Au micro de Public Sénat, le sénateur Michel Savin (LR) se réjouit de l’inscription prochaine de sa proposition de loi à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Ce texte, visant à interdire le port des signes religieux dans les compétitions sportives a divisé au sein du gouvernement.
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00:00— Une réponse. Qu'est-ce que vous avez pensé de cette réponse du gouvernement ?
00:02— Il y a quand même une réponse sur un engagement du gouvernement à apporter cette loi.
00:06— Vous l'avez pas eu auparavant ? — Non, on ne l'avait pas. On n'avait pas aujourd'hui d'engagement du gouvernement.
00:11Et puis surtout, c'était par rapport au jour qui vient de passer, avec une certaine cacophonie au sein même du gouvernement.
00:17Il était important que les choses soient précisées. — J'allais vous poser la question. Il y a une forme de cacophonie.
00:21Donc vous reprenez ce mot ici, avec effectivement une réunion à Matignon hier pour recadrer les ministres,
00:27avec d'un côté Bruno Rotailleau, Gérald Darmanin, favorable à votre proposition de loi, de l'autre côté la ministre des Sports,
00:32Marie Barsac, et celle de l'Éducation nationale. Il a demandé, le Premier ministre, à ce qu'il n'y ait pas d'attaque personnelle.
00:37Et il a tranché en faveur de votre proposition de loi. Là encore, vous vous saluez de ce qui s'est passé hier ?
00:42— Oui, oui, je salue. Et puis c'était nécessaire. Il fallait arrêter cette ambiguïté. Le gouvernement, au moment où le texte
00:49a été débattu au Sénat, a été très clair. C'était François-Noël Buffet qui représentait le gouvernement.
00:55Et il a soutenu ce texte. Donc il était incompréhensible qu'on ait ces prises de position.
00:59— Oui, il y avait des dissensions politiques sur le fond, vous le croyez, au sein du gouvernement, jusqu'à la réunion d'hier.
01:03— Je pense que oui. On le sent bien que c'est un gouvernement de compromis. Donc on voit bien qu'il y a quelques ministres
01:09qui sont pas sur la même position que la majorité du Sénat et la majorité du gouvernement.
01:14— Alors on a entendu ce matin Laurent Wauquiez, qui ne veut pas limiter l'introduction du voile aux compétitions,
01:19mais bien à toute la vie sportive des clubs affiliés à des fédérations. Fin de citation.
01:24Est-ce que vous êtes d'accord avec le président des députés LR ? Il fallait encore plus loin que simplement
01:28les compétitions sportives organisées par les fédérations qui sont délégataires de services publics.
01:33— Écoutez, moi, j'ai limité aux compétitions officielles qui sont organisées par les fédérations, parce que les fédérations
01:41ont une responsabilité avec la délégation de services publics qui leur a été attribuée par le ministère.
01:48Déjà, faisons respecter cette loi au sein des compétitions, parce qu'on le voit bien, notamment au niveau local.
01:55C'est pas uniquement les compétitions de clubs professionnels. C'est tous les jours que, sur les territoires,
02:01on a ces phénomènes qui se déroulent. On a aussi... — Vous avez des chiffres en particulier ?
02:04— On n'a pas des chiffres particuliers, mais on a un grand nombre de remontées qui nous viennent des services des préfectures,
02:09des services de police, des services de renseignement, qui nous alertent sur un phénomène qui prend de l'ampleur.
02:14Et donc il fallait apporter une réponse législative. — Est-ce que vous ne regrettez pas de ne pas avoir ces chiffres ?
02:17Ça aiderait à objectiver le débat. — Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, a annoncé hier qu'il avait en main
02:23un rapport confidentiel qui lui avait été remis sur ce phénomène d'antrisme religieux dans le sport.
02:29Et donc il a aussi annoncé qu'il le mettrait à disposition avec... Bien sûr, en prenant toutes les dispositions nécessaires
02:37pour éviter que des noms soient mis sur la table. Mais ça va être intéressant de voir réellement ce qui se passe sur les terrains.
02:44Et nous, on a eu ces rapports lors des auditions qu'on a eues, aussi bien des politiques que du monde sportif.
02:50— Une dernière question pour Marie Barsak, la ministre des Sports. Toutes les femmes qui portent le voile ne font pas de l'antrisme.
02:56Et à l'inverse, l'antrisme ne se résume pas au voile, comme elle l'a rappelé devant les députés en audition la semaine dernière.
03:02Est-ce que vous êtes d'accord avec la ministre des Sports ? — Non, parce que comment on peut, après, lorsqu'on est face à une situation...
03:08Encore une fois, comme je le dis, c'est concrètement... Cette proposition de loi vient répondre à un enjeu qui est subi aujourd'hui
03:14par les bénévoles, par les arbitres, par les responsables de dirigeants qui sont sur les terrains tous les week-ends.
03:20Et comment, demain, ils vont faire la différence entre une jeune femme qui a un voile et qui veut porter un signe religieux politique,
03:27et puis une qui le fait par conviction. Comment on va faire la différence ? Donc on a eu le même débat il y a quelques années
03:33sur le port du voile à l'école. On voit bien qu'aujourd'hui, les choses sont rentrées en l'ordre et que c'est interdit,
03:38et que tout le monde respecte cette interdiction. — Eh bien merci. Merci pour cette réaction.
03:42Écoute, c'est Naimia Chassava.