Le Mag Pol du 05 février 2023

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Regardez Le Mag Pol avec Vincent Parizot du 05 février 2023

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL dimanche soir. Le McPaul, Alexandre de Saint-Aignan.
00:07 Votre McPaul, chaque dimanche soir, pour clore l'actualité politique de la semaine, est projeté sur les événements
00:14 à venir dans les prochains jours. Avec ce soir à la une, la petite reculade d'Elisabeth Borne, la première ministre finalement prête à lâcher un peu de l'Est
00:22 sur sa réforme des retraites à la veille des premiers débats dans l'hémicycle, des clins d'oeil à droite qui commencent à séduire les
00:29 républicains. En revanche, au Rassemblement National, pas question de voter la réforme.
00:32 Les députés du RN espèrent bloquer le texte en imposant un référendum.
00:36 Jordan Bardella nous l'a dit tout à l'heure, le président du RN était l'invité du grand jury RTL, Le Figaro, LCI. Une réforme des retraites
00:44 très impopulaire, comme l'a révélé notre sondage BVA Opinion pour RTL cette semaine. 60% des Français
00:51 refusent la réforme. 47% se disent même en colère, mais en même temps
00:57 77% sont convaincus que le texte sera quand même adopté. Une forme de résignation, donc réforme très contestée, parfois même au sein de la
01:05 majorité, vous l'entendrez dans la Drôme. Et puis à gauche, on prendra le temps de s'intéresser
01:09 à l'avenir de Jean-Luc Mélenchon. Avec notre enquête RTL auprès des parlementaires insoumis, le leader ne fait plus l'unanimité, mais reste-t-il pour autant
01:18 incontournable ? Voilà le programme du MacPoll, c'est parti.
01:21 Alexandre de Saint-Aignan, le MacPoll sur RTL.
01:26 Nous allons bouger, promet ce matin, Elisabeth Borne dans le Journal du Dimanche, alors que l'Assemblée nationale va entamer
01:31 demain l'examen du texte de la réforme des retraites, censée durer deux semaines.
01:35 Un premier geste de la Première Ministre au sujet des carrières longues. Ceux qui ont commencé à travailler entre 20 et 21 ans pourront partir
01:43 à la retraite à 63 ans au lieu de 64. Mais au Rassemblement National, cette proposition
01:47 n'a pas convaincu Jordan Bardella, le président du RN, qui était l'invité à la mi-journée du grand jury RTL, le Figaro Alci.
01:54 On est là encore dans un habillage de la réforme pour tenter de faire passer l'âge de départ à la retraite qui est la principale.
02:00 Mesure le report à 64 ans. Cette réforme est en réalité
02:03 inutile et qu'elle est davantage dogmatique et idéologique qu'elle n'est pragmatique pour les finances publiques.
02:08 Nous défendons aujourd'hui un départ à 60 ans pour tous ceux qui... et 40 annuités pour tous ceux qui ont commencé à travailler entre 17
02:15 et 20 ans. Au-delà, il y a une progressivité qui se met en place.
02:17 Mais je veux dire, notre système c'est le plus simple, c'est le plus lisible.
02:21 C'est pas l'usine à gaz du compte de pénibilité, c'est pas l'usine à gaz des carrières longues.
02:25 Je pense que ce principe qui consiste à dire plus vous commencez à travailler tôt,
02:29 plus par définition vous avez un métier difficile, plus par définition vous devrez donc partir tôt à la retraite. Encore une fois, c'est un choix
02:35 financier, ce choix budgétaire, on l'assume, ce qui sous-entend de faire des économies ailleurs. Mais encore une fois, à la différence du gouvernement,
02:41 le projet présidentiel de Marine Le Pen que nous avions présenté aux Français était chiffré et à l'équilibre.
02:46 Jordan Bardella, le président du RN qui était votre invité, l'invité du grand jury Olivier Bost pour RTL,
02:53 Céla Bougrillou pour TF1-LCI, Jim Jarassé du Figaro et Marie-Pierre Radat pour RTL.fr. Bonsoir à tous les quatre.
03:00 - Bonsoir. - Bonsoir.
03:01 Alors on vient d'entendre le président du Rassemblement National, Jordan Bardella.
03:05 Pour lui, cette réforme des retraites, elle est profondément injuste malgré la petite reculade d'Elisabeth Borne ce matin.
03:11 C'est toujours largement insuffisant.
03:14 Il a été ambigu par rapport à la reculade, comme vous le dites, d'Elisabeth Borne, parce qu'il dit à la fois que ça va entamer
03:21 la raison, la philosophie même de cette réforme, c'est-à-dire une recherche de rentabilité financière pour l'équilibre du système.
03:29 Et puis,
03:32 en même temps, il dit "mais nous on reste sur nos 62 ans et on reste sur les 42 annuités pour les longues carrières"
03:40 et qui n'est pas du tout la même philosophie. Donc je trouvais qu'il avait une approche au début d'émission qui n'était pas très très
03:46 claire, c'est-à-dire soit on attaque les reculades du gouvernement en disant "l'équilibre financier recherché,
03:51 il ne sera pas atteint",
03:53 soit on dit qu'il n'y a pas de sujet d'équilibre des retraites, ce qu'il nous disait dans la phrase suivante. Donc je n'ai pas trouvé que
03:58 c'était le moment où il était le plus clair par rapport au positionnement
04:02 ou à la tactique politique d'Elisabeth Borne.
04:06 - Oui, vous aussi vous ne l'avez pas trouvé clair, Jim Gérincier ?
04:08 - Moi je ne suis pas totalement d'accord, je pense que c'est plutôt habile, parce qu'en fait il focalise uniquement
04:12 son discours sur la question de l'âge, et finalement c'est la seule question qui intéresse vraiment les Français et qui prend dans l'opinion
04:20 toutes les mesures
04:23 qui sont apportées pour essayer d'aménager un peu la rigidité de cette réforme.
04:28 Finalement, je pense que ça ne prend pas vraiment dans l'opinion, il y a uniquement la question des 64 ans qui
04:33 fonctionnent, et l'argument du RN aujourd'hui c'est de dire, et d'ailleurs il dépose très peu d'amendements
04:39 à l'Assemblée sur le sujet pour se focaliser uniquement sur la suppression de la mesure d'âge,
04:44 et bien c'est de dire en fait on ne rentre pas, on ne met pas le doigt dans l'engrenage du
04:48 débat parlementaire sur le fond, mais vraiment on veut uniquement le retrait de cette mesure d'âge et cette réforme.
04:54 Donc je pense que pour nous journalistes en effet c'est un peu frustrant, et qu'il y a quelques ambiguïtés qui sont en effet à
05:00 découvrir, mais pour les français je crois que finalement la position est assez claire.
05:04 C'est le bougriou ?
05:05 Peut-être aussi que cette non-réponse c'est une illustration en fait du fait que Jordan Bardella, mais aussi l'ensemble du parti, a très peu de marge de manœuvre
05:12 aujourd'hui dans la négociation.
05:13 Donc c'est difficile pour eux d'un côté de saluer une bonne nouvelle comme a pu le faire
05:18 le groupe Les Républicains qui a milité pour cela, et puis de l'autre de continuer à dénoncer ce qui est tout de même
05:23 un effort consenti par le gouvernement.
05:26 Marie-Pierre Haddad ?
05:27 On sent que quand on écoute Jordan Bardella, que tout va bien en ce moment au rassemblement national,
05:32 qu'ils arrivent à être en première ligne contre la réforme des retraites, mais
05:37 il ne trouve pas sa place, il minimise un peu le poids de la bataille dans la rue, alors que la France Insoumise elle
05:43 justement joue tout sur la mobilisation, et il a répété aussi plusieurs fois qu'il était contre les blocages.
05:49 Donc à partir de ce moment là, la question quand on lui a demandé "mais comment est-ce qu'on
05:53 s'oppose au projet de la réforme des retraites", lui il mise sur l'assemblée, et sur l'assemblée on va voir justement lundi
05:59 s'ils arrivent à peser, mais pour l'instant en commission ils n'ont pas vraiment été entendus.
06:03 Alors pas de succès pour
06:04 Elisabeth Borne auprès du RN, en revanche un geste envers les carrières longues,
06:07 ça c'est ce que réclamaient Les Républicains, qui pourraient donc finalement soutenir cette réforme. Olivier Bost ?
06:12 On voit les jeux de répondants entre
06:15 Elisabeth Borne et Eric Ciotti, le patron des Républicains.
06:20 On voit très bien que c'est parfaitement calibré, c'est-à-dire qu'il y a Les Républicains qui allongent régulièrement une liste de courses,
06:25 et régulièrement le gouvernement qui vient cocher les cases de manière tout aussi régulière. Ça veut pas dire qu'à la fin
06:32 les deux listes vont vraiment correspondre, parce que c'est quand même un jeu
06:36 compliqué, où à chaque fois Les Républicains en rajoutent un petit peu. On voit bien la volonté d'Eric Ciotti
06:41 d'emmener finalement sa famille politique à voter
06:46 cette réforme des retraites, mais je pense que pour le gouvernement
06:49 jusqu'au bout, il y aura du côté des Républicains une incertitude.
06:53 Alors revenons-en au RN qui souhaite faire barrage à la réforme des retraites à la faveur d'un référendum.
06:59 Moi je dis aux Français, n'ayez pas peur, rien n'est fait à l'heure actuelle,
07:04 rien n'est fait à l'Assemblée Nationale. On peut encore mettre ce texte en déroute. Nous proposons que
07:10 cette réforme soit soumise à un référendum, partons du principe que 70% des Français y sont opposés,
07:15 et qu'en réalité, plus le gouvernement fait de la pédagogie, plus les Français s'aperçoivent à quelle sauce ils vont être mangés, plus les Français
07:21 y sont opposés.
07:22 Nous avons obtenu la mise au voie, demain, à l'Assemblée Nationale, d'une motion référendaire.
07:26 Les 88 députés du RN, c'est leur mesure, ils vont voter cette motion référendaire. Moi j'appelle tous les partis qui se disent d'opposition,
07:34 tous les représentants de cette majorité de refus des Français qui ne veulent pas cette réforme, parce que c'est une réforme triste,
07:40 cynique, douloureuse pour le peuple français, de voter la motion référendaire du RN.
07:45 Il n'y a pas eu de référendum en France depuis 2005. On a là un texte qui va engager le pays pour la prochaine génération.
07:51 Et on verra demain quels sont les mouvements de politique qui sont dans l'opposition à Emmanuel Macron.
07:56 Voilà Jordan Bardella qui essaye de placer le RN à la tête de l'opposition, il lance un appel du pied à la gauche et à la droite.
08:03 Oui parce qu'il dit tout simplement "ceux qui ne voteront pas ne sont plus dans l'opposition".
08:07 Bon c'est un petit peu plus simple et surtout ça ne va pas quand même masquer une réalité, c'est que le RN
08:13 très probablement va se retrouver seul sur sa motion référendaire.
08:19 Et ça va être encore une démonstration que le RN ne peut pas "élargir" sa base politique et trouver des alliés,
08:28 même de circonstances, ça montre qu'ils sont assez seuls dans l'hémicycle.
08:32 Oui c'est la bougrie ou c'est aussi une façon pour le RN d'attirer un petit peu la lumière sur le parti,
08:40 alors que pour l'instant le RN est absent des cortèges.
08:45 Absent des cortèges, absent aussi en réalité dans l'Assemblée Nationale, on sait qu'ils prennent très peu la parole en commission,
08:51 par exemple contrairement à leurs rivaux de la NUPES.
08:55 Mais l'idée c'est effectivement d'essayer d'attirer un peu l'attention vers eux,
09:00 qui payent d'une certaine manière leur stratégie de notabilisation poussée un peu à l'extrême,
09:05 la volonté de faire le moins de vagues possible, de moins se faire remarquer que les autres,
09:12 et bien là-dessus ils essayent de peut-être capitaliser sur une motion qui n'a concrètement aucune chance d'aboutir.
09:18 Oui ça c'est sûr, on est encore loin d'une opposition unie,
09:20 surtout qu'on a entendu tout à l'heure le président du RN taper sur ses collègues de la NUPES.
09:26 Nous nous avons déposé des amendements qui sont des amendements sérieux, des amendements constructifs.
09:30 Constructifs dans le sens où ce sont quasiment, en très grande partie, des amendements de suppression.
09:34 En réalité je vais vous dire, un seul amendement, un seul,
09:37 sur lequel se seraient mis d'accord tous les partis d'opposition,
09:40 aurait suffi, en supprimant l'article 7, qui est le principal article qui vise à ce report à 64 ans,
09:46 à faire tomber la réforme des retraites.
09:48 Donc la NUPES, en se comportant de manière puerile, en se comportant comme des enfants,
09:51 permet au gouvernement de faire passer ce texte en toute facilité.
09:55 Bon alors voilà, là c'est simple, Jordan Bardet l'attente clairement de décrédibiliser l'opposition de gauche, Jim Jarassé.
10:01 - Oui c'est toujours dans cette, en effet comme le disait Olivier, dans cette stratégie de s'installer en tant que parti de gouvernement.
10:07 C'est vraiment l'obsession de Marine Le Pen et Jordan Bardet là, depuis la dernière présidentielle,
10:13 de montrer que en 2027 Marine Le Pen peut l'emporter et peut gouverner le pays,
10:18 versus une France insoumise qui elle serait un parti de zadistes.
10:23 C'est souvent l'argument qui revient du côté du RN,
10:26 et un parti finalement qui n'est là que pour mettre le désordre à l'Assemblée.
10:32 Le fait est qu'aujourd'hui c'est quand même plutôt la NUPES qui accroche dans l'opinion,
10:37 puisqu'ils participent au cortège, puisqu'ils sont très offensifs, très radicaux,
10:42 et qu'ils vont mener une bataille acharnée à l'Assemblée,
10:46 et que le RN, alors c'est peut-être une stratégie de long terme,
10:48 et en tout cas sur cet épisode des retraites, n'est certainement pas le mieux placé,
10:52 et c'est pas la position la plus confortable.
10:54 Merci à tous, Olivier Bost, Céla Bougriou et Jim Jarassé.
10:59 Marie-Pierre, vous restez avec nous, on va vous retrouver un petit peu plus tard dans Le MacPol.
11:03 Allez, dans un instant, direction la Drôme,
11:05 aux côtés d'une députée de la majorité qui n'est pas certaine de voter la réforme des retraites.
11:10 Le MacPol, Alexandre de Saint-Aignan.
11:13 RTL dimanche soir.
11:15 Le MacPol, Alexandre de Saint-Aignan.
11:18 Le MacPol qui se poursuit à 18h42.
11:22 Elisabeth Borne tend la main au député LR.
11:24 Elle doit aussi tenir sa propre majorité,
11:27 et ses députés qui sont confrontés sur le terrain à l'hostilité de la réforme des retraites.
11:31 Cinq députés Renaissance ont exprimé leur réserve et hésitent encore à voter le texte.
11:36 Et parmi eux, il y a Mireille Clapot, députée de la première circonscription de la Drôme,
11:41 qui a tenu un café-rencontre avec une dizaine de citoyens hier matin dans la ville de Thym-l'Hermitage,
11:47 c'est près de Valence, et vous étiez sur place pour RTL, Marie Moley.
11:50 Oui, café, brioche, à la maison des associations de Thym-l'Hermitage,
11:53 petite ville de 6 000 habitants le long du Rhône.
11:56 Une dizaine de personnes ont fait le déplacement pour voir madame la députée
11:59 défendre la réforme des retraites autour d'une table.
12:02 Elle écoute les craintes et les doléances.
12:04 C'est une réforme très injuste.
12:07 En tant que femme, je suis désolée, certaines femmes risquent d'être pénalisées.
12:11 L'histoire de 64 ans me chagrine beaucoup.
12:14 La réforme de Marisol Thoren avait prévu déjà 43 ans d'activité.
12:19 Mireille Clapaud est élue en marche depuis 2017, venue des rangs du PS.
12:23 Devant ses habitants, elle marche sur un fil.
12:26 D'un côté, elle répond aux critiques, défend le principe d'une réforme des retraites.
12:30 Avec réforme, on maintient les retraites,
12:33 et sans réforme, il y a un fort risque de diminuer les retraites.
12:36 Donc c'est moins bien que si c'était mieux, mais c'est mieux que si c'était pire.
12:40 Ça change, là je suis planché.
12:41 Ça change quand même beaucoup les choses, deux ans comme ça, brutalement.
12:43 C'est la même chose, simplement c'est décalé de deux ans.
12:46 Voilà, simplement, redoute, simplement.
12:49 Mais de l'autre, elle prend soin de prendre ses distances avec le texte de l'exécutif,
12:53 critique le gouvernement et son manque de dialogue avec les partenaires sociaux,
12:57 et se plaint de ne pas être encore assez écoutée à l'Assemblée sur cette réforme.
13:01 Moi je suis encore un peu circonspecte,
13:05 encore un peu en attente de voir comment le projet va évoluer.
13:09 J'ai été un peu énervée cette semaine parce que j'ai déposé un amendement
13:14 demandant à ce que les formations en situation de travail,
13:17 elles soient développées à destination des seniors.
13:21 Et on me l'a refusé.
13:22 Mireille Clapaud fait partie des quatre députés Renaissance
13:25 qui ont ouvertement fait part de leurs réserves sur la réforme
13:28 et tentent de faire pression pour obtenir plus de justice selon eux.
13:32 Ils demandent des sanctions financières pour les entreprises
13:34 qui n'embaucheraient pas assez de seniors,
13:36 et des formations pour les seniors.
13:38 À ce stade, le vote de la députée n'est pas acquis.
13:41 Est-ce que nos amendements vont être pris ?
13:44 Je ne peux pas vous répondre encore à la question de savoir
13:46 si on va voter ou pas.
13:48 Je pense qu'il faut réformer,
13:50 mais on voit bien que quand on prend le problème
13:53 par la question de l'équilibre financier,
13:55 et qu'on parle de l'âge, ça fait peur aux gens.
13:58 Une hésitation qui a aussi un avantage,
14:00 éviter de se mettre les habitants de son territoire à dos.
14:03 À Valence, 19 000 personnes ont défilé la semaine dernière,
14:07 et en 2022, Mireille Clapaud a failli perdre son siège
14:10 face à la percée surprise d'un candidat de la NUPES.
14:13 À la sortie du café, Hubert n'est pas convaincu.
14:16 A-t-elle seulement le moindre pouvoir pour infléchir la loi ?
14:19 Je pense qu'elle a conscience des problèmes.
14:21 Je ne sais pas à quelle marge de manœuvre elle a.
14:23 Elle ne peut pas faire grand-chose.
14:24 Mardi dernier, il a défilé dans un cortège
14:26 pour la première fois de sa vie,
14:28 et a prévu d'y retourner cette semaine.
14:30 Pour le Mac Paul, le reportage de Marie Mollet dans la Drôme pour RTL.
14:34 J'aimerais qu'on revienne à présent sur un sondage
14:35 qui a marqué l'actualité politique de la semaine
14:38 au sujet du rapport des Français à cette réforme des retraites.
14:41 Bonsoir Christelle Crappelet.
14:42 Vous êtes la directrice de l'Institut de sondage BVA Opinion.
14:46 C'est vous qui avez réalisé cette enquête pour RTL.
14:48 Le premier enseignement, on entendait tout à l'heure
14:51 des citoyens qui étaient un petit peu perdus face à la réforme des retraites.
14:53 Mais vous, vous révélez que c'est surtout un sentiment de colère
14:56 qu'on observe et qui s'amplifie, même contre le gouvernement.
14:59 Oui, c'est l'un des principaux enseignements de cette enquête.
15:01 En fait, quand on leur demande quel est l'état d'esprit
15:03 quand ils pensent à cette réforme,
15:04 le premier sentiment qu'ils nous citent, c'est la colère.
15:07 À 47%, c'est six points de plus qu'il y a dix jours.
15:10 Et ça supplante l'inquiétude qui reste très forte.
15:13 Donc, on voit bien que l'état d'esprit des Français
15:15 est vraiment au rejet important et à la colère très forte.
15:19 Cette colère, on la retrouve dans tous les milieux sociaux ?
15:21 Oui, elle traverse l'ensemble des catégories de population,
15:24 à l'exception des personnes qui sont plus favorables à la réforme,
15:27 notamment, par exemple, les sympathisants Renaissance.
15:29 Les sympathisants Renaissance.
15:30 Mais par exemple, entre les seniors et les jeunes,
15:33 on observe des différences ?
15:34 Alors, les catégories qui sont les plus hostiles à la réforme
15:37 et qui du coup, manifestent plus de colère,
15:39 c'est notamment les 35-49 ans ou les 50-64 ans,
15:42 les personnes qui vont considérer qu'elles sont peut-être
15:44 plus concernées par la réforme.
15:46 Et puis aussi, au sein des actifs, les employés, les ouvriers,
15:49 qui sont plus nombreux à nous faire part de leur colère sur ce sujet.
15:52 On dit parfois que les femmes vont payer un tribut
15:55 peut-être un petit peu plus lourd.
15:56 On pense à la bourde de Franck Rester cette semaine,
15:59 qui dit justement que les femmes
16:00 paieront un tribut un petit peu plus lourd.
16:02 Est-ce que ça se ressent aussi sur la colère ?
16:04 Alors, c'est clairement ce qu'on a vu dans l'enquête.
16:06 Jusqu'à présent, les femmes ne se désintéressaient pas du sujet,
16:09 mais étaient un peu en retrait.
16:10 Et là, on voit que l'opposition à la réforme,
16:12 l'approbation du mouvement social progresse partout,
16:15 mais notamment chez les femmes.
16:16 Et elles sont une majorité à considérer que c'est avant tout à elles
16:19 qu'on va demander des efforts et qu'elles vont donc
16:21 davantage pâtir de la réforme que leurs collègues masculins.
16:24 Alors, cette colère, elle se traduit dans la rue
16:26 par des mobilisations importantes.
16:27 Ces dernières semaines, avec mardi dernier,
16:29 près d'un million trois cent mille personnes qui ont manifesté.
16:32 Il y a des mouvements de grève également.
16:34 Il y en aura encore mardi prochain,
16:35 avec des perturbations dans les transports.
16:37 On en a parlé dans le journal.
16:38 Qu'est-ce que les Français en pensent ?
16:39 Est-ce qu'ils soutiennent les grévistes ?
16:40 Ils soutiennent largement les grévistes.
16:42 Dans notre enquête, c'est 72% des Français qui approuvent ce mouvement.
16:46 Là aussi, c'est en nette progression par rapport à il y a dix jours.
16:49 Et ils sont aussi une nette majorité à souhaiter que le mouvement se poursuive.
16:52 Donc, leur opposition à la réforme se traduit assez logiquement
16:54 par une approbation forte du mouvement social.
16:57 Oui, c'est un mouvement qui ne s'essouffle pas.
16:58 Qu'est-ce que les Français attendent à présent du gouvernement ?
17:01 Est-ce qu'ils pensent vraiment que le gouvernement peut reculer,
17:04 retirer son projet de réforme des retraites ?
17:06 Non, c'est un peu le paradoxe.
17:08 Ils soutiennent beaucoup la mobilisation sociale.
17:10 Et pourtant, les trois quarts d'entre eux pensent que la réforme sera quand même adoptée.
17:13 Comme s'ils étaient un peu fatalistes sur l'issue de la situation.
17:19 Et c'est assez révélateur.
17:21 En fait, on sent bien qu'ils sont entre colère et fatalisme.
17:23 Qu'est-ce qui va dominer ?
17:24 Est-ce qu'ils vont finalement se résigner à l'approche peut-être aussi des congés
17:29 ou si le mouvement perdure ?
17:31 Ou est-ce que cette colère va se maintenir
17:33 et va se traduire en un souhait que l'on retire la réforme ?
17:36 On va le savoir dans les jours qui viennent.
17:38 Oui, c'est ça. C'est un mélange de colère et de résignation.
17:41 C'est assez étonnant.
17:41 Le gouvernement se justifie depuis le début en disant que cette réforme est nécessaire.
17:46 Est-ce que le message y passe ?
17:48 Est-ce que les Français y comprennent ce message ?
17:50 Est-ce qu'ils ont le sentiment que cette réforme est juste ?
17:52 Est-ce qu'elle est nécessaire ?
17:53 Non.
17:54 Et c'est là un peu la difficulté pour le gouvernement.
17:56 C'est que plus il fait de la pédagogie sur le sujet,
17:58 plus finalement les Français se renseignent.
18:00 Et peut-être qu'ils ne perçoivent pas exactement quel va être l'impact sur eux,
18:03 mais ils ont le sentiment qu'ils vont en pâtir.
18:06 Et du coup, le sentiment que cette réforme n'est pas juste est très fort.
18:09 Les trois quarts d'entre eux estiment que ce n'est pas une réforme juste.
18:12 Et l'argument d'une nécessité pour pérenniser le système,
18:16 là non plus ça ne prend pas dans l'opinion.
18:17 La majorité considère que non, ce n'est pas nécessaire
18:20 et ça ne va même pas permettre de pérenniser le système par répartition.
18:24 Donc les arguments du gouvernement ont vraiment du mal à porter auprès des Français.
18:27 Merci beaucoup Christelle Crappelet.
18:29 Je rappelle que vous êtes la directrice de l'Institut de sondage BVA Opinion.
18:32 Merci d'avoir été notre invitée ce soir dans Le Magpol.
18:35 Le Magpol, Alexandre de Saint-Aignan.
18:38 Autre temps fort de la journée sur RTL en politique,
18:40 le ministre de l'Intérieur était l'invité de l'émission Focus
18:43 avec Mohamed Bouafsi Gérald Darmanin
18:45 qui fustige l'opposition à la réforme des retraites et notamment Jean-Luc Mélenchon.
18:50 Les Français, ils se posent des questions, ils s'inquiètent.
18:53 Ils sont contre la réforme des retraites majoritairement, sans aucun doute.
18:56 Et en même temps, ils savent qu'il faut travailler davantage
19:00 et qu'on n'a pas trouvé de stock d'or dans les ministères quand elle est arrivée
19:03 et qu'on n'aura pas demain non plus.
19:04 Moi, je ne suis pas de la famille de M. Mélenchon.
19:06 M. Mélenchon, il a un patrimoine, il est millionnaire.
19:09 Je suis très heureux pour lui parce que moi, je ne suis pas jaloux.
19:10 Moi, je ne suis pas millionnaire et je n'ai pas de patrimoine.
19:12 Mais je veux dire que ce que m'ont légué mes parents,
19:15 c'est le culte du travail et du mérite et de l'effort.
19:18 Et peut-être que ça me donne peut-être une petite façon de leur dire
19:21 arrêtez votre hypocrisie, arrêtez parce que ça se voit trop.
19:24 Et je pense que les gens l'ont vu aussi.
19:25 Interview complète du ministre de l'Intérieur à retrouver sur internet RTL.fr.
19:29 Vous tapez focus dans la barre de recherche pour retrouver l'émission de Mohamed Bouafsi.
19:33 Alors, on parlait de Jean-Luc Mélenchon, à l'instant le leader de la France insoumise,
19:36 qui a inauguré ce matin l'Institut Labo ici, un think tank des insoumis, dont il est le co-président.
19:42 On vous retrouve Marie-Pierre Haddad, vous êtes resté avec nous.
19:44 On accueille Marie-Bénédicte Allaire du service politique de RTL.
19:48 Bonsoir Marie-Bénédicte.
19:49 Bonsoir.
19:50 Alors, vous nous présentez ce soir le résultat de votre enquête RTL.
19:52 Vous avez discuté avec de nombreux députés insoumis pour tenter de comprendre
19:56 la place qu'occupe encore Jean-Luc Mélenchon au sein de ce mouvement qu'il a créé,
20:00 alors qu'on entend depuis plusieurs semaines, Marie-Pierre, des voix dissonantes.
20:03 Et elles font beaucoup de bruit ces voix dissonantes.
20:06 La particularité un peu de cette situation, c'est que ce sont des anciens proches de Jean-Luc Mélenchon.
20:10 Donc vous avez Raquel Garrido, Alexis Corbière, Clémentine Autain ou encore François Ruffin, mais pas qu'eux.
20:16 Il y a certains députés un peu frondeurs à qui j'ai pu parler, qui ne supportent plus
20:20 que tout se décide à la France Insoumise de façon verticale, par Jean-Luc Mélenchon et pour Jean-Luc Mélenchon.
20:26 Un député dit même, eh bien si c'est pour que la France Insoumise devienne un en marge de gauche,
20:31 eh bien ça ne sert à rien.
20:32 Et les critiques de ces frondeurs sont quand même assez dures.
20:35 Mélenchon n'écoute pas.
20:36 Il n'écoute que ceux qui le flattent, on dit.
20:38 Un élu insoumis le soupçonne même de faire des sortes de listes noires
20:42 avec les noms des personnes qu'il veut écarter du mouvement.
20:45 Et vous en avez même un autre qui juge que tout ça, c'est
20:48 une sorte d'effet différé de l'affaire Katnins.
20:51 Et comme le groupe ne l'a pas soutenu, eh bien Jean-Luc Mélenchon a décidé de se venger.
20:55 Et ça, c'est le mot qu'il utilise, de se venger sur le groupe des députés.
20:58 - Et alors ces députés, Marie-Pierre, ils sont majoritaires au sein du mouvement ?
21:01 - Non, ils ne sont pas majoritaires.
21:03 Ils étaient majoritaires à ne pas être d'accord avec Jean-Luc Mélenchon au moment de l'affaire Katnins.
21:08 Mais vous avez une génération un peu de trentenaires insoumis
21:11 qui continuent de soutenir Jean-Luc Mélenchon.
21:13 Et ces députés sont eux assez durs envers les frondeurs.
21:16 Ils les accusent de vouloir prendre un peu trop la lumière et surtout de préparer le terrain pour 2027.
21:21 Et eux, ils assument même d'être une génération Mélenchon.
21:24 - Marie-Bénédicte, l'an dernier, en 2022, on est passé de 17 à 75 députés insoumis.
21:30 Ces nouveaux parlementaires, eux, est-ce qu'ils sont fidèles à Jean-Luc Mélenchon ?
21:32 - Il faut bien se rendre compte que c'est l'aura de Jean-Luc Mélenchon
21:35 qui a donné envie à la plupart d'entre eux de se présenter.
21:38 Il n'y a pas que des membres de la France Insoumise, d'ailleurs, dans le groupe de députés.
21:41 Et Mélenchon reste pour eux une référence intellectuelle.
21:44 "Il vend de l'intelligence", me disait-là.
21:46 "Il réussit à rendre accessibles des choses très complexes comme le réchauffement climatique."
21:50 "Il a une pensée très moderne, complète à nôtre."
21:53 Et puis Jean-Luc Mélenchon sait aussi prendre certains de ses nouveaux sous son aile.
21:56 "Il a envie de transmettre", raconte un troisième.
21:59 - La dernière question qu'on peut se poser, c'est concernant l'avenir de la France Insoumise.
22:03 Est-ce qu'aujourd'hui, Jean-Luc Mélenchon reste encore le candidat naturel ?
22:06 - Je pense que si la présidentielle avait lieu aujourd'hui, sans doute que oui.
22:11 Même si, on l'a vu, il y a une génération qui ne craint plus d'exprimer ses ambitions.
22:14 Mais il n'occupe plus la même fonction.
22:16 Son autorité s'est déplacée, résume un député.
22:18 Et elle ne pèse plus autant sur les troupes de l'Assemblée, sur leur travail quotidien.
22:22 Alors oui, Mélenchon exerce toujours une forme d'ascendant sur les Insoumis.
22:27 Mais ce qui a changé, c'est que le rapport quasi filial qu'il y avait avec le chef,
22:31 c'est plus ce qui prédomine.
22:32 Et le jour venu, s'il faut tourner la page, ils la tourneront.
22:35 - Merci Marie-Bénédicte Allaire et merci à vous aussi Marie-Pierre Haddad pour ce magpol.
22:40 Merci de nous avoir suivis ce soir dans un instant.
22:44 Écologie, biodiversité, on reste ensemble, on refait la planète.
22:47 A tout de suite.
22:48 [Musique]
22:50 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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