"Après le festival de Cannes j’ai continué à livrer des sandwichs"
De ses débuts dans la musique, poussé par les plus grands à son ascension dans le cinéma, Kofs nous retrace son parcours dans La Dalle
De ses débuts dans la musique, poussé par les plus grands à son ascension dans le cinéma, Kofs nous retrace son parcours dans La Dalle
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00:00 Ok, la famille c'est Kofs, retrouvez-moi dans la dalle.
00:02 Chez Melchi, on est ensemble la famille.
00:04 Foued Naba, a.k.a. Kofs.
00:11 Je suis acteur et rappeur aussi.
00:13 Je commence la musique à 13 piges.
00:15 Le cinéma, je le commence plus tard.
00:17 Je fais mon trou dans le cinéma avant la musique.
00:19 À peu près 28 ans, je fais parler de moi dans la musique.
00:21 Et à 26 ans, je fais parler de moi dans le cinéma avec le film Chouf.
00:28 Chez mes trois amis, Khaled, Omar et Sofiane,
00:30 j'étais le seul qui était intéressé par la musique
00:32 et je voulais les ramener avec moi dans ce délire-là qui était la chanson.
00:35 À la base, le groupe, c'était Kofs, K-O-F-S.
00:37 Ils n'ont pas suivi.
00:38 Vu que c'était les gars avec qui j'étais tous les jours
00:40 et c'est toujours mes amis jusqu'à présent,
00:42 je décidais de garder leur prénom.
00:43 Ça a donné Kofs, Khaled, Omar, Foued et Sofiane.
00:45 C'est dû à mon grand frère, l'aîné de la maison,
00:51 qui écoutait pas mal de rap.
00:52 Et bizarrement, beaucoup de rap parisien.
00:54 Tu connais même sans le vouloir, je suis obligé d'écouter.
00:57 Sans parler, je me disais, écoute, s'ils ont des trucs à dire,
00:59 moi aussi j'ai des choses à dire.
01:00 Tu commences comme ça, t'écris ton premier texte,
01:02 tu te démerdes à trouver une instru.
01:03 À l'époque, c'était plus compliqué.
01:04 Internet, c'était un peu plus light.
01:06 C'est pas comme maintenant.
01:07 À l'époque, avec une instru, on écrivait quatre, cinq sons.
01:10 Nicolas Kochovski et Stéphane Kochovski, c'est deux frères.
01:17 C'est deux Russes.
01:18 C'est des personnes chez qui, entre guillemets, on a grandi.
01:20 À l'époque, on vivait chez eux.
01:21 Et ça a duré comme ça.
01:22 C'est de la primaire au lycée.
01:24 Je l'ai jamais dit en média.
01:26 J'ai jamais eu l'occasion.
01:27 J'ai reçu pas mal de coups de main
01:28 qui m'ont fait passer du côté terre-à-terre
01:30 au côté pro dans la musique ou dans le cinéma.
01:33 Mais moi, entre guillemets,
01:34 les personnes qui m'ont donné un coup de main
01:36 concrètement dans ce milieu-là,
01:37 le premier qui m'a poussé, c'était Alonzo.
01:39 Les titres que j'ai sortis avec "Tracker",
01:41 qui m'a mis dans un album.
01:42 Le deuxième, c'était Fianso, qui m'a poussé jusqu'au bout
01:46 pour que je sorte tous mes prochains titres.
01:48 Et la troisième personne, c'est Jul avec "Bande organisée".
01:50 Alonzo, Fianso et Jul.
01:51 Il y a un membre de l'équipe de Mizuno qui s'appelle Fabien
01:58 qui, un jour, est au quartier.
02:00 Il discute avec un ancien de chez moi, avec une grande de chez moi.
02:03 Et il me présente.
02:04 Donc, il lui explique. Il me dit "Voilà, ça, c'est Kofs".
02:06 Et il me dit "Lui, il travaille chez Mizuno".
02:08 Je dis "Ah, j'ai un moyen, tu me files une paire ?"
02:09 Et il me ramène dans sa bagnole et il me sort une paire neuve.
02:12 La vie a fait que avec le temps.
02:14 On se rencontre avec Fabien.
02:15 On se propose de travailler ensemble
02:16 et de partir chez Mizuno ensemble.
02:20 C'est quand il m'offre la première paire,
02:21 je la mets et j'y prends goût.
02:23 J'apprends à connaître la marque.
02:25 Et petit à petit, je me dis "Ah, putain, des vraies paires".
02:28 Donc, quand il me propose de travailler avec Mizuno,
02:30 je n'avais pas le choix que de dire oui.
02:32 Quand je mets du Mizuno, je la mets parce que je kiffe la marque.
02:34 Le vrai truc, c'est qu'il y a eu de l'acharnement.
02:40 J'ai charbonné et voilà, il m'a donné la chance.
02:43 À chaque fois qu'on me parle de Karim,
02:44 ça me touche dans le sens où c'est lui qui m'a fait confiance.
02:47 C'est lui qui m'a dit "Ouais, tu vas faire quelque chose".
02:49 Aujourd'hui, tout ce qui se passe cinématographiquement parlant,
02:51 lui, entre guillemets, il avait déjà vu le talent.
02:52 C'est l'entourage en soi.
02:57 Si j'avais été seul, impossible.
02:59 Et l'équipe avec qui je suis, c'est un très carré.
03:01 Les personnes avec qui je travaille aujourd'hui,
03:03 je travaille avec les personnes avec qui j'ai grandi.
03:05 Et si ces personnes avec qui j'ai grandi,
03:06 ne sont pas compétentes pour travailler sur un domaine,
03:09 ils vont l'apprendre.
03:09 Et s'il faut les envoyer dans une formation,
03:11 ils iront faire la formation.
03:12 Donc, je suis entouré pratiquement des personnes avec qui j'ai grandi.
03:16 J'aime juste l'esprit.
03:17 Moi, j'ai une vidéo favorite de Jamel Debbouze qui disait
03:23 "Peu importe ce que tu entreprends, ne le lâche pas.
03:25 Si tu y crois et que tu travailles, ça va marcher."
03:28 Voilà, ça a été ma source de détermination.
03:30 Alors, si j'ai une truc à dire aujourd'hui à quelqu'un qui veut se lancer,
03:33 c'est la même chose.
03:34 Si tu as l'envie et si tu ne lâches pas, forcément, ça va payer.
03:38 Mais garde la tête sur les épaules.
03:40 Et toujours, toujours surveiller ses arrières dans le sens où
03:43 prévoir un plan B.
03:44 Même après le Festival de Cannes,
03:45 je livrais encore des sandwiches dans tout Marseille.
03:48 Allez-y jusqu'au bout.
03:49 Cassez tout.
03:50 Mais n'oubliez pas qu'il y a un frigo à remplir.
03:51 Je ne l'ai pas encore atteint.
03:56 Tu sais, moi, comme je dis souvent, je travaille comme si je n'avais rien.
03:59 J'ai un but.
04:00 Je compte l'atteindre.
04:01 Même les gens qui sont les plus proches de moi
04:02 ne savent pas ce qu'est mon but.
04:04 Je veux leur montrer.
04:04 Je ne veux pas leur dire, en fait.
04:05 Ce sera ça, ma plus grande fierté, entre guillemets, tu vois.
04:09 Autrement, je le retrouve dans le regard de ma famille.
04:11 Et je suis une personne qui "célèbre"
04:13 chaque victoire, paradoxalement parlant.
04:15 Quand je pars en voyage avec ma dame,
04:17 je "célèbre".
04:18 Quand je vois le sourire de ma mère,
04:19 je "célèbre" aussi.
04:20 Je "célèbre" tout, parce que tu ne sais pas de quoi il fait demain.
04:22 [Bruit de la vidéo qui s'arrête]