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Éric Zemmour, président de Reconquête, était l'invite de Face à Duhamel ce jeudi 20 mars. Il s'est exprimé sur la situation diplomatique entre la France et l'Algérie, la réforme des retraites ou encore l'effort de défense. 

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Transcription
00:00Deuxième partie de BFM Story qui va être exclusivement consacrée au Fassas du Hamel.
00:13Fassas du Hamel spécial ce soir avec le président de Reconquête Eric Zemmour.
00:17Bonsoir Eric Zemmour.
00:18Bonsoir.
00:19Bonsoir Alain Duhamel.
00:20Bonsoir Alain Duhamel.
00:21On va balayer avec vous, vous allez discuter de bon nombre de sujets d'actualité, discuter, débattre.
00:25Mais le premier, l'actualité du jour c'est ce qui s'est passé en Algérie.
00:29Dix ans d'emprisonnement requis contre l'écrivain franco-algérien Boalem Sansal.
00:34Et je sais que le bras de fer franco-algérien est aujourd'hui au cœur de l'actualité diplomatique.
00:38Le jugement ce sera le 27 mars.
00:40Question, comment aider Boalem Sansal ?
00:43Ça n'est pas commode.
00:45Si c'est du côté français, je pense que compte tenu de l'expérience qu'on a des relations avec l'Algérie.
00:53Et du fait que dès qu'on est en polémique et en rapport de force, ils en rajoutent à chaque fois.
01:00Ils en font leur propagande nationale majeure, qui est la mémoire franco-algérienne et tout ce qu'on peut dire de la France.
01:09Et d'autre part, de la nature répressive du régime, donc du refus d'être mis en cause.
01:18Si la France prend une initiative, ils prendront une contre-initiative, on n'en finira pas.
01:25Il y a une possibilité, alors je ne sais pas si elle plaira à Éric Zemmour, mais il y a une possibilité
01:31qu'on est très proche d'une renégociation du prolongement de l'accord entre l'Union européenne et l'Algérie.
01:42Et qu'il y a à Bruxelles une très forte majorité pour conditionner le renouvellement à une mesure de liberté,
01:52c'est-à-dire de vraie liberté, pas de liberté surveillée.
01:55– Le député européen François-Xavier Bellamy nous en parlait tout à l'heure.
01:58– Oui, vous voyez que je ne dis pas de bêtises.
02:00– Il était à la manœuvre.
02:02– Donc je pense que c'est un bon levier, à condition que ça aille suffisamment vite,
02:07parce que le malheureux, on ne sait pas exactement son année de naissance, mais il est malade et âgé.
02:16– Ecoutez, moi d'abord je voudrais dire que cette arrestation, cette détention d'un écrivain
02:23qui est par ailleurs un ami, est un scandale absolu, une ignominie du gouvernement algérien.
02:30Le général de Gaulle disait, on n'enferme pas Voltaire.
02:34Les Algériens, eux, enferment Voltaire sans problème,
02:38ce qui prouve que ce sont à la fois une tyrannie et qu'ils sont sans honneur en l'occurrence.
02:43– Pourquoi vous comparez Boilem Sorsel à Voltaire ?
02:46– Parce que c'est une expression du général de Gaulle,
02:48quand il a été question d'enfermer Jean-Paul Sartre en 68, de Gaulle a répondu, on n'enferme pas Voltaire.
02:53– On n'enferme pas les écrivains, la liberté d'exprimer.
02:58– Sauf que Voltaire a été mis à l'investi, mais c'est une autre question.
03:02Donc ça c'est une première chose.
03:04La seconde, Alain Duhamel dit, ça ne va pas me plaire
03:08parce qu'on fait pression par l'intermédiaire de l'Europe.
03:11Je m'en moque, je vais vous dire Alain Duhamel, tout est bon pour libérer Boilem Sorsel, tout est bon.
03:17Si ça peut passer par une pression venue de l'Europe, tant mieux, très bien.
03:22L'important c'est qu'on libère cet homme.
03:25– Le président Macron en fait assez ?
03:28– Alors justement, j'allais te dire, là où je ne suis pas d'accord avec Alain Duhamel,
03:33c'est quand il dit que le rapport de force est inopérant.
03:38Je comprends ce qu'il veut dire évidemment, que l'Algérie, le gouvernement d'Algérie
03:42se nourrit du rapport de force pour accréditer la thèse auprès de son peuple
03:46qu'il est le plus grand adversaire de la France au nid.
03:49– Et qu'il incarne la fierté nationale, etc.
03:52– J'ai bien compris.
03:53Sauf que je pense quand même, connaissant un peu l'Algérie et les Algériens,
03:59qu'ils ne respectent que le rapport de force.
04:03Et qu'assumer un rapport de force avec eux suscite d'abord leur respect
04:09et deuxièmement, ils sont prêts à considérer les choses différemment.
04:13Je pense qu'il faut au contraire, au contraire, mettre tout sur la table.
04:18Je pense qu'il faut évidemment bloquer leur visage.
04:22Je pense qu'il faut bloquer, par exemple, leurs comptes.
04:27Et pourquoi pas saisir leurs biens ?
04:29Et pourquoi pas même, je parle des dignitaires du gouvernement algérien, évidemment.
04:33Et pourquoi pas même ouvrir leurs comptes bancaires ?
04:36Ça intéresserait leur peuple de voir où passe l'argent de l'Algérie.
04:41– Du gaz ?
04:42– Du gaz, par exemple, et de l'aide publique au développement, etc.
04:47Donc je pense qu'il faut utiliser tous les moyens.
04:50– D'accord.
04:51Question bête d'Alain Duhamel à Éric Zemmour.
04:55Quel est l'exemple où ce système a marché avec l'Algérie ?
04:59– Mais il n'y a pas d'exemple où ce système a marché
05:01parce que ce système n'a jamais été…
05:03– Si, le fait de continuer à monter, continuer à monter, et puis qui cède ?
05:08– Jamais, on ne l'a jamais fait, on a toujours cédé.
05:10On a toujours cédé.
05:12Même le général de Gaulle a cédé.
05:14Même le général de Gaulle a lâché.
05:16Les accords déviants s'est négociés n'importe comment.
05:18Le traité de 68 s'est négocié n'importe comment.
05:21Même le général de Gaulle était faible avec l'Algérie.
05:23Parce qu'il voulait s'en débarrasser.
05:25Je peux vous dire.
05:26Alors imaginez les successeurs.
05:27– Bon, alors l'idée qu'on a été faible au moment des accords déviants…
05:31– On a été plus que faible Alain Duhamel.
05:34– Je trouve que ce qui a été terrible,
05:36ça a été la mise en œuvre des accords déviants, et notamment par la France.
05:42– Vous dites ça vous ?
05:44– Oui, je trouve que la France n'a pas assez défendu
05:46les français qui étaient encore en Algérie, et les harkis…
05:50– Mon cher Alain Duhamel, vous savez bien.
05:53Vous avez lu, comme moi, « C'était de Gaulle de Peyrefitte ».
05:56Vous avez donc l'énoncé…
05:57– Je ne fais que ça tous les matins.
05:59– On est d'accord des propos du général de Gaulle,
06:01qui ne voulait ni des harkis, ni même des pieds noirs.
06:05Des harkis parce qu'ils étaient musulmans,
06:07et qu'il ne voulait pas, selon la formule célèbre,
06:09que son village devienne Colombelle et de mosquée.
06:12Et les pieds noirs parce qu'il n'aimait pas les pieds noirs,
06:14et qu'il pensait qu'ils pouvaient vivre au sein du gouvernement,
06:17avec le gouvernement algérien.
06:19– Il n'aimait pas les pieds noirs parce qu'il pensait
06:20qu'ils avaient été tous juridistes.
06:21– Exactement, voire pétainistes.
06:23Peu importe.
06:24Tout ça pour vous dire que les accords déviants
06:28n'ont pas été respectés par le gouvernement algérien.
06:32– Oui.
06:33– Parce que quand même, les pieds noirs devaient pouvoir vivre en Algérie.
06:36– Ça commence.
06:37– Ils ont été menacés de mort.
06:38Non mais parce que c'est très important cette histoire,
06:40je vais vous dire pourquoi.
06:41Parce que si on parle de l'Algérie, puisque vous nous avez lancé sur l'Algérie,
06:45je pense qu'on a éduqué depuis 60 ans toute une population
06:51dans deux mensonges en Algérie.
06:54Deux mensonges majeurs.
06:55Le premier mensonge, on leur a appris que la France avait perdu la guerre.
07:01– Oui, bien sûr.
07:02– Or c'est faux.
07:03– Bien sûr.
07:04– Non seulement l'armée française a éradiqué le terrorisme,
07:07la fameuse bataille d'Alger,
07:08mais en plus, l'armée du FLN n'a jamais combattu l'armée française,
07:12elle est restée derrière la frontière.
07:14– Non mais l'armée française n'a pas perdu…
07:16– On est d'accord, il n'y a pas de Dien Bien Phu en Algérie.
07:19Deuxième mensonge.
07:21On a éduqué les Algériens dans l'idée fantasmatique
07:25que l'Algérie était une espèce d'Eldorado et que la France l'avait pillée.
07:30Or, c'est exactement l'inverse.
07:33L'Algérie, je le répète sans cesse, était un cloaque infâme
07:37où il y avait des épidémies, il n'y en a plus à voir qu'en faire.
07:41Et c'est la France, et c'est les colons français, les fameux pieds noirs,
07:45qui ont cultivé la terre, éradiqué les épidémies, construit des routes, etc.
07:50Il y a une conséquence à cela.
07:52Alain Duhamel, je vous laisserai ensuite répondre.
07:55Il y a une conséquence à cela.
07:56– C'est gentil.
07:57– Non mais je veux dire, je ne vais pas trop m'éterniser.
08:00Il y a une conséquence grave à cela.
08:03C'est qu'on a éduqué les Algériens là-bas,
08:07et surtout ceux qui venaient ici paradoxalement,
08:10dans la haine de la France, dans la détestation de la France.
08:13Et dans l'idée que, même si on volait, pillait,
08:18ou même profitait abusivement des allocations sociales,
08:22tout cela n'était pas grave parce que c'était un dû.
08:25Un dû que la France remboursait.
08:27Et par exemple, regardez le drame de Crépole.
08:30J'ai fini, vraiment. Mais je finis vraiment.
08:32– Quel est le rapport à Crépole ?
08:33– Je vais vous dire, le drame de Crépole.
08:35On sait aujourd'hui que…
08:36– C'est l'assassinat du petit Thomas.
08:37– Exactement, l'assassinat du petit Thomas,
08:39que c'est un crime, on peut dire raciste,
08:42puisqu'on a des vidéos, on sait les insultes.
08:45– Votre expression c'est francocide.
08:46– Francocide, exactement.
08:47– La justice, pour l'instant, ne l'a pas démontré.
08:49– Je sais, mais ce que je veux dire…
08:50– On part loin.
08:51– Non, non, on ne part pas loin.
08:52Ce que je veux dire, c'est qu'on voit bien dans cette détestation
08:54les conséquences qu'il y a jusqu'au crime de Français.
08:59– On peut le dire plus brièvement en disant que,
09:03effectivement, la honte mémorielle de l'Algérie,
09:07c'est de dire que la France, c'est l'abomination de la désolation
09:10et que c'est elle qui a tous les torts.
09:12C'est leur propagande nationale, organisée, permanente et éternelle,
09:17en tout cas depuis qu'ils existent.
09:19Donc là-dessus, je dirais, entre nous,
09:21ce n'est pas un sujet de débat, c'est une réalité.
09:24Mais la question qu'il y a entre nous est intéressante
09:27parce qu'elle est plus contradictoire,
09:30c'est qu'est-ce qu'on peut faire concrètement, aujourd'hui,
09:35non pas qu'il soit symboliquement une démonstration
09:39de fierté française, etc.,
09:41mais qui entraîne un changement d'attitude de l'Algérie.
09:45– Moi, je pense qu'il faut mener une politique globale,
09:50je dis bien globale,
09:52qui est qu'il faut rompre avec l'Algérie
09:56et, selon l'expression célèbre,
09:59on a divorcé, mais il ne faut plus garder les enfants.
10:02C'est-à-dire que…
10:03– Autrement dit…
10:04– Autrement dit, il faut…
10:05– Plus d'accords.
10:06– Plus d'accords.
10:07– Plus de gaz, bien entendu.
10:08– On supprime, on renonce au fameux traité de 68.
10:12D'ailleurs, je fais une petite parenthèse rapide,
10:15j'ai lu hier…
10:16– Je me méfie des petites parenthèses rapides d'Éric Zemmour.
10:20– J'ai lu hier, dans le Figaro,
10:22un excellent papier de M. Hugourdin,
10:24qui était un conseiller de M. Balladur et qui était…
10:27– Oui, oui, je l'ai lu aussi.
10:29– Qui explique très bien que le Président de la République
10:32n'est pas le seul à prendre cette décision
10:34et que le gouvernement et le Parlement…
10:36– François Bayrou peut la prendre.
10:37– Donc François Bayrou peut la prendre
10:38et M. Rotailleau peut la prendre.
10:39– Non, non, ça n'est pas…
10:40– Il faut qu'ils arrêtent de se cacher derrière M. Macron.
10:42– Ça n'est pas exactement ça.
10:44Ce qui est établi par le papier, qui était d'ailleurs très convaincant
10:47et très bien fait,
10:48c'était qu'il y avait un pouvoir du gouvernement et du Parlement,
10:52mais pas en l'absence du Président.
10:54– Je n'ai pas dit ça.
10:55– Ça ne peut être qu'en accord avec le Président.
10:57– Je n'ai pas dit ça, j'ai dit simplement qu'il faut
10:59qu'ils arrêtent de se cacher derrière la décision.
11:01– Alors moi…
11:02– Je disais, il y a un ensemble de politiques.
11:05– Il y a un ensemble qui existe, effectivement,
11:10et on le voit encore à propos d'un écrivain,
11:14mais d'un très bon écrivain d'ailleurs.
11:16Comme on le voit dans toutes les affaires qui nous opposent,
11:19sur les expulsions, etc.
11:21La réalité derrière tout ça,
11:23c'est que la bagarre entre la France et l'Algérie,
11:27c'est une bagarre marocaine.
11:29– À cause du Sahara occidental.
11:30– S'il y a une crise entre la France et l'Algérie,
11:33c'est parce qu'Emmanuel Macron, lassé d'essayer en vain
11:37d'améliorer les choses avec l'Algérie comme il le fait,
11:40a choisi, comme l'avait fait l'Espagne avant lui,
11:43je dis l'Espagne parce qu'elle est directement concernée par ses régions,
11:46non mais je dis ça pour les auditeurs.
11:48Et il n'empêche que c'est le changement d'attitude de la France
11:53reconnaissant les droits du Maroc sur une partie du Sahara occidental
11:58qui fait que l'Algérie est montée sur ses grands chevaux
12:01et immédiatement a commencé systématiquement
12:04à prendre toutes les décisions négatives.
12:06– Alors attendez, parce qu'on voudrait, Eric Zemmour,
12:09vous faire écouter ce qu'il s'est dit hier sur ce plateau.
12:12Jean-Michel Apati était notre invité,
12:14il débattait avec Alain Duhamel sur les propos qu'il avait tenus
12:17sur la façon dont l'Empire français avait colonisé l'Algérie,
12:22parlant de massacre et faisant un parallèle avec ce qui s'est passé
12:26notamment avec les nazis et Horadour Surglal.
12:28– Et il revenait sur des propos que vous-même avez tenus sur la colonisation,
12:32voilà ce que disait Jean-Michel Apati qui débattait avec Alain.
12:35– Eric Zemmour sur BFM, la colonisation en Algérie est une bénédiction,
12:40qui lui a sauté sur le poil ? Personne.
12:43Dire que c'est une bénédiction, c'est nier tous les crimes,
12:46vous comprenez ? On ne peut pas dire que ce soit une histoire
12:49qui est évoquée comme elle doit l'être.
12:52– Vous maintenez bénédiction ?
12:55– Vous savez, je vais vous expliquer quelque chose.
12:58Quand, moi, mes ancêtres ont vécu en Algérie pendant 1000 ans,
13:03tout le monde sait que je suis d'origine juive et d'Algérie.
13:08Quand les troupes françaises sont rentrées à Alger en 1832…
13:13– Le général Bugeaud.
13:14– Exactement.
13:16Les juifs les ont accueillis comme des libérateurs.
13:19Ils chantaient, ils embrassaient les soldats français
13:23et ils disaient « Vive la France ! ».
13:25Moi, je suis resté exactement comme mes ancêtres et j'en suis fier.
13:30La France nous a apporté tout.
13:32– Malgré les massacres.
13:33– Mais bien sûr malgré les massacres,
13:35mais les massacres c'est le lot de l'histoire.
13:37Je ne les nie pas.
13:38Vous comprenez ce que je veux dire ?
13:40– Oui, mais vous parlez de bénédiction dans la colonisation.
13:43– Oui, je maintiens ce pays, qui n'était pas un pays d'ailleurs,
13:47qui était une terre colonisée depuis 1000 ans,
13:50qui n'avait jamais eu de souveraineté, quoi qu'on dise.
13:53– Elle avait eu beaucoup de pseudo-souveraineté.
13:57– Si vous voulez.
13:58Cette région, je vous assure, était misérable.
14:01L'Empire ottoman, qu'il a dirigé à l'époque, ne s'en occupait jamais.
14:06Elle n'a rien fait.
14:07Je dis en plaisantant toujours qu'on me donne un hôpital,
14:11créé par l'Empire ottoman, un, un seul, on ne le trouvera pas.
14:15Donc je maintiens que la colonisation française a été une bénédiction
14:20pour tous les gens comme moi qui ont voulu devenir français
14:23et qui ont eu la joie, le plaisir, le bonheur d'avoir la culture française
14:29et de pouvoir vivre dans un pays absolument magnifique.
14:32– Mais il faut reconnaître que tous les Algériens
14:35n'ont pas accepté l'arrivée de la France comme une bénédiction.
14:38– C'est normal.
14:39– Et que le plus grand nombre de la population,
14:41notamment de confessions musulmanes,
14:43a au contraire considéré ça comme une oppression.
14:47– C'est ça la différence.
14:48Vous avez raison.
14:49Mais c'est ça le problème d'ailleurs,
14:50parce que quand la France a proposé aux juifs qui étaient là-bas
14:55et aux musulmans de devenir français,
14:57ils étaient tous français,
14:58et d'acquérir la citoyenneté française,
15:00on leur a dit vous devez abandonner ce qu'on appelait à l'époque
15:03le statut personnel, c'est-à-dire d'être régi par la religion.
15:06Les juifs ont accepté, les musulmans ont refusé.
15:09Toute l'histoire était écrite.
15:10– On va refermer le dossier franco-algérien,
15:13mais le refermer sur ce plateau parce qu'il reste ouvert à l'extérieur.
15:16– Disons qu'on aurait plus de chances de le refermer sur le plateau
15:19que dans la réalité.
15:20– Absolument.
15:21– Je regarde à l'instant ce que dit le Premier ministre britannique,
15:23Kirsten Armer, il dit que les plans pour protéger l'Ukraine
15:26d'un éventuel cessez-le-feu prennent forme.
15:28Donc là les Européens sont toujours à essayer de se démener
15:32face à Vladimir Poutine et face à Donald Trump.
15:35Poutine et Trump c'est devenu les ennemis de l'Europe Alain Duhamel ?
15:38– Poutine pour moi, dans mon esprit, depuis le début,
15:42est un ennemi de la France et de l'Europe.
15:45Et Trump, il ne nous considère pas comme des ennemis,
15:50il nous considère comme une de ces petites nations manipulables
15:54avec laquelle on peut imposer des règles commerciales
15:57totalement inégalitaires et considérer qu'il y a un patron fantasque,
16:03puisque c'est Trump, mais un patron, et qu'on n'a qu'à être bien gentil
16:07et obéir et même accepter de ne pas peser lourd
16:13sur des négociations qui nous concernent directement.
16:16Bon, au fond, il nous traite un peu comme il traite les Ukrainiens,
16:22c'est-à-dire, Poutine et moi, on va décider,
16:26et pour l'instant quand on dit on va décider,
16:28c'est qu'on va décider en réalité sur les bases de Poutine,
16:31et puis vous, vous serez bien gentil de signer.
16:34– D'accord avec ça ?
16:36– Non, je pense qu'on ne mesure pas, on mesure mal,
16:46ou avec des intentions malveillantes, ce qui n'est pas le cas d'Alain évidemment,
16:50l'ampleur de ce qui est en train de se passer.
16:53Je pense que nous vivons ce qu'on appelle en histoire
16:57un grand renversement d'alliances.
16:59C'est déjà arrivé au 18ème siècle quand la France a abandonné
17:04la grande guerre avec l'Autriche qu'elle menait depuis des siècles
17:07pour s'allier avec l'Autriche et pour devenir l'adversaire de la Prusse.
17:11C'est arrivé évidemment, et là on arrive directement à notre sujet,
17:16en 1972 quand les Chinois se sont rapprochés des Américains
17:21au moment du grand voyage de Nixon à Pékin et qu'ils se sont détachés de l'URSS.
17:27À l'époque, vous savez Alain Duhamel, vous vous en souvenez sans doute,
17:30Henri Kissinger qui était le maître d'œuvre de ce renversement d'alliances avait dit…
17:34– Et que j'ai connu.
17:36– Dans 50 ans, chanceux que vous soyez, dans 50 ans il faudra faire l'inverse.
17:42Eh bien nous y sommes.
17:43Trump qui était un grand admirateur de Nixon,
17:46qui était un grand admirateur de Kissinger,
17:48fait exactement ce que Kissinger avait annoncé.
17:51D'ailleurs quelques mois avant de mourir, il est mort centenaire,
17:54Kissinger avait dit, il avait connu la guerre en Ukraine,
17:58il avait dit il faudra que l'Ukraine ne rentre pas dans l'OTAN,
18:03qu'elle soit un pont entre l'Occident et la Russie
18:07et qu'elle soit neutralisée comme le fut la Finlande, l'Autriche,
18:12pendant la guerre froide.
18:13C'est exactement ce que j'avais dit plus modestement
18:16pendant l'élection présidentielle, on m'avait traité de poutiniste.
18:20On y est, c'est exactement ce que nous aurons selon moi.
18:24Donc pourquoi Trump fait-il cela ?
18:27Parce que le grand combat du 21ème siècle,
18:30c'est l'affrontement entre les États-Unis et la Chine.
18:34Et dans cet affrontement, il préfère avoir la Russie avec lui que contre lui.
18:39C'est une stratégie classique.
18:42Mais les Européens sont toujours à contre.
18:46Allez-y Alain, je réponds.
18:49Je suis d'accord sur un point et en désaccord sur un autre.
18:52Je suis d'accord pour dire qu'évidemment, en ce moment,
18:55ce qu'on est en train de vivre, c'est un énorme renversement d'alliance
18:59qui est de portée historique,
19:01pas simplement de portée politique ou conjoncturelle.
19:04C'est quelque chose, c'est probablement l'initiative politique
19:09de la part de Trump la plus importante depuis la libération.
19:13Donc je ne sous-estime pas du tout ce que ça signifie.
19:17Maintenant, l'idée de Trump qu'il va pouvoir, avec Poutine,
19:28se coaliser contre la Chine, je pense qu'il rêve totalement.
19:34Et non seulement je pense qu'il rêve totalement,
19:37mais j'en vois la démonstration dans ce qui se passe en ce moment
19:40à propos de l'Ukraine.
19:42Parce que quand on regarde ce que jusqu'à présent a accepté Donald Trump
19:47et ce qu'il veut imposer à l'Ukraine et par-dessus le marché,
19:52imposer aux Européens,
19:54on s'aperçoit que ce ne sont pas du tout les objectifs américains,
19:57que ce sont les objectifs de Poutine.
20:00Trump se veut.
20:02Est-ce que c'est par cynisme ? Est-ce que c'est par ignorance ?
20:07Parce que sur le plan international, il a beaucoup d'ignorance.
20:10Est-ce que c'est parce qu'il est fantasque ?
20:13Bon, le fait est que sur les points qui sont négociés à propos de l'Ukraine,
20:20il reprend très exactement, non pas Kissinger, qu'il n'a évidemment jamais lu,
20:25mais Poutine.
20:27Alors bah si, quand je dis qu'il ne l'a jamais lu...
20:29Alain Duhamel, qu'est-ce que vous savez de ce que pense Trump de l'Ukraine ?
20:36Ce qu'il en dit ?
20:37Oui, justement.
20:38Quand il a humilié Zelensky.
20:41Est-ce que dit Vance ?
20:42Oui, absolument.
20:43Ce qu'il a dit à Zelensky.
20:45Est-ce que dit Vance, qui ne s'intéresse pas à l'Ukraine ?
20:48Oui.
20:49Je pense que ce n'est pas seulement un sujet ukrainien.
20:53C'est un sujet global.
20:55Mais oui !
20:56Ce qui est en train de se régler, c'est global.
20:58Mais oui !
20:59Il se règle aussi la question de l'Iran, la question du Moyen-Orient.
21:02Non, mais je veux dire, ce qui est en jeu, vous avez répondu.
21:05Non, mais la question, est-ce que les Européens ont raison de vouloir, finalement,
21:09acter le fait que le shérif américain se retire ?
21:13Les Européens...
21:14Il va falloir donc se réarmer.
21:16Quand on reprend le raisonnement d'Éric Zemmour.
21:18Quand on reprend le raisonnement d'Éric Zemmour.
21:21C'est-à-dire qu'il s'agit en réalité, en ce moment, d'une stratégie à trois.
21:29C'est-à-dire, est-ce que c'est la Russie avec la Chine, ce qui est le cas en ce moment ?
21:34Ce sont des alliés proches.
21:36Ou est-ce que c'est renversement d'alliance, les États-Unis avec la Russie contre la Chine ?
21:41Bon, le résultat de tout ça est qu'il y a un acteur qui, dans ces cas-là, disparaît
21:47et qui s'appelle les Européens.
21:49Et moi, ma réponse, ça ne sera peut-être pas celle d'Éric Zemmour,
21:53mais moi, ma réponse est qu'à partir du moment où c'est entre Trump et Poutine
21:59et puis, dans les couloirs, la Chine,
22:04qui est forcément consultée dans cette affaire,
22:06même si moi, je ne crois pas un instant qu'on arrivera à séparer la Russie de la Chine.
22:10Les Européens en sont ?
22:13Vous êtes fatigants !
22:14Parce que le temps passe et il y a beaucoup de sujets !
22:17De toute façon, on en arrive à l'essentiel,
22:20qui est, à partir du moment où il y a ce grand renversement d'alliance,
22:25est-ce que pour compter, peser, ou en tout cas essayer de compter et de peser,
22:30ça doit être chaque Européen dans son coin,
22:33ou est-ce que ça doit être tous les Européens ensemble ?
22:36Pardonnez-moi Alain, pardonnez-moi !
22:38Et moi, ma réponse, c'est les Européens ensemble.
22:42Oui, mais pourquoi c'est ?
22:44Pour le faire, je suis prêt à en parler.
22:46Oui, mais d'abord, je ne vois pas pourquoi vous préjugez des résultats de cette grande négociation.
22:54Après tout, en 72...
22:55Mais je ne préjuge pas !
22:56Si, vous dites, ça ne marchera pas !
22:57Non, ce qui est...
22:58Attendez, attendez, attendez !
23:00En 72, l'URSS de l'époque et la Chine étaient liées par une idéologie commune, le marxisme.
23:06Et pourtant, les intérêts nationaux, comme l'avait prédit le général de Gaulle,
23:10allaient prendre le pas sur l'idéologie.
23:13Je crois exactement à la même chose.
23:15Si c'est l'intérêt national de la Russie de s'éloigner de la Chine pour se rapprocher des États-Unis,
23:21elle le fera.
23:22Si ce n'est pas son intérêt national, elle ne le fera pas.
23:25Deuxièmement, les Européens...
23:26Oui, parlons-nous un peu.
23:28Absolument, les Européens.
23:30D'abord, je tiens à dire que les Européens ont fait n'importe quoi depuis le début.
23:35C'est-à-dire que si la question, comme je le pense, essentielle, était celle de l'entrée dans l'OTAN,
23:43il fallait dire, comme l'avaient dit Nicolas Sarkozy et Angela Merkel en 2008,
23:51non, l'Ukraine ne rentrera pas dans l'OTAN car elle est trop proche de la Russie,
23:57proche historiquement, proche ethniquement, proche culturellement,
24:02et en plus, historiquement, c'est toujours par l'Ukraine que toutes les grandes invasions de la Russie sont passées.
24:08Charles XII, Napoléon, Hitler.
24:11Donc évidemment, pour les Russes, ça signifie quelque chose.
24:14Regardez en ce moment, pour vous dire, l'imbrication entre l'histoire et l'actualité.
24:20Les Russes sont en train de reprendre Kursk.
24:22Mais Kursk, vous savez ce que c'est ?
24:24C'est la plus grande bataille après Stalingrad.
24:26C'est là que les Russes ont débordé les Allemands et qu'ils ont vaincu les Allemands.
24:31Donc vous voyez, dans l'imaginaire, c'est comme Verdun pour nous.
24:34Donc c'est pour vous dire que tout ça est imbriqué terriblement.
24:37Les Européens.
24:39Est-ce que vous avez de l'explanation ?
24:42Donc il y a trois ans, il fallait arrêter la machine.
24:45On pouvait l'arrêter.
24:46Les Européens ne l'ont pas fait alors qu'ils l'avaient fait en 2008.
24:49C'est ça la première erreur.
24:50Puis, aujourd'hui, ils parlent de guerre alors que tout le monde parle d'alliance, de commerce, de paix.
24:56Donc on se trompe encore.
24:58On se trompe encore.
24:59Il y a quand même 500 000 morts.
25:01Vous comprenez, ce n'est pas rien.
25:03Il y a quand même des centaines de milliers d'Ukrainiens et de Russes qui sont morts.
25:08Ils ont peut-être arrêté ce carnage.
25:09Alors les Européens se trompent.
25:11Les Européens ne se trompent pas du tout.
25:12D'abord, pour commencer, l'idée selon laquelle on acceptait que l'Ukraine entre dans l'OTAN,
25:18en ce qui concerne la France, non.
25:20La France n'a jamais pris position en faveur de l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN.
25:26C'est faux.
25:27C'est faux.
25:28Emmanuel Macron l'a dit qu'il était favorable.
25:31Et c'est Biden qui l'a refusé.
25:33Si, Alain Duhamel, pardonnez-moi, si.
25:35Je ne crois pas qu'il ait dit qu'il était favorable.
25:39Vous vous trompez.
25:40Il a changé d'avis dix fois Macron là-dessus.
25:43Alors évidemment, il a bien dit une fois qu'il était favorable à l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN.
25:47Écoutez, la France, vous n'allez pas pouvoir dire le contraire de ça.
25:53La France, dans cette affaire, a mené une politique qui était d'alliance avec l'Ukraine.
26:00Et en même temps, cette alliance, ce n'était pas une alliance inconditionnelle pour faire n'importe quoi.
26:05Par exemple, ni nous ni d'ailleurs les autres pays européens n'ont jamais accepté l'idée
26:12que l'Ukraine avait comme destin d'être neutralisée.
26:17Je pense que c'est une erreur.
26:20Je peux quand même expliquer mon point de vue ?
26:23Je vous en prie.
26:24Mon point de vue, c'est que les Européens n'ont jamais, contrairement aujourd'hui à Trump,
26:30accepté l'idée que l'Ukraine devait être neutralisée
26:36et qu'il devait y avoir ce que demande Poutine, un changement de régime en Ukraine.
26:42C'est-à-dire que l'Ukraine redevienne un protectorat ou un vassal,
26:47comme elle l'était au temps de l'Union soviétique.
26:50Et comme on voit très bien que l'objectif de Poutine, c'est de reconstituer,
26:54vous ne me direz sûrement pas le contraire, non seulement son influence sur ses marches,
26:59mais la réalité de son autorité.
27:02Il a envie que l'Ukraine devienne la Biélorussie,
27:05puisque c'est comme ça que ça fonctionne avec la Biélorussie.
27:08Et de ce point de vue, on a une chance de faire entendre un avis différent
27:15que si les Européens pèsent ensemble.
27:18Or...
27:19– Les Européens, parce qu'après on va dire que je ne peux pas répondre.
27:21– Oui, mais si on compare les temps de parole, effectivement, ils vous font taire, ça c'est certain.
27:25Mais les Européens, d'abord, financent la moitié de l'effort de guerre.
27:33Les Américains la moitié et nous la moitié.
27:36Mais surtout, ce qu'on propose, c'est un système qui serait un système démocratique,
27:44c'est-à-dire que ce seraient les Ukrainiens qui, d'une part,
27:48accepteraient ou n'accepteraient pas ce qui leur sera proposé,
27:51et qui, d'autre part, auraient les moyens de leur indépendance.
27:55Ce qui n'est absolument pas ce qui ressort pour l'instant des échanges entre Trump et Poutine.
28:01Et c'est pour ça que je vous disais que Trump, en réalité, reprend les objectifs
28:06qu'on a cessé de proclamer Poutine.
28:09Et je pense que Poutine joue très bien sa carte, très intelligemment,
28:13et très méthodiquement, ce qui est sa barque.
28:16Et en prenant son temps, et en imposant ce tempo,
28:21et que Trump, au contraire, se rallie au test de Poutine,
28:30et Trump étant ce qu'il est, c'est-à-dire une personnalité extrêmement forte,
28:36mais totalement imprévisible, il est tout à fait possible
28:40que Trump change d'avis, et trouve que finalement,
28:43les conditions de Poutine ne sont pas les bonnes.
28:45– Alors, pardon Éric Zembrouche, vous disiez que les Européens sont trompés,
28:49et on était arrivé sur aujourd'hui l'effort d'armement.
28:51J'ai une question précise à vous poser.
28:53Est-ce que vous mettriez 500 ou 1000 euros, ou 2000 euros,
28:57dans les futurs bonds d'armement qui vont être ouverts,
29:00puisqu'il va y avoir un fonds de 450 millions d'euros en France
29:03qui va être ouvert pour aider les industries de l'armement ?
29:05Est-ce que vous mettriez un peu d'argent, personnellement,
29:07pour aider la France dans son effort d'armement ?
29:09– Et pourquoi pas ? J'ai, moi-même, pendant l'élection présidentielle,
29:14fait un discours pour dire que la France avait un devoir de puissance
29:18et que nous devions nous réarmer.
29:21Non pas contre la Russie, mais nous réarmer en soi
29:24parce que nous avions désarmé excessivement depuis 30 ans.
29:27Donc je suis très à l'aise là-dessus.
29:29Je suis pour un effort de réarmement parce que, tout simplement,
29:33il faut être puissant dans le monde.
29:36Ce n'est pas la Russie qui est une menace existentielle
29:39comme on nous le rabâche.
29:40La Russie ne va pas envoyer des troupes à Paris.
29:43On n'est pas en 1814.
29:45– Alors quelle est la menace ?
29:46– La menace vient du Sud.
29:47La menace, c'est le grand remplacement.
29:49La menace, c'est l'islamisation de notre pays.
29:52Et ce n'est pas, comme je l'entends, du côté de Marine Le Pen
29:55comme du côté d'Emmanuel Macron, qui joue sur les mots.
29:58Ils nous disent, c'est le fondamentalisme islamiste,
30:01dit Marine Le Pen.
30:02Et Emmanuel Macron reprend au vol et nous dit, c'est le terrorisme islamiste.
30:06Ils veulent dire la même chose, évidemment.
30:08Ils parlent uniquement du terrorisme islamiste.
30:10Moi, je ne parle pas que du terrorisme islamiste.
30:13Je parle bien clairement de l'islamisation de notre pays
30:18et du grand remplacement de population
30:20par une population venue du sud de la Méditerranée
30:23et qui remplace notre population issue de l'Occident.
30:28C'est ça le sujet.
30:29C'est ça la menace existentielle sur la France.
30:32Mais là, l'armement n'a rien à voir avec ça.
30:34Absolument, ça n'a rien à voir.
30:35L'armement, c'est ce que j'aurais dit.
30:37Alain Duhamel, je vous ai laissé parler longuement.
30:39Allez-y Alain.
30:40Non, calculons.
30:41Non, on ne va pas calculer.
30:43Allez-y.
30:44S'il s'agit de dire, de reconnaître,
30:47j'essaie d'être de bonne foi,
30:48s'il s'agit de reconnaître que vous avez effectivement pris position
30:52pour le renforcement de l'armement français, c'est vrai.
30:56Bon, vous n'êtes pas le seul.
30:58Bien sûr que non.
30:59Et en particulier, depuis qu'Emmanuel Macron est là,
31:03les efforts en faveur de la Défense nationale
31:06ont nettement insuffisamment à mes yeux.
31:09Je vous rappelle qu'il a viré le général de Villiers
31:11parce qu'il refusait des baisses de crédit, le général.
31:14Mais après, le budget a augmenté.
31:16Il a rattrapé la baisse.
31:18Non, non, non.
31:19Il arrivait.
31:20Il a rattrapé la baisse.
31:21Je ne vous dis pas qu'il a eu raison de s'exprimer
31:23comme il l'a fait avec Villiers.
31:25Je ne vous dis pas ça.
31:26Ça m'a choqué sur le moment, donc ça me choque toujours.
31:29Bon, mais depuis qu'il a pris des décisions,
31:33puisque ça, c'était vraiment les premières semaines,
31:35depuis qu'il a pris des décisions,
31:37ça a été des décisions en faveur du renforcement...
31:39C'est largement insuffisant.
31:41En faveur du renforcement de la Défense
31:44comme il n'y en avait pas eu depuis 30 ans.
31:47Et son idée...
31:48Oui, c'est très insuffisant.
31:50Mais attendez, c'est insuffisant pour une raison évidente
31:53que d'ailleurs Eric disait tout à l'heure et que je partageais,
31:56qui était qu'à partir du moment où il y a
31:58cet énorme renversement d'alliances,
32:00donc cette énorme incertitude sur ce qui est susceptible
32:04de se passer dans un an, dans 5 ans, dans 10 ans
32:07ou dans 30 ans.
32:08Parce que sur le plan militaire, il y a des choses
32:10qui se préparent 30 ans.
32:11Par exemple, un porte-avions.
32:14Absolument.
32:15Par exemple.
32:16Beaucoup de choses.
32:17Donc, ça veut dire que dans ces conditions,
32:21oui, il faut un renforcement plus rapide que prévu de la Défense.
32:25Maintenant, la difficulté, il ne faut pas tourner autour du pot,
32:29ce n'est pas un four de 500 millions avec des choses.
32:32Moi, je suis prêt aussi à donner.
32:34Tout le monde va faire des chèques.
32:36Mais non, mais attendez.
32:37D'abord, ce ne sont pas des chèques.
32:39Ce ne sont pas des chèques.
32:41Ce sont des placements et des déplacements garantis.
32:47Bien sûr.
32:48Donc, ce n'est pas de se faire des chèques.
32:50Avec de l'argent bloqué pendant 5 ans.
32:51Il ne faut pas dire des choses inexactes.
32:53Il ne s'agit pas de faire l'aumône à l'État pour avoir un soldat de plus.
32:57Il s'agit de participer.
32:59Mais je termine.
33:02Il n'empêche que ces 500 millions symboliques, c'est parfait,
33:07c'est très bien, c'est patriotique, ça me plaît beaucoup.
33:09Sur 5 milliards.
33:10Mais ce n'est rien.
33:11Avançons parce qu'il ne nous reste que quelques minutes.
33:14Il faut dire à court terme, ce n'est rien et ce n'est pas les Européens
33:18qui vont changer la phase de la guerre en Ukraine,
33:21qui est perdue, il faut le dire.
33:23Non.
33:24Mais bien sûr qu'aussi.
33:25On va avancer.
33:27Non, elle n'est pas perdue.
33:28Il y a une autre bataille en France, c'est la bataille des retraites.
33:31Le conclave est terminé.
33:33Il faut passer à autre chose Alain Duhamel ?
33:35Ça ne sert à rien de s'accrocher.
33:37Le conclave était une idée ingénieuse, pas une révolution.
33:42Mais disons, dans la tactique parlementaire, c'était malin.
33:45Bon, tel que ça s'est passé, ça n'a pas marché.
33:49Donc moi je suis tout à fait partisan que la CFDT et le MEDEF
33:56et quelques autres discutent pour savoir si on peut améliorer
34:00telle ou telle modalité.
34:02Si on améliore des modalités pour les retraites, je dirais bravo.
34:06Mais ça n'a plus de sens.
34:08Je veux dire, maintenant c'est du trompe-l'œil.
34:11Écoutez, tout le monde a compris depuis le début que c'était une manœuvre
34:15de la 4ème République pour faire durer le gouvernement
34:17et pour détacher le PS de LFI.
34:20Ça a très bien marché.
34:22Donc voilà, c'était ça le seul objectif.
34:25Maintenant, sur le fond, cette discussion est une pure folie.
34:30Je veux dire, revenir à 62 ans comme âge de la retraite,
34:34comme le veulent le RN et LFI,
34:38coûterait, je crois, 10 milliards d'euros,
34:41alors qu'on a plus de 150 milliards d'euros de déficit.
34:45Et qu'en plus, nous sommes le pays qui travaille en temps global,
34:50je dis bien, parce qu'il y a des gens qui travaillent beaucoup,
34:53mais en temps global, en temps de travail global de la population,
34:57nous sommes le pays d'Occident et d'Europe qui travaille le moins.
35:00Donc évidemment, pour réarmer, mais pas seulement,
35:04simplement pour redevenir compétitif,
35:06parce que nous ne le sommes plus.
35:07Nos déficits commerciaux l'attestent,
35:09100 milliards de déficit commercial par an.
35:11Donc il faut évidemment travailler plus globalement,
35:15accroître l'âge de la retraite, 64, 65,
35:18les Italiens vont passer à 67,
35:20et parce que le système de répartition ne tiendra plus,
35:24il faut transférer une partie des charges de la retraite
35:28sur un système par capitalisation,
35:30ce qui permettra par ailleurs d'avoir des fonds de pension
35:34qui financeront et le réarmement et l'économie française.
35:38– Alain Duhamel, Éric Zemmour et le Président de Reconquête,
35:41il y a des échéances, à brève échéance là,
35:44qui vont arriver justement pour le bar Marie,
35:46les droites vont réussir à s'unir pour 2027 par exemple ?
35:50– J'aurais voulu répondre, mais je suis d'accord,
35:53oui, changeons de sujet.
35:55– Oui, on aura l'occasion les retraites.
35:58– Écoutez, je ne crois pas un instant que les droites vont se réunir,
36:01je pense que chacun mène sa politique autonome
36:07et en rivalité évidente et que tout le monde s'en aperçoit.
36:12Alors Éric Zemmour dit depuis longtemps
36:15s'il y avait une union des droites, à ce moment-là on gagne,
36:21et il a raison, s'il y avait union des droites, il gagnerait.
36:25Il n'y a pas union des droites pour l'instant,
36:27il y a rivalité, compétition et antagonisme entre les droites,
36:34avec des clientèles différentes, avec des ambitions concurrentes
36:40et avec des choix tactiques opposés.
36:43Donc on ne se rapproche pas du tout depuis qu'on est entré
36:48dans cette phase surréaliste qui bouleverse la politique,
36:51tout autant que les grandes alliances.
36:53Dans cette période-là, on ne peut pas du tout dire
36:56que les droites se soient rapprochées.
36:58Les droites sont antagonistes, les droites ont leurs ambitions,
37:01alors on peut se dire d'un point de vue théorique, c'est dommage,
37:05c'est dommage parce qu'elles gagneraient.
37:07Mais dans la pratique, il n'y a pas l'ombre
37:10d'un commencement de volonté de coopération.
37:12– Quel sera le champion de la droite en 2027 ?
37:15Bruno Retailleau, Édouard Philippe, Marine Le Pen ou vous Éric Zemmour ?
37:19– Ce n'est pas du tout pareil.
37:21– Oui mais c'est la droite.
37:23– Non, c'est les droites.
37:26– Édouard Philippe, ce n'est pas la droite.
37:28– Absolument, Édouard Philippe par exemple.
37:30– C'est le centre et le centre-droite.
37:32– Oui, c'est le centre-droite.
37:33– Il faut quand même aller sur, moi j'aimerais,
37:35parce que j'ai dit une chose depuis 20 ans,
37:39je trouvais ridicule le cordon sanitaire,
37:42c'est-à-dire le refus d'alliance de la droite, du RPR et du DF de l'époque,
37:47avec le Front national de l'époque.
37:49C'est ça que j'ai dit et c'est tout, et je le maintiens.
37:51– Il y a toujours ce cordon.
37:53– Absolument, on l'a vu aux législatives.
37:55Ce que je dis aujourd'hui, c'est que l'important c'est le fond, ce sont les idées.
37:59Vous m'avez cité plusieurs noms,
38:02Marine Le Pen elle dit qu'elle n'est pas de droite.
38:05Quand on lui dit il faut baisser le nombre des fonctionnaires,
38:08elle dit ça c'est des trucs de droite.
38:10Dans sa bouche, ce n'est pas un compliment.
38:12Elle veut revenir à la retraite à 62 ans, je ne suis pas d'accord.
38:15Moi je veux baisser le nombre des fonctionnaires
38:17et je veux réduire le périmètre de l'État.
38:20Elle n'est pas d'accord.
38:21Je pense que l'islam n'est pas compatible avec la République,
38:24elle pense le contraire.
38:25Je pense que le grand remplacement nous menace,
38:27elle pense que c'est une théorie complotiste.
38:29– Vous êtes différent d'elle.
38:30– Monsieur Philippe, attendez, vous parlez d'Edouard Philippe.
38:32Edouard Philippe il y a quelques jours dit…
38:34– On finira avec Rotaillot.
38:35– Absolument, Edouard Philippe dit il y a quelques jours,
38:37le voile, on parle du voile dans le sport,
38:39il dit l'interdire serait contraire à la laïcité.
38:42Je pense exactement le contraire.
38:44Que l'esprit de la laïcité c'est le devoir de discrétion
38:47dans l'espace public, on devrait l'interdire partout.
38:49– Donc François Bayrou a raison de dire qu'il faut l'interdire.
38:52– Oui, mais je ne suis pas d'accord,
38:54c'est pour vous montrer les différences de fond.
38:56– Si vous relancez, j'ai peu de chances de répondre.
38:58– Ce que je veux dire c'est que l'important c'est le fond,
39:01c'est les convictions, les idées et que…
39:04– Et Rotaillot ?
39:05– Mais Rotaillot, il a des points d'accord avec moi
39:08ou j'ai des points d'accord avec lui,
39:10bon, évidemment, quand je l'entends, je suis souvent d'accord,
39:14quand il agit, je ne vois pas la différence.
39:17– Trois mois, il n'y a que trois mois.
39:19– Très bien.
39:20– En réalité, il y a six mois.
39:22– Trump nous prouve qu'en six mois, on peut faire énormément.
39:26– De bêtises, d'accord.
39:27– Non, de choses très positives sur l'immigration, sur le walk-in, etc.
39:34– Mon dernier mot sur Éric Zemmour, tiens,
39:36vous pensez qu'il a une carte à jeu pour 2027,
39:38il peut s'imposer avec tous ses candidats ?
39:40– Je pense que depuis longtemps,
39:42qu'Éric Zemmour a énormément de talent,
39:45qu'il écrit très bien, qu'il parle très bien,
39:47beaucoup trop, mais il parle très bien,
39:49mais qu'il est plus intéressant intellectuellement,
39:56même si je ne suis pas du tout d'accord avec beaucoup de choses,
39:58je suis d'accord avec certaines, mais pas beaucoup.
40:00– On l'a vu ce soir.
40:01– Oui, mais bon, on a des oppositions de fond,
40:05mais je pense qu'il est intellectuel de bon niveau,
40:11orateur de bon niveau, cohérent, sincère,
40:16et incompatible dans la réalité avec une union des droites,
40:20comme chacune des composantes de l'union des droites.
40:23– Je réponds, je réponds, 20 secondes, je prends ça comme un compliment.
40:29Alain Duhamel vient de me dire que je n'étais pas un politicien
40:32et que je ne faisais pas partie de la classe politique,
40:34j'en suis fier.
40:35En revanche, il est en train de dire que pour être un politicien d'aujourd'hui,
40:39il ne faut être ni un intellectuel de bon niveau,
40:41ni écrire bien, ni être un bon orateur.
40:44Je laisse les gens juger.
40:46– C'est drôle, mais ce n'est pas du tout ce que j'ai dit.
40:48– Mais vous serez dans la course en 2027, quoi qu'il arrive.
40:50– On verra bien.
40:51– Merci messieurs pour cette discussion.

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