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Au menu ce samedi : un débat sur le plan d'investissements de l'Allemagne, un détour par Pékin, une question sur les trop-perçus de salaire et un focus sur notre alimentation. Quand la foodtech revient à la réalité, les fast-food se veulent plus locaux, plus tradi... Mais à quel prix se nourrit-on ?

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00:00Pour continuer la réflexion, le directeur général de Burger King en France est l'invité du MAGECO.
00:05Bonjour et bienvenue Alexandre Simon.
00:07Bonjour.
00:08Burger King, 570 restaurants, 30 000 personnes, c'est ça qu'ils travaillent ?
00:12Exactement.
00:13Dans un restaurant, sur le tableau de service, il y a plusieurs dizaines de personnes en fait, c'est ça ?
00:17Oui, tout à fait. En fait, la croissance de Burger King en France est assez colossale.
00:22C'est une vraie success story à la française parce qu'il faut savoir que Burger King
00:27appartient au Groupe Bertrand en France. Olivier Bertrand, il y a un peu plus de dix ans, a fait revenir la marque en France
00:32et a négocié l'exclusivité pour le développement et l'exploitation de cette marque en France.
00:38Et donc, les investissements sont français. Il faut savoir que le Groupe Bertrand, c'est le premier groupe de restauration français
00:46et avec des brasseries comme la Brasserie Lip, le Vaudeville, le Procop, mais aussi des très grandes marques comme Hippopotamus,
00:54Léon, Au Bureau et puis Burger King qui est en pleine croissance.
00:59C'est sa marque leader, vous faites deux milliards de chiffres d'affaires, là où McDo, par exemple, en fait six.
01:05McDo, c'est le leader du secteur. C'est intéressant que vous choisissiez bien en tête de démarrer sur « On est un groupe français », Alexandre Simon.
01:12Est-ce que, je ne sais pas, en ce moment, on entend beaucoup parler du boycott des produits américains, les burgers, on se dit c'est américain.
01:18Est-ce que c'est parce que cette idée vous inquiète ? Est-ce que vous avez envie de souligner que vous êtes français ?
01:23Est-ce que ça vous inquiète, c'est ça ma question ?
01:26On n'est pas inquiets parce qu'on est français. Il faut savoir que le développement des restaurants se fait avec 170 franchisés
01:32qui sont vraiment des personnes très impliquées dans leur ville, très engagées.
01:37On recrute en effet entre 50 et 70 personnes dans chacun des restaurants, ce qui fait 30 000 personnes qui travaillent chez Burger King.
01:4475% de nos produits sont des ingrédients français. Les oignons sont 100% français, les pommes de terre de nos frites sont 100% françaises.
01:51Les nuggets de poulet sont 100% français, la majorité de la viande de bœuf est française, les pains, etc.
01:58La très grande majorité est française. La tomate est française en été et le reste du temps, on va parfois se fournir dans le sud de l'Europe.
02:07Mais globalement, on a fait cet effort et il faut savoir, et ça c'est très important, que chaque année, sur 2 milliards de chiffre d'affaires,
02:13on reverse 1,5 milliard d'euros, 500 millions d'euros dans l'économie française, que ce soit dans les produits,
02:20que ce soit dans la construction des restaurants, puisqu'on ouvre entre 50 et 70 restaurants chaque année.
02:26On a ouvert 50 l'année dernière, on va faire 60 ouvertures cette année.
02:30On a une logistique française...
02:32Alexandre Simon, je vous interromps parce que vous avez envie de dire plein de choses.
02:35C'est l'origine, ça fait le monde de la restauration rapide.
02:40Est-ce que c'est depuis le démontage de McDo à Millau, avec José Bové, qu'il a compris qu'il fallait avoir une relation différente avec le territoire national ?
02:48Je pense que ça a été un déclencheur fort.
02:50Je pense qu'il y a eu vraiment un changement de paradigme à ce moment-là.
02:54Et je pense qu'en effet, la restauration rapide en France est à un niveau de premium, je pense, qu'il n'y a peut-être pas dans les autres pays,
03:02parce qu'on a compris, et le français est exigeant, qu'on devait faire un business localement, et qu'on devait être impliqué localement.
03:10Et nous, en fait, on fait partie d'un groupe français, on a cette ADN de restaurateur, c'est ce qui est très important,
03:14et que l'on a mis chez Burger King.
03:16Et donc, chez Burger King, quand vous rentrez dans un restaurant Burger King, les décors, c'est des décors qu'on a développés spécifiquement pour la France,
03:22on fait du service à table, c'est-à-dire que vous commandez soit au borne, soit directement sur un QR code à table, et on vous apporte votre commande à table.
03:31Donc, globalement, on a une expérience qui est très positive, on a des franchisés très engagés.
03:37Vous recevez beaucoup de dossiers de franchise ? Il y a beaucoup de gens qui vous disent « je veux ouvrir un fast-food ».
03:42Burger King, je pense que c'est la success story. On reçoit 2000 candidatures par an pour 15 personnes que l'on retient.
03:48Et en fait, on regarde deux choses, et c'est pour ça que j'invite vos auditeurs, s'ils sont motivés à nous rejoindre, à envoyer leur candidature.
03:56On regarde deux choses, l'envie et la passion pour le métier du service du commerce, et surtout, et ça c'est très important, qu'ils soient engagés localement.
04:03J'étais, il y a deux semaines, à Lonce-le-Saunier, à Dol, le franchisé qui a ouvert il y a deux ans le restaurant de Dol, vivait dans le sud à Montpellier, était originaire de Dol, et voulait ouvrir un restaurant dans sa ville.
04:17Elle vous accueille bien, elle vous accueille bien les villes.
04:20Très bien, parce qu'en fait...
04:21Alors, il n'y a pas que vous, il y a tout, il y a KFC, je vais citer les concurrents, il y a McDo, on voit, il y a des projets d'ouverture un peu fous.
04:28Quick veut ouvrir 30 restaurants cette année, McDo une cinquantaine, vous je crois que c'est 60.
04:33Est-ce que les maires vous ouvrent grand les bras, et est-ce que ça se passe de la même façon dans les petites villes, parce que vous ouvrez dans des toutes petites villes, et dans les grandes villes ?
04:42Alors déjà, ce qu'il faut savoir, c'est que quand on regarde la dynamique du marché français, elle est très forte, mais pas simplement sur la restauration accessible, elle est aussi très forte sur la restauration traditionnelle et la restauration à table.
04:53Nous, dans le groupe Bertrand, on a une unité qui s'appelle Bertrand Franchise, dont le directeur général est Christophe Gachin, qui gère l'ensemble du développement des marques, et cette année, au total, nous, Burger King, on va ouvrir 60 restaurants, mais le reste des entités, on va ouvrir 90 restaurants.
05:07Des Léons, des Hippos, des Hauts-Bureaux, des Volphonies, etc.
05:10Donc, il y a une dynamique.
05:12Une parenthèse, ça veut dire que la consommation est en berne, mais finalement, les gens vont toujours manger au resto, je croyais qu'ils mangeaient de plus en plus chez eux.
05:20Alors là, en ce moment, je pense que les consommateurs, les clients font un peu attention à leurs dépenses quand on est dans un climat un peu difficile, mais la tendance de fond, c'est une tendance de fond où les clients vont continuer à sortir.
05:31Il faut savoir que la France est un pays sous-pénétrant en restauration.
05:34Quand vous regardez en Espagne, par exemple, on a un restaurant pour 150 habitants.
05:39En France, c'est un restaurant pour 500 habitants.
05:41Donc, il y a un rattrapage de la France sur la restauration et notamment sur la restauration accessible.
05:47Pourquoi ? Parce qu'elle est proche des gens.
05:49Oui, tout type de restauration.
05:51Ce que vous êtes en train de dire, c'est qu'on vous voit tous éclore partout, toutes marques, mais vous dites qu'il y a de la place, c'est un marché super rentable.
05:58Il y a de la place parce que je pense que le consommateur recherche en effet différentes alternatives.
06:02Il aime le burger, il aime la pizza, mais il aime aussi les pokéballs, les salades.
06:06Donc, il y a une offre qui se développe fortement sur tous les segments.
06:10Et les maires, je pense qu'ils nous accueillent très positivement parce qu'ils savent, dans la grande majorité des cas,
06:15j'étais à l'ouverture de Le Plessis Belleville avec le maire.
06:18C'est une ville de 5000 habitants, qui rayonne, qui est à la limite de l'Île-de-France et des Hauts-de-France.
06:24Et en fait, je parlais avec lui, il disait que c'est fantastique pour nous qu'une marque comme Burger King arrive.
06:28C'est des emplois pour les jeunes, c'est entre 50 et 70 emplois, c'est une dynamique commerciale.
06:32C'est une marque, on sait, qui est engagée localement.
06:34Là, on a fait le choix, par exemple, au-delà des produits français.
06:37Et c'est un point important en termes de valeur pour la marque.
06:40On a fait le choix de prendre le lait, c'est qui le patron ?
06:42On va vendre 300 000 litres de lait avec nos boissons chaudes cette année.
06:45C'est une marque avec des valeurs fortes et je pense que les maires le savent.
06:48Et on leur explique quand ils ne le savent pas.
06:50Et on essaie de les convaincre.
06:52Parlons de la transition alimentaire, Alexandre Simon.
06:54Toutes les enseignes de restauration rapide, elles proposent des offres végétariennes.
06:59Mais est-ce que ça marche ? Ça représente quoi dans vos ventes ?
07:03Alors nous, déjà, je tiens à dire qu'on a été les pionniers.
07:05Puisqu'on a commencé en 2020, à la sortie du Covid.
07:08On a pris ce pari de faire du veggie chez Burger King.
07:12On a certainement l'offre la plus large du marché en burger.
07:16Et en fait, on a pris tous nos produits iconiques et on les a répliqués en version végétale.
07:20Donc, on a fait ce pari il y a cinq ans.
07:21Tout le monde nous disait c'est une folie, ça ne marchera jamais.
07:24Et en fait, aujourd'hui, nous, on est ravis.
07:25Alors, on l'a fait pourquoi ?
07:27On l'a fait parce qu'il y a une réalité.
07:28Il y a beaucoup de personnes qui souhaitent consommer moins de viande,
07:31qui sont des flexitariens pour différentes raisons.
07:33Et donc, on l'a fait, on est une marque universelle.
07:36Ça représente un burger iconique sur cinq, est un burger végétarien.
07:40Donc, c'est colossal quand même pour nous.
07:42C'est assez important.
07:43Et on estime que ça nous a apporté entre cinq points de croissance en ticket,
07:48en transactions supplémentaires et en vente.
07:51Donc, c'est incrémental et ça permet de réunir.
07:53On est une marque universelle.
07:54On est une marque pour tous.
07:55On est une marque de plaisir et ça contribue à ce plaisir.
07:59Et est-ce que vous allez mettre en place le Nutri-Score ?
08:01Parce que j'ai vu que vous, vous ne l'avez pas mis en place.
08:02Il y a d'autres enseignes qui l'ont mis en place.
08:04Alors, on n'a pas le Nutri-Score,
08:05mais ce n'est pas pour autant qu'on ne regarde pas les éléments de nutrition.
08:08Déjà, je vous l'ai dit, on est une marque, on regarde,
08:10on ne fait aucun compromis sur la qualité des produits.
08:13Nos produits, il faut savoir que les tomates, les oignons chez Burger King,
08:16pourquoi le Whopper est aussi bon ?
08:18C'est que toutes les tomates et les oignons sont découpées sur place tous les matins.
08:21Alors non, on ne va pas faire la recette du Whopper.
08:23J'ai des questions sur le prix.
08:24Et sur le Nutri-Score, on ne le propose pas pour une raison simple.
08:28C'est que quand on va au restaurant, on ne va pas faire ses courses.
08:31On va manger un produit.
08:32Quand vous allez au restaurant,
08:33vous n'avez pas forcément envie, sur une pizza, sur une côte de bœuf,
08:36de voir le Nutri-Score.
08:37Mais on l'a fait.
08:38Je peux vous dire que c'est étonnant,
08:40mais le Whopper, par exemple, est en Nutri-Score B.
08:43Donc, malgré tout...
08:44Ça, vous ne payez pas le Nutri-Score, mais vous connaissez le.
08:46OK, OK.
08:47Alors, paramètre important pour les consommateurs, le prix.
08:50On vient de sortir de la grosse bosse d'inflation.
08:53Tout le monde, depuis 2023, a mis un menu à 5 euros.
08:56Là, en ce moment, vous vous faites de la pub pour un produit à 2,90 euros.
08:59Il y a une guerre des prix.
09:00C'est nécessaire pour maintenir les ventes ?
09:02Alors, ce qu'il faut...
09:03On va se remettre un petit peu dans le contexte du client.
09:06Mais le client, on a vécu des crises assez importantes.
09:09N'oublions pas un gilet jaune, Covid, les inflations.
09:12Il faut savoir que l'inflation, c'est colossal.
09:14Le prix du bœuf a doublé quasiment sur les quatre dernières années.
09:17Donc, on a des inflations qui sont colossales.
09:18Et je tiens à remercier nos franchisés qui jouent le jeu, justement,
09:21sur les positionnements prix.
09:23Mais nous, on a fait le pari de mettre les clients au centre de tout ce qu'on fait.
09:27Pas simplement sur les prix, sur le reste, sur l'innovation produit,
09:29sur la qualité et sur les prix.
09:31Et sur les prix, on n'a pas baissé nos prix.
09:32On a juste maintenu nos prix chez Burger King.
09:34On a toujours eu, depuis dix ans, un menu enfant à 4 euros.
09:37On a toujours eu un menu d'entrée de gamme à 5 euros.
09:40Et on l'a conservé.
09:41Et on a autant des menus à 4 et 5 euros.
09:43Et on a aussi des menus gourmets à 12, 13 euros,
09:46avec du Kanta à l'AOP, avec du maroilles dans le Nord.
09:49Et attendez, dernière question.
09:51Quelques secondes.
09:52Et la taxe soda qui est dans le PLFSS ?
09:54Alors, l'impact est colossal aussi, puisqu'on a pris un mur de l'inflation.
09:57La taxe soda, il faut savoir que ça représente pour nous un doublement des taxes.
10:00Donc, on passe de 5 millions d'euros à 10 millions d'euros
10:03pour l'ensemble de Burger King au niveau France.
10:05Et le consommateur, lui, ce qu'on va faire,
10:07c'est que déjà, on a une variété de boissons.
10:09On n'a pas que du soda.
10:10On a des jus, on a du thé glacé, etc.
10:12Et on va lui laisser ce choix.
10:14Et le consommateur décidera.
10:16Et on va essayer de l'orienter, bien sûr,
10:18vers des boissons peut-être un peu moins sucrées,
10:19parce que c'est notre intérêt.
10:21Alexandre Simon, le directeur général de Burger King France.
10:24Merci d'avoir accepté l'invitation.
10:26Merci infiniment.

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