• il y a 2 ans
En quoi l’exploitation minière du lithium sur le territoire français aidera-t-elle à atteindre l’objectif fixé par Emmanuel Macron ?

Emmanuel Macron fixé à deux millions l’objectif de production de voitures électriques en France en 2030. Ce qui passe, selon lui, par l’exploitation des ressources en lithium du pays afin de sécuriser notre autonomie stratégique. Cinq kilos de ce métal sont nécessaires dans chaque voiture « propre ». Les évolutions technologiques des batteries transforment rapidement leur composition en métaux, rien ne change a priori pour… le lithium, qui reste donc incontournable. Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), a par ailleurs recensé une quarantaine de sources dans le pays, les gisements potentiels de lithium se situant dans une diagonale allant du Massif armoricain au Massif central. C’est tout simplement le plus gros projet minier en métropole depuis plus d’un demi-siècle, avec 1.000 emplois directs et indirects, en exploitation à partir de 2028.

Quelles sont les conséquences environnementales de ce projet ?

Produire du lithium en France, c’est utiliser de l’électricité décarbonée, grâce au nucléaire. Ce cas ne s'applique pas pour le lithium chinois ou australien. Le lithium est moins polluant à produire et à raffiner que d’autres métaux, tel que le cuivre par exemple. Par ailleurs, comparé à d’autres pays, la France a élaboré tout un paquet de réglementations pour protéger l’environnement et le droit des travailleurs. Enfin, il n’y a pas les mêmes contraintes paysagères que sur le gaz de schiste ou les éoliennes. Pour l'environnement, la mine n'est pas top pour les sols ou pour les nappes phréatiques, mais nous sommes loin de Germinal.

Quel impact l’exploitation du lithium aura-t-elle sur notre dépendance aux importations de ce genre de métaux ?

90% de la production de ce métal provient de trois pays seulement, l'Australie, la Chine et le Chili. Et 60% de la production mondiale est raffinée en Chine. Le rapport Varin sur la sécurisation de l’approvisionnement en matières premières minérales avait formulé plusieurs recommandations pour que l’industrie ne manque pas de métaux stratégiques tels que le cobalt, le lithium ou encore le nickel pour la transition énergétique. Tout en soulignant que la dépendance de l’Europe restera tout de même élevée, puisqu’à l’horizon 2030, le continent ne produira que « 20 % à 30 % » de ses besoins en la matière. Nous étions donc accros aux fossiles, nous devenons désormais dépendants des métaux.

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