L'ex-Première ministre Elisabeth Borne dénonce un "sexisme insidieux" qui perdure dans un milieu politique toujours régi par des "codes masculins" - Regardez
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00:00 - Mais vous l'avez vécu vraiment ça au quotidien à Matignon ?
00:03 On vous a montré, enfin on vous faisait remarquer d'une façon ou d'une autre que vous étiez une femme ?
00:07 - Moi je pense qu'il y a effectivement beaucoup de... Vous êtes en permanence comparé à des codes masculins, vous voyez, sur
00:15 la façon dont vous vous faites par exemple autour du salon de l'agriculture. On dit "Jacques Chirac, lui
00:21 il mangeait sa tête de veau, il buvait de la bière". Bon voilà, donc vous êtes comparé à des codes masculins en permanence. La référence
00:29 c'est les hommes. - Mais c'était une petite pique ou...
00:32 - Une petite pique à qui ? - Je sais pas justement, je vous pose la question.
00:35 C'était pas anodin de dire cette petite phrase ?
00:39 - Enfin moi je pense qu'effectivement les hommes en politique ils ont tous intérêt à
00:43 imposer des codes masculins, comme ça ça élimine la concurrence.
00:48 C'est vrai en entreprise. - Certains se sont-ils permis des choses qu'ils n'auraient pas fait avec un homme ?
00:54 - Non je pense pas qu'on puisse dire ça. Vous voyez moi j'avais
00:58 organisé un dîner avec les femmes ministres de mon gouvernement, Edith Cresson, alors elle nous racontait de ce qu'elle a pu vivre.
01:05 Heureusement on n'est pas dans le sexisme débridé comme elle avait pu le vivre, mais il reste
01:12 une forme de sexisme qui est sans doute plus insidieuse.
01:15 Et puis vous savez, c'est vrai je le disais dans d'autres domaines, mais quand vous êtes dans des milieux qui sont très masculins,
01:21 quand on est sur les postes de plus haute responsabilité,
01:25 ça peut aussi
01:28 retenir des femmes de vouloir s'engager dans des fonctions dans lesquelles il y a vraiment une proportion très importante d'hommes.