"Il ne faut pas sous prétexte que l’on parle d’une personne connue, oublier qu’il y a de parfaits inconnus qui se permettent de traiter les femmes comme rien"
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00:00Vous étiez en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes, j'en viens à présent au sujet du sexisme.
00:04Sexisme dans le journalisme sportif, dénoncé dans le documentaire « Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste » de Marie Portolano sur Canal+.
00:12Qu'avez-vous découvert que vous ne sachiez déjà ?
00:14J'ai presque envie de dire que je n'ai rien découvert que je ne savais déjà.
00:20Je viens du monde de l'entreprise, je connais le sexisme, le sexisme ordinaire.
00:24Et finalement, cette affaire c'est un peu l'arbre qui cache la forêt.
00:28Il ne faut pas, sous prétexte que l'on parle d'une personne connue, oublier qu'il y a de parfaits d'inconnus qui se permettent de traiter les femmes comme rien.
00:36Et ça c'est insupportable.
00:37Et là encore, c'est heureux que la parole se libère, que les femmes puissent parler de tout ça.
00:42Mais avoir à utiliser le terme « salope », rien que le fait d'avoir à dire « je ne suis pas une salope, je suis une journaliste », ça dit le nombre de fois que les femmes ont dû entendre ça.
00:53Et je pense que la société évolue, qu'elle évolue dans le bon sens, et que cette libération de la parole est tout à fait bénéfique pour toute notre société.
01:01Pas que pour les femmes.
01:02On ne met pas les mains aux fesses des femmes, bon sang de bonsoir, on ne les plate pas.
01:06C'est un système de ne pas concentrer toutes les critiques, voire aussi l'ampleur évidemment du phénomène et de cela.
01:12Vous savez, si Camille Kouchner n'avait pas écrit son livre, on n'aurait pas parlé de l'inceste comme on en parle aujourd'hui.
01:18Il a fallu que ce soit quelqu'un de connu.
01:20Ça dit aussi que ça concerne toute la société, qu'il n'y a pas de frontière sociale ou géographique à cette question du sexisme qui tue, qui tue des rêves, qui tue des vies, qui tue des ambitions.
01:31Et nous sommes encore une fois sur le bon chemin, tout le monde doit s'en saisir, tout le monde doit en parler.
01:35On doit avoir des alliés hommes, parce que quand les hommes se jaisent et qu'ils se gossent...
01:41Mais est-ce qu'il faut aussi qu'il y ait parfois un déchaînement, y compris sur les réseaux sociaux, et rappeler aussi qu'il y a une présomption d'innocence tant qu'il n'y a pas de condamnation ?
01:51C'est extrêmement important de rappeler qu'il y a la présomption d'innocence.
01:57Évidemment qu'il est important de respecter, on est dans un état de droit où on respecte les droits de chaque individu.
02:03Maintenant vous avez vu les images qui ont été diffusées, moi j'ai été choquée de voir se baiser sur un plateau parce qu'on est en direct.
02:12Et puis les gens qui applaudissent, on ne se rend même pas compte que ça n'est pas normal.
02:16Donc moi je ne suis pas dans le blâme, dans la culpabilité, je suis juste en train de dire qu'on ne traite pas les femmes n'importe comment,
02:23et qu'il faut que les femmes continuent de parler pour que cette impunité qui a régné jusque maintenant cesse enfin.