Regardez L'invité de RTL avec Amandine Bégot du 13 février 2023
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00:02 RTL matin
00:06 RTL 7h42, excellente journée à vous tous qui nous écoutez.
00:10 Amandine Bégaud vous recevez donc ce matin le ministre de l'économie et des finances Bruno Le Maire.
00:14 Bruno Le Maire, RTL le révèle ce matin, Elisabeth Borne a appelé plusieurs leaders syndicaux,
00:20 ceux de la CFDT, de la CFTC notamment, une première depuis des semaines.
00:24 Qu'est-ce que ça veut dire ? Que ça y est le gouvernement est prêt à faire des nouvelles concessions ?
00:28 Mais le gouvernement n'a cessé de faire des concessions.
00:31 Le gouvernement n'a cessé de se montrer ouvert à une amélioration de son projet de réforme des retraites.
00:37 Nous étions partis avec un projet avec un âge légal à 65 ans, nous sommes à 64 ans.
00:42 Nous avons mis en place un minimum de retraite qui devait concerner que les retraités qui partent à la retraite,
00:49 il va concerner ceux qui sont à la retraite. Ce qui fait que tous les retraités, sans exception,
00:54 sont gagnants dans cette réforme et ceux qui ont les pensions de retraite les plus faibles verront leur pension de retraite revalorisée.
01:00 Mais ce ne sera pas 1200 euros pour tout le monde comme on avait cru le comprendre au départ ?
01:04 Oui, ça n'a jamais été ce qui a été dit dès le départ.
01:07 Quant à la pénibilité qui était une des demandes fortes de la CFDT,
01:11 nous avons mis en place un fonds de prévention de l'usure professionnelle sur les carrières longues.
01:15 Elisabeth Borne, la première ministre, a fait une ouverture très importante en disant que ceux qui étaient partis,
01:20 ceux qui avaient démarré entre 20 et 21 ans, ce serait bien 43 ans de cotisation et pas 44.
01:27 Donc depuis des semaines, nous n'avons cessé de faire des preuves d'ouverture et des concessions.
01:33 Mais les concessions, Amandine Bégaud, ne peuvent pas être à sens unique.
01:36 Si nous voulons effectivement parvenir à un accord, si nous voulons que les choses progressent,
01:42 il faut que chacun fasse preuve du même sens d'ouverture que celui de la première ministre et du gouvernement.
01:48 Mais ça veut dire qu'il n'y aura pas de nouvelles concessions ?
01:50 Nous verrons ce que sera le débat à l'Assemblée nationale.
01:54 Il se poursuit aujourd'hui lundi.
01:57 Ce que je regrette, c'est qu'en réalité, il n'y a pas de débat possible
02:00 parce qu'il est aujourd'hui prisonnier du chahut, pour ne pas dire du chaos,
02:06 que la France insoumise a mis au Parlement.
02:09 Et je souhaite que le plus rapidement possible, la France insoumise retire ces milliers d'amendements
02:14 qui ne servent absolument pas le débat démocratique, mais qui au contraire empêchent le débat démocratique.
02:20 Aujourd'hui, la France insoumise est un obstacle au débat démocratique,
02:24 sain, clair, que nos compatriotes sont en droit d'avoir sur la réforme des retraites.
02:29 C'est la France indigne, comme l'a dit l'auteur Aurore Berger ?
02:31 Oui, c'est indigne d'une grande démocratie.
02:33 C'est indigne d'une grande démocratie de bloquer le débat comme cela est le cas aujourd'hui au Parlement.
02:40 C'est indigne d'une grande démocratie de procéder par l'invective, par l'injure, par la menace.
02:45 C'est indigne d'une grande démocratie d'avoir un parlementaire avec son écharpe en bandoulière, tricolore,
02:52 qui joue avec la tête d'un membre du gouvernement.
02:56 C'est non seulement indigne, c'est révoltant.
02:59 Donc j'appelle la France insoumise à retrouver ses esprits, si c'est possible,
03:04 et en tout cas à retirer ses amendements pour ne pas priver tous nos compatriotes
03:08 du débat démocratique auquel ils ont droit à l'Assemblée Nationale.
03:12 On dirait le plateau d'Anouna, c'est ce qu'a dit hier Laurent Berger lors de son grand jury sur RTL.
03:16 Vous auriez pu dire quelque chose ?
03:18 Non, je ne dirais pas cela. Je pense que c'est beaucoup plus violent et beaucoup plus inacceptable.
03:23 Ce n'est plus le chahut, c'est le chaos.
03:26 Ce n'est plus le débat, c'est la violence.
03:29 Ce n'est plus l'échange démocratique,
03:32 c'est les éclats assourdissants qui interdisent cet échange démocratique.
03:39 Je le redis, aujourd'hui la France insoumise est un obstacle au débat démocratique.
03:44 Je reviens, Bruno Le Maire, à ces échanges avec les syndicats.
03:48 La première ministre qui reprend son téléphone, si j'ose dire.
03:51 Hier, Laurent Berger nous disait "pas de son, pas d'image" depuis des semaines.
03:55 Là, un petit tournant, mais c'est pourquoi ?
03:58 Si ce n'est pas pour négocier, si ce n'est pas pour nouvelles conséquences ?
04:00 C'est toujours bien de garder ouvert le fil de la discussion. C'est très important.
04:05 Mais cette discussion, je le redis, ne peut pas être à sens unique.
04:09 Cela veut dire qu'il faut que les syndicats reculent sur cette histoire de 64 ans et disent "on n'en veut pas".
04:13 On ne peut pas nous expliquer que c'est le retrait de l'âge légal de départ à 64 ans ou le chaos.
04:20 C'est-à-dire, à partir du 7 mars, le blocage du pays.
04:24 Cela vous inquiète, le 7 mars ?
04:26 Ce qui m'inquiète, c'est que je dis tout simplement que cette logique-là est inacceptable.
04:30 Nous, nous avons fait preuve d'ouverture, de concession.
04:33 Nous avons écouté, nous avons entendu, nous avons amélioré notre copie.
04:36 Nous laissons les parlementaires faire des propositions.
04:38 On a travaillé, par exemple, sur l'index senior.
04:40 Et de l'autre, on nous dit "soit vous cédez sur votre réforme, soit c'est le blocage du pays".
04:46 Je le dis avec beaucoup de gravité, cette logique-là n'est pas acceptable.
04:50 Sauf que c'est soutenu par une majorité de Français, d'ailleurs, qui sont pour un durcissement du mouvement.
04:55 On rappelle que plus de 70% des Français sont contre la réforme.
04:58 Je ne suis pas sûr qu'une majorité de Français soit favorable au blocage du pays.
05:02 Et moi, je pense à tous les Français qui veulent travailler, tous ceux qui se rendent sur le lieu de travail,
05:06 tous ceux qui veulent tout simplement que le pays tourne bien.
05:09 Je ne suis pas certain qu'ils acceptent que le pays soit bloqué.
05:12 Alors, pour l'instant, on ne parle pas de blocage du pays.
05:14 L'intersyndicale est assez précise, en tout cas, dans son texte.
05:17 Elle parle d'une France à l'arrêt pour le 7 mars.
05:20 Il n'y a pas mention de grève reconductible.
05:22 Les syndicats de la RATP, eux, l'ont dit qu'ils le feraient.
05:24 Mais pour les autres secteurs, ce n'est pas dit.
05:26 Et le texte est assez clair.
05:28 Il y est écrit "si le gouvernement et les parlementaires restent sourds à la contestation populaire,
05:32 alors l'intersyndicale appellera les travailleurs à durcir le mouvement en mettant la France à l'arrêt".
05:36 Il y a ceci.
05:38 La balle, elle est très clairement dans le camp du gouvernement, non ?
05:40 C'est quoi, un ultimatum ?
05:42 - Je ne suis pas ici pour faire de l'analyse sémantique.
05:44 Je dis simplement que la logique dans laquelle on voudrait enfermer le gouvernement,
05:50 la majorité, dans le fond, une majorité de nos compatriotes,
05:53 c'est que vous criez soit vous retirez votre réforme, parce que c'est cela que cela veut dire,
05:57 c'est-à-dire vous retirez l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans,
06:00 soit nous bloquons le pays, cette logique-là n'est pas recevable.
06:04 Les concessions ne peuvent pas être à sens unique.
06:06 Nous avons fait des gestes.
06:07 Nous avons fait des ouvertures.
06:09 La première ministre a cessé de dialoguer avec les syndicats, avec les forces politiques,
06:13 pour trouver un point d'équilibre.
06:15 J'estime que ce point d'équilibre a été trouvé,
06:18 qu'il y a encore des améliorations qui peuvent être faites,
06:21 notamment sur l'index senior, les parlementaires s'en sont saisis et ils en ont bien raison.
06:26 Mais c'est au Parlement désormais que se joue le débat,
06:30 que se joue le sort du texte et que se joue la réforme des retraites.
06:34 Et je redis par ailleurs que si on dépasse cette logique de contestation
06:39 et de débat que nous venons d'avoir, l'enjeu reste le même.
06:43 Financer notre régime de retraite par partition...
06:45 - Et vous êtes convaincu que cette réforme est la bonne ?
06:47 - Bien sûr que j'en suis convaincu.
06:48 - Même si vous n'étiez pas ministre, vous me diriez la même chose aujourd'hui ?
06:50 - Bégaud, j'en suis plus convaincu de jour en jour,
06:53 parce que je vois les solutions alternatives qui sont présentées par les opposants.
06:56 Et tout d'un coup les masques tombent.
06:58 Soit vous faites la réforme que proposent le gouvernement et la majorité,
07:02 c'est-à-dire un mélange de recul de l'âge légal à 64 ans,
07:06 ce qui nous met au passage dans la moyenne des pays européens,
07:09 plus un allongement de la durée de cotisation.
07:11 Et d'ici 2030, nous pouvons dire aux Français,
07:14 votre système de retraite par répartition, qui est juste,
07:17 qui est fondé sur la solidarité entre générations,
07:19 il est préservé.
07:21 Soit vous retenez les solutions qui apparaissent de plus en plus clairement au fil du débat,
07:25 c'est-à-dire augmenter les impôts sur nos compatriotes
07:29 à travers les cotisations salariales,
07:31 ce qui veut dire moins de pouvoir d'achat chaque mois pour chaque Français.
07:35 Il faut que chacun ait parfaitement conscience.
07:37 Ce que proposent les oppositions, c'est moins de pouvoir d'achat chaque mois pour chaque Français,
07:42 parce qu'on augmentera les cotisations salariales,
07:44 donc on diminuera le salaire net.
07:46 Soit autre solution qui est proposée,
07:48 je n'en vois que deux qui sont proposées aujourd'hui,
07:50 augmenter les cotisations patronales,
07:52 donc augmenter les charges sur les entreprises,
07:54 donc plus de chômage.
07:55 L'alternative que proposent nos oppositions,
07:58 c'est plus de chômage ou plus d'impôts.
08:00 Je crois que ni l'un ni l'autre ne sont souhaitables pour le pays.
08:03 Vous parliez à l'instant du pouvoir d'achat.
08:05 Parlons-en.
08:06 Dans ce contexte, Total Energy a annoncé la semaine dernière des bénéfices records,
08:11 plus de 19 milliards d'euros.
08:13 Dans le même temps, les prix à la pompe repartent clairement à la hausse.
08:16 Est-ce que vous demandez ce matin au patron de Total de mettre en place une nouvelle ristourne ?
08:20 Il a évoqué cette possibilité.
08:21 Est-ce que vous lui dites solennellement qu'il le faut ?
08:24 Je lui dis simplement qu'il a fait des promesses
08:27 et qu'il vaut mieux en général que les promesses soient tenues.
08:30 Ça veut dire qu'il faut une nouvelle ristourne ?
08:32 Ça veut dire qu'il a promis qu'il ferait une remise.
08:34 Je pense qu'il est bon que les promesses soient tenues par tout le monde,
08:37 qu'on soit responsable politique, responsable syndical ou chez l'entreprise.
08:41 Quel type de ristourne ? 20 centimes comme il l'avait fait à l'automne ?
08:44 C'est à lui de le déterminer. Ce que je peux vous dire en revanche,
08:47 c'est que nous, le gouvernement, nous avons fait notre part du chemin.
08:49 Nous avons mis en place une indemnité carburant travailleurs.
08:52 Aujourd'hui, vous avez quasiment la moitié de ceux qui auraient droit à cette indemnité
08:56 qui ne sont pas allés la chercher.
08:58 Il y a 10 millions de personnes qui auraient droit ?
09:00 Oui, il y a quasiment la moitié qui ne sont pas allés la chercher.
09:02 Pourquoi ? Parce que c'est trop compliqué ?
09:04 Non, parce que je pense qu'il y a ceux qui croient qu'ils n'y ont pas droit, alors qu'ils y ont droit.
09:07 Je rappelle qu'un couple avec enfant qui gagne 3 285 euros net par mois,
09:11 il peut avoir cette indemnité carburant travailleurs de 100 euros.
09:14 Donc nous allons prolonger cette indemnité.
09:17 Elle devait s'arrêter fin février.
09:19 Nous la prolongerons jusqu'à fin mars, de façon à ce que les millions de nos compatriotes
09:23 qui y ont droit puissent aller la chercher.
09:25 Prolonger cette prime ?
09:28 Vous nous l'annoncez ce matin sur RTL.
09:31 En revanche, il n'y aura pas de nouvelle ristourne du gouvernement ?
09:33 Ça, c'est ferme ?
09:35 Vous avez une indemnité qui bénéficie à ceux qui travaillent.
09:39 Je pense que c'est juste. Je pense que c'est efficace.
09:41 Simplement que tous ceux qui ont droit puissent la toucher.
09:44 En hausse aussi les prix de l'alimentation.
09:46 Même si l'inflation semble ralentir ces dernières semaines,
09:48 il y a beaucoup d'enseignes qui nous annoncent déjà de très fortes hausses pour le mois de mars.
09:52 Après les négociations avec les industriels de l'agroalimentaire,
09:54 le patron de Lidl, par exemple, parle au moins 10% d'inflation dans ses magasins.
09:58 Et il dit que ça pourrait même aller de 15% à 49% selon les rayons.
10:02 On avait parlé d'un panier anti-inflation au niveau du gouvernement. On en est où ?
10:07 Je souhaite continuer à discuter.
10:09 On fera une enseigne de distribution. On verra quelles sont les modalités, quelles sont les solutions.
10:14 Je ne m'attache pas à la sémantique et aux mots.
10:17 Je souhaite juste que pour nos compatriotes, ils puissent voir que les prix de l'alimentaire baissent.
10:23 Notamment sur un certain nombre de produits de première nécessité.
10:26 C'est ce à quoi il faut parvenir. Est-ce que c'est un panier ? Est-ce que c'est une autre solution ?
10:29 Toutes les solutions sont bonnes du moment qu'elles se voient dans le portefeuille de l'entreprise.
10:33 - Elle vous inquiète ces hausses ? + 10% ? + 15% ? + 49% ?
10:36 - Bien sûr. La hausse des prix de l'alimentaire est pour moi un sujet de préoccupation majeure.
10:40 Quand vous devez nourrir une famille, nourrir vos enfants,
10:43 et que vous voyez que les prix alimentaires augmentent de 10, 15 ou 20% par rapport à l'année passée,
10:48 c'est très dur à vivre. Donc oui, c'est une priorité.
10:51 Mais on apportera de solutions que si chacun s'y met. Non seulement l'État, mais aussi les distributeurs.
10:56 - Là aussi, chacun doit prendre ses responsabilités ?
10:58 - Mais aussi les distributeurs qui doivent prendre leurs responsabilités, doivent faire plus et doivent faire mieux.
11:02 Je rappelle la logique de la lutte contre l'inflation, tout le monde doit y participer.
11:06 - Merci beaucoup Bruno Le Maire.
11:07 - Merci à vous.
11:08 tous les retraités.