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Myriam Alizon : créatrice du nouveau bimestriel sports pour les jeunes « A fond ! »

L’ancienne journaliste à L’Equipe a monté sa société d’édition pour créer le journal dont elle rêvait depuis des années

C’est une bizarrerie que répare Myriam Alizon. Jusqu’en septembre 2022, il n’existait pas de magazine jeunesse sur le sport. Une idée que la journaliste proposait depuis des années, notamment à L’Equipe, quotidien pour lequel elle a travaillé jusqu’en 2021. Cette année-là, elle décide de quitter le quotidien et de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale en créant sa société d’édition. Le bimestriel « A fond ! » est alors né. 60 pages où l’on croise autant de championnes que de champions, dans tous les domaines. Après 3 numéros, 500 enfants de 7 à 11 ans se sont déjà abonnés. Et les retours sont très bons, raconte Myriam Alizon, invitée médias de Célyne Baÿt-Darcourt

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Transcription
00:00 Bonjour Céline Baillercourt, votre invité média vient de lancer un magazine jeunesse
00:04 dédié au sport, c'est un bimestriel dont le troisième numéro est en vente actuellement,
00:09 ça s'appelle « À fond ». Bonjour Myriam Alizon, un magazine sportif
00:13 pour les enfants, les 7-11 ans, ça n'existait pas.
00:16 Ça paraît dingue alors qu'il y a des magazines jeunesse à peu près sur tout, sur les sciences,
00:20 sur l'art, sur la cuisine, mais pas sur le sport.
00:22 Comment vous l'expliquez ? Comment je l'explique ? Alors, il faudrait
00:26 demander au patron de groupe de presse pourquoi ils n'en ont pas lancé, mais je pense que
00:31 jusqu'il n'y a pas très longtemps, le sport n'était pas très bien considéré,
00:34 le sport était un peu mal considéré et je pense que les groupes jeunesse n'ont pas
00:38 investi ce domaine parce que c'était peut-être pas assez prestigieux.
00:43 Et cette image est un peu en train de changer, ça fait des années que j'ai cette idée
00:47 de magazine, quand j'ai présenté à un éditeur il y a 6-7 ans, l'éditeur m'a
00:51 dit « Mais qui achèterait un magazine de sport à son enfant ? Les parents veulent
00:56 que leur enfant soit polytechnicien et pas footballeur ». C'est à ce moment-là
01:00 que j'ai compris qu'il faudrait peut-être le faire moi-même.
01:02 Mais pourtant le sport, il fait partie du quotidien des enfants, beaucoup plus que celui
01:07 des adultes, j'ai envie de dire.
01:08 Ils en font à l'école, ils sont inscrits dans des clubs.
01:10 Évidemment, les enfants sont vraiment des passionnés de sport.
01:14 Je ne sais pas si vous avez déjà regardé un match de foot avec un enfant, en plus ils
01:16 sont curieux, ils ont plein de questions.
01:18 Le sport fait vraiment partie de leur quotidien et en fait, ça me paraissait évident qu'il
01:23 y avait la place pour un magazine de sport aujourd'hui.
01:25 Je crois que l'équipe avait tenté à un moment de s'adresser aux enfants.
01:28 Alors, il y a eu l'équipe junior, c'est d'ailleurs là que je suis entrée à l'équipe.
01:31 En 2008, il y a eu un site internet qui a duré quelques mois, qui était en effet un
01:35 site internet peut-être un peu trop en avance de sport pour les enfants, mais pas de magazine
01:41 papier qui est pourtant un secteur qui marche bien.
01:44 La presse jeunesse, c'est un secteur qui s'en sort le mieux.
01:47 Il y a 250 titres et c'est un secteur qui marche bien.
01:51 Donc voilà, je me suis lancée.
01:53 Là, l'idée c'est à la fois d'inciter les enfants à faire du sport, de les faire lire
01:59 aussi, de les faire bouger.
02:01 C'est un peu tout ça en même temps.
02:03 L'idée c'est de leur parler de sport, de leur donner envie de lire, de leur proposer
02:06 aussi un contenu qu'ils ne trouvent pas ailleurs et de leur donner envie de bouger si possible.
02:12 Mais voilà, c'est vraiment leur donner envie de lire, de leur proposer une grande histoire,
02:18 un dossier.
02:19 J'essaie vraiment de m'adresser.
02:21 Je m'adresse aux 7-11 ans, donc il y a des apprentis lecteurs, des bons lecteurs et il
02:24 y a des formats variés dans le magazine.
02:25 L'idée c'est vraiment que les enfants prennent du plaisir à lire du sport.
02:28 Et si ça peut les amener après à la lecture pour lire autre chose, tant mieux.
02:31 Mais j'ai envie qu'ils s'approprient ce magazine et vraiment qu'ils attendent tous les deux
02:37 mois devant leur boîte aux lettres de recevoir un fond.
02:39 Vous l'avez dit, vous avez travaillé longtemps à l'équipe, pendant 12 ans je crois, jusqu'en
02:43 2021, un peu plus.
02:44 Ce n'est pas la même écriture quand on s'adresse aux adultes ou aux enfants ?
02:49 Alors non, ce n'est pas tout à fait la même écriture.
02:51 Pour les enfants, il faut être simple, direct, assez imagé.
02:54 L'idée c'est vraiment de prendre le lecteur par la main et de ne pas le lâcher.
02:57 Donc pas de fioriture.
02:58 Après il faut faire attention à son vocabulaire.
03:02 Il y a des termes techniques dans le sport, on ne peut pas s'en passer.
03:05 Dans le magazine, il y a deux petits personnages qui s'appellent Mo et Joe qui interviennent
03:09 au fil des pages pour expliquer des termes techniques aux enfants.
03:11 Donc il faut vraiment, j'essaie de me mettre à leur place et de leur proposer un contenu
03:18 qu'ils comprennent, mais pas trop simpliste non plus.
03:20 Vous dites "je" parce que vous êtes la seule à écrire dans le magazine ?
03:23 Vous faites tout toute seule ?
03:24 Ah oui, presque tout.
03:26 J'écris la totalité du magazine, tout à fait.
03:30 Je travaille avec une illustratrice qui s'appelle Juliette Mariage et une graphiste maquettiste
03:35 qui met en page qui s'appelle Alison Chinon.
03:36 C'est une équipe très féminine.
03:37 Et en effet, j'écris tout.
03:40 Dans l'équipe, très souvent, la plupart du temps, je dirais 9 fois sur 10, c'est
03:45 du foot qui fait la une.
03:46 Vous, pour rafon, vos trois premières couvertures ont été consacrées au cyclisme, Julien
03:51 Alaphilippe, au tennis, Serena Williams et au ski, là en ce moment avec Tessa Worley.
03:55 C'est tout sauf le football ?
03:56 Ah non, c'est pas tout sauf le football parce que le numéro 2 était une couvre partagée
04:00 entre un dossier spécial Coupe du Monde et Serena Williams.
04:03 Puisque, évidemment, avant la Coupe du Monde, je n'allais pas parler de foot.
04:06 Mais l'idée c'est de faire vraiment un magazine multisport.
04:08 Il y a un journal de foot pour enfants, mais il n'y a aucun support qui parle de tous
04:14 les sports.
04:15 Il faut vraiment parler de tous les sports, de sportifs autant que de sportifs.
04:18 Et pas que de foot parce que si l'histoire est bonne, si c'est intéressant, les enfants
04:24 sont curieux surtout à cet âge-là.
04:26 Les 7-11 ans sont très curieux.
04:27 Ils pratiquent eux aussi tous les sports à l'école.
04:29 Donc on peut leur parler de tout.
04:30 On peut les amener.
04:31 Dans le premier numéro, il y avait un dossier sur le basket 3-3 qui explique les règles
04:35 du basket 3-3.
04:36 Je pense que si c'est fait intelligemment, si c'est bien illustré, on peut parler de
04:41 tous les sports et les intéresser à tous les sports.
04:43 Pour les interviews, Myriam et Alizon, les sportifs sont-ils parfois surpris par vos
04:47 questions et est-ce qu'ils arrivent facilement à adapter leurs réponses aux enfants ?
04:51 Alors oui, ils sont surpris parce qu'ils ne s'adressent pas souvent à cette tranche
04:57 d'âge-là.
04:58 Ils adaptent leurs réponses ou alors je les aide à les adapter.
05:01 Mais surtout, ils sont super contents de parler aux enfants et tous me disent "ah,
05:07 qu'est-ce que j'aurais aimé avoir ce magazine-là quand j'étais enfant".
05:09 Parce que les sportifs d'aujourd'hui étaient des enfants passionnés de sport et n'avaient
05:14 rien à lire.
05:15 Donc ils sont tous toujours partants pour répondre et finalement, à part le foot qui
05:22 est plus difficile d'accès, c'est assez facile d'avoir des champions en interview.
05:28 A fond, c'est lancé en septembre 2022, si je ne dis pas de bêtises.
05:33 Quel retour en avez-vous et est-ce que ça marche bien ? On en est où au niveau des
05:37 ventes ?
05:38 Au niveau des ventes, il faut savoir que je me suis lancée seule, j'ai monté une
05:42 maison d'édition pour le faire, c'est aussi des fonds propres.
05:46 Je suis partie à petite échelle, j'ai tiré le premier numéro à 500, là j'ai
05:51 doublé, le troisième numéro est tiré à 1 000 exemplaires, il y a 500 abonnés.
05:54 Les retours sont très bons, les enfants sont très contents, il y a des enfants qui l'emmènent
05:59 avec eux en classe verte pour le montrer aux copains.
06:03 Il y a vraiment, je reçois des messages, les enfants participent aussi au magazine.
06:08 Les enfants sont contents, les parents les abonnent.
06:11 Tant de filles que de garçons ?
06:13 C'est souvent le nom des parents que j'ai, mais j'ai des lettres aussi de filles et
06:19 oui, je pense qu'il y a peut-être un peu plus de garçons, mais les filles le lisent
06:23 aussi et j'ai surtout des super retours des professeurs des écoles.
06:26 Je vais vous demander si des écoles se sont abonnées ?
06:28 Oui, des écoles se sont abonnées, certaines parce que les enseignants l'ont connue et
06:32 d'autres avec le comité national olympique qui a abonné ces classes olympiques.
06:35 Donc ça, ça m'a permis aussi d'être dans pas mal de classes et j'ai des retours d'enseignants
06:41 qui me disent "c'est génial" parce que dans la classe, il est à disposition, il y a les
06:45 passionnés de sport qui y vont et puis il y a juste des enfants curieux.
06:48 Là, j'ai eu un mail la semaine dernière, il y a un article sur Victor Vambayama avec
06:53 sa taille et voilà, ils ont matérialisé en classe, ils ont pris leur maître et puis
06:57 ils ont fait de mettre 21.
06:59 Et elle m'a dit même des petites filles, des petits garçons qui sont juste curieux
07:02 et en fait, ils apprennent plein de choses dedans et ils découvrent plein de choses
07:06 donc ça leur plaît.
07:07 Alors vous démarrez non seulement une nouvelle carrière de journaliste sportive mais aussi
07:10 une carrière d'entrepreneuse parce que vous avez monté comme vous l'avez dit votre société
07:14 d'édition.
07:15 Pour ceux que ça intéresse de se lancer dans la création d'entreprise, c'est compliqué
07:19 ou pas ?
07:20 Alors c'est compliqué mais on a de la chance, il y a plein d'organismes qui aident.
07:24 Donc moi, je suis suivie par la BGESO qui m'a aidée à structurer ma boîte, trouver
07:29 un plan de financement, faire un business plan.
07:31 Donc il y a des solutions, il faut un petit peu d'audace, ça peut paraître vertigineux
07:36 mais au fur et à mesure, on s'en sort pas si mal.
07:39 Merci beaucoup d'être venue Myriam Alizon et bonne chance à Affon.
07:42 Merci à vous.
07:43 Et c'est en librairie et sur abonnement ce bimestriel Affon que vous avez créé Myriam
07:48 Alizon.
07:49 Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
07:50 Merci Céline Baïdharcourt, l'invité média sur franceinfo.fr

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