Les progrès accomplis par la médecine et les biotechnologies modifient notre représentation du corps humain, de la maladie et du soin. A l’ère des greffes, des implants, des prothèses, des nanotechnologies, que signifie avoir ou être un corps ? En quoi les pratiques médicales contribuent-elles à une transformation de l’image du corps ? Ces évolutions sont sans doute l’occasion de repenser ce qui fonde l’unité, l’identité, l’intégrité du corps. Assiste-t-on à une parcellisation des corps, à l’émergence de corps hybrides brouillant la frontière entre le biologique et l’artificiel ? Les techniques bio-médicales ne visent plus seulement à guérir les corps, elles permettent désormais de le modifier, de l’améliorer, d’en repousser les limites, et présentent en cela des implications bio-politiques qui méritent d’être questionnées. Cette technicisation des corps coïncide avec une culture de la performance et de la perfectibilité qui affecte également le sens de notre propre corporéité. Ces avancées ont enfin des enjeux éthiques et juridiques dans la mesure où elles marquent l’essor d’une bio-économie qui vient bousculer le cadre normatif déterminant la valeur du corps humain. Avec Marie Gaille, philosophe, directrice de recherche au laboratoire Sphère, CNRS, Nathanaël Jarrassé, roboticien à l’Institut des Systèmes Intelligents et de Robotique (Isir), UPMC Sorbonne-Universités Jean-François Toussaint, médecin, directeur de l’Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport (IRMES). Modération : Catherine Portevin, chef de la rubrique Livres de Philosophie Magazine. Séance enregistrée à la Cité des sciences et de l'industrie le 9 décembre 2017.
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