Laurence Decréau fondatrice du Festival des vocations

  • il y a 5 mois
Laurence Decréau, Fondatrice du festival des vocations, évoque avec Fabrice Marion que "la passion pour son métier est un aspect important et chacun peut éprouver du bonheur en exerçant dans un métier qu’il aime". Le festival promeut toutes sortes de métiers de différents univers au travers des témoignages de professionnels allant de couturière, au Prix Nobel de Physique 2022, en passant par le meilleur menuisier apprenti de France. Laurence Decréau explique avec enthousiaste : “il y a plus de 100 intervenants, ici nous voulons valoriser la touche manuelle des métiers et leur aspect concret. ” Les jeunes qui exercent ces métiers sont assurés d’avoir rapidement un emploi et donner du sens à leur métier. “Ils seront maitre de leurs ouvrages et sauront à qui ils rendent services, c’est la grande différence avec la voie générale”. Au festival des Vocations, différents métiers artisanaux sont représentés tels que la chaudronnerie, le soudage, le nautisme, la couture ou encore l’électricité.

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Transcription
00:00Avec Laurence Decreo, fondatrice du festival des vocations, bonjour !
00:06Bonjour Fabrice !
00:07Alors c'est quoi la motivation de votre association, les chemins du fer, en créant ce festival des vocations ?
00:12Bah écoutez, notre motivation, déjà nous avons tous un point commun, bien que nous soyons très différents,
00:17c'est que nous avons une passion pour notre travail, nos travaux respectifs,
00:21et on trouve qu'il serait normal que chacun puisse éprouver la même chose.
00:25Et nous avons cette conviction, c'est que chacun a un talent, a quelque chose qu'il aime dans le monde,
00:30et à partir du moment où il l'a trouvé, le travail va devenir un bonheur.
00:34Mais il faut le trouver.
00:35Et donc le festival, c'est une occasion d'aller se frotter à toutes sortes d'univers,
00:39toutes sortes de matières, toutes sortes de personnalités,
00:42du prix Nobel au meilleur apprenti menuisier de France,
00:46de la couturière à la psychologue, à la pédiatre pardon,
00:52et avec ces rencontres, n'importe qui peut voir le moment où ça va faire tilt,
00:59où il va se dire, ah là je me sens à bon aise, là je suis dans mon univers, il faudrait que j'aille creuser ça.
01:04Parce que nous avons plus de 100 intervenants, ce qui est énorme,
01:07donc il y a de quoi aller butiner partout, on peut se créer son propre parcours
01:11et voir à quel moment ça réagit vraiment.
01:13Alors allons butiner dans ce festival des vocations, mais vous faites surtout aussi un focus sur les métiers manuels.
01:19Pourquoi c'est si difficile de valoriser ces métiers manuels, notamment vers les jeunes ?
01:23Eh bien écoutez, c'est quelque chose qui est un problème surtout français,
01:26parce qu'on s'aperçoit que chez nos voisins, notamment en Suisse, ces métiers-là sont extrêmement valorisés.
01:31Et en France, pour des raisons sur lesquelles je ne vais pas m'apesantir,
01:34j'y ai consacré un ouvrage pour étudier l'historique,
01:37mais nous sommes dans un pays où seule l'intelligence abstraite est valorisée.
01:41Donc c'est-à-dire cette intelligence que l'on trouve, qui est valorisée à l'école,
01:46dans le parcours scolaire, que ce soit au collège ou au lycée.
01:49Et donc les jeunes qui n'ont pas ce don pour l'abstraction,
01:52qui est un don qui est réservé à peu finalement, et qui n'est pas du tout supérieur à un don beaucoup plus pratique,
01:58ceux qui n'ont pas cette approche abstraite du monde, se retrouvent un peu mis sur la touche
02:02et ils n'ont pas de moyens de découvrir leur talent, parce qu'ils ne touchent à rien à l'école.
02:05Ils vont toucher leur copie, ils vont toucher leur ordinateur,
02:08mais comment savoir comment ils vont réagir par rapport au bois, par rapport au métal, par rapport au tissu,
02:14ils n'ont aucun moyen de le savoir.
02:16Donc c'est un petit peu le problème en France, c'est qu'on n'a pas le moyen ni de savoir à quoi on est bon,
02:21autre que les matières abstraites, ni de s'orienter vers ces matières-là,
02:26si on en avait le désir, puisque dans notre pays, il est réputé absolument normal et obligatoire
02:33d'aller dans la voie générale, faire un bac, et ensuite bac plus 5 si possible, le plus possible.
02:39Ce qui est parfaitement absurde, et je vous dis, nos voisins ne fonctionnent pas comme ça.
02:42Alors qu'on le voit bien en visitant ce festival des vocations, ici au Mucem, dans le forum du Mucem,
02:48ou alors dans la cour du Fort Saint-Jean, il y a des métiers manuels extrêmement valorisants,
02:53où on touche la matière, qui sont accessibles dès l'âge de 16 ans, avec des études qui sont extrêmement courtes,
03:01c'est 6 mois à 1 an, on a un métier clé en main.
03:03Absolument, et alors ce qu'on observe de très curieux, ce sont les compagnons du devoir qui m'ont raconté ça,
03:09que depuis quelques années, ils ont de plus en plus de jeunes qui arrivent après 2 années de fac par exemple,
03:15pour devenir charpentier ou autre, et là, on est assuré en peu de temps d'avoir un emploi,
03:21et un emploi qui est totalement exaltant, parce qu'on est maître de son ouvrage,
03:26on touche, on sait vraiment ce qu'on fabrique, et à quoi ça sert, et à qui ça rend service.
03:33Ce qui souvent n'est pas le cas dans bien des métiers de la voie générale.
03:36Des exemples de métiers qu'on peut découvrir avec vous, grâce à vous, dans ce festival d'évocation ?
03:41Alors là, il y en a beaucoup, vous avez le vitrail, la justase, la chaudronnerie, le soudage, la couture,
03:48beaucoup de couture, l'électricité, je dirais qu'il y en a bien une bonne vingtaine.
03:55Avec des partenaires solides, qui accueillent, qui proposent pour certains, comme l'AFPA, des centaines d'emplois.
04:01L'AFPA qui nous a investi avec, aussi bien dans la cour de la commande qu'au forum,
04:07un focus sur les métiers du naval, et Dieu sait qu'ils sont nombreux.
04:11Avec même un simulateur de soudage qui permet ensuite d'aller souder pour de vrai, dans la cour de la commande.
04:17Le soudage TIG, pour de vrai. Un vrai exercice très intéressant.
04:21Voilà, et il faut avoir réussi son exercice virtuel pour pouvoir passer au concret.
04:25Il y a également l'outil en main qui est venu avec 8 artisans.
04:28Nous avons Actavista, très atypique pour la couture.
04:33Phil Rouge, enfin je sens que j'en oublie.
04:35Mais voilà, ils sont venus très nombreux, et notamment pour l'AFPA, avec 40 personnes, ce qui n'est pas rien.
04:40On a de quoi discuter et découvrir ces métiers en profondeur.
04:43Merci beaucoup Laurence Decreo, fondatrice de ce festival des vocations,
04:49qui nous a donné envie de découvrir tous ces métiers, et notamment les métiers manuels.
04:53Merci beaucoup Fabrice.

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