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##LE_FACE_A_FACE-2025-03-31##

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Transcription
00:00Sud Radio Bercov, dans tous ses états, le face-à-face.
00:06Et notre face-à-face, Jean-Yves Le Gallou, Mémoires identitaires,
00:11Les dessous du grand basculement, c'est paru chez Via Romana.
00:15Effectivement, Jean-Yves Le Gallou, ce qui est très intéressant dans votre livre,
00:20vous faites 60 ans d'histoire de France, d'histoire politique, d'histoire idéologique,
00:24d'histoire de la communication, d'histoire de la bataille des idées.
00:27Et vous, de votre côté, on ne va pas le cacher, vous n'êtes pas spécialement de gauche,
00:31c'est à droite que vous avez campé, mis les armes, et vous vous avez fait railler.
00:39Depuis 60 ans, pratiquement, on peut dire.
00:42Depuis 1968, oui, donc on n'est pas loin de 60 ans, effectivement.
00:47Alors justement, vous avez fait railler, vous parlez d'ailleurs beaucoup du Front National,
00:53de l'époque, de l'épine de Maigret, de l'aventure avec Maigret, etc.
00:57Mais justement, je voudrais, comme on est dans l'actualité aujourd'hui, qui vient de tomber,
01:01Marine Le Pen, condamnée inéligible pour 5 ans,
01:06Joseph Sébien, quelques millions de...
01:10Alors, Marine Le Pen, elle est condamnée à 4 ans de prison,
01:12dont 2 fermes sous bracelet par le tribunal de Paris,
01:165 ans d'inéligibilité avec exécution provisoire.
01:18C'est ça. Et le Rassemblement National est condamné à combien ?
01:23Alors, le Rassemblement National est condamné à 2 millions d'euros d'amende.
01:28D'amende, d'accord. Alors justement,
01:32Jean-Yves Le Gallou, vous voyez cela, donc inéligibilité, etc.
01:37Il y a eu d'autres procès, il y a eu d'autres évocations d'assistants parlementaires,
01:42sous d'autres étiquettes et d'autres personnes,
01:45mais je ne sache pas que ça ait fait que ce soit aussi fort que ce que nous venons d'entendre là, maintenant.
01:52Non, alors je crois que nous vivons dans un régime qui devrait porter un nom,
01:56qui est celui de la dictature des juges.
01:58Puisqu'au fond, ce sont les juges qui décident qui peut être ou non candidat à une élection,
02:03parce qu'il y a l'affaire Le Pen aujourd'hui, qui est particulièrement anormale,
02:07mais il y a eu les poursuites à répétition contre Guéant et Sarkozy,
02:12et il y a eu l'affaire Fillon.
02:13Donc les juges, aujourd'hui, sont les maîtres du jeu de qui peut être candidat aux élections.
02:19Ce sont aussi les maîtres du jeu d'un certain nombre de politiques.
02:22Par exemple, en matière d'immigration.
02:24On voit un certain nombre d'hommes politiques qui parlent, bien ou mal,
02:27mais ça n'a rigoureusement aucune importance,
02:30parce que qui décide qui a le droit de séjourner en France,
02:35qui a le droit d'entrer en France, ce sont les juges,
02:38en particulier les juges administratifs et les juges du Conseil d'État qui prennent...
02:43Et de la Cour des Justices européenne.
02:45Oui, mais par la vraie décision,
02:48elle est prise par le Conseil d'État et par les tribunaux administratifs,
02:53en interprétant généralement, en surinterprétant,
02:56ce que peut dire la Cour des Justices européenne ou la Cour européenne des droits de l'homme.
03:00Donc, la politique de l'immigration, elle est décidée par les juges.
03:04Le choix des candidats aux élections, elle est décidé par les juges.
03:09C'est une dictature des juges, c'est une dictature judiciaire.
03:12Donc pour vous, par exemple, juste pour revenir un moment sur Marine Le Pen et l'affaire Marine Le Pen,
03:18ça vous paraît, je crois que c'est Philippe Devilliers qui parlait de coup d'État,
03:23c'est quelque chose qui politiquement peut donner quoi ?
03:28Quelle portée ça a politiquement pour vous ?
03:31La portée, c'est que nous ne sommes plus dans un système démocratique,
03:36exactement d'ailleurs comme la Roumanie.
03:38Vous avez vu qu'en Roumanie, la Cour constitutionnelle a décidé
03:41que le candidat qui avait gagné le premier tour des élections présidentielles
03:47était éliminé de deux manières.
03:50D'abord, l'élection présidentielle a été annulée,
03:53puis quand on a organisé une nouvelle élection présidentielle,
03:56ce candidat a été déclaré inéligible.
03:59Il est évident qu'on n'est plus dans un système démocratique,
04:03on est dans un système d'oligarchie que je qualifierais,
04:07parce qu'il faut trouver un nom, d'oligarchie arc-en-ciel,
04:11parce que c'est une oligarchie arc-boutée sur une série, une idéologie,
04:17une idéologie climatique, qu'il faut lutter contre le réchauffement climatique,
04:22une idéologie LGBTQ, il faut développer des droits pour les minorités sexuelles,
04:29entre autres, et une idéologie arc-en-ciel au sens de l'Afrique du Sud,
04:35puisqu'elle se veut anti-raciste, et dans les faits, elle est raciste anti-blanche.
04:40Donc on a une oligarchie arc-en-ciel qui a pris le pouvoir en France.
04:45En France, et apparemment en Europe.
04:47Et assez largement en Europe, absolument.
04:49Parce qu'on a vu que Keith Starmer a estimé, il y a encore deux jours,
04:53que les hommes blancs devaient être beaucoup plus pénalisés que les autres.
04:58C'est intéressant, ça rappelle Georges Orwell,
05:00tous les hommes sont égaux, mais il y en a qui sont plus égaux que d'autres.
05:04Et à votre avis, pour la mouvance que vous connaissez,
05:08que vous avez milité, suivi, vous avez été un des acteurs les plus importants,
05:16en tout cas les plus notables,
05:20ce qui est intéressant, c'est que vous parlez dans votre livre,
05:22vous commencez en 68, avec les gauchistes d'un côté,
05:27les occidents de l'autre, et puis tous les autres.
05:30On ne va pas refaire de l'histoire,
05:32mais je renvoie à votre livre qui est passionnant,
05:34si on veut connaître cette histoire de France,
05:36pendant ces années, ces décennies-là,
05:38et comment ça a bougé.
05:40Et on va parler d'un certain nombre de points,
05:42qui sont tout à fait intéressants.
05:44Mais, est-ce qu'à votre avis, ça va,
05:48sans faire de voyants de lire dans le marque de café,
05:52ça va amener une réaction plus forte des électeurs,
05:56par exemple du Rassemblement National,
05:58qui vont s'estimer frustrés,
06:00même si quelqu'un d'autre va se présenter au nom du front,
06:04du RN, ou pas ?
06:06Est-ce que vous pensez qu'il va y avoir une réaction,
06:08en France, ou pas ?
06:11C'est difficile à dire,
06:13il faut attendre l'onde de choc.
06:15Je pense qu'il peut y avoir deux réactions assez contradictoires.
06:18Une certaine radicalisation d'un côté,
06:22parce que ça peut conduire à se dire
06:24que c'est l'ensemble du système qu'il faut renverser,
06:28et pas simplement jouer à la marge du système.
06:31Et puis l'autre réaction, vous avez raison,
06:34qui est un peu, pas totalement différente,
06:37mais qui est de dire une démoralisation,
06:40on n'y peut rien, de toute façon,
06:42ils finiront par nous écraser.
06:45Vous savez, il y a un peu la même matière
06:49avec l'affaire dite des Gueux.
06:51Les gens qui vont être interdits de circuler
06:55parce qu'ils n'ont pas des voitures assez chics
06:57à l'intérieur des métropoles.
07:00Eh bien, où la loi est abrogée,
07:04ce qui est encore possible aujourd'hui,
07:06mais plus probablement,
07:08la loi, c'est la thèse d'ailleurs que craint Jardin,
07:11qui a mené le combat là-dessus,
07:13la loi ne sera pas abrogée,
07:14elle sera simplement différée,
07:16et puis à la fin, on la mettra quand même
07:19en ligne, en place.
07:21Il y a vraiment une volonté,
07:23je crois, ça c'est un comportement du pouvoir,
07:26il y a une volonté d'écraser
07:28ceux qui ne sont pas d'accord
07:30avec les oligarques qui nous gouvernent.
07:32Oui, vous voulez dire,
07:33toute opinion dissidente ou action dissidente
07:36sera considérée comme antidémocratique ?
07:38Est-ce que la démocratie, c'est nous ?
07:40Oui, c'est nous.
07:41C'est eux qui définissent les valeurs démocratiques.
07:43Les valeurs démocratiques qui n'ont pas grand-chose à voir
07:46avec le jeu électoral dans l'esprit des oligarques.
07:49Et alors justement, écoutez,
07:51en lisant votre livre, c'est intéressant
07:53parce qu'il y a plusieurs affaires,
07:55et plusieurs actes politiques,
07:57et je voudrais remonter au premier,
07:59et je vous lis,
08:01je vous lis, j'arrive le galou,
08:03pour faire bonne mesure,
08:05on n'oubliera pas non plus l'extraordinaire
08:07faiblesse de Pompidou,
08:09et vous remontez à Pompidou,
08:11face au coup d'État du Conseil constitutionnel,
08:13le 16 juillet 1971,
08:16celui-ci s'arrogea le droit
08:18de contrôler le contenu des lois,
08:20des lois, voilà,
08:22à petite cause, grand effet.
08:24C'est-à-dire qu'avant ça, le Conseil constitutionnel
08:26ne pouvait pas,
08:28je veux dire,
08:29ne pouvait pas contester les lois.
08:31C'est quoi, là ?
08:32Le Conseil constitutionnel,
08:34tel qu'il a été conçu en 1958
08:36par le général de Gaulle et Michel Debray,
08:38était cantonné
08:40à une observation,
08:42à une critique formelle
08:44de la loi. Est-ce que
08:46la procédure parlementaire
08:48normale avait été respectée ?
08:50Et notamment, l'essentiel de l'objectif
08:52était que
08:54le Conseil constitutionnel évite
08:56que le Parlement n'empiète
08:58sur le domaine de l'exécutif,
09:00n'empiète sur le domaine
09:02de...
09:04que la loi
09:06n'empiète sur le domaine du règlement,
09:08sur le domaine du gouvernement,
09:10de l'exécutif. Aujourd'hui,
09:12le Conseil constitutionnel
09:14ne fait pas cela. C'est-à-dire
09:16qu'il ne fait pas ce pourquoi
09:18il a été conçu et créé.
09:20Par contre, il
09:22juge de la loi, et c'est devenu
09:24le législateur suprême,
09:26puisque dès qu'une loi est votée,
09:28il se demande
09:30si c'est bien compatible
09:32avec tel traité international
09:34ou avec tel
09:36principe général du droit
09:38ou telle déclaration,
09:40telle préambule de la Constitution.
09:42C'est-à-dire qu'il interprète
09:44des textes très généraux.
09:46Des textes très généraux
09:48pour refaire les lois
09:50à la place du législateur.
09:52Et il est doublement législateur
09:54parce qu'il censure le législateur
09:56et parce que quand le législateur
09:58prépare une loi, il se dit
10:00« Ah oui, mais
10:02est-ce que je peux faire ça ?
10:04Est-ce que je ne peux pas faire ça ? »
10:06Aujourd'hui, le législateur suprême
10:08c'est le Conseil constitutionnel.
10:10C'est une espèce de Cour suprême à l'américaine
10:12sans avoir les
10:14devoirs et les droits de la Cour suprême américaine.
10:16Oui, sans doute,
10:18et avec le fait que la Cour suprême américaine,
10:20au moins, chaque juge peut donner son opinion.
10:22Et donc, on peut connaître les opinions dissidentes,
10:24ce qui n'est pas le cas en droit français.
10:26Donc, c'est vrai que ce que
10:28vous dites, c'est intéressant,
10:30c'est que vous avez effectivement commencé
10:32en 71,
10:34ce qui fait plus de 50 ans.
10:36Si vous voulez, l'histoire a toujours
10:38des pieds de nez.
10:40Ce qui est assez pittoresque,
10:42c'est que le président du Conseil constitutionnel
10:44à l'époque, Gaston Paleski, qu'on a pu oublier,
10:46qui était un gaulliste
10:48très attaché au général de Gaulle
10:50et qui détestait Pompidou.
10:52Et donc, il a pris cette disposition
10:54à propos du droit des associations
10:56par détestation de Pompidou
10:58et ce gaulliste
11:00par détestation de Pompidou
11:02en fait, a détruit la Constitution
11:04de la Ve République, parce que
11:06évidemment, en 1971,
11:08on ne mesure pas l'ampleur
11:10de la patte,
11:12mais on l'a aujourd'hui.
11:14Et la grande
11:16faiblesse de Pompidou, c'est de ne pas
11:18réagir, mais déjà qu'il avait
11:20peur, s'il avait réagi,
11:22sans doute aurait-il été accusé
11:24de s'en prendre à la Constitution,
11:26au gardien de la Constitution,
11:28au juge, et il était déjà
11:30intimidé par l'esprit de 1968
11:32en 1971.
11:34Donc, vous dites, de ce point de vue-là,
11:36que c'est une espèce de
11:38haine personnelle,
11:40enfin, en tout cas, ça joue.
11:42Ah ben, ça joue, c'est l'aléa
11:44de l'histoire. Alors, si vous voulez,
11:46vous avez souligné,
11:48à juste titre, que vous étiez
11:50un peu surpris par ce passage sur
11:52Pompidou, et je dois dire
11:54que moi, j'ai eu l'occasion de discuter
11:56de Pompidou
11:58avec Philippe de Villiers
12:00ou Zemmour, et je les
12:02ai fait un peu changer d'opinion,
12:04parce qu'ils avaient l'opinion
12:06que j'ai eu longtemps, d'ailleurs,
12:08donc je leur jette pas du tout la pierre,
12:10que j'ai eu longtemps, d'un président
12:12finalement conservateur, et le dernier
12:14président avant la grande bascule,
12:16la grande descente. Or, en fait,
12:18je crois que tout
12:20le mal commence
12:22sous Pompidou,
12:24c'est les réformes de l'éducation,
12:26c'est le code
12:28de la nationalité,
12:30c'est la loi Pleven, tout
12:32commence, en fait, sous Pompidou,
12:34mais on s'est laissé
12:36un peu piégé, enfin, je pense,
12:38les gens de droite ou conservateurs,
12:40par l'image générale qu'il avait,
12:42par le côté normalien,
12:44homme de culture,
12:46attaché à la France,
12:48alors qu'en fait,
12:50il n'a pas fait
12:52ce qu'il aurait dû faire. Il a d'ailleurs pu
12:54écrire un livre posthume qui s'appelle
12:56« Le nœud gordien », qui est excellent,
12:58qui a été écrit juste
13:00après 68, où il dit
13:02tout ce qu'il faudrait faire, et précisément
13:04tout ce qu'il n'a pas fait.
13:06Il n'a pas tranché
13:08le nœud gordien, il a passé
13:10le nœud coulant de mai 68
13:12au coup des Français.
13:13Eh bien, écoutez, on va continuer à en parler,
13:15Jean-Yves Le Gallo, avec vous, après cette petite pause,
13:17et si, évidemment,
13:19auditeurs de Sud Radio résistants, auditeurs de Sud Radio,
13:21n'hésitez pas, 0826
13:23300, 300,
13:25pour interroger Jean-Yves Le Gallo.
13:27On a beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses à dire, et vous allez voir,
13:29c'est passionnant. A tout de suite.
13:31Sud Radio Bercoff,
13:33dans tous ses états, midi, 14h.
13:35André Bercoff.
13:37« Liberté, liberté,
13:39j'écris ton nom », disait le
13:41grand poète Paul Éluard,
13:43qui n'était pas de votre bord, mais je sais
13:45que vous considérez comme un grand poète, quand même.
13:47Jean-Yves Le Gallo.
13:49Parlons de cela, vous voyez, on a parlé
13:51de, on a parlé
13:53effectivement de Georges Pippaud,
13:55Pompidou, j'allais dire Pippaud,
13:57très mauvais lapsus, et
13:59du Conseil constitutionnel, mais
14:01justement, je voudrais
14:03d'abord que,
14:05retracez un peu, avant de parler de liberté d'expression,
14:07un peu votre cheminement,
14:09donc Sciences Po,
14:11ENA, c'est pas le même Sciences Po qu'aujourd'hui,
14:13j'ai l'impression. Non, parce que si vous voulez,
14:15le Sciences Po que j'ai connu, le Sciences Po c'est une école
14:17conformiste, il faut dire les choses.
14:19Donc le Sciences Po que j'ai connu, le conformisme,
14:21c'était la cravate. Il était impossible
14:23pour un élève de venir sans cravate.
14:25Impossible. Je pense qu'aujourd'hui,
14:27il est impossible de venir avec une cravate.
14:29D'accord. Puis l'ENA,
14:31et puis le stage en préfecture,
14:33etc., etc., vous racontez cela très bien.
14:35Et qu'est-ce qui a fait, effectivement,
14:37et vous racontez un peu,
14:39vous avez côtoyé, effectivement,
14:41les diverses mouvances
14:43de la droite, qu'elles soient de la droite
14:45dure, de la droite identitaire,
14:47etc. Et en fait...
14:49Et de la droite classique. Et puis de la droite classique
14:51quand même, oui, on est bien présents.
14:53Côtoyer et
14:55participer.
14:57Et puis vous parlez de 68,
14:59le grand tournant,
15:01le premier grand tournant,
15:03avec ce que ça a été.
15:05Mais moi je voudrais quand même,
15:07parce qu'on pourrait vraiment, encore une fois,
15:09je renvoie au livre, il faut vraiment lire
15:11tout cela, parce que c'est ce que c'est,
15:13ce que c'était la France, et ce
15:15pourquoi on est là aujourd'hui, vous savez,
15:17c'est la vieille phrase d'Adorno,
15:19tous ceux qui ignorent l'histoire sont condamnés
15:21à la revivre. Mais
15:23je voudrais parler de liberté d'expression.
15:25Ce qui est intéressant, c'est que
15:27au nom, l'enfer est empavé de
15:29bonnes intentions, au nom, effectivement,
15:31de l'antifascisme
15:33ou de l'antiracisme, ou de ceci, de cela,
15:35très bien, on a commencé
15:37il y a déjà
15:39quelques décennies,
15:41à rétrécir le champ de la liberté d'expression.
15:43Et vous avez cette phrase,
15:45vous dites, la vérité, c'est aussi
15:47ce qui peut être contesté.
15:49Oui, c'est bien ça.
15:51Expliquez-vous, parce qu'il y a une vérité,
15:53pourquoi la contester ?
15:55Je crois que dans la pensée européenne,
15:57en dehors des dogmes religieux
15:59qui sont posés,
16:01et qui sont respectables
16:03du point de vue des croyances religieuses,
16:05en dehors
16:07des dogmes religieux,
16:09on peut être dit vrai
16:11ce qui peut être
16:13librement contesté. Je vais vous prendre
16:15un exemple tout à fait actuel,
16:17le réchauffement climatique
16:19d'origine anthropique
16:21peut être dit vrai
16:23à condition d'être librement
16:25contesté. A partir du moment
16:27où il ne peut pas être librement contesté,
16:29ce qui est le cas
16:31aujourd'hui, puisque si vous le contestez,
16:33vous êtes traité de complotiste,
16:35on vous coupe les crédits de recherche
16:37si vous êtes chercheur, etc.
16:39C'est très difficile de le dire vrai,
16:41puisqu'il n'y a pas, en quelque sorte,
16:43égalité des différents
16:45points de vue.
16:47Et ça, ce n'est pas tout à fait compris,
16:49vous savez qu'il y a eu la campagne
16:51à un moment des médias officiels sur les fake news,
16:53et on va interdire les fake news,
16:55ben oui, mais
16:57qui décide ?
16:59Qui décide ce qu'est une fake news ?
17:01On l'a vu avec le Covid.
17:03La fake news d'hier, et peut-être
17:05la vérité de demain.
17:07Et c'est d'autant plus intéressant,
17:09on en a parlé, on a cité l'extrait,
17:11Jean-Yves Le Gallou, c'est que la nouvelle
17:13directrice de France Inter
17:15disait chez nous on peut parler de tout, il n'y a pas de problème,
17:17mais attention, pas question de contester
17:19le réchauffement climatique.
17:21La grande chaîne de services publics,
17:23de la radio, voilà, donc
17:25pas question. Alors, c'est intéressant
17:27et comment vous avez vu
17:29s'effriter,
17:31en tout cas se grignoter
17:33ce territoire qui est
17:35le béabat de toute démocratie
17:37qui est la liberté d'expression ?
17:39Ben, si vous voulez, alors,
17:41l'acte fondateur,
17:43l'acte fondateur,
17:45ce sont les lois
17:47qui répriment,
17:49entre guillemets, la haine et la discrimination.
17:51Et donc, en France,
17:53l'acte fondateur,
17:55c'est la loi Pleven,
17:57qui, au départ,
17:59ne comportait qu'un certain nombre,
18:01loi Pleven de 1972,
18:03qui, au départ, ne comportait qu'un certain
18:05nombre d'incriminations, à raison
18:07des différences, selon l'origine,
18:09selon la nationalité,
18:11selon le sexe,
18:13il y avait un petit nombre
18:15d'incriminations. Aujourd'hui,
18:17il y en a
18:19une trentaine. On a rajouté
18:21l'orientation sexuelle, on a rajouté
18:23le handicap, on a rajouté...
18:25On n'en finit plus
18:27d'en rajouter,
18:29on est même en train de rajouter,
18:31vous avez remarqué, ça peut être bon pour vous,
18:33comme pour moi, André Bercoff,
18:35on est même en train de rajouter,
18:37mais ça n'a été voté qu'à l'Assemblée nationale,
18:39pas encore au Sénat, la chauvophobie.
18:41La discrimination capillaire.
18:43La discrimination capillaire.
18:45Vous avez vu une manifestation en chauve qui peut.
18:47Voilà, absolument.
18:49On a été entendus.
18:51C'est en fait assez drôle,
18:53parce que c'est un député antillais,
18:55qui a déposé cette proposition de loi,
18:57qui a été votée à l'Assemblée nationale,
18:59pas encore au Sénat, parce qu'il voulait protéger
19:01les Rasta, qui paraît-il
19:03avaient des difficultés, ou pouvaient avoir des difficultés
19:05dans l'entreprise. Et alors on lui a dit
19:07mais alors les chauves, elle a dit oui les chauves,
19:09c'est bon aussi.
19:11C'est évidemment du délire.
19:13C'est évidemment du...
19:15La grossophobie, etc.
19:17La grossophobie, bien sûr.
19:19Justement, je voudrais bien
19:21faire avec vous, parce que
19:23l'éclaircissement, moi personnellement,
19:25et vous aussi, je crois qu'on est quand même
19:27plusieurs millions,
19:29on est pour la liberté d'expression
19:31pleine et entière. Maintenant,
19:33comment juger, quand il y a
19:35des appels aux meurtres, quand il y a des appels à la
19:37haine, mais je veux dire extrêmement éclaircis,
19:39précis, et qui sont, pour moi,
19:41pas vraiment du ressort de la liberté d'expression.
19:43Je ne suis pas libre de dire, allez, on va tuer
19:45M. Le Gallou. Non, mais alors, si vous
19:47voulez, moi,
19:49je fais remonter les limitations
19:51de la liberté d'expression
19:53à la loi de 1972,
19:55qui crée ces incriminations au titre de
19:57la discrimination ou de l'appel à la haine,
19:59qui est un concept flou, mais avant,
20:01il y a eu une grande loi de liberté,
20:03en fait, en matière de liberté d'expression,
20:05qui est la loi sur la presse
20:07de 1881,
20:09qui autorise quand même
20:11les poursuites
20:13pour diffamation,
20:15ou pour injure,
20:17ou pour appel aux meurtres.
20:19C'est une régulation
20:21normale, dans le cadre d'ailleurs
20:23d'une loi sur la presse,
20:25qui apporte beaucoup de protections.
20:27C'est une loi où il y a beaucoup de procédures,
20:29c'est une loi, par exemple, où il ne peut pas y avoir
20:31de garde à vue. Or, toutes ces protections
20:33ont été supprimées
20:35quand il s'agit
20:37de la loi Pleven,
20:39et vous avez maintenant
20:41des jeunes gens, ou des jeunes
20:43femmes, qui ont pu être
20:45convoquées par la police
20:47et placées en garde à vue,
20:49simplement pour des tweets
20:51politiquement incorrects,
20:53et non pas incitant
20:55à l'appel aux meurtres.
20:57Donc,
20:59évidemment, il faut une...
21:01Cette loi de 1881
21:03était globalement assez bonne,
21:05elle apportait un équilibre
21:07entre la nécessaire protection
21:09de la liberté et la nécessaire protection
21:11de l'honneur
21:13des individus,
21:15mais cet équilibre a été complètement rompu
21:17de deux manières, par la loi de
21:191972, et par le fait
21:21que les juges, on les retrouve toujours,
21:23qui devraient avoir une conception
21:25restrictive de la loi pénale,
21:27parce que la loi pénale doit être utilisée
21:29de manière restrictive, en ont aujourd'hui
21:31une conception extensive,
21:33par exemple, vous avez
21:35beaucoup de gens qui ont été condamnés
21:37au titre
21:39d'appel à la haine,
21:41simplement pour rappeler
21:43qu'il y a un lien entre la délinquance et l'immigration.
21:45Et donc, vous avez
21:47une extension, le concept de haine est assez flou,
21:49la haine c'est un sentiment,
21:51comme l'amour d'ailleurs,
21:53et les juges s'adossent,
21:55beaucoup de juges s'adossent
21:57sur cela pour étendre
21:59le contrôle sur les opinions
22:01et faire du délit d'opinion
22:03un fonds de commerce.
22:05L'extension du domaine de la justice
22:07et de quelle justice,
22:09il faut effectivement en parler, on continuera d'en parler
22:11avec Jean-Yves Le Gallou,
22:13après cette petite pause, et n'hésitez pas
22:15à appeler nous au 0800
22:17Sud Radio Bercoff
22:19dans tous ses états, midi 14h,
22:21André Bercoff.
22:23Et je ne suis pas le seul, dans tous mes états,
22:25Jean-Yves Le Gallou montre qu'il l'a été,
22:27qu'il l'est encore, avec ses mémoires identitaires
22:29parues chez Via Romana,
22:31les dessous du grand basculement.
22:33Et vous dites, Jean-Yves Le Gallou,
22:35justement, écrivain,
22:37essayiste, homme politique,
22:39vous dites, moi,
22:41il y a eu deux axes de mes combats,
22:43de ma vie d'homme public,
22:45c'est d'un côté la liberté d'expression,
22:47on en a parlé,
22:49on va encore en parler, parce que
22:51ça c'est vraiment un chef-d'oeuvre en péril,
22:53c'est le moins que l'on puisse dire,
22:55et puis l'immigration.
22:57Et alors, sur l'immigration,
22:59vous remontez à
23:01Enoch Powell, cet homme politique anglais,
23:03dont vous racontez la disgrâce,
23:05après qu'il ait,
23:07et c'est intéressant, qu'il ait dit
23:09ce qu'il a dit en 1968.
23:11Alors, en 1968,
23:13Enoch Powell, qui est un homme politique
23:15britannique conservateur, c'est le plus brillant
23:17homme politique britannique
23:19conservateur de l'époque,
23:21il sort de Cambridge,
23:23il est léniste,
23:25il est latiniste, il est extraordinairement cultivé,
23:27il a fait une très belle guerre,
23:29il est promis au poste
23:31de premier ministre
23:33de sa majesté,
23:35le moment venu.
23:37Mais, il se trouve qu'il est élu de Birmingham,
23:39et qu'il voit arriver
23:41à Birmingham, une masse
23:43de population
23:45d'origine pakistanaise, musulmane,
23:47et que ça le préoccupe.
23:49Et, il le dit, le devoir de l'homme
23:51d'Etat, c'est
23:53de poser les problèmes,
23:55de dire les choses, et il fait un grand discours.
23:57Et ce grand discours...
23:59Il le fait à Birmingham ?
24:01Il le fait à Birmingham, absolument,
24:03le 20 avril 1968,
24:05la date est importante,
24:07c'est encore 1968,
24:09qui est vraiment une date pivot,
24:11et il a un soutien
24:13formidable de
24:15l'opinion britannique,
24:17les dockers, les mineurs font
24:19des manifestations en sa faveur,
24:21mais les médias le démolissent,
24:23et le détruisent.
24:25Il dit quoi ? Il dit que
24:27l'importation
24:29de populations
24:31étrangères nombreuses,
24:33musulmanes nombreuses, va déboucher
24:35sur
24:37des conflits,
24:39et potentiellement une guerre civile.
24:41Il utilise une expression
24:43qu'il tire de l'énéide,
24:45je vois le Tibet
24:47portant des fleuves de sang.
24:49Et ça, ça a pu choquer.
24:51C'est ça qui choque,
24:53et le discours est appelé
24:55le discours des rivières de sang,
24:57parce qu'il cite l'énéide,
24:59parce qu'il voit le danger
25:01de l'immigration,
25:03en l'occurrence
25:05pakistanaise et musulmane. Il faut savoir que
25:07lorsqu'il y a eu un attentat à Londres il y a une dizaine
25:09d'années, les auteurs de l'attentat
25:11sont partis du lieu même
25:13de la circonscription d'Enoch
25:15Powell, non pas
25:17par symbole, mais parce que
25:19c'est tout simplement la réalité qui avait changé.
25:21Et il faut aussi savoir
25:23que Enoch Powell avait prononcé ce discours
25:25parce qu'il y avait le projet
25:27du gouvernement travailliste de
25:29l'époque de faire voter une loi
25:31qui était une loi
25:33interdisant
25:35la discrimination
25:37et pensant
25:39à contrôler la liberté d'opinion.
25:41C'était l'ancêtre de la loi
25:43Pleven, l'ancêtre anglaise de la loi Pleven
25:45qui a amené Enoch Powell
25:47en 1968 à
25:49contester
25:51cela, et pour moi, comme pour Renaud Camus
25:53d'ailleurs, pour nous,
25:55Enoch Powell c'est le prophète diabolisé.
25:57Et effectivement
25:59c'est le gars qui a été absolument
26:01marginalisé, invisibilisé
26:03après cela. Et puis
26:05vous dites aussi
26:07rapidement
26:09qu'il y a eu Jean Raspail au
26:11camp des Saints en 1973
26:13donc 5 ans plus tard,
26:15qui voyait venir effectivement des
26:17pirogues d'Afrique et qui
26:19envahissaient le sud de la France, etc.
26:21Est-ce que
26:23quand même, il n'y avait pas
26:25justement, la position
26:27de la droite là-dessus, est-ce qu'il n'y avait pas quand même
26:29une espèce de chosification ?
26:31Mettre tous les immigrés dans le même sac,
26:33tous les migrants dans le même sac,
26:35tous les musulmans dans le même sac, est-ce qu'il n'y avait pas
26:37une chosification quand même
26:39à l'époque, et même maintenant d'ailleurs ?
26:41Alors, si vous voulez sur
26:43la politique de l'immigration,
26:45il faut voir que sous les années Pompidou,
26:47ça a été une année d'immigration massive
26:49par entrée de travailleurs.
26:51Entrée de travailleurs,
26:53donc d'hommes, d'hommes travailleurs.
26:55Qui venaient en partie
26:57du Portugal et d'Espagne,
26:59beaucoup en partie du Maghreb, et avec
27:01une idée à l'époque, qui était de tenir
27:03les salaires. Donc on a eu
27:05de 68, 69
27:07à 73, sous la période
27:09Pompidou, une immigration
27:11de travail.
27:13Voilà.
27:15Ensuite, il y a
27:17la phase
27:19jusqu'à la crise, on arrête
27:21l'immigration
27:23de travail, et comme on trouve
27:25que c'est un peu méchant d'arrêter
27:27l'immigration de travail, on ouvre
27:29le regroupement familial.
27:31Très vite !
27:33Alors, c'est qui le regroupement familial ?
27:35Qui a fait le regroupement familial ?
27:37Alors, le regroupement familial,
27:39vous pouvez avoir
27:41deux coupables, si je puis dire,
27:43le couple Giscard
27:45Chirac, ou le
27:47Conseil d'Etat.
27:49J'ai tendance à penser
27:51que c'est le Conseil d'Etat. Je vais vous dire pourquoi.
27:53Giscard Chirac
27:55arrête
27:57le regroupement familial en 1900,
27:59crée le regroupement
28:01familial en 1975.
28:03D'accord. Et ils
28:05s'aperçoivent très vite, Giscard s'aperçoit
28:07très vite que ça pose un problème,
28:09et en
28:111977-1978,
28:13il charge son
28:15ministre de l'Intérieur, Bonnet,
28:17et son premier ministre, Barr,
28:19d'interrompre le regroupement familial.
28:21Et il y a donc un décret
28:23qui est pris, qui arrête
28:25le regroupement familial. Et ce décret
28:27est cassé par le
28:29Conseil d'Etat. En 1978,
28:31ça ? En 1978,
28:33c'est le décret. GISTI,
28:35c'est-à-dire un groupe de conseillers d'Etat de gauche
28:37et d'extrême-gauche,
28:39se mobilise, mobilise
28:41des avocats, et le Conseil
28:43d'Etat casse ce décret
28:45et ouvre le regroupement
28:47familial. C'est-à-dire que le regroupement
28:49familial, aujourd'hui, il a
28:51été créé, il est possible
28:53par une décision du Conseil d'Etat.
28:55On retrouve les juges.
28:57Et Giscard a beaucoup regretté...
28:59Est-ce que, juste, je vous interromps,
29:01simplement, est-ce que vous ne croyez pas que, quand même,
29:03c'est la droite qui a créé, quand même, le regroupement familial ?
29:05Vous allez me dire, là, vous me dites
29:07le Conseil d'Etat, à gauche, a
29:09effectivement opposé.
29:11La droite classique,
29:13à l'époque, le Front National
29:15n'existe pas, sauf à titre
29:17tout à fait marginal. Jean-Marie
29:19Le Pen a fait 0,64%,
29:2114%, la dernière présidentielle.
29:23Donc, il n'existe pas. La droite classique
29:25le crée, en 76,
29:27et elle revient dessus,
29:29Giscard revient dessus,
29:31et Giscard a dit, après,
29:33mon regret, c'est le regroupement familial,
29:35et mon regret, alors,
29:37à partir du moment où le Conseil
29:39d'Etat avait
29:41cassé le décret, il aurait pu avoir
29:43la tentation, je pense qu'il l'a eu,
29:45de contourner le Conseil d'Etat
29:47par la loi. Mais dans ce
29:49cas, c'est le Conseil constitutionnel
29:51qui l'aurait censuré,
29:53en reprenant l'argument du Conseil
29:55d'Etat, et on voit à quel point
29:57la décision du Conseil constitutionnel
29:59de saisir du contrôle
30:01du contenu de la loi, en
30:031971, est
30:05le début de tout
30:07ce qui va suivre dans ce domaine-là.
30:09Et alors, qu'est-ce qui s'est passé ?
30:11Vous en parlez beaucoup, je voudrais un peu
30:13parler de ce camp de droite,
30:15que je connais moins que
30:17l'autre, mais c'est très intéressant
30:19d'en parler.
30:21Vous dites que, je dirais,
30:23au fil des vicissitudes
30:25du temps, de ce qui s'est passé,
30:27vous présentez quand même dans votre livre,
30:29Jean-Yves Le Gallo, une droite un peu sidérée
30:31devant la gauche,
30:33comme le fakir et le cobra, c'est-à-dire
30:35oui, mais nous, il ne faut pas, quand même,
30:37de peur de se faire passer pour,
30:39de peur de faire le jeu deux,
30:41etc., etc. On a l'impression,
30:43en tout cas, vous dites,
30:45vous auriez souhaité, dans certains
30:47circonstances, aller plus loin, vous dites, oui, mais attention,
30:49il faut faire attention, etc.
30:51Cette droite un peu prudente
30:53ou autre, elle s'est
30:55auto-neutralisée. Elle s'est
30:57auto-neutralisée, c'est
30:59le cas de ce qui était le RPA,
31:01l'UDF, qui est devenu l'UMP,
31:03qui est LR aujourd'hui. C'est un peu
31:05le cas, à certains égards, d'ailleurs,
31:07du Rassemblement National de Marine Le Pen.
31:09On s'auto-neutralise en disant, mais que va
31:11penser la gauche ? Je raconte dans le livre
31:13une anecdote qui est ancienne, mais qui est, à mon avis,
31:15très significative.
31:17En 1983,
31:19il y a eu une vague à droite
31:21extrêmement forte aux élections municipales.
31:23Et donc, les gens, les hommes,
31:25les femmes, très fortes, très fortes, en nombre,
31:27et les hommes et les femmes qui rentrent dans les conseils
31:29municipaux, sous l'étiquette, à l'époque,
31:31de la droite classique, hein, le RPA,
31:33l'UDF, à l'exception de Dreux, où Jean-Pierre
31:35a été élu, ils ont
31:37la volonté de
31:39faire vraiment des politiques de droite.
31:41Et moi, j'essaye de monter,
31:43avec quelques amis
31:45et le maire, à l'époque,
31:47de Saumur et le maire de Brest,
31:49une association
31:51des élus pour la liberté de la culture.
31:53Avec l'idée,
31:55on va faire des spectacles
31:57ou des activités culturelles
31:59dans une commune, et on la fera
32:01circuler dans les autres communes. Et donc,
32:03l'idée, c'était quand même de créer un contre-pouvoir
32:05culturel de droite. Et il y avait
32:07dans les mairies, soit des maires,
32:09soit des adjoints, qui étaient
32:11tout à fait motivés pour faire ça.
32:13Et ça a été cassé
32:15par l'appareil du RPR, l'appareil
32:17chiracien, nous sommes à l'époque, en 1984,
32:19qui a cassé,
32:21qui a dit aux gens, tu arrêtes, ou sinon
32:23tu n'auras plus d'investiture. Voilà.
32:25Et donc, alors que là, il y avait la
32:27possibilité d'occuper
32:29le terrain culturel,
32:31du point de vue
32:33de la droite,
32:35de livrer la bataille culturelle,
32:37et bien la bataille culturelle, elle n'a pas été livrée
32:39parce que l'état-major,
32:41en l'occurrence
32:43chiracien,
32:45a décidé de
32:47désarmer
32:49ceux qui voulaient livrer la bataille culturelle.
32:51Et à partir de là,
32:53la gauche n'a cessé d'aller
32:55toujours plus loin dans son empire.
32:57Un point tel qu'aujourd'hui,
32:59c'est quand même extrêmement grave,
33:01dans les universités,
33:03un professeur d'université de droite,
33:05sauf dans de très rares endroits,
33:07n'osera pas le dire.
33:09À ce point, oui.
33:11Ou dans le domaine
33:13de la recherche.
33:15Dans le domaine de la recherche.
33:17J'ai rencontré, par hasard,
33:19en faisant
33:21une activité sportive,
33:23un directeur
33:25de recherche à l'Institut Pasteur,
33:27il m'a dit qu'évidemment,
33:29il ne pouvait surtout pas
33:31faire état de ses opinions,
33:33et que la seule fois où il l'avait fait,
33:35on lui avait dit, si c'est ça, je te vire.
33:37Voilà.
33:39Mais c'est une ambiance,
33:41le totalitarisme de la gauche
33:43est possible aujourd'hui,
33:45parce que la gauche, la droite,
33:47s'est toujours inclinée, s'est toujours excusée,
33:49a toujours battu en retraite,
33:51avant même parfois, comme dans le cas
33:53que je vous ai cité, de livrer bataille.
33:55Alors, c'est dû à quoi, ça ? Justement,
33:57parlons de la droite, que vous connaissiez.
33:59C'est dû à quoi ce syndrome de ne pas pouvoir
34:01être ce qu'elle est ? Est-ce qu'elle s'est dit,
34:03si je dis certaines choses, je vais me faire
34:05traiter de facho, etc.
34:07C'est ça ?
34:09C'est la crainte de la diabolisation, oui.
34:11C'est la crainte de la diabolisation,
34:13et le fait, si vous voulez, que
34:15pendant très longtemps,
34:17et même encore un peu aujourd'hui,
34:19c'est Libération qui n'a pas de lecteur,
34:21mais qui se conduit en DRH,
34:23des partis politiques de droite,
34:25en disant, non, celui-là, faut pas...
34:27C'est fini, ça, c'est fini.
34:29Non, non, c'est pas fini, malheureusement.
34:31Non, non, non, c'est pas fini.
34:33D'ailleurs, moi, j'appelle,
34:35je connais bien le journaliste
34:37de Libération, Nicolas Massol,
34:39qui suit, entre guillemets,
34:41l'extrême droite, et je lui dis,
34:43alors, c'est vous le DRH, quoi.
34:45Et ça le fait rigoler, parce que, effectivement,
34:47quand ils allument quelqu'un,
34:49ça va lui nuire, ou il pense que ça peut
34:51lui nuire dans sa carrière.
34:53C'est pas tout à fait fini.
34:55Est-ce qu'autre chose qui n'a pas nuit,
34:57aussi, à
34:59disons la droite ou à la droite dure,
35:01c'est, sans du tout faire de réduction
35:03à l'Hitler-Rome, c'est
35:05des nostalgies un peu
35:07Hitler-Franco et compagnie.
35:09Est-ce que ça a joué un rôle ?
35:11Je parle pas d'aujourd'hui, je parle
35:13d'il y a quelques décennies.
35:15Vous en parlez un peu, vous n'avez jamais été
35:17de ce bord-là, mais vous en parlez
35:19un peu. Est-ce qu'il n'y a pas eu une espèce de
35:21confusionnisme à ce moment-là ?
35:23Je crois, si vous voulez, qu'il y a eu
35:25une instrumentalisation,
35:27par exemple, disons les mots, il y a eu une instrumentalisation
35:29de l'affaire du détail.
35:31Mais, je ne crois pas
35:33que ce soit, alors là, on est sur le
35:35versant Rassemblement
35:37Front National, on est sur le Front National,
35:39version Le Pen, version Le Pen, Jean-Marie
35:41même. Donc, je crois
35:43qu'il y a eu incontestablement
35:45instrumentalisation. Je ne crois pas,
35:47et ça, je suis, là-dessus, vous voyez,
35:49je suis en désaccord, même avec Marine
35:51Le Pen ou même avec Marion
35:53Maréchal, qui pense que le détail a été
35:55déterminant dans ce domaine.
35:57Je ne le crois pas. Je ne dis pas que ça a aidé,
35:59évidemment. Mais, je ne dis,
36:01et je peux apporter la démonstration
36:03si vous me laissez
36:05deux minutes. D'abord,
36:07la démonstration par Enoch Powell,
36:09qui a été diabolisé, alors qu'il n'a jamais,
36:11encore une fois, il avait fait
36:13une belle guerre, et il n'a jamais été
36:15sonné du moindre dérapage, entre guillemets,
36:17dans ce domaine, mais il a été diabolisé.
36:19Donc, il y a l'exception d'Enoch Powell.
36:21Et s'agissant du Front National,
36:23il a été
36:25diabolisé
36:27sur l'immigration,
36:29avant le détail,
36:31dès 1984-85.
36:35Moi, j'ai basculé de la droite
36:37classique au Front National en 1985.
36:39Je peux vous dire que c'était
36:41un vrai saut, quand même,
36:43et qu'il y avait une vraie diabolisation.
36:45Et, il a été ensuite
36:47rediabolisé, surdiabolisé,
36:49avec l'affaire
36:51de la profanation de Carpentras,
36:53pour lequel, en 90,
36:55il n'y avait
36:57pas la moindre
36:59culpabilité, de quelque sorte.
37:01Et on a dit que c'était Le Pen,
37:03Presque, etc.
37:05La malheureuse
37:07victime, d'ailleurs,
37:09M. Germont, qui était profané,
37:11était lui-même un juif
37:13du Pape, comme d'ailleurs les deux élus
37:15Front National du Vaucluse,
37:17à l'époque.
37:19Je rappelle que c'est profanation,
37:21d'ailleurs, du cimetière
37:23juif de Carpentras, sur laquelle
37:25on a accusé, effectivement, Presque Le Pen
37:27d'en être l'auteur,
37:29c'est clair. Mais, dites-moi, justement,
37:31on a beaucoup parlé de ça,
37:33et s'il y a quelqu'un qui vient placer
37:35pour moi, on dit beaucoup que
37:37Jean-Marie Le Pen, je parle de Le Pen,
37:39ne voulait pas le pouvoir. Et c'est exact,
37:41ou pas, à votre avis, comme ça, a posteriori ?
37:43Alors, écoutez,
37:45j'ai participé
37:47un peu, quand on a
37:49mené notre action
37:51avec Maigret, qui était une action,
37:53effectivement, de contestation du pouvoir de Jean-Marie Le Pen,
37:55j'ai un peu
37:57porté
37:59ce discours-là,
38:01que je crois, aujourd'hui,
38:03avec le recul,
38:05à la fois
38:07faux et vrai.
38:09Faux,
38:11dans la mesure où,
38:13dans les circonstances de l'époque,
38:15objectivement, le pouvoir n'était pas accessible.
38:17Donc, on ne peut pas lui reprocher
38:19de ne pas avoir voulu le pouvoir,
38:21puisqu'il n'était pas accessible. En revanche,
38:23ce qui était accessible, à l'époque,
38:25c'était le pouvoir local, le pouvoir municipal,
38:27et ça,
38:29Le Pen, ça ne l'intéressait pas.
38:31Et moi, si vous voulez, dans ce livre,
38:33sur lequel je suis, globalement, je pense,
38:35c'est un livre très réveillant,
38:37avec Jean-Marie Le Pen, pour lequel je garde
38:39une grande affection et une grande admiration,
38:41je suis critique sur un point,
38:43c'est le fait,
38:45un point en particulier,
38:47sur le fait
38:49de ne pas s'être intéressé
38:51davantage au pouvoir local,
38:53car il se serait intéressé davantage au pouvoir local,
38:55je crois qu'il n'y aurait pas eu la scission
38:57de 1999,
38:59et qu'il y aurait, aujourd'hui, des dizaines
39:01de municipalités nationales,
39:03dont certaines pourraient mener
39:05de vraies politiques nationales,
39:07identitaires et culturelles,
39:09et donc ça, c'est dommage.
39:11C'est mon reproche par rapport à Le Pen et le pouvoir.
39:13Non mais c'était un point d'histoire
39:15qu'il fallait régler et éclaircir.
39:17A tout de suite, on continue avec
39:19Jean-Yves Le Galou, effectivement,
39:21ses mémoires identitaires,
39:23encore une fois, à lire, que vous soyez d'accord
39:25ou pas, mais il faut lire, vous savez,
39:27il faut aussi lire
39:29ceux avec lesquels vous ne êtes pas d'accord,
39:31il n'y a pas de pensée.
39:33Sud Radio Bercoff, dans tous ses états,
39:35midi 14h, André Bercoff.
39:37Et avec Jean-Yves Le Galou,
39:39mémoires identitaires,
39:411968-2025,
39:43les doux sous du grand basculement,
39:45chez Via Romana,
39:47peut-on trouver votre livre, Jean-Yves Le Galou ?
39:49On peut d'abord le trouver dans les librairies,
39:51en tout cas dans les bonnes librairies,
39:53je ne sais pas s'il sera en pile dans toutes les librairies,
39:55mais enfin,
39:57on peut le trouver en librairie,
39:59vous pouvez aussi le commander en ligne
40:01sur le site de l'éditeur,
40:03Via Romana,
40:05et puis via Amazon aussi, bien sûr,
40:07et puis,
40:09je le dédicacerai
40:11dès samedi, au colloque
40:13de l'Institut IA, donc à la Maison de la Chimie,
40:15à la fois à 13h30,
40:17pour ceux qui ne seront pas écrasés d'hier midi ?
40:19Pardon, samedi après midi, oui.
40:21C'est où la Maison de la Chimie ?
40:23La Maison de la Chimie, c'est rue Saint-Dominique,
40:25à côté de l'Assemblée nationale.
40:27Donc c'est dans le 7ème, écoutez,
40:29si vous êtes à Paris ou vous passez par Paris, n'hésitez pas
40:31à aller
40:33lire et vous faire dédicacer
40:35ses mémoires identitaires.
40:37J'arrive le galou, j'ai envie,
40:39nous arrivons un peu en fin d'émission,
40:41on pourra en parler encore par deux heures,
40:43est-ce que vous et beaucoup d'autres,
40:45avec ce parcours que vous avez fait,
40:47est-ce que vous feriez votre,
40:49la parole de Simon Bolivard,
40:51quand on lui demandait,
40:53au terme de votre parcours,
40:55de votre itinéraire,
40:57il disait,
40:59qu'est-ce que vous avez à dire ?
41:01Et il a dit, j'ai labouré la mer.
41:03Est-ce que vous avez l'impression que,
41:05en fait, la politique en général,
41:07mais la politique telle qu'elle a été
41:09menée par le péniste,
41:11l'émigrétiste et autres, à droite,
41:13est-ce que jusqu'ici,
41:15est-ce que ça a été vraiment,
41:17aller assécher le marigot
41:19avec une cuillère à soupe ?
41:21Il y a un peu de ça,
41:23je ne connais pas le combat
41:25du fort au faible,
41:27je ne connais que le combat
41:29du faible au fort,
41:31mais je suis quand même
41:33relativement optimiste
41:35pour l'avenir, car je pense
41:37qu'il y a une prise de conscience
41:39croissante
41:41de la situation, et en particulier
41:43dans la jeune génération.
41:45Vous le sentez ça ?
41:47Je le sens très fortement,
41:49j'interviens assez souvent dans des formations,
41:51soit à l'ILIAD, soit à l'IFP,
41:53auprès de gens qui ont, disons,
41:55entre 18 et 30 ans,
41:57et la manière
41:59dont ils perçoivent la réalité
42:01est radicalement différente
42:03de celle dont ils pouvaient la percevoir,
42:05pas eux, mais leurs prédécesseurs,
42:07il y a 10 ans ou il y a 20 ans.
42:09Donc il y a une prise de conscience,
42:11mais en même temps
42:13que le danger
42:15croit, évidemment.
42:17Peut-être c'est parce que
42:19ceux qui considèrent eux comme un danger
42:21croient que cette prise de conscience
42:23se fait.
42:25Je crois que la prise de conscience est liée, malheureusement,
42:27à la dégradation de la réalité.
42:29Mais la situation s'est dégradée
42:31depuis fort longtemps, dans tous les domaines
42:33d'ailleurs, parce qu'on parle
42:35de l'immigration.
42:37L'éducation, la santé...
42:39L'éducation, c'est presque encore plus catastrophique.
42:41Parce que l'éducation,
42:43c'est la transmission.
42:45Aujourd'hui, comment on peut transmettre
42:47par des institutions parallèles ?
42:49Comment on peut faire découvrir
42:51l'histoire
42:53par des institutions parallèles,
42:55par des instituts de formation
42:57comme l'ILIAD ou comme l'IFP
42:59ou comme d'autres institutions ?
43:01L'éducation nationale a renoncé.
43:03L'issue est dans l'alternative.
43:05L'issue est dans l'alternative, oui.
43:07Belle formule.
43:09Merci Jean-Yves Le Gallou.
43:11Mémoires identitaires, encore une fois, je vous le recommande.

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