Fanny Ruwet : son parcours dans La Dalle
Fanny Ruwet, chroniqueuse, podcasteuse et humoriste, nous raconte son parcours dans La Dalle
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00:00 Je crois que c'est mes énormes seins.
00:01 Je n'ai pas réussi à dire sérieusement.
00:03 Non, mes parents ne regardaient pas vraiment d'humoristes et tout.
00:07 Pour moi, les premiers souvenirs d'humour, c'est Florence Forestier,
00:09 Gueddel-Malet et j'étais déjà assez âgée en fait.
00:12 Donc, je n'ai pas trop baigné là-dedans,
00:14 mais c'est seulement quand j'avais une vingtaine d'années
00:16 que j'ai commencé un peu à traîner au Comedy Club Village
00:18 et j'ai commencé à m'intéresser de plus en plus jusqu'à me dire,
00:21 "Vas-y, j'essaye. Une fois, j'essaye."
00:22 Puis, ça fait quatre ans.
00:23 Alors, de base, moi, je pensais vraiment aller vers la musique.
00:26 Je pensais être attachée de presse ou journaliste dans l'industrie musicale et tout.
00:30 J'avais créé un site qui s'appelle La Vague Parallèle.
00:32 Je pensais vraiment que ça allait être ça.
00:33 Ma vie, aller à plein de concerts et écouter plein de musiques.
00:36 Et puis maintenant, je suis sur le même album de Taylor Swift depuis quatre ans
00:39 et voilà, j'ai changé.
00:41 Je n'écoute quasiment plus rien.
00:43 Enfin, j'écoute tout le temps les mêmes choses.
00:45 Là, mon top 5 Spotify, c'était Giorgio cinq fois.
00:48 Vraiment, je suis assez monomaniaque là-dessus maintenant
00:50 et j'ai beaucoup moins le temps pour découvrir des trucs.
00:53 Mais j'essaye d'aller à des concerts des fois, mais c'est quand même rare
00:55 parce qu'en général, le soir, je joue.
00:57 Alors, en fait, moi, je prends souvent les problèmes dans le mauvais sens.
01:01 Et en fait, quand j'ai booké mon premier créneau, un open mic au Kings of Comedy Club,
01:06 je n'avais encore rien écrit.
01:07 Donc vraiment, je me suis dit, si je me book un créneau,
01:10 au moins, je serais obligée d'écrire.
01:11 Donc, je n'aurais plus le choix, je ne pourrais plus annuler.
01:13 Et donc, c'est seulement après mettre un script que j'ai commencé à écrire des blagues
01:16 et que j'ai écrit mes premiers cinq minutes.
01:18 Je pense qu'il y a un peu une pâte à l'arrache.
01:20 Je pense peut-être un peu belge aussi, le côté "Ah, tu sais quoi ? On verra."
01:23 Et tant pis, c'est pareil pour mon premier spectacle.
01:25 J'ai booké une soirée, je lui ai dit "OK, le 13 juillet, j'aurai un spectacle."
01:29 J'avais que 40 minutes et il me manquait une grosse demi-heure de texte.
01:33 Et je me suis dit "Ouais, vas-y, au moins, je serais obligée de le faire."
01:35 Si je ne me mets pas des objectifs comme ça,
01:37 juste je reste au lit et je regarde du foot et je ne fais rien.
01:41 Ce qui a fait démarrer les choses très fort, c'est que je faisais des plateaux,
01:45 je commençais à écrire mon spectacle et tout.
01:47 Mais ce qui a vraiment fait bouger les choses,
01:49 c'est que j'ai fait une vidéo qui s'appelle "Le malaise",
01:52 qui est un sketch qui, je pense, aujourd'hui, a 20 millions de vues.
01:55 Mon mec, on a lancé un petit jeu qui consiste à dire
01:57 le truc le plus choquant possible en public.
01:59 Et ça a fait que Montreux m'a repéré, que France Inter m'a repéré.
02:02 Un an après avoir commencé le stand-up,
02:04 j'étais chez France Inter, j'étais à Montreux et tout s'est enchaîné très vite.
02:08 Alors là, j'ai écrit un roman, ça m'a pris pas mal de temps.
02:11 J'ai réalisé un court-métrage aussi qui s'appelle "Bingo".
02:14 Et donc là, on est en train d'entrer en montage et je suis très contente.
02:18 Donc il y aura aussi la promo de ça, il y aura probablement les festivals et tout.
02:21 Donc ça va déjà me faire pas mal sortir de chez moi.
02:23 J'ai racheté un bout du Kings of Comedy Club à Bruxelles,
02:26 parce que sinon, c'est trop facile.
02:28 C'était vraiment cette idée de...
02:29 Eux, ils m'ont fait confiance.
02:31 Maintenant, vas-y, ce que j'ai eu, vas-y, on va les remettre dans le tas
02:34 et faire en sorte que ça puisse profiter à d'autres.
02:36 Et c'est trop bien, c'est la maison.
02:38 En plus, maintenant, j'ai les consoles gratuites.
02:40 Allez !
02:41 Je crois que c'est mes énormes seins.
02:44 Je n'ai pas réussi à le dire sérieusement.
02:46 Je ne sais pas, je pense qu'il y a un peu ce côté...
02:49 Genre je bosse énormément, vraiment, je bosse beaucoup et tout.
02:52 Et en même temps, il y a ce côté un peu balai que...
02:54 Je trouve que le mélange peut être bien,
02:56 parce que c'est à la fois très travaillé, à la fois très naturel aussi,
02:59 parce que je n'ai pas trop de filtre.
03:00 Je n'ai pas assez de filtre, me dit ma mère.
03:02 Je pense que c'est un peu ce truc-là, très naturel.
03:04 Je dirais, fais ce que tu as envie d'entendre,
03:07 plutôt que d'essayer de faire ce que tu penses que tu dois faire,
03:10 parce que tu as vu d'autres gens le faire.
03:11 Juste, c'est vraiment qu'est-ce que toi, tu as envie de voir,
03:14 qu'est-ce que tu as envie d'entendre, qu'est-ce qui te ferait du bien ?
03:15 Que ce soit dans n'importe quel projet,
03:17 c'est créer les choses qu'on a envie de voir
03:18 et créer les choses qui nous manquent,
03:20 parce que sinon, personne ne te le fera.
03:22 C'est d'arriver à faire des choses que je trouve très en phase avec moi-même
03:27 et que ça plaise quand même aux gens.
03:29 Parce que c'est facile de faire des choses qui vont plaire aux gens,
03:32 mais des fois, c'est de la merde.
03:33 Et du coup, c'est un peu compliqué à quel point j'ai envie de leur plaire
03:36 et à quel point j'ai envie de faire un truc qui, moi, me ressemble et tout.
03:38 Et là, j'ai eu la chance de trouver quelque chose
03:40 où vraiment j'y vais sans filtre,
03:42 en faisant un truc que moi, j'aurais envie de voir.
03:44 Mais il se trouve que ça plaît aussi à d'autres gens,
03:45 alors que de base, je pensais que ça allait rester un truc de niche et tout ça.
03:48 Donc ça, oui, je suis très contente de ça.
03:50 [Bruit de la tête]