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  • 02/04/2025

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Amusant
Transcription
00:0019h20, Cache sur table sur Arabel.
00:07Bonsoir, bonsoir à tous. Bienvenue dans cette nouvelle édition de votre émission Cache sur table pour nous intéresser ce soir au blocage politique à Bruxelles.
00:17Bien sûr, c'est d'actualité et ses conséquences notamment sur le secteur non marchand. Nos invités ce soir, Sandrine Couturier, directrice de la SBL Convivance. Bonsoir.
00:26Bonsoir.
00:27Avec nous également Haji Moussa Diallo, sénateur et député bruxellois les Engagés. Bonsoir.
00:31Bonsoir.
00:32Et va nous rejoindre dans une poignée de secondes Gisèle Mandela, députée des Filles à la région bruxelloise.
00:38Alors, en l'absence d'un gouvernement de plein exercice, plus d'une centaine d'associations bruxelloises actives dans les domaines de la santé, du social, de la culture,
00:47qui répondent aussi aux besoins d'une population plongée dans l'incertitude, qui réclame plus de droits et attendent beaucoup plus de solutions de ce blocage politique.
00:57Et on va commencer avec le commencement, si vous le voulez bien, avec vous, Sandrine Couturier, avec un encadré du secteur non marchand, son rôle, son importance.
01:06Est-ce que vous pouvez, disons, d'une manière générale, nous définir ce secteur et son rôle essentiel dans notre société aujourd'hui, Sandrine ?
01:13Je précise, je suis directrice de l'ASBL, je ne suis pas là en tant que fédération du non marchand, donc je ne vais pas vous donner une réponse tout à fait claire et exhaustive.
01:25Mais disons que le non marchand, il va offrir une multitude de services d'aide à la personne et dans des domaines très, très variés qui vont de la santé, culture, logement,
01:38mais aussi le handicap, les personnes victimes de violences sexuelles, l'isolement des personnes âgées, la prévention des assuétudes.
01:45Donc on a vraiment un secteur très, très large. Et on est des associations qui, en fait, mettons en œuvre des politiques publiques.
01:54On est des acteurs de première ligne, on est au contact direct avec les personnes, avec des situations de détresse sociale,
02:05les situations que ces personnes rencontrent. Et je pense qu'on est un pansement là où il y a sûrement des blessures sociales, là où il y a des blessures sociales.
02:16Et je dirais qu'on fait tout un travail que les administrations ne font pas, qu'on est les seules à faire.
02:23Je pense que nos missions principales, c'est surtout donner accès aux droits aux personnes qui ont justement, qui rencontrent des difficultés pour y avoir accès.
02:32Et puis dernière chose, on est aussi tout un secteur économique, puisqu'on représente beaucoup d'emplois, d'emplois qui sont directement au service des Bruxellois,
02:41des emplois qui sont occupés aussi par des Bruxellois. Et il me semble important de préciser que la part qui est dans nos budgets, la part qui est consacrée à l'emploi,
02:54moi dans mon ASBL, il avoisine les 90%. Donc je veux dire, si on a des coupes budgétaires, c'est immédiatement des pertes d'emploi.
03:04Justement, peut-être plus précis, est-ce qu'il y a des défis spécifiques rencontrés par les organisations non marchandes ?
03:10Et justement, comment ce secteur soutient-il ces personnes vulnérables en l'absence de moyens ?
03:16Alors pour l'instant, il y a la situation là maintenant qui est extrêmement compliquée. Après, on est quand même soutenu, on a des moyens, on est quand même important.
03:30Mais je dirais que les défis auxquels on est confronté, par rapport à la population, ça je l'ai dit, c'est vraiment la question du non-recours au droit,
03:39de pouvoir donner accès à ces droits des personnes qui ont des difficultés pour les obtenir. Mais c'est aussi mobiliser les personnes, c'est je pense leur redonner confiance dans leur capacité à agir sur leur environnement.
03:56Et donc nous, en tant qu'organisation, les difficultés qu'on rencontre, c'est le fait qu'on est dans la précarité.
04:09Je dirais que les travailleurs sont eux-mêmes dans une forme de précarité, parce qu'on est avec des subsides facultatifs, parce que moi j'ai des subsides annuels,
04:21alors qu'ils sont devenus récurrents, donc je ne peux pas dire que je suis inquiète d'une année sur l'autre, mais je peux avoir des coupes budgétaires d'une année sur l'autre,
04:28et donc ça rend quand même le travail difficile. Et là aujourd'hui, la difficulté c'est que par contre on n'a aucune visibilité sur ce qui se passe, sur ce qui vient.
04:42On va y revenir dans quelques instants, je me tourne vers vous, H. Moussa Diallo. C'est important de souligner vraiment le travail essentiel que fait le secteur non-marchand ?
04:51Oui, c'est aussi l'occasion de leur dire merci pour tout le travail qu'ils abattent sur le terrain pour créer des liens, pour soutenir les plus vulnérables, pour des projets qui sont des projets humains.
05:05Et nous, engagés, c'est notre ADN, l'humain. Oui, effectivement, les associations, toutes les structures non-marchandes méritent toute notre attention, surtout en cette période un peu particulière.
05:18Bruxelles vit des moments assez compliqués, compte tenu du fait que c'est une première, qu'il y ait autant de mois sans gouvernement de plein exercice, avec toute la volonté qui nous anime.
05:30Nous avons mis en place tout un ensemble de mécanismes. Depuis le lendemain des élections, jusque par l'étape d'un formateur, les engagés ont toujours repondu présent pour essayer de trouver une solution
05:43pour que Bruxelles retrouve un gouvernement de plein exercice pour faire face aux nombreux défis qui nous attendent. Donc, premier mot, première expression, c'est dire merci pour le travail que vous abattez.
05:54Et nous avons à cœur, effectivement, de maintenir ces liens, de maintenir ces structures sociales pour faire vivre Bruxelles autrement.
06:03Gisèle Nandela, députée des filles de la région Bruxelles, bonsoir. Merci d'être avec nous sur Arabelle. Est-ce que vous comprenez les inquiétudes formulées il y a quelques instants par Sandrine Couturier ?
06:14Mais totalement, totalement. Je pense que, comme elle l'a si bien dit, les secteurs associatifs, les secteurs normachants, c'est quelque part un pansement, c'est un secteur qui répond au manquement de pouvoir public dans certains domaines.
06:31Et donc, on parle aujourd'hui de la toxicomanie qui va grandissant. Et qui sont les personnes qui sont au contact de ces personnes qui ont de ces difficultés ? C'est d'abord le monde associatif.
06:45Et je voudrais aussi, moi, ici, saluer tout le travail que le monde associatif fait. Je pense que sans le monde associatif, on va rencontrer encore beaucoup plus de difficultés, rien que pour ces secteurs-là que je viens de citer.
06:57Mais on a toute la lutte contre la pauvreté, les mamans solos, la précarité et la santé mentale, bien entendu. Il y a énormément de choses. Et moi, je comprends totalement les inquiétudes de ces secteurs.
07:10D'autant plus que ça fait presque, on va faire, quoi ? Peut-être un an ? Mais non, c'est pas neuf mois qu'on n'a pas de gouvernement. Et quand il n'y a pas de gouvernement, il n'y a pas de budget de plein exercice.
07:19Et donc, on est obligé de travailler sur les douzièmes provisoires. Et en même temps, ces douzièmes provisoires ont voté peut-être au Parlement. Certaines associations, moi, j'ai encore rencontré hier, on a été chez Rainbow House, on a encore rencontré des associations qui n'ont pas encore touché les subsides, ont fait peut-être voter les douzièmes provisoires.
07:39Et ils ne savent plus quoi faire. Ils font face à des difficultés financières. Ils ne peuvent plus avoir des crédits à la banque parce qu'il n'y a pas de garantie. Les banques ne veulent pas prêter parce qu'il n'y a pas de garantie. Et donc, les associations sont à sec au moment où on vous parle.
07:54Et donc, il est plus qu'urgent qu'aujourd'hui, en tout cas, les négociateurs puissent mettre un peu l'air égaux des côtés et venir avec un gouvernement de plein exercice parce que ce sont les citoyens qui sont en train de trinquer. Les citoyens et les associations, bien sûr, qui les aident. Donc, c'est totalement inadmissible de jouer comme ça avec la vie des gens.
08:16— Alors Sandrine Coturier, vous pensez que le secteur non-marchand mérite davantage de financement ou, je dirais aussi, de souplesse au niveau de la législation ?
08:25— Je pense qu'il y a les deux. La difficulté qu'on rencontre, je dirais, au niveau de la législation, c'est qu'on est... Nous, ce qu'on voudrait, c'est des subsides structurels, pluriannuels qui nous permettent de nous sortir de cette précarité, d'avoir une visibilité et aussi de pouvoir gérer ces associations en chef d'entreprise avec une visibilité sur plusieurs années qui nous permettent...
08:50Parce que, comme je vous l'ai dit, la majorité va dans le personnel. Pour peu qu'il y ait quelqu'un qui est malade en congé de maternité, il y a moyen de jouer quand même un petit peu avec ça.
09:02En termes de financement, d'abord aussi vous dire que ces subsides facultatifs, il n'y a pas l'indexation, ça ne tient pas compte de l'augmentation des salaires. On est un secteur, en fait, qui ne coûte pas très cher au regard de nos barèmes, des avantages sociaux.
09:19Et donc, oui, en tout cas, ce qu'on demande, c'est d'avoir un financement à la hauteur des enjeux qu'on doit traiter dans la société.
09:29Mgr Moussa Diallo, est-ce que vous pensez que les acteurs, puisqu'on parle politique, du secteur ne sont pas suffisamment impliqués, justement, dans la prise de décisions politiques à Bruxelles ?
09:38Nous pensons, en tout cas, à chaque rencontre avec le monde associatif, on a l'impression qu'ils sont écoutés, mais pas totalement.
09:51Nous nous préconisons, vous savez que notre ADN, comme je l'ai dit, c'est le facteur humain. Nous pensons que la participation citoyenne est un facteur important dans le processus de décision.
10:01Nous pensons que les associations doivent être des partenaires. Vous êtes des partenaires dans la gestion de la chose publique. Vous n'êtes pas des sous-traitants, vous êtes des partenaires à part entière.
10:16C'est notre vision et c'est notre objectif. D'ailleurs, dans nos propositions, dans le manifeste des engagés, il est clairement indiqué que nous voulons plus de subventions structurelles, moins de paperas séries administratives,
10:29parce que quand on prend les subsides dont vous faites allusion, les subsides facultatifs ou les subsides annuels, vous passez presque la moitié du temps à justifier les subsides.
10:40Dans les procédures administratives, c'est que vous déconcentrez un peu de l'objet de l'innovation sociale, de faire avancer les projets sociaux.
10:49Nous nous préconisons avec force la mise en place d'un mécanisme de simplification administrative et la mise en place d'un mécanisme de subvention plus structurelle 3, 5 en fonction des projets.
11:03Ceci permettra en tout cas de lutter avec efficacité contre la précarité dont vous faites allusion. Pour terminer, au mois de février dernier, j'ai organisé un colloque au Parlement bruxellois autour des acteurs de la cohésion sociale.
11:19Un éminent professeur disait « Comment voulez-vous que des personnes précarisées puissent s'occuper d'autres précarisés ? » Donc quelque part, il faut, c'est indispensable de faire en sorte que ceux qui gèrent le monde précarisé soient au moins dans une situation de stabilité.
11:36– Gisele Mandela, votre avis sur cette question du secteur non marchand qui n'est pas suffisamment impliqué dans la décision politique ?
11:43– Non, je ne pense pas que le secteur non marchand ne soit pas impliqué de manière active dans les décisions politiques. Au contraire, en tout cas, pour ce qui est de défis, aidez-moi personnellement, nous travaillons toujours avec les secteurs associatifs.
11:57Avant de poser une question, avant de faire une interpellation, on interroge les mondes associatifs pour savoir exactement quels sont leurs besoins pour nous permettre, en fait, nous parlementaires, surtout nous parlementaires, de pouvoir interpeller le gouvernement qui est l'exécutif, qui lui a des moyens, qui lui, en fait, c'est lui qui a l'action.
12:15Et donc, je pense que les associations sont écoutées, mais ne sont pas suffisamment écoutées. Aujourd'hui, on voit avec l'Arizona, certains ont décidé de plaire à un électorat. Et donc, du coup, qu'est-ce qu'on fait ? On zappe tout un pan de la société, les mondes associatifs, parce que, quelque part, on a l'impression que les mondes associatifs, c'est la lille de la société.
12:37C'est des gens qui viennent déranger, c'est des gens qui viennent, voilà, des fainéants, qui ne fait que gratter. Mais de manière générale, je pense que les partis politiques ou certains hommes ou femmes politiques qui connaissent les terrains, qui travaillent avec les terrains, écoutent les mondes associatifs. Parce que sans les mondes associatifs, on ne sait pas. Moi, je ne sais pas faire une interpellation si je ne suis pas à l'écoute des mondes associatifs.
12:58Mais oui, il faut le reconnaître aujourd'hui, certains hommes politiques de l'Arizona ont décidé de couper, de sabrer là où ils pensent que ce n'est pas nécessaire pour privilégier, en fait, les mondes des finances, les mondes des entreprises. Donc voilà, c'est ça, en fait. Oui, certains sont un peu coupés de la réalité de terrain. Et je pense qu'il serait temps qu'ils descendent un peu sur le terrain et comprennent.
13:24– Est-ce que vous hochetez de la tête un petit peu, H. Boussadiallo, une réaction par rapport à cette formule utilisée par Gisèle Mandela, plaire à un certain électorat ?
13:31– Je pense que quand on est responsable politique, on se doit une certaine hauteur au-delà des idéologies, au-delà des partis, une certaine hauteur qui relève de l'humain. Aucun responsable politique démocratique ne peut se permettre comme ça, du jour au lendemain, de décider de supprimer des subventions qui sont essentielles.
13:56Nous sommes des responsables politiques qui sommes dans le concret. Pourquoi ? Lorsque ce pays, ou en tout cas les entités de ce pays, ont été longuement gérées par une vision de dépenser ce qu'on n'a pas, à un moment donné, nous sommes rattrapés par ce gap.
14:17Il faut agir par des réformes sérieuses, ambitieuses, pour assurer la stabilité financière de ce pays. Ceci passe nécessairement par des réorientations. Ceci ne veut pas dire qu'on va couper des subventions dans le simple but de les couper. Nous sommes dans une situation budgétaire difficile, que ce soit à Bruxelles, que ce soit au niveau fédéral.
14:41Les responsables politiques que nous sommes doivent aussi avoir de la hauteur pour pointer du doigt que nous avons trop dépensé par la dette qu'on s'est endetté pour consommer. À un moment donné, il faut arrêter, il faut freiner cela pour que le pays retrouve une stabilité. Et tous les secteurs vont subir cette réforme.
15:05Nous ferons en sorte que ce qui est humain soit soutenu, soit défendu. Les associations, vous l'avez vu dans nos propositions, ont un temps vers cette simplification administrative qui permettra une mutualisation de certains services et ceci permettra effectivement d'amortir les réductions qui sont proposées. Nous ferons les réformes nécessaires avec méthode, avec accompagnement pour que tout le monde se retrouve au bout.
15:30Votre avis Gisèle Mandela ?
15:32Certainement, je pense que oui. En tant que responsable politique, nous gérons qui ? Nous gérons d'abord les humains. Et quand on gère les humains, on sait ce qui est nécessaire pour les humains. Il est vrai que les déficits de la Belgique nous rattrapent et nous devons faire des réformes.
15:52Je pose la question, sommes-nous obligés de faire des réformes là où les gens en ont le plus besoin ? C'est ça la question. Être responsable politique, c'est allier l'humain et l'efficacité. Aujourd'hui, on va s'abrer dans tout ce qui est secteur non-marchand. Nous allons nous retrouver encore avec des gens qui seront encore plus dans la précarité. On va encore avoir des problèmes au niveau des santé mentale.
16:16Avec toute cette charge qu'il y a, qu'est-ce qu'il va se passer après ? On va devoir financer à nouveau peut-être les soins de santé parce que ça va coûter plus cher à l'INAMI. Et puis, qu'est-ce qu'on va se dire ? Oui, on doit aller chercher de l'argent là où c'est nécessaire. Je pense qu'il y a des secteurs sur lesquels on ne doit pas toucher. On sait trouver de l'argent.
16:40Autrement, on vient de le voir, pour la défense, on a trouvé combien de milliards pour la défense ? On nous parle de la guerre qui est à nos portes. Je ne pense pas sincèrement que la Russie va nous faire la guerre d'ici là. Je ne pense pas qu'ils sont aussi fous, que Poutine est aussi bête pour envahir l'Europe.
16:58Mais là où on fait des efforts pour la défense, alors qu'on a des gens qui sont en train de mourir de faim, on a des gens qui sont dans la toxicomanie, donc je pense qu'à un moment donné, oui, il faut faire une politique de manière efficace et efficiente, mais en tenant compte de l'humain.
17:16S'abrer là où c'est nécessaire, parce que je ne dis pas qu'il ne faut pas aujourd'hui faire des économies. J'ai dit qu'il faut le faire, mais il faut voir dans quel secteur il faut le faire. Si on arrive à trouver 12 milliards, je ne sais plus, autant de milliards pour la défense, je crois qu'on peut laisser les secteurs, nos marchands, peut-être en l'état actuel, s'en sabrer et voir un peu si, je ne demande pas qu'on augmente, mais à tout le moins qu'on leur permette de poursuivre dans la configuration actuelle.
17:43Résennement logique, H. Moussa Diallo.
17:45Vous savez, je suis acteur politique, mais qui vient du monde associatif de la société civile. Je sais de quoi je parle. Au-delà des postures de partis, d'opposition, de partis de gouvernance, je sais de quoi il s'agit.
18:00Mais il faut aussi reconnaître et admettre que la gestion de certains subsides, la gestion de certaines subventions, la gestion de certains mécanismes doctroits de ces subventions à ces ASBL a fait défaut à un moment. Il faut recentrer tout ça, rendre opérationnels les associations par la simplification administrative.
18:21Lorsqu'on dégage suffisamment de temps pour une convention pluriannuelle qui vous permet de disposer de moindres fonctionnements, cela vous libère de toute cette paperasserie administrative pour pouvoir justifier une subvention annuelle qui, parfois, vous recevez 80% de subsides et puis les 20% qui sont débloqués suite à d'autres démarches administratives longues et difficiles.
18:46Nous voulons une simplification administrative. Nous voulons que les associations qui ont des projets et qui ont des projets pérennes puissent fonctionner normalement. Ce que nous voulons combattre, c'est cette gabarit financière qui tend à distribuer de l'argent à gauche à droite, de l'argent qu'on n'a pas. Et ce pays a été géré de cette manière depuis un certain temps. Il faut que cela cesse.
19:08Je pense que lorsqu'on est responsable politique, on doit avoir la hauteur pour dire la réalité telle qu'elle se présente. Le blocage actuel de la région de Bruxelles, ce sont des millions d'euros qui, chaque jour, par faute de décision. On va continuer dans ça ?
19:24On y reviendra dans quelques instants sur ce blocage politique à Bruxelles. On va marquer une courte pause et on se retrouve juste après.
19:39Et on retrouve nos invités ce soir. Sandrine Couturier, directrice de l'ASBL Convivance. Gisèle Mandela, députée des filles à la région bruxelloise. Et H. Moussadiallo, sénateur et député bruxellois. Les engagés. Je me tourne vers vous, Sandrine Couturier.
19:52Peut-être une réaction par rapport aux interventions précédentes de nos politiques ?
19:57J'ai un peu l'impression que c'est toujours eux-mêmes qu'on demande de faire des économies, dans le sens où on est un secteur qui est en permanence soumis aux économies.
20:09Je veux dire, tous les ans, on demande... Bien sûr que, moi, si je vois l'évolution de mon ASBL, nos subsides ont augmenté. Mais on demande quand même toujours plus d'argent pour faire face aux enjeux.
20:22Et on ne reçoit pas cet argent. Et on continue à traiter toutes les questions auxquelles on est confrontés. Et parmi les choses qui sont aussi difficiles et les défis auxquels on est confrontés, c'est qu'on a de moins en moins de réponses à apporter aux gens qu'on accompagne.
20:35Moi, je suis dans le logement. La crise du logement abordable et décent, elle est telle aujourd'hui qu'on a quand même du mal à répondre aux personnes qui vivent dans des logements insalubres et qui, en fait, ne veulent même pas qu'on contacte leur propriétaire, malgré qu'ils vivent dans un logement tout à fait insalubre, de perdre ce logement et de ne pas pouvoir en retrouver un autre.
20:56Donc, on a aussi du mal à faire, à accompagner les personnes parce qu'elles sont dans une situation tellement précaire qu'elles ne veulent pas perdre le peu qu'elles ont. Et la question que j'ai envie de vous renvoyer, c'est... Nous, on a l'impression qu'on a bien conscience de la situation budgétaire à Bruxelles. Et je pense qu'on en a particulièrement conscience parce qu'on est quand même en contact quotidien avec les personnes les plus vulnérables de cette région.
21:20Mais on a un peu l'impression que c'est un peu facile et visible de travailler sur les subsides facultatifs. Mais quel est le gain qu'on va retirer en diminuant de 15%, par exemple, les subsides facultatifs par rapport aux milliards qu'on doit trouver ? Et je pense que dans le budget, il y a des économies à faire, mais il y a aussi des choix politiques à poser.
21:47Et c'est vrai qu'on ne partage évidemment pas le choix qui serait fait de diminuer encore les subsides de l'associatif.
21:55H. Moussa Diallo, que répondez-vous à ce déséquilibre évoqué par Sandrine Couturier ?
22:01Mme Sandrine, la situation... Je sais que les associations font face avec résilience. Effectivement, c'est compliqué. C'est difficile pour tout le monde.
22:12Je vous l'ai dit tantôt, lorsqu'on est responsable, on est amené à prendre des décisions. Et les décisions doivent refléter l'état des finances du pays.
22:24Si les finances du pays ne sont pas bonnes, il faut effectivement trouver les voies et moyens pour remettre le pays d'aplomb et afin de continuer à financer tous les systèmes que nous connaissons,
22:35la pension, tous les mécanismes qui garantissent notre indépendance sur tous les plans.
22:43Quant aux coupes, les réductions qui sont envisagées, effectivement, ce sont des réductions avec une possible diminution de 15% des subsides facultatifs régionaux.
22:54C'est une menace. Mais néanmoins, le secteur doit être ouvert à une réflexion. A une réflexion où est-ce que l'efficacité et la mutualisation des services de danger parlé tantôt vont permettre d'absorber cette diminution.
23:07Si nous mettons en place, admettez avec moi, que certaines subventions sont quand même des subventions qui sont accordées à la volonté du chef, il faut que ça cesse.
23:20Nous connaissons dans certaines administrations, qu'elles soient communales ou à d'autres niveaux de pouvoir, où est-ce qu'on décide de donner à l'ASBLX un montant sans pour autant que cela n'ait un impact utile pour la localité.
23:34Nous voulons arrêter tout ça, faire en sorte que les ASBL qui portent des projets dans le domaine de la santé, dans le domaine de la jeunesse, dans le domaine de la cohésion sociale, mettent des projets utiles pour toute la collectivité,
23:46que ces structures puissent être accompagnées par une simplification administrative, par des subventions plus durables, mais aussi que ces ASBL puissent bénéficier également d'un accompagnement dans le cadre de la formation,
24:01formation en gestion, formation en gestion de projets, pour permettre à ces ASBL de s'adapter. Vous connaissez pertinemment à quelle allure les choses avancent, l'informatique, l'intelligence artificielle et tout ça,
24:15mais tous ces éléments doivent intégrer la gestion de demain. Soyez rassurés, nous, notre parti, dans n'importe quel atelage où il se trouve, la défense de l'humain reste un élément central.
24:29Même, nous devons rester réalistes face à la situation qui nous préoccupe. Ceux qui nous disent aujourd'hui « vous faites des coupes à gauche, à droite », vous vous imaginez si on n'avait pas pris la responsabilité de rentrer dans cette négociation gouvernementale au niveau fédéral ?
24:45Où est-ce qu'on se serait situé aujourd'hui ? Lorsqu'on est autour de la table, on vient avec nos revendications, avec nos propositions, mais quand on est amené par un esprit de construction, on rentre dans une situation où est-ce que chacun cherche à trouver le fondamental pour pouvoir avancer.
25:04C'est ce qu'on a fait dans les négociations avec l'Arizona, et c'est ce qu'on fera à Bruxelles, c'est ce qu'on fera partout où on sera impliqué.
25:12Je voudrais rebondir un peu sur ce que M. Diallo dit, en disant oui, faire des coupes budgétaires de 15%, oui, c'est nécessaire de le faire, on est tout à fait conscient qu'il faut le faire.
25:27En même temps, il appelle à une réflexion avec les mondes associatifs, mais alors qu'ils ont déjà décidé de faire des coupes de 15%, sur base de quoi ils ont décidé ça ?
25:38On sait pertinemment bien qu'il faut chercher des moyens aujourd'hui, parce que Bruxelles est en déficit, énorme, oui, il faut.
25:44Et là où je remets encore le curseur sur la question, c'est de dire pourquoi, comme Mme Goudurie l'a dit, pourquoi toujours toucher au secteur qui est vital pour l'humain ?
25:57Et quand j'entends les engagés qui mettent l'humain en avant et qui acceptent encore qu'on fasse des coupes budgétaires sur l'humain, moi ça me pose question.
26:09J'ai bien dit, je le répète, oui, il faut trouver des moyens pour résorber ces déficits au niveau de la région ou même au niveau du pays.
26:18Oui, mais il faut faire des choix, il faut opérer des choix objectifs pour permettre à la société de continuer à vivre.
26:27Je vais donner un exemple. 15% on me dit à un moment donné c'est beaucoup, c'est pas beaucoup.
26:34Il faut savoir que par exemple pour Ounia, on a réduit de 25% son budget, on voulait même éliminer Ounia et sur ce je remercie les engagés qui se sont quand même battus au niveau d'Arizona
26:46pour qu'on puisse maintenir les subsides d'Ounia. Mais on va raboter ça de 25% et 25% c'est quoi ?
26:54C'est plusieurs équivalents, je crois qu'une quarantaine d'équivalents temps plein qui vont sauter d'ici on ne sait pas quand.
27:00Et en plus de ça il y a des projets qui ne pourront plus être poursuivis alors que les discriminations à l'emploi, le racisme et tout ça augmentent.
27:08Il en est de même pour le secteur de la santé, je vous ai parlé de la toxicomanie, je vous ai parlé de la santé mentale, de la précarité grandissante des familles monoparentales.
27:17Mais où est-ce qu'on choisit de s'abrer ? C'est encore dans ces domaines là.
27:23Donc nous au niveau des défis, nous avons demandé et je pense que lorsque nous avons discuté des douzièmes provisoires au niveau du parlement bruxellois,
27:32nous avons demandé à ce qu'on repense en effet les modèles de financement des associations qui chaque année doivent renouveler leurs subsides,
27:40doivent demander avec une certaine incertitude de savoir s'ils vont recevoir des sous ou quoi.
27:45Nous nous plaidons pour une approche stable, c'est-à-dire un subside annuel, renouvelable.
27:51Pour répondre à la question de M. Diallo qui dit oui on a saupoudré comme ça de l'argent à des associations,
27:59oui nous demandons à ce qu'il y ait une évaluation, un suivi et une évaluation des projets.
28:06Au terme d'une évaluation positive, alors à ce moment-là on pourrait renouveler ou avoir un plan pluriannuel dès cinq ans.
28:13Nous avons demandé qu'on objective d'urgence les critères d'octroi des subsides, de connaître les dossiers.
28:21Et les dossiers qui seront mieux présentés, ces dossiers-là vont bénéficier d'un subside structurel à long terme.
28:29Et des projets qui arrivent comme ça, des copains, des amis qui ne sont pas bien ficelés ou qui ne sont pas fondés,
28:34ceux-là qui grignotent dans le budget, ceux-là on ne les prendrait pas.
28:38Donc pour ça il faut des critères objectifs, il faut vraiment objectiver les critères pour pouvoir avancer.
28:44Donc je pense qu'aujourd'hui dire que vous prenez vos responsabilités pour résorber les déficits au niveau de la région,
28:56oui, au niveau du pays, oui, mais je voudrais encore rappeler quelque chose.
29:00Par exemple au niveau de la déductibilité fiscale de 45 à 30% pour des dons que les donateurs font,
29:07il faut savoir qu'avec ça l'Arizona tue les bénévoles.
29:11Ces associations travaillent beaucoup avec les bénévoles.
29:15Et les associations dépendent de ces dons.
29:17Et Yann Yambon lui-même, membre de l'ANVA, de l'Arizona,
29:21dit qu'avec cette coupe budgétaire, cette réduction de la déductibilité fiscale de 45 à 30%,
29:29on ne fera qu'une économie seulement de 40,26 millions.
29:33Et ce ne sera même pas résorber le déficit.
29:40Mais alors pourquoi aller sabrer là ?
29:42Moi je pense qu'on peut aller chercher des moyens ailleurs,
29:45mais pas là où les gens en ont le plus besoin.
29:49Parce que, je suis désolée, ça touche les citoyens aujourd'hui.
29:52Je ne sais pas, vous venez de parler des personnes qui sont dans la précarité,
29:56qui vivent dans des logements insalubres,
29:58qui n'osent même pas, qui ne veulent même pas que vous demandiez,
30:01que vous appelez le propriétaire parce qu'ils vont perdre leur loyer,
30:05ou plutôt leur logement, ils vont se retrouver dans la rue.
30:08Mais ça va augmenter le nombre de personnes précarisées,
30:11le nombre de sans-abri, et surtout quand on voit qu'il y a de plus en plus des femmes,
30:15avec comme Corée, les violences faites aux femmes,
30:18qui se trouvent dans l'espace public.
30:20Donc je ne peux pas comprendre qu'à un moment on se dise oui,
30:24nous on veut travailler pour, on met l'humain au centre,
30:28mais on laisse quand même, dans les négociations,
30:34on va quand même encore aller chercher là où il y a le main.
30:37C'est ça le paradoxe.
30:39– Juste avant une réponse à Moussa Diallo, je me tourne vers vous,
30:42Sandrine Couturier, est-ce que, comme vient de dire Gisèle Mandala,
30:46repenser les modèles, les associations, c'est une piste plausible,
30:50réalisable et réaliste ?
30:53– Donc moi j'entends la question du saupoudrage,
30:58en tout cas ce n'est pas ma réalité,
31:00je veux dire moi les associations avec lesquelles je travaille,
31:02je trouve qu'au contraire on a plutôt du personnel qui est engagé,
31:06qui est expérimenté, qui est formé,
31:08et je veux dire on a quand même des contrôles qui sont importants
31:14et qui je pense sont quand même bien faits par les administrations.
31:19Donc je veux dire, alors oui on peut faire des simplifications administratives,
31:26on peut nous aider un petit peu à mieux nous organiser,
31:30il y a certainement des choses à faire,
31:32je repose ici la question, d'abord je n'en suis pas convaincue honnêtement,
31:36mais soit, et je pense qu'on est prêt au dialogue,
31:40je pense qu'on est prêt à discuter,
31:42et on sait toujours je pense se présenter
31:46comme étant des interlocuteurs de discussion,
31:50mais je repose la question de, et madame l'a dit,
31:57ces 15% qu'on va nous retirer aujourd'hui,
32:00je veux dire on va se le prendre en boomerang dans un an, deux ans, trois ans,
32:05parce qu'on a déjà une manière d'aborder la précarité
32:11avec une vision plutôt curative,
32:14et je veux dire le curatif coûte toujours plus cher que le préventif,
32:18et donc moi vraiment je maintiens le fait que je pense que ces coupes budgétaires
32:24elles se font à un mauvais endroit,
32:26aussi parce qu'on travaille l'humain,
32:29mais on travaille exclusivement pour les bruxellois,
32:32et toutes les politiques qui sont menées, Bruxelles est une capitale,
32:35c'est un poumon économique,
32:37mais on a la population avec le taux de chômage le plus important dans cette région,
32:42il y a quand même quelque chose là qui ne va pas,
32:45et donc voilà, moi je pense que l'enjeu il n'est pas sur l'associatif,
32:49je pense que l'enjeu il est ailleurs.
32:51On l'a fait boomerang, HBZ dialogue ?
32:53Bien, je voudrais dire merci à Mme Gisèle d'avoir dit plus haut et fort
32:59qu'on y a, c'est nous les engagés qui se sont battus
33:03pour que ce qu'on a pu sauver soit sauvé,
33:07je voudrais aussi vous dire que la déductibilité fiscale
33:10dont on parle des dons de 45 à 30% c'est nous,
33:14il y en a d'autres qui voulaient qu'on n'en parle plus du tout,
33:18je pense alors, partant ne fût-ce que de ces deux exemples
33:22que la présence des engagés dans cette discussion
33:25a le mérite de mettre l'humain au centre de nos préoccupations.
33:28Je voudrais aussi vous dire que sur cette déductibilité,
33:32bien vrai, c'est un outil qui aide,
33:35mais ceux qui veulent vraiment donner, ceux qui veulent vraiment aider,
33:38ceux qui veulent vraiment agir pour la société
33:41n'attendent pas un acte de déduction fiscale pour le faire,
33:46il y en a qui le font de manière anonyme,
33:48nous les encourageons, nous les félicitons,
33:50c'est nombreux anonymes qui font des gestes à des associations
33:53pour pouvoir aider le fonctionnement des associations.
33:56L'effet boomerang, avec tout le respect que je dois
34:00à toutes les personnes autour de cette table,
34:02ne prenons pas non plus le travail de tous ces acteurs politiques
34:07autour d'une discussion, autour d'une négociation
34:10pour former une coalition gouvernementale,
34:12pour du beurre, pour du rien,
34:14ce sont des experts, des experts en tout domaine,
34:17que chaque parti met à contribution
34:19et qui réfléchissent sur les meilleurs chemins possibles
34:22en tenant compte, encore une fois,
34:25le processus démocratique veut
34:28que lorsqu'il y a des élections, à l'issue des élections,
34:31des partis qui ont gagné le plus de voix
34:33puissent se retrouver pour pouvoir diriger,
34:35parce que le processus démocratique veut comprendre par là
34:38que c'est ce projet, ce programme
34:41qui a été proposé aux populations
34:43qui a eu le plus grand nombre d'adhésions.
34:46On ne va pas venir mettre en doute
34:49le mécanisme démocratique lui-même,
34:51parce que tous les projets qui ont été débattus
34:53pendant la campagne, ce sont ces projets
34:55qui se retrouvent autour de la table de discussion.
34:57Nous sommes, je l'ai dit et je le réaffirme,
35:00un parti de dialogue, un parti de participation citoyenne.
35:04Notre porte est grandement ouverte,
35:06que ce soit au niveau de Bruxelles,
35:07que ce soit au niveau fédéral, avec le monde associatif,
35:10pour voir des dispositions et des mesures qui sont prises,
35:13comment faire en sorte que l'applicabilité
35:16soit la meilleure possible.
35:18Mais lorsqu'un acteur politique,
35:20de quelque niveau que ce soit,
35:22se tourne vers vous pour vous dire
35:24qu'il y a encore de l'argent dans le bar de l'aile
35:26qu'il faut aller prendre pour mettre à disposition,
35:28il est en train de faire une campagne avant l'heure,
35:31la réalité est ailleurs.
35:32Dernier élément, pour dire que ce n'est pas
35:35que le monde associatif qui est visé par ces mesures,
35:39tous les cabinets ministériels ont été pratiquement
35:42Mais ça, on ne le dit pas.
35:44Parce que simplement, c'est dans la vision
35:48de ramener l'exécutif dans sa responsabilité première,
35:52faire marcher l'État avec rigueur,
35:55avec justesse, avec équitabilité.
35:57C'est ce qu'on va faire.
35:59Et d'ailleurs, ceux qui passent leur longueur de journée
36:03à nous critiquer d'avoir fait ça, d'avoir fait ça,
36:06c'est parce qu'on l'a fait.
36:08Nul n'était cela.
36:10Au fédéral, ce serait un blocage,
36:12à la région, un blocage qui aurait pu,
36:16qui peut mesurer cet impact d'une Belgique fédérale
36:23non gouvernée, d'une région de Bruxelles non gouvernée.
36:26Nous avons pris notre responsabilité
36:28et soyez rassurés que l'humain reste notre préoccupation.
36:31Je vous recevrai avec grand plaisir au Parlement Bruxellois
36:34pour qu'on puisse envisager des discussions
36:37pour faire avancer, en tout cas, son processus.
36:40Le blocage politique à Bruxelles et ses conséquences
36:42notamment sur le secteur non marchand
36:44marquent une courte pause et on se retrouve juste après.
36:50Et pour la dernière ligne droite,
36:52on retrouve tout de suite nos invités,
36:54Sandrine Couturier, directrice de l'ASBL Convivance,
36:56Gisèle Mandayla, députée des filles à la région bruxelloise
37:00et H. Moussa Diallo, sénateur et députée bruxellois,
37:03les engagés.
37:04Alors pour rebondir un petit peu par rapport
37:06à ce qui a été dit, on le disait en off,
37:08il y a quelques instants, en substance,
37:10est-ce que tout le monde doit faire l'effort,
37:12tout le monde doit essayer de faire l'effort
37:14pour trouver les sous, vous avez évoqué H. Moussa Diallo,
37:17que les caisses de l'État sont pratiquement vides,
37:19donc on passe de l'armée jusqu'aux petites ASBL,
37:23c'est un peu en substance tout ce qu'il faut faire ?
37:25Ici nous sommes dans une situation
37:28où est-ce que la responsabilité de chacun,
37:31chaque citoyen et les acteurs politiques en premier,
37:34doivent être engagés.
37:36La région de Bruxelles vit une situation inédite,
37:39neuf mois sans gouvernance,
37:41des douzièmes provisoires qui sont votés
37:44avec un mécanisme mathématique.
37:46Sans tenir compte effectivement de chaque projet,
37:49sans tenir compte de chaque article budgétaire,
37:51on vote mathématiquement le budget 2024 divisé par 12
37:56et prolongé en tenant compte de certains cavaliers budgétaires.
37:59Ceux-ci, on ne gère pas un pays avec ça.
38:02La première responsabilité à laquelle nous appelons,
38:06c'est aux acteurs politiques d'assumer
38:10leurs responsabilités face à la région et face à l'histoire.
38:14Bruxelles s'enfonce dans la crise,
38:17crise politique, crise budgétaire,
38:19et si rien n'est fait, sous peu peut-être
38:21elle sera placée sous tutelle,
38:23parce qu'on ne peut pas continuer à creuser ce déficit
38:27par l'absence d'action politique.
38:29J'appelle aux acteurs politiques
38:31de se retrouver autour de la table,
38:33donner à Bruxelles un gouvernement de plein exercice
38:36qui va essayer de redresser la barre
38:38et s'orienter vers un lendemain d'espoir.
38:41Juste une précision H. Moussa,
38:43pour expliquer à nos auditeurs et nos auditrices,
38:46mettre Bruxelles sous tutelle.
38:48Mettre Bruxelles sous tutelle,
38:50ça sous-entend que Bruxelles est une région,
38:52une entité qui fait partie de l'état fédéral belge.
38:55Lorsque les acteurs politiques que nous sommes,
38:58élus pour prendre nos responsabilités,
39:00nous ne le prenons pas.
39:01La région ne va pas continuer ad vitam aeternam,
39:04à vivre sous ces conditions du deuxième provisoire.
39:07C'est le fédéral qui va gérer Bruxelles.
39:09La responsabilité nous donne mandat
39:12de dépasser ces clivages de personnes,
39:16ces postures d'individus,
39:18pour prendre la posture de la responsabilité,
39:20s'asseoir autour de la table,
39:22faire ce qu'on a fait au niveau fédéral,
39:24faire les compromis nécessaires
39:26pour que Bruxelles retrouve le bon chemin
39:29de la gestion saine, de la gestion rigoureuse
39:31et la gestion au profit des citoyens.
39:33L'effort budgétaire qui est demandé,
39:36c'est une réalité.
39:38La réalité fait que,
39:40à tous les niveaux de pouvoir,
39:42le pays a été géré pendant un certain temps
39:45d'une manière aussi laxiste,
39:49celle de dire,
39:51dépensons tout de même, s'il n'y a pas,
39:53on s'endette.
39:54À un moment donné, nous avons cette responsabilité
39:57vis-à-vis des générations futures,
39:59pour leur dire,
40:01nous n'allons pas vous léguer nos dettes.
40:04Nous sommes des gens responsables,
40:06il faut des réformes sérieuses
40:08pour stopper cette descente budgétaire.
40:12Mais aussi, une responsabilité dans la gestion
40:15de la chose publique,
40:17faire en sorte que le responsable
40:19privilégie d'abord l'intérêt de la collectivité
40:22en lieu de toute autre considération paritocratique.
40:26Nous sommes dans un blocage à Bruxelles,
40:29tout le monde sait qui bloque Bruxelles.
40:31– Qui bloque Bruxelles ?
40:33– Ceux qui refusent, avec des exclusives,
40:36nous ne monterons pas,
40:38parce qu'il y a tel ou il y a tel.
40:40Le mécanisme démocratique a voulu,
40:42en tout cas jusqu'à maintenant,
40:44que Bruxelles soit composée de 89 élus,
40:4772 du côté francophone,
40:4917 du côté néerlandophone,
40:51le mécanisme a prévu de faire des majorités doubles
40:57du côté néerlandophone et du côté francophone.
41:00J'appelle à tous les acteurs politiques
41:02de se retrouver, sauvons cette région,
41:05sauvons cette région pendant qu'il y a encore temps.
41:08N'attendons pas que nous soyons dans des situations,
41:11vous savez que la banque,
41:13je termine peut-être par ça,
41:15la banque avec laquelle travaille notre région,
41:18la principale banque avec laquelle travaille notre région
41:21a émis une alerte en disant
41:24attention si rien n'est fait,
41:27nous allons trouver des situations
41:29où est-ce qu'on ne parlera plus de subventions,
41:31plus de coupes budgétaires de 15%,
41:33plus de coupes budgétaires de 20%,
41:35mais ce serait une faillite de la gestion de notre région,
41:38c'est ce que nous ne voulons pas
41:40et c'est pour ça que nous sommes investis dedans
41:42depuis le lendemain des élections jusqu'à maintenant.
41:45La mission d'information c'est à l'initiative des engagés
41:48et de Groune
41:50pour permettre encore aux acteurs politiques de se parler.
41:53Eviter une faillite de Bruxelles,
41:56la capitale pourtant de l'Europe.
41:59Gisèle Mandela, on parlait de mise sous tutelle,
42:02cette problématique est un peu à l'image
42:05de la complexité de la chose politique à Bruxelles
42:07puisque Bardo-Weaver ne veut pas entendre parler,
42:10Georges Duboucher dit oui c'est une possibilité,
42:12on est encore dans un flou artistique.
42:14Oui, il est vrai que tant que
42:18la région n'a pas trouvé de solution
42:21ou n'est pas sur une table de négociation
42:23et venir avec une proposition,
42:25il y a ce risque-là d'être mis sous tutelle.
42:28Sous tutelle du fédéral, ça veut dire que
42:30c'est le fédéral qui va devoir gérer
42:33la région bruxelloise avec tout ce que nous connaissons
42:36comme conséquences, vous voyez déjà avec le gouvernement arizonain,
42:39tout ce qu'on a comme conséquences qui peut arriver.
42:41Donc il est en effet, tout comme M. Diallo,
42:45je rappelle aussi la responsabilité
42:47de tous les hommes politiques,
42:49surtout ceux qui ont gagné des élections,
42:51parce que c'est un peu trop facile,
42:53après avoir fait des exclusives,
42:55de venir appeler d'autres en disant
42:57venez alors que vous n'avez pas gagné des élections
42:59et alors qu'il y a huit mois,
43:01on nous avait dit on n'a pas besoin de vous,
43:03et maintenant on commence à appeler.
43:05Non, on appelle tous ceux qui ont gagné des élections
43:07qui étaient à la table de négociation
43:09depuis le début,
43:11de mettre de côté l'ergo
43:13et leurs idéaux du parti,
43:16pour prendre leur responsabilité
43:18de vrais gestionnaires de la région.
43:20Bruxelles mérite mieux
43:22que le spectacle qu'on est en train
43:24de nous donner aujourd'hui.
43:26Moi je voudrais revenir un peu sur
43:28trois éléments,
43:30rapidement,
43:32par rapport au mécanisme démocratique,
43:34il n'y a personne qui le met en doute, M. Diallo,
43:36il n'y a personne qui met le mécanisme démocratique en doute,
43:38ce que nous déplorons, tout simplement,
43:40c'est de,
43:42comme je préfère
43:44le répéter,
43:46c'est de dire, voilà,
43:48il est vrai qu'il faut bien gérer Bruxelles,
43:50il est vrai qu'il y a un déficit,
43:52il est vrai que tout le monde doit faire des efforts,
43:54mais là où on doit
43:56vraiment faire des efforts, mais je crois que c'était
43:58aussi des choix politiques,
44:00il y a moyen d'aller chercher de l'argent ailleurs
44:02que de les toucher
44:04au domaine,
44:06au secteur le plus vital
44:08de notre région.
44:10Donc voilà, je disais qu'on ne niait pas
44:12les difficultés de la région, mais on dit que ce n'est
44:14pas dans ces secteurs-là qu'il faut aller
44:16chercher de l'argent.
44:18Oui on a parlé de la réduction au niveau des cabinets,
44:20c'est vrai, il faut savoir que souvent
44:22les personnes qui composent le cabinet,
44:24la grande majorité, ce sont des personnes
44:26détachées, qui viennent
44:28des administrations,
44:30et dont le cabinet
44:32paye un supplément,
44:34c'est vrai qu'on peut réduire, parce qu'on peut
44:36toujours, si on renforce les administrations
44:38bruxelloises, on peut avoir
44:40l'expertise de ces administrations, parce qu'ils
44:42ont été mis en place pour
44:44épauler les cabinets.
44:46Donc, pour nous,
44:48il est essentiel aujourd'hui
44:50de trouver des solutions pour éviter que
44:52Bruxelles soit mise sous tutelle.
44:54Donc là, en effet, en tout cas en tant que défi,
44:56nous appelons à la responsabilité
44:58de chaque acteur politique,
45:00surtout ceux qui ont gagné des élections,
45:02de pouvoir se mettre autour de la table,
45:04de trouver des solutions pour qu'on ne puisse plus
45:06vivre ce qu'on est en train de vivre, et éventuellement
45:08avoir le temps de réfléchir ensemble
45:10avec les associations, avec
45:12tous les milieux, pour qu'on puisse trouver
45:14des voies et moyens pour sortir Bruxelles
45:16de ces marasmes économiques
45:18qui existent déjà depuis bien longtemps,
45:20il faut le reconnaître. – Alors Sandrine Couturier,
45:22vous avez suivi religieusement
45:24les interventions de nos politiques, une réaction ?
45:26– Mais, en fait,
45:28en fait,
45:30ici, la difficulté,
45:32c'est que,
45:34et je sais que vos deux parties
45:36se sont impliquées et ne font pas partie
45:38des blocages, donc ça ne s'adresse pas
45:40complètement à vous, mais
45:42là maintenant, nous, on est dans une situation
45:44où ça fait des mois qu'on nous dit
45:46qu'on va essayer de débloquer la situation,
45:48et donc maintenant, nous, on est dans
45:50un moment où, en fait,
45:52on n'a aucune visibilité
45:54sur ce qui va arriver.
45:56On le disait, les douzièmes provisoires,
45:58c'est mathématique, ça n'est pas tant que ça,
46:00parce que, jusqu'à présent,
46:02moi, j'ai reçu un subside
46:04à la fin du mois de mars,
46:06j'en attends cinq encore,
46:08je commence à recevoir
46:10des confirmations des subsides,
46:12mais pour un subside,
46:14on me dit que ça va être six mois, pour un subside,
46:16on me dit que ça va être trois mois, pour un autre,
46:18on me dit que ça va être un an, pour un, on me dit qu'il va y avoir
46:20une diminution de 15%, pour l'autre,
46:22je ne sais pas, je veux dire, on est dans un flou
46:24complet, et donc, c'est vrai
46:26que, moi, j'ai
46:28parfois l'impression qu'on présente
46:30le secteur associatif comme un secteur
46:32qui n'est pas professionnel,
46:34qui ne gère pas les
46:36finances publiques
46:38de manière rigoureuse, alors que,
46:40voilà, là, on est mis dans une situation
46:42où il n'y a pas moyen de gérer
46:44les données publiques
46:46de manière rigoureuse, parce que
46:48il est impossible, même en imaginant
46:50qu'on accepte les 15%,
46:52à la limite, on n'aura pas le choix,
46:54mais qu'on accepte ces 15%, on ne sait pas
46:56quelles sont les missions qui vont être conservées,
46:58quelles sont les missions qu'on va nous demander d'arrêter,
47:00voilà, et donc,
47:02je trouve que, moi,
47:06pour moi, le non-marchand
47:08ne porte pas la responsabilité
47:10de la difficulté dans laquelle
47:12se trouve la région aujourd'hui,
47:14et donc, je trouve ça
47:16difficile qu'on nous demande
47:18d'une certaine manière qu'on soit
47:20les premiers auxquels on demande de faire
47:22un effort. – Alors, rapidement, le temps
47:24passe très très vite, on a 30 secondes chacun.
47:26– Merci, merci pour
47:28l'invitation, je pense que c'est aussi ça
47:30la démocratie, c'est je change
47:32direct et franc et sincère,
47:34je suis preneur, encore une fois,
47:36d'une rencontre pour
47:38envisager une belle coopération,
47:40puisque, dans le cadre
47:42de l'information parlementaire,
47:44nous avons besoin
47:46d'être nourris d'informations pour mieux
47:48nous positionner sur les sujets qui nous préoccupent.
47:50Pour Bruxelles, nous sommes tous
47:52unanimes, il faut de la responsabilité
47:54de la hauteur, mettre en place un gouvernement
47:56de plein exercice, essayer de redresser
47:58la barre avant qu'il ne soit trop tard.
48:00Soyez rassurés qu'on se battra
48:02pour que l'humain reste dans nos préoccupations.
48:04– Moi, je voudrais juste,
48:06je voudrais abonder dans le sens de Mme Couturier,
48:08aujourd'hui, avec ces coupes
48:10budgétaires au niveau du monde associatif,
48:12c'est comme si on jetait l'opprobre sur le monde associatif,
48:14alors qu'ils sont là,
48:16ils sont en train de faire un travail
48:18exceptionnel qui aide
48:20énormément des gens. Donc, on ne peut pas
48:22aujourd'hui décider comme ça,
48:24parce qu'on doit faire des coupes budgétaires, on doit commencer
48:26par ces associations. Aujourd'hui,
48:28on n'a pas de gouvernement de plein exercice,
48:30mais qui est en train de travailler aujourd'hui
48:32face à tous ces problèmes que nous rencontrons ?
48:34C'est le monde associatif
48:36qui vient pallier au manquement du pont politique.
48:38Donc, il est injuste aujourd'hui
48:40de pouvoir faire des coupes budgétaires.
48:42Oui, l'urgence aujourd'hui,
48:44c'est d'avoir un gouvernement
48:46de plein exercice. Donc, moi, j'appelle tous les responsables
48:48politiques à prendre leurs responsabilités
48:50afin de permettre à ces structures
48:52peut-être de réfléchir, à voir
48:54où est-ce qu'il faut faire des coupes budgétaires pour pouvoir
48:56assainir la région de Bruxelles-Capitale.
48:58Voilà, le message est passé. Gisèle Mandela, députée
49:00défiée à la région bruxelloise, Zéla Jamoumous
49:02à Diallo, sénateur et députée bruxellois
49:04les engagés. Également, Sandrine
49:06Couturier, directrice de l'ASBL
49:08Convivance. Merci d'avoir été
49:10avec nous sur Arabelle. Merci, bonsoir.