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L'association des maires de France, la principale organisation d'élus du pays, vient de décider qu'elle ne se rendrait pas ce mardi à la « conférence nationale des finances publiques » organisée par Matignon. En cause : l'inquiétude des collectivités d'être mises à contribution dans la recherche d'économies de Bercy.
Regardez L'invité de Yves Calvi du 14 avril 2025.

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Transcription
00:00Jusqu'à 20h, RTL Soir avec Yves Calvi et Vincent Derosier.
00:04Merci à vous qui écoutez RTL, il est 18h18, l'Association des maires de France ne participera pas à la conférence sur les finances publiques organisée par François Bayrou demain.
00:13Bonsoir André Léniel, vous êtes premier vice-président délégué de l'Association des maires de France et maire d'Issoudun dans l'Indre.
00:19Expliquez-nous ce mouvement d'humeur.
00:21Ce n'est pas un mouvement d'humeur, c'est un mouvement totalement réfléchi.
00:24Nous n'avons eu aucune réunion préparatoire, nous apprenons vendredi passé 20h qu'il y aurait une réunion mardi à 9h.
00:33Tout cela n'est pas sérieux, aucun ordre du jour, pas de documents.
00:38En réalité, c'est une opération de communication du gouvernement et nous n'avons pas vocation à être des assistants de ces opérations de communication.
00:50Nous sommes des partenaires et on aimerait être considérés comme tels.
00:54Vous dénoncez une séance de communication, je vous ai bien compris, mais expliquez-nous, allons un petit peu plus loin.
01:01Oui, volontiers.
01:02Ce n'est pas la première fois qu'on organise des réunions politiques qui sont, on va dire, préparées à la dernière minute.
01:12Je pense que la plupart des auditeurs d'RTL qui nous écoutent ce soir, ils ont plutôt envie de vous voir participer, quitte à critiquer ensuite, non ?
01:24Non, ce n'est pas sérieux.
01:27Il n'y a pas la place de discuter réellement, il n'y a pas la place de s'exprimer sereinement, il n'y a aucune phase de travail possible.
01:35Non, nous ne faisons pas de la figuration.
01:38Nous n'acceptons pas cette forme de mépris à notre égard.
01:41Nous ne sommes ni des sous-traitants de l'État, ni une variable d'ajustement.
01:45Et on sait très bien que l'opération consiste à expliquer qu'on va nous tondre et nous n'avons pas une âme de mouton.
01:51Alors sur la tonse, on va revenir dans un instant, mais est-ce qu'il n'est pas normal tout simplement que le Premier ministre vous informe,
01:56et donc nous informe de ses projets sur les finances publiques ?
02:00Tout est dans la presse depuis des semaines et des semaines, avec pour leitmotiv permanent, il faut taxer les collectivités territoriales.
02:07Les collectivités territoriales, elles ont été taxées cette année, en 2025, à hauteur de 7,4 milliards.
02:14Nous sommes maintenant dans des difficultés récurrentes, que ce soit les départements, ce sont les plus touchés d'ailleurs,
02:21parce qu'ils ont tout le volet social à leur charge, mais c'est vrai aussi des régions et bien entendu des communes.
02:27Ce n'est pas acceptable que l'État creuse les trous et nous demande ensuite de réparer les erreurs manifestes qui ont été commises.
02:34André Léniel, vous avez été ministre.
02:36Le déficit faramineux de nos finances ne vous inquiète pas.
02:38J'ai du mal à le croire, 5,4%, on aimerait passer à 4,6% en 2026,
02:44et depuis que je suis journaliste, pour vous dire la vérité, on a toujours été au-dessus des trois points.
02:49C'est tout à fait vrai, et d'ailleurs, si vous reprenez le communiqué que nous avons publié,
02:53nous disons nous-mêmes que la situation budgétaire de la France est extrêmement grave.
02:58Mais justement, ça demande un travail sérieux.
02:59Ça ne demande pas des effets de manche qui n'ont pour objectif que de nous taxer sans que nous ayons notre mot à dire.
03:06Donc oui, nous sommes prêts à travailler.
03:08Mais nous voulons pouvoir négocier et être sur des sujets de débat qui seront à égalité
03:16entre les collectivités territoriales dans leur ensemble et bien entendu l'État.
03:21Vous nous suggérez que Bercy ne fait pas un travail sérieux ?
03:24C'est malheureusement de temps en temps le cas.
03:27Quand pendant des mois on a expliqué que c'était les collectivités territoriales qui portaient les dérapages budgétaires,
03:32aujourd'hui la lumière est faite.
03:34Et nous n'y sommes en aucun cas dans la responsabilité.
03:38C'est une manifestation claire de cette volonté de toujours se décharger de ses propres fautes sur les collectivités.
03:46Nous ne sommes, je le répète, ni des sous-traitants, ni une variable d'ajustement de l'État.
03:51Sauf que le ministre de l'économie évoque des efforts nécessaires de l'État, donc il se cite, de la sécurité sociale et accessoirement des collectivités locales.
04:00Et donc j'ai envie de vous dire, chacun doit faire son effort, non ?
04:03Non, parce que nous, nous ne participons en aucun cas, ni à la dette, ni au déficit.
04:09Et donc ce sont des sujets tout à fait sérieux, mais qui ne peuvent pas être traités en se servant de nous pour éponger les dettes des autres.
04:17André Lagnel, nos confrères de la Tribune annoncent justement 8 milliards d'économies demandées potentiellement aux collectivités territoriales.
04:24C'est donc injuste ?
04:26C'est injuste et délirant, parce que ça mettra en cause les services publics locaux.
04:31Or, aujourd'hui, nous avons un État déliquescent et ce qui tient sur le terrain, ce que les citoyens reconnaissent,
04:37c'est la capacité des collectivités territoriales à avoir des services publics de proximité.
04:43Si nous étions pensionnés une nouvelle fois, je le répète, pour 2025, c'est déjà 7,4 milliards.
04:49Et cela, malheureusement, se produit depuis plusieurs années.
04:51Nous sommes aujourd'hui dans l'incapacité de maintenir les services à la population si nous continuons à être scalpés comme le gouvernement s'y emploie.
05:00Donc vous craignez pour vos écoles primaires, pour vos équipements sportifs, stades, piscines, enfin je ne sais pas que moi.
05:05Pour nos crèches, pour nos crèches, pour le soutien à l'ensemble du monde associatif, qu'il soit culturel, sportif ou social, pour la modernisation de nos territoires.
05:15On nous impose chaque année des normes nouvelles. Sur les trois dernières années, ce sont 5 milliards de normes qui ont été imposées aux collectivités territoriales sans aucune contrepartie.
05:26Je répète, l'État ne peut pas continuer à vivre à crédit sur le dos des collectivités territoriales.
05:31Nous, nous remplissons nos engagements à l'égard des populations qui nous ont fait confiance et qui, j'en suis convaincu, continueront à faire confiance aux communes lors des élections municipales de 2026.
05:41Pour dire les choses simplement, nos maires s'inquiètent d'une réunion où, en fait, on ne ferait qu'entendre les analyses du ministère de l'Économie ?
05:48On les connaît par cœur. Ça fait des années qu'on nous serine les mêmes propositions qui n'aboutissent jamais sérieusement et qui ne permettent pas de redresser la France.
05:57Sur les dix dernières années, ce sont plus de 70 milliards qui ont été ponctionnés sur les collectivités territoriales.
06:03Est-ce que vous en avez vu l'effet sur la baisse du déficit de notre pays ? Non, puisqu'il a continué à augmenter.
06:09Donc, il ne s'agit pas de continuer à fragiliser ceux qui gèrent correctement, c'est-à-dire les collectivités territoriales,
06:17et de mettre en difficulté l'économie nationale, car nous sommes des investisseurs majeurs dans notre pays.
06:24On a eu X gouvernements de couleurs très différentes ces dix dernières années qui vous ont toujours demandé des efforts.
06:30Ils vous en veulent, ils sont méchants et ils ne veulent pas faire les efforts eux-mêmes ?
06:33Non, tout simplement, un certain nombre d'entre eux n'ont pas compris les évolutions de l'économie et les évolutions budgétaires,
06:42et sont allés à la facilité, c'est-à-dire de demander aux autres de payer à la place de l'État, qui n'a pas su être en équilibre.
06:50Je rappelle que les communes, les collectivités territoriales dans leur ensemble, sont chaque année à l'équilibre, puisqu'elles y sont obligées par la loi.
06:58André Lénienne, on les trouve, vous, les 40 milliards ?
07:00C'est un débat que nous sommes prêts à avoir, et nous avons des idées, mais ce n'est pas en ayant un État centralisé qui n'est pas capable de remplir ces missions.
07:08Monsieur Lénienne, si vous refusez toute concertation en ce moment, bien entendu, on souhaite vous entendre sur les éventuelles possibilités auxquelles vous avez réfléchi.
07:17Mais attendez, vous nous demandez de pallier les incohérences et les incapacités d'un État qui est de plus en plus, j'allais dire, dans le mépris de ce qui se passe sur le territoire.
07:32Il y a eu les gilets jaunes, est-ce qu'il y aura demain les gilets bleu, blanc, rouge ?
07:37C'est une hypothèse qu'il faut regarder avec sérieux.
07:40Ce n'est pas sérieux de vouloir nous convoquer simplement pour nous donner la potion.
07:45À moins que vous ayez en tête sur toutes les élections municipales qui auront lieu l'année prochaine ?
07:49Non, vous voyez, ce n'est pas vraiment le problème.
07:53Et je pense que les maires sont des gens plus sérieux parfois que les journalistes.
07:56Je cite votre communiqué, l'AMF se tient à la disposition du gouvernement pour une vraie démarche constructive et durable avec une réunion de travail préparée en amont.
08:04On en reste là et on attend que vous ayez fait en quelque sorte l'ordre du jour de cette réunion ?
08:12Mais, attendez, je crois que vous n'avez pas vraiment clairement conscience de ce qui se passe réellement.
08:17C'est vrai que c'est loin la province.
08:21Nous, sur le terrain, nous agissons.
08:22Nous, sur le terrain, nous répondons.
08:24Toutes les grandes crises que nous avons vécues ces cinq dernières années, ce sont les collectivités territoriales qui en fait face.
08:31C'est ça la réalité de la France.
08:33La proximité, c'est nous qui l'assumons.
08:36Et les seuls élus qui ont encore totalement la confiance de nos concitoyens, à plus de 70%, en tout cas, ce sont les maires.
08:42Donc, nous demandons du respect.
08:44Nous demandons une méthode de travail.
08:45Et nous sommes prêts, ensemble, à regarder comment nous pouvons avancer au bénéfice de nos concitoyens, de l'intérêt général et de notre nation.
08:55Une méthode de travail.
08:57Merci beaucoup André Lagnel, premier vice-président délégué de l'Association des maires de France et maire d'Issoudun dans l'Indre, je le rappelle.
09:03Des prisons en préfabriquées pour lutter contre la surpopulation carcérale.
09:07L'annonce est signée Gérald Darmanin.
09:09Comment ça fonctionne ? Est-ce que cela présente toutes les garanties de sécurité ?
09:13Rendez-vous dans moins de 15 minutes avec Wilfried Fonck, qui lui est secrétaire national de l'UFAP, UNSA Justice.
09:18A tout de suite pour notre journal de 18h30 et Vincent Derossier.

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