Les informés du matin du jeudi 26 janvier 2023

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00:00 *Musique*
00:08 Les informer jusqu'à 9h30 avec Renaud Dely, évidemment, à mes côtés avec également Mathilde Sirot, journaliste au service politique du Point.
00:15 Bonjour et bienvenue. - Bonjour.
00:16 - Et à vos côtés Jean-Marc Four, éditorialiste, rédaction internationale de Radio France. Bonjour. - Bonjour.
00:21 - Jean-Marc, on va parler tout d'abord, Renaud Dely, des livraisons de chars occidentaux à l'Ukraine, puisque depuis 24 heures tout ça s'est accéléré.
00:29 On rappelle les faits, c'est l'Allemagne qui a la première annoncé la livraison de certains de ces chars au régime de Kiev, suivi dans la foulée par les Etats-Unis et par d'autres pays.
00:39 Tout cela est allé assez vite. - L'Allemagne, effectivement, par la voie de Olaf Scholz, qui a donc annoncé qu'elle allait livrer 14 de ses chars Léopard à l'Ukraine,
00:46 qu'elle autorise aussi les autres pays européens qui détiennent des chars Léopard, donc de fabrication allemande, à les livrer à l'Ukraine.
00:53 Ce sera le cas de plusieurs d'entre eux, notamment la Pologne, la Finlande, les Pays-Bas et d'autres.
00:58 Les Etats-Unis, eux, ont annoncé par la voie de Joe Biden la future livraison de 31 chars à Brams au total.
01:03 On a à peu près 77 chars aujourd'hui qui seront livrés très prochainement à l'Ukraine.
01:08 Une décision qui, évidemment, réjouit le président Zelensky, qu'il ait réclamé ces chars de longue date et qui, désormais, en voudrait davantage, voudrait d'autres livraisons d'armes.
01:19 Nous devons ouvrir la fourniture de missiles à longue portée à l'Ukraine. Et il est important que nous développions notre coopération en matière d'artillerie.
01:29 Et nous devons commencer à fournir des avions à l'Ukraine. C'est notre rêve et c'est notre tâche.
01:39 Alors des missiles à longue portée, des avions, après ces livraisons de chars annoncées, y a-t-il un risque de nouvelle escalade, une escalade supplémentaire dans ce conflit ?
01:48 Peut-on d'ailleurs imaginer que les Occidentaux répondent favorablement à la demande du président Zelensky ?
01:53 Et puis, pourquoi est-ce que sur cette question des chars, l'Allemagne en particulier, a changé de pied hier et s'est finalement résolue à annoncer ces livraisons ?
02:02 On va prendre les chars les uns après les autres, Jean-Marc Four.
02:05 Commençons par les Allemands. Le revirement des Allemands est assez spectaculaire dans un pays qui, il y a quelques mois encore, se demandait s'il devait envoyer des munitions et des casques pour aider les Ukrainiens.
02:14 C'est pour ça que je trouve qu'on fait un mauvais procès aux Allemands, parce qu'il faut mesurer l'ampleur de la révolution effectuée par Berlin depuis un an.
02:22 Ne pas oublier non plus que c'est nous-mêmes, après la Seconde Guerre mondiale, qui ne souhaitions absolument pas que l'Allemagne se réarme.
02:27 Donc il faut remettre ça dans une perspective historique. L'Allemagne a fait un virage à 180 degrés depuis un an et progressivement, elle a franchi, elle a abandonné ses tabous, en fait,
02:38 d'ingérence sur des théâtres étrangers, de livraison d'armes et là de livraison de chars lourds, donc des chars qui ont pour vocation de percer les lignes ennemies.
02:48 Donc c'est normal qu'il y ait eu un débat en Allemagne sur le sujet. Ça me semble légitime. En plus, c'est un gouvernement de coalition, rappelons-le.
02:56 Donc ça veut dire qu'il faut discuter avec ses partenaires. En l'occurrence, les partenaires étaient plutôt... Ils poussaient, les libéraux et les écologistes poussaient dans le sens de la livraison des armes.
03:06 C'est plutôt le Parti social-démocrate marqué par l'ost-politique, etc., la politique vers l'Est pendant la guerre froide, qui était réticente.
03:15 – Mathilde Sirot, la France ne fait pas partie des pays qui ont promis d'envoyer des chars à l'Ukraine. Pourquoi ? Ce qui peut apparaître comme de la prudence de notre part.
03:24 – Paris a envoyé des chars légers. C'est vrai que maintenant, on se pose la question des chars, les fameux chars Leclerc. Donc est-ce qu'on va décider d'en envoyer ?
03:32 Il y a des problèmes logistiques, puisqu'évidemment, ce ne sont pas les mêmes engins, qui ne fonctionnent pas de la même manière.
03:36 Donc sur le terrain, c'est compliqué aussi en termes d'adaptation. Mais en plus, si Paris décidait dans les heures ou les jours à venir d'envoyer ces fameux Leclerc,
03:47 la France passerait un petit peu pour suiviste, parce qu'on interviendrait après les autres pays qui l'ont fait avant nous.
03:53 Donc d'un point de vue diplomatique, c'est assez délicat. Mais on voit bien que la ligne de crête que s'est fixée la France, aider l'Ukraine sans faire perdre ou humilier la Russie,
04:06 est de plus en plus ténue, de plus en plus difficile à tenir.
04:10 – La réserve Jean-Marc Four, française, si réserve il y a, elle est aussi diplomatique, parce que ne pas envoyer de chars de combat,
04:15 ça peut être un moyen de garder un contact avec Vladimir Poutine. Ça rentre en jeu ou pas ?
04:20 – Oui, ça rentre probablement en jeu, même si j'ai tendance à penser, même si je ne suis pas spécialiste de la chose militaire,
04:25 que l'argument des militaires est quand même important. C'est-à-dire de dire, encore une fois, ces chars, on ne les produit plus,
04:31 on est maintenant sur des chars de nouvelle génération qui sont en projet.
04:34 Donc ça veut dire qu'on n'a pas nécessairement les pièces de rechange, ça veut dire qu'on veut aussi garder nos chars pour nous, pardon de le dire.
04:42 – On en a 200, dont une bonne partie en réparation ou en maintenance en tout cas.
04:46 – Et que seuls les Français en ont, en Europe en tout cas, donc ça veut dire qu'il n'y aura pas de pièces de rechange ailleurs,
04:53 donc les arguments strictement militaires aussi se soupèsent.
04:55 Après évidemment, il y a la dimension diplomatique et politique, parce que rappelons-le quand même, le virage,
05:02 enfin en tout cas l'étape supplémentaire d'hier, à ce stade, c'est plutôt une nouvelle étape politique et diplomatique, pas militaire, je m'explique.
05:11 À court terme, ces chars ne vont pas arriver, même les chars légers AMX dont la France a annoncé la livraison début janvier,
05:18 ils ne seront pas livrés avant fin mars au mieux, et encore c'est un délai assez court.
05:23 Les chars à lourdes, ça va prendre plus de temps, il y en a pour probablement des mois,
05:26 les Américains disent même, au début ils disaient il y en a au moins pour un an,
05:29 maintenant ils commencent à dire que ce sera plutôt à l'automne,
05:32 donc ce n'est pas demain matin que ça va changer les choses sur le front ukrainien du point de vue militaire.
05:37 Donc à court terme, ce que ça change c'est l'affichage diplomatique,
05:40 c'est-à-dire un message envoyé à Vladimir Poutine de dire "les occidentaux restent derrière Zelensky,
05:45 quand ils demandent des armes supplémentaires, au bout du compte, ils les obtiennent".
05:49 Jean-Marc Fourré, d'Action Internationale de Radio France, Renaud Delis, France Info, Mathilde Sirot, Le Point, Le Fil Info à 9h11 avec Maureen Suignard.
05:56 Les salariés du secteur de l'énergie se mobilisent dès aujourd'hui à l'appel de la CGT contre la réforme des retraites.
06:04 Les sites "totale énergie bloquée" indiquent le groupe, les expéditions sont bloquées.
06:08 Pour gagner, ça se passera par la mobilisation la plus large possible de la population,
06:13 estime ce matin sur France Info Manuel Bompard, le coordinateur de la France Insoumise.
06:17 L'Ukraine affirme avoir été visée par plus de 30 missiles russes ce matin, 24 drones aussi abattus pendant la nuit.
06:25 Le président ukrainien presse ses alliés à envoyer les chars de combat le plus vite possible,
06:29 ils en ont promis 77 pour le moment, la plupart en provenance d'Allemagne et des Etats-Unis.
06:35 Paris rappelle son ambassadeur du Burkina Faso pour mener des consultations, indique le Quai d'Orsay.
06:40 Le pays vient de demander à la France de retirer ses 400 soldats d'ici un mois.
06:45 Et une nouvelle demi-finale au mondial de Handball pour les Bleus, ce sera demain face à la Suède,
06:50 à suivre bien sûr sur France Info, puisque la France a battu l'Allemagne hier, 35 à 28.
06:55 [Musique]
07:05 Renaud Delis a écouté le ministre des armées Sébastien Lecornu hier soir chez nos confrères de France 5.
07:10 On avait le sentiment, peut-être erroné ou pas, que la France n'allait pas livrer des chars Leclerc
07:16 quand il explique par exemple que l'armée ukrainienne n'en a pas fait une demande absolument urgente et prioritaire.
07:21 – Livrer tout de suite en tout cas, effectivement, j'ai partagé ce même sentiment que vous Marc.
07:26 Alors il est peut-être erroné également, mais on voit bien que le sujet est à l'étude, la question se pose,
07:31 il n'y a pas d'urgence, notamment au regard des décisions des autres Européens sur les chars Léopard
07:36 et puis des Américains.
07:37 Alors on sait qu'il y a une question logistique qui se pose aussi,
07:41 comme le disait Jean-Marc Fourin à l'instant, c'est-à-dire est-ce que la France a les moyens
07:44 d'ailleurs de livrer ou pas, et a priori c'est plutôt pas abondamment ces chars Leclerc.
07:51 Donc on est toujours sur cette ligne de crête, la France affiche une solidarité sans faille
07:57 avec l'Ukraine et le président Zelensky, elle n'a pas forcément sur le plan des matériels militaires,
08:02 même s'il y a peut-être d'autres matériels qui peuvent être livrés,
08:05 les moyens de vraiment déployer de façon spectaculaire peut-être ce soutien,
08:09 en tout cas elle a un certain nombre de limites auxquelles elle se heurte.
08:12 Et puis sur le plan politique, Jean-Marc Fourin a raison de dire que c'est d'abord cette décision d'hier
08:16 qui concerne les chars Léopard en particulier, donc l'Allemagne et un certain nombre de pays européens,
08:20 c'est d'abord une décision politique et diplomatique, parce que de toute façon il va falloir des mois,
08:25 en tout cas de longues semaines et même des mois pour que les Ukrainiens soient eux-mêmes formés
08:31 à piloter ces machines extrêmement sophistiquées.
08:34 Et c'est à la fois sur le terrain, et on entendait Omar Oman ce matin sur l'antenne de France Info,
08:39 l'un de nos envoys spéciaux, qui racontait que ce sont des moments décisifs,
08:43 on sait que les Ukrainiens ont reconnu la perte par exemple de la ville de Solidar
08:46 et on sait que les Russes regagnent un petit peu de terrain dans le Donbass,
08:50 mais cette décision elle a aussi peut-être, derrière la dimension politique et diplomatique
08:55 qui est importante et déterminante, vocation à prévenir Vladimir Poutine
09:01 en cas d'une hypothétique nouvelle offensive russe au printemps, dont on parle beaucoup,
09:06 avec des hypothétiques levées de conscrits en masse.
09:09 C'est aussi dans ce cadre-là, je pense que c'est aussi dans cette dimension-là qu'on peut expliquer cette décision.
09:15 - Mathilde Sirot ?
09:16 - Oui, c'est une charge symbolique, surtout ce qui s'est passé hier, cette nouvelle étape dans le conflit.
09:22 On approche bientôt, malheureusement, de ce triste anniversaire des un an de l'offensive russe.
09:28 Donc ça sert aussi à montrer que le soutien occidental, le soutien des alliés européens, il est durable.
09:35 Donc ça aussi, c'est effectivement un message envoyé à Vladimir Poutine.
09:39 Ensuite, on verra quelle sera la réaction du Kremlin, la réaction aussi sur le terrain.
09:44 - Ce matin, j'ai envie de dire quasiment habituel, c'est le déluge de missiles qui est envoyé après chaque cran franchi dans cette guerre.
09:50 Une trentaine de missiles envoyés, nous dit l'AFP ce matin, des explosions signalées également dans la capitale ukrainienne.
09:56 Kiev, pardon, je vous ai coupé.
09:58 - Donc c'est une intensification du conflit et c'est aussi pour ça que ça intervient à ce moment-là,
10:02 parce qu'on sait que l'offensive, malheureusement, est à craindre.
10:06 - Jean-Marc Fourn.
10:07 - En creux, dans la décision d'hier, il y a deux choses, je trouve intéressantes aussi.
10:11 Premièrement, c'est que les Européens ne sont toujours pas capables de prendre une décision tout seuls.
10:16 Ils ont besoin du goût ou du soutien des États-Unis.
10:19 On voit bien que les Allemands, c'est ça aussi qu'ils ont négocié ces derniers jours.
10:23 C'est on n'ira pas si les États-Unis ne disent pas nous y allons aussi.
10:26 Même si, encore une fois, la livraison des chars Abraham Américains va prendre un certain temps.
10:29 On parle au mieux de l'automne, je le répète.
10:32 Donc on voit bien que l'Europe ne s'est pas autonomisée là-dessus.
10:35 Elle a besoin du feu vert, du parrain américain.
10:39 Voilà, c'est la première chose.
10:40 Deuxième chose, c'est une victoire du logiciel politique de la Pologne.
10:44 C'est la Pologne qui, depuis le début, pousse dans ce sens et considère,
10:48 et on peut comprendre la Pologne vu son histoire sous le joug soviétique,
10:52 l'impérialisme russe, etc.
10:53 La Pologne considère que vous étiez naïf, vous voyez bien, la Russie, c'est une menace,
11:01 elle est dangereuse, il faut la vaincre.
11:03 Donc c'est elle qui pousse dans ce sens-là depuis le début.
11:06 Donc il y a aussi une victoire du logiciel de la Pologne.
11:08 Renaud Delis.
11:09 C'est pour ça que la ligne qui était celle d'Emmanuel Macron jusqu'à présent,
11:12 effectivement, à la fois de soutenir l'Ukraine et de vouloir la victoire de l'Ukraine,
11:17 mais sans humilier la Russie, elle devient de plus en plus intenable
11:22 parce qu'on comprend à partir de ses positions diplomatiques
11:26 et puis donc de ses renforts militaires que d'abord,
11:28 on s'installe dans un conflit qui va durer et qui va durer encore très longtemps.
11:31 Ensuite, que les buts de guerre de fait vont être,
11:34 alors ça, Emmanuel Macron le disait aussi, mais définis par les Ukrainiens
11:37 et que ses buts de guerre, ça va être et c'est logiquement la libération totale du territoire,
11:43 c'est-à-dire y compris par exemple la Crimée,
11:45 dont l'annexion n'a pas été reconnue par la communauté internationale,
11:49 et qu'à partir de là, le conflit devrait durer et prendre encore de l'ampleur
11:53 et que donc, par définition, quasiment une victoire de l'Ukraine
11:56 d'une telle ampleur soutenue par la communauté internationale
11:59 aboutit nécessairement à l'humiliation de Vladimir Poutine et de la Russie.
12:04 La question, c'est quand même quelle est l'étape suivante ?
12:06 C'est ce que j'allais vous demander. Dans la HOT, il reste quoi ? Les avions de chasse ?
12:10 On voit bien. Donc on a commencé par les missiles anti-chars,
12:12 puis on a livré de l'artillerie, puis des canons César,
12:15 et puis des missiles solaires, des casques de la formation bien sûr.
12:19 L'étape d'après, c'est l'avion de chasse ?
12:21 Des chars légers, maintenant des chars lourds.
12:23 Donc c'est ce que dit Zelensky hier soir, qui va le faire quand il est chaud,
12:26 il dit voilà maintenant je veux plus d'artillerie, je veux des missiles long porté, je veux des avions.
12:31 Des missiles long porté ?
12:33 Ça veut dire des missiles capables de frapper en Russie ?
12:36 Des missiles long porté, c'est plus de 5000 kilomètres.
12:39 Moscou, c'est à 1000 kilomètres de Kiev.
12:42 Donc vous frappez quoi avec des missiles long porté ?
12:44 Vous êtes ukrainien, vous frappez Pékin, Sydney, enfin point d'interrogation.
12:48 La question des avions va mécaniquement se poser à un moment donné.
12:51 On n'a pas eu de guerre aérienne, à proprement parler jusqu'à présent.
12:54 On a eu vraiment une guerre terrestre, on a eu des tirs de missiles,
12:56 mais il n'y a pas eu de combat aérien.
12:58 C'est une question qui va mécaniquement se poser.
13:00 Il y en a une autre qui peut se poser à un moment donné, c'est est-ce que la force navale,
13:05 est-ce qu'à un moment donné des porte-avions se déplacent dans la Baltique, dans le Bosphore, que sais-je.
13:09 Vous voyez, toutes ces questions peuvent arriver.
13:11 Oui, il y en a d'autres dans la haute.
13:12 Effectivement, sur le plan terrestre, on a un peu fait le tour.
13:17 On peut livrer plus, mais c'est vrai que là on arrive jusqu'à l'incarnation de la force terrestre maximale
13:25 avec ses chars lourds de 60 tonnes.
13:26 Merci beaucoup Jean-Marc Fourre, éditorialiste, rédaction internationale de Radio France.
13:30 On va passer à toute autre chose dans quelques instants.
13:33 C'est la grève dans le secteur de l'énergie, grève notamment dans les raffineries.
13:36 Ce matin, la direction du groupe Total annonce que plusieurs de ses sites sont bloqués
13:40 et annonce dans le même temps, quasi immédiatement, qu'il n'y a pas de risque dans la distribution du carburant.
13:44 En France, on va en parler dans une minute.
13:46 Le temps du Fil info à 9h20 avec Maureen Suynard.
13:49 Après les annonces des Occidentaux hier, des livraisons de chars de combat à Kiev,
13:54 la foudre de Moscou, des explosions observées à Kiev ce matin,
13:57 15 missiles russes abattus, une vingtaine de drones aussi pendant la nuit.
14:02 Le président ukrainien demande la livraison de chars de combat le plus vite possible.
14:06 Quatre palestiniens tués et une dizaine grièvement blessés ce matin
14:09 pendant un raid israélien dans le nord de la Cisjordanie occupée.
14:13 Bilan du ministère palestinien de la Santé qui indique que la situation dans ce camp de réfugiés est critique.
14:19 Des avions affrétés pour lutter contre les déserts médicaux, ça se passe en France.
14:23 Un pont aérien entre Dijon et Nevers qui a été mis en place depuis ce matin.
14:27 Des médecins vont passer la journée dans le département de la Nièvre qui est en sous-effectif.
14:32 Retour à la normale ce matin, gare de l'Est à Paris pour les trains à l'arrivée et au départ.
14:37 Il a fallu deux jours de réparation après un sabotage des centaines de câbles incendiés.
14:41 Dans la nuit de lundi à mardi, l'enquête se poursuit.
14:46 France Info.
14:48 Les informés. Renaud Dely. Marc Fauvel.
14:53 Toujours avec Mathilde Sirot du service politique du Point et avec Renaud Dely de lui-même.
14:59 Les syndicats qui haussent le ton contre la réforme des retraites.
15:02 Les responsables syndicaux étaient d'ailleurs réunis hier du côté de l'Assemblée nationale.
15:05 Ils appelaient à multiplier les actions, les initiatives partout d'ici la journée de mardi.
15:09 Le 31 janvier nous mêle le jour de la mobilisation nationale et c'est le cas dès ce matin d'ailleurs
15:13 parce que les dépôts de carburant sont touchés par des mouvements initiés en particulier par la CGT Énergie.
15:18 De nombreux dépôts de carburant sont touchés même si la direction de Total explique qu'à l'heure qu'il est,
15:25 il n'y a pas d'inquiétude à avoir quant à l'approvisionnement des automobilistes.
15:28 Au-delà du secteur de l'énergie, des raffineries, quels sont les secteurs qui pourraient être touchés dans les jours qui viennent
15:35 et est-ce qu'on peut assister justement à une multiplication des points de blocage ?
15:38 C'est ce que souhaitait hier sur l'antenne de France Info le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.
15:43 Nous souhaitons à la CGT, comme nous l'avons dit, que partout où c'est possible, il y ait des grèves.
15:50 Soit les ministres mettent la tête dans le sable et disent "il ne se passe rien".
15:55 D'ailleurs, quelques ministres ont minimisé ce que tout le monde a reconnu comme une formidable mobilisation.
16:01 Il faudra se faire entendre plus fort et se faire entendre plus fort, c'est des grèves.
16:07 Et si les salariés le votent, des grèves reconductibles.
16:10 Des grèves peut-être donc des grèves reconductibles comme le souhaite Philippe Martinez.
16:14 Ce sera peut-être le cas dans les transports en particulier la SNCF où la CGT et Sud Rail appellent à une grève reconductible à partir de la mi-février.
16:23 Se posent aussi les questions peut-être à la RATP, à l'éducation, dans l'éducation nationale.
16:27 Mais aussi, on le sait par exemple, les remontées mécaniques dans les stations de ski sont menacées de mouvement au courant du mois de février.
16:33 Bref, est-ce que le spectre du blocage d'un certain nombre de secteurs commence à planer sur ce mouvement social ?
16:39 Mathilde Thirault.
16:40 On prend le chemin effectivement d'une grève durable, voire illimitée.
16:44 On se souvient de 2019 avec une trentaine de jours de grève SNCF, RATP, etc.
16:53 Et du côté du gouvernement de la majorité, on redoute effectivement ces blocages.
16:57 Et surtout, on s'attend à ce que la journée de mobilisation, la deuxième, celle du 31 janvier, soit encore plus importante que celle du 19.
17:06 Surtout que d'un point de vue de l'opinion, on voit bien que l'hostilité à la réforme grandit.
17:11 Ce qui veut dire que pour l'instant, le gouvernement a perdu la bataille de conviction, de communication sur la nécessité de cette réforme et aussi son contenu.
17:20 On présente une réforme juste et finalement cet argument est déjà compliqué à tenir.
17:26 Donc voilà, c'est un petit peu l'état aujourd'hui de l'opinion aussi qui soutient de plus en plus les opposants.
17:34 Et on a 57 %, c'est un sondage élable, des Français qui comprennent pour l'instant le blocage.
17:41 Ensuite, si ça s'inscrit dans la durée, on comprend bien qu'il y aura forcément des crispations.
17:46 Et la question, c'est de savoir est-ce qu'on l'imputera au gouvernement avec sa réforme ou au gréviste ? Voilà, c'est toute la question.
17:54 La bataille de l'opinion que nous disait Mathilde Thirot à l'instant, elle est clairement perdue aujourd'hui par l'exécutif.
17:58 Plus de 70 % des Français sont hostiles à cette réforme des retraites.
18:02 Maintenant, les syndicats effectivement se retrouvent à la croisée des chemins.
18:05 La mobilisation du 19 janvier a été massive, celle de mardi prochain, le 31, le sera sans aucun doute.
18:10 Mais on sait aussi, on l'a vu dans l'histoire sociale de ces dernières décennies, que des mobilisations, des manifestations, même massives,
18:17 des manifestations massives récurrentes ne suffisent pas à faire reculer des gouvernements.
18:25 Et notamment, on l'a vu sur les réformes de retraite, par exemple celle de 2010, où au total, je crois qu'il y avait eu 14 journées de mobilisation.
18:31 Donc, les syndicats sont en train de s'interroger sur leur mode d'action pour peser davantage.
18:36 Dès lors, et ça on l'a déjà vu aussi par le passé, la question de blocage de certains secteurs d'activité,
18:42 à commencer par les transports évidemment, et la SNCF, se pose.
18:46 Et c'est peut-être aussi le calcul du côté du gouvernement, c'est-à-dire que cette question-là de blocage,
18:52 donc de point d'urcissement, elle peut éventuellement nuire à la popularité du mouvement.
18:56 Ce n'est pas forcément le cas, on a en mémoire le souvenir de 1995, et de cette fameuse idée,
19:01 ce concept de grève par procuration qui avait amené l'opinion à soutenir le blocage de la SNCF pendant des semaines d'ailleurs,
19:07 ce qui avait abouti à l'époque au recul d'Alain Juppé.
19:10 Et le gouvernement peut miser là-dessus, sur deux aspects, c'est-à-dire peut-être que les blocages de certains secteurs
19:16 pourraient nuire à la popularité de l'action syndicale, et d'autre part, est-ce que cette stratégie,
19:22 si jamais elle passe dans les actes, et c'est déjà ce matin, on le disait, le cas en tout cas pour certains dépôts de carburant,
19:28 ne peut pas contribuer à fissurer le fonds syndical ? Est-ce que la CFDT suivra ?
19:32 Dernier point, on a vu par exemple la semaine dernière la volte-face extrêmement rapide de la CGT Énergie,
19:37 qui avait évoqué la menace, qui avait brandi la menace de couper le courant à certains élus,
19:42 et qui a vite fait machine arrière parce que ça, la plupart des syndicats, en tout cas la CFDT, y étaient hostiles.
19:48 Mathilde Sirot, quelle est, si y en a une, la stratégie du gouvernement aujourd'hui ?
19:51 C'est de miser effectivement sur une courbe de popularité de la réforme qui reprendrait du poil de la bête,
19:58 c'est de miser sur des fissures entre la CFDT et la CGT, c'est d'espérer que la réforme passe le plus vite possible
20:06 à l'Assemblée nationale et que le mouvement s'essouffle.
20:08 C'est vrai qu'il y a un paradoxe parce que l'hostilité est grandissante vis-à-vis de cette réforme.
20:14 En revanche, une majorité de Français pensent que cette réforme ira au bout.
20:17 Pourquoi ? Parce qu'on sait que le gouvernement a choisi un véhicule législatif qui lui permet,
20:22 si besoin, d'activer facilement notamment un 49-3 pour la faire passer.
20:27 Donc ce qui veut dire que finalement, l'idée selon laquelle cette réforme va rentrer en vigueur,
20:32 elle est quand même inscrite dans les têtes.
20:34 Donc maintenant, ce que peut espérer le gouvernement, c'est que le mouvement s'essouffle de lui-même.
20:39 C'était le cas par exemple en 2019. Petit à petit, effectivement, les différentes journées de mobilisation
20:44 sont devenues de moins en moins importantes, même si Edouard Philippe a dû finalement revenir sur l'âge pivot.
20:51 Emmanuel Macron va devoir montrer qu'il tient.
20:54 Alors on voit bien qu'en termes de communication, de posture, les ministres font plutôt profil bas.
20:59 Et l'idée, c'est de ne pas cumuler aussi les erreurs de communication qu'on a pu connaître ces derniers jours
21:06 sur la question des femmes, sur la question aussi des 44 ans qui sont devenus un symbole.
21:11 44 ans de cotisation contre les 43.
21:13 Donc tout ça, ça a créé une espèce de sentiment d'injustice qui fait que le gouvernement, pour l'instant,
21:23 est en panique sur cette question de la conviction, de la bataille de l'opinion.
21:28 La une du point en kiosque à partir d'aujourd'hui, retraite, inégalité, immigration nucléaire,
21:33 le palmarès des menteurs. Et vous avez choisi cinq photos pour illustrer, pas vous Mathilde,
21:38 mais votre hebdomadaire, le palmarès des menteurs.
21:40 C'est beau, répétez sans fin, qui plombe la France avec des photos d'Emmanuel Macron,
21:44 Philippe Martinez, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Cécile Duflo.
21:47 Il y en a pour tout le monde ou presque. Merci à tous les deux.
21:49 Merci.
21:50 Les informer, le retour ce soir 20h. Belle journée à tous.
21:52 - C'est ça, les gars. - C'est ça, les gars.

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