Camille Laurens. Entretien avec Oriane Jeancourt

  • il y a 12 ans
Camille Laurens,Oriane Jeancourt
CC-BY-NC-ND 2.0
Camille Laurens s’est instaurée comme une figure majeure de l’autofiction. Si ses premiers romans, « Index » et « Romance », se distinguent par une approche ludique de l’écriture, elle connaît un drame personnel qui transforme radicalement sa conception de la littérature : en 1994, elle perd son fils. Cette douleur sera à l'origine de « Philippe », récit bouleversant sur l’absence et l’impossible deuil. Pour la première fois, elle adopte cette langue acérée, parfois cruelle, qui fait sa singularité.
Quelques années plus tard, avec « Dans ces bras-là », elle fait entendre une voix âpre, celle de l’amante qui analyse la passion amoureuse. En miroir de cette réflexion sur les hommes de sa vie, c’est aussi l’essence de sa féminité qu’elle dévoile avec la lucidité d’une Madame de La Fayette, version XXI e siècle.
Dans « Romance nerveuse », Camille Laurens joue avec le procédé autofictif : elle se met en scène, accompagnée d’un fantôme, « Ruel », un surmoi encombrant et bavard. De la sincérité au burlesque, elle s’affirme en virtuose du roman à la première personne.

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