02:12 et alors c'est ça où c'est intéressant,
02:15 c'est que ce taux de chômage a même augmenté au quatrième trimestre.
02:17 On était à 16,4% au troisième, et là, il a augmenté au quatrième trimestre.
02:21 Donc vous voyez que c'est beaucoup moins euphorique que l'on veut l'imaginer,
02:26 et puis surtout, il y a un problème, c'est que l'emploi, le chômage,
02:30 c'est une variable retardée de l'activité.
02:32 C'est-à-dire en fait, le chômage qu'on a aujourd'hui,
02:35 ça correspond à ce qui se passait d'un point de vue économique,
02:38 il y a six à neuf mois.
02:39 Là, aujourd'hui, on a une activité en Berne, en France, depuis il y a quelques mois,
02:44 et donc ça, on aura l'impact sur le marché du travail dans quelques mois.
02:48 Ce qui veut dire que malheureusement, le chômage va repartir à la hausse
02:52 dans les prochains mois, les prochains trimestres.
02:54 Donc il ne faut pas du tout se gargariser avec ce chiffre,
02:56 il est quand même à prendre avec des pincettes,
02:58 il est également, je dirais, non extrapolable.
03:00 – Vous voulez dire qu'il ne revêt pas la situation actuelle
03:03 avec l'inflation, la hausse de l'énergie, etc.
03:06 – Exactement, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a une situation économique où,
03:09 vous l'avez dit, il y a une inflation qui est plus forte,
03:11 les taux d'intérêt qui augmentent,
03:12 il y a des entreprises qui commencent à licencier,
03:14 parce qu'on n'en parle pas trop, mais ça commence aujourd'hui
03:16 parce qu'elles ont des difficultés économiques,
03:19 et parallèlement, on a une situation où,
03:23 sans parler des grèves, des risques de localisation du pays et autres,
03:27 donc tout ça fait qu'on a une activité économique
03:29 qui est autour des 0% qui est en stagnation,
03:32 et donc quand vous avez une stagnation économique,
03:34 après il y a moins de création d'emplois mécaniquement,
03:37 et ça, ça va arriver dans les chiffres du chômage
03:39 au cours des prochains mois,
03:42 ce qui fait qu'effectivement,
03:43 on va voir un nombre de chômeurs qui va augmenter,
03:45 et puis alors après, il y a un problème également un petit peu technique
03:48 qu'on appelle le "papy boom",
03:49 c'est-à-dire tous les enfants du "baby boom"
03:52 qui maintenant, ils prennent leur retraite,
03:55 donc ça réduit la population active.
03:58 Vous calculez le taux de chômage,
04:00 c'est le nombre de chômeurs qui partent en sport à la population active,
04:03 mais comme là, il y a beaucoup de personnes qui partent en retraite,
04:07 donc ils sont plus dans la population active.
04:09 Donc la population active baisse.
04:10 Donc ce qui est fait, il y a beaucoup d'éléments un petit peu statistiques,
04:13 mais qui ne reflètent pas complètement
04:15 la réalité du marché du travail français.
04:17 - Non mais d'abord, Marc Toity,
04:18 vous avez eu vraiment le très grand mérite de rappeler
04:22 que, comme disait l'autre, la carte n'est pas le territoire,
04:24 et quand on annonce les chiffres du chômage,
04:27 il faut les donner vraiment dans leur réalité,
04:29 dans leur entièreté.
04:30 Mais ça évidemment, ce n'est plus de la com', alors ça ne marche pas.
04:34 - C'est vrai que dans un monde de marketing, c'est plus compliqué.
04:36 Mais bon, alors bien sûr, c'est quand même une bonne nouvelle
04:38 que le taux de chômage baisse,
04:39 - Bien sûr, bien sûr.
04:40 - On ne peut pas tout oublier.
04:41 Mais alors après, il y a également des différences entre les emplois.
04:44 Par exemple, aujourd'hui, c'est vrai que dans certains secteurs d'activité,
04:47 par exemple dans l'informatique,
04:48 on a des pénuries de main d'oeuvre,
04:50 ou même dans l'hôtellerie, par exemple.
04:51 Vous voyez, c'est ça un petit peu le paradoxe de la France,
04:54 c'est qu'on a quand même un taux de chômage global de 16,5%,
04:58 ça veut dire plus de 6 millions de personnes.
04:59 - Et puis il y a des emplois que les Français ne peuvent pas prendre.
05:01 - Mais les entreprises ne peuvent pas recruter
05:02 parce qu'effectivement, il n'y a personne en face.
05:04 Après, il y a également un problème,
05:05 c'est-à-dire le coronavirus,
05:07 où beaucoup de personnes, finalement beaucoup de Français,
05:10 ont quitté le marché du travail.
05:11 Ils se disent "ben finalement, ça ne m'intéresse pas,
05:13 donc je ne vais même pas aller pointer au chômage, etc."
05:15 Donc c'est ce qui fait que ça sort les "chômeurs" des statistiques,
05:20 mais ces personnes, malheureusement, sont toujours sans emploi,
05:23 mais on ne les voit pas, tout simplement.
05:24 - Merci beaucoup Marc Twaty,
05:26 merci de ce tableau.
05:27 On reviendra avec vous pour parler un peu d'un tableau plus général,
05:30 mais ce qui est vraiment intéressant, comme disait Coluche,
05:33 "chose promise, chôme du".
05:35 - Voilà, ça ne nous ralentit pas tout simplement.
05:37 - Non, merci.

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