Burkina Faso : les troupes françaises sur le départ

  • l’année dernière

Visitez notre site :
http://www.france24.com

Rejoignez nous sur Facebook
https://www.facebook.com/FRANCE24

Suivez nous sur Twitter
https://twitter.com/France24_fr#

Category

🗞
News
Transcript
00:00 le deuxième pays du CIL qui exige une sortie de son territoire de l'armée française, après le Mali bien sûr.
00:05 Gauthier Rabinski, bonjour.
00:06 - Bonjour Elizabeth.
00:06 - On va plus loin à vos côtés. On a un peu le sentiment aujourd'hui que le Burkina Faso est en train de rejouer le scénario malien.
00:13 - Tous les ingrédients sont là, c'est-à-dire un régime qui est issu d'un putsch,
00:20 un régime qui favorise ou attise le sentiment anti-français.
00:26 On pourra y revenir, ce n'est pas un sentiment complètement farfelu, absurde, mais il est instrumentalisé.
00:33 La présence, le contact déjà pris avec les Russes, avec une firme russe notamment,
00:39 qui est chargée d'explorer le terrain pour une mine d'or dans le centre nord du Burkina Faso.
00:46 Là où il y a peut-être une différence, mais qui ne joue pas en faveur de la France, vous allez voir,
00:51 c'est qu'au Burkina Faso, ce qui est encore très présent, c'est le souvenir de Thomas Sankara,
00:56 le capitaine Sankara, qui était en quelque sorte le Che Guevara de l'Afrique,
01:00 qui avait lui-même donné le nom de Burkina Faso, le pays de l'homme intègre, à ce pays,
01:06 et qui a été assassiné en 87, j'allais dire en pleine apogée.
01:12 Et donc on reste sur l'image de quelqu'un d'idéalisé.
01:14 Et la France a eu un rôle trouble, on ne le sait pas encore exactement,
01:18 mais en tout cas, il est perçu comme trouble par la population.
01:21 Dernier point qui caractérise le Burkina Faso, c'est le fait que l'armée elle-même,
01:25 y compris sous le commandement du capitaine Traoré, n'est pas unie, n'est pas monolithique.
01:30 Un certain nombre de militaires, de haut-gradés,
01:33 pensent que l'expulsion en quelque sorte de la France, disons-le comme ça,
01:37 est un peu primaire et pas tout à fait adaptée à la situation.
01:41 Mais, grosso modo, vous avez ce mouvement, vous avez cette idée que ces pays,
01:47 ces anciennes colonies françaises, doivent enfin s'émanciper de la tutelle française.
01:52 Le problème, c'est pour s'abandonner dans les bras de...
01:56 - De qui ? La Russie. Vous allez nous en parler, justement.
01:59 Ça va laisser un vide, une place, une place à prendre.
02:04 À la faveur de qui ? Des Russes, c'est ça ?
02:07 - Oui, parce que l'avantage qu'ont les Russes, que ça soit des entrepreneurs,
02:13 des entreprises, que ça soit Wagner qui forcément arrive, on l'a vu au Mali,
02:17 pour sécuriser un certain nombre de zones, et puis pour soutenir les jeunes au pouvoir.
02:22 Eh bien, qu'est-ce qu'elles fournissent ? Elles fournissent la sécurité au pouvoir,
02:28 elles promettent de fournir la sécurité aux citoyens,
02:32 chapeau si elles y arrivent avec les djihadistes, les unités djihadistes,
02:37 et surtout au Mali, la conjonction d'éléments Touareg et djihadistes,
02:42 et puis, au fond, elles disent "nous, on se paie sur ce que vous avez".
02:46 C'est-à-dire, par exemple, les mines d'or, les richesses locales.
02:50 Bon, quand Moscou a fait ça ailleurs, c'est de la prédation,
02:54 et puis on commence à savoir, par exemple, avec l'exemple de la République centrafricaine,
02:59 qu'il y a des exactions, et que Wagner, si vous voulez, qui est un groupe de soudards,
03:04 en quelque sorte, n'a aucun respect, et encore moins pour les Africains, soyons clairs,
03:10 la plupart des soldats de Wagner, les mercenaires de Wagner sont racistes.
03:13 Donc, vous voyez, là où est le problème, et là où il y a un aveuglement,
03:18 et la France n'a pas contribué à faire sortir les Africains de ça,
03:21 l'aveuglement, c'est que les Africains ont effectivement ce besoin légitime d'émancipation,
03:27 mais que, comme ils sont encore obnubilés par la présence française,
03:31 et parce que la présence française a engendré, eh bien, on raisonne par rapport à ça.
03:35 Le dernier exemple, on l'a vu il y a quelques mois, c'est quand l'Afrique,
03:39 grosso modo, pas tous les États, mais l'Afrique s'est abstenue de prendre une part
03:44 ou une position précise et ferme dans le conflit avec l'Ukraine,
03:49 parce qu'elle a trop besoin de la Russie pour les céréales et les engrais.
03:53 Donc, voilà comment, d'une certaine manière,
03:55 elle se piège à partir d'intentions qui sont compréhensibles.
03:59 Merci beaucoup Gauthier pour le décryptage.
04:02 Après, donc, ce dernier...

Recommandée