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Paul Mourier, le préfet de la Côte-d'Or, invité d'ici Matin

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Transcription
00:00La Côte d'Or est globalement, en termes d'insécurité, un peu préservée par rapport, je dirais, à d'autres territoires.
00:08Puisque sur les 17 indicateurs nationaux, en Côte d'Or, il y en a 15 pour lesquels nous sommes sur une moyenne inférieure.
00:18En revanche, il y a quelques indicateurs, notamment ceux liés, je dirais, au trafic, qui augmentent d'une manière tout à fait sensible.
00:26Et pour preuve, je dirais, l'année dernière, il y a, écoutez bien, 1744 opérations qui ont été faites.
00:34Il y a, l'année dernière, 18 millions, plus de 18 millions, qui est, je dirais, équivalent marchandises qui ont été saisies.
00:41– Millions d'euros, du coup.
00:42– Absolument, d'euros qui ont été saisies.
00:44Donc, on voit bien que le phénomène prend de l'ampleur.
00:47Et face, effectivement, à ces augmentations, il faut que l'État réagisse par des moyens particuliers.
00:53C'est ce qui est en train d'être délibéré également à l'Assemblée nationale.
00:57Donner les moyens, comme on l'a fait pour le terrorisme, je dirais, avec notamment, mais pas que, avec un parquet national.
01:03Là, effectivement, la proposition, c'est de mettre en place un parquet national.
01:07Donc, il ne faut pas que l'État, bien évidemment, je dirais, baisse les bras.
01:12C'est peut-être ce qui a été fait au cours de ces dernières années.
01:16Là, il s'agit, effectivement, en tous les cas, d'une remobilisation, voilà, et de prendre, je dirais, le trafic dans toutes ses formes.
01:22Quand on parle de trafic, il ne faut pas oublier les consommateurs.
01:25C'est l'offre et la demande.
01:27Donc, il faut avoir une action vis-à-vis, bien sûr, des trafiquants, mais vis-à-vis des consommateurs.
01:32Les consommateurs ont du sang sur les mains.
01:34C'est ce que répète le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau.
01:36C'est aussi votre point de vue ?
01:38C'est aussi sur cette notion de culpabilité qu'il faut appuyer ?
01:42Les amendes forfaitaires aussi ?
01:44La répression, en tout cas, face au...
01:46Je fais un comparatif très court.
01:48Quand vous achetez aujourd'hui un produit, vous essayez de savoir d'où il vient, comment il a été fait.
01:55Est-ce que des enfants ont participé à ce travail, je dirais, qui est interdit ?
01:59Donc, il y a un lien, quand vous achetez quelque chose, de savoir aujourd'hui.
02:03Tant mieux, le consommateur, il veut savoir, je dirais, d'où vient le produit.
02:07La drogue, c'est lié à un trafic, avec, effectivement, un trafic international, avec des assassinats, je dirais, à tous les niveaux.
02:16Donc, quand celui qui consomme, oui, il doit savoir que le produit qu'il va acheter, derrière, il y a des trafiquants qui sont prêts à tout,
02:24qui assassinent, je dirais, qui séquestrent, qui torturent un certain nombre de personnes.
02:29Oui, c'est un trafic qui est sanglant.
02:31Donc, le consommateur, il faut effectivement qu'il ait conscience, effectivement,
02:35qu'en achetant, il permet, parce que c'est une offre, une demande, et c'est des circuits financiers,
02:42il permet à un certain nombre de personnes de mener les pires des actions.
02:46Ce chiffre est donné ce matin sur le réseau ICI et notamment sur ICI Bourgogne,
02:518 communes sur 10 concernées en France par le trafic et la consommation de drogue,
02:55ça veut dire qu'en milieu rural, on est concerné également.
02:58C'est le cas en Bourgogne, c'est le cas en Côte d'Or ?
03:00Oui, tout le territoire est engrainé.
03:02Des points de deal ou juste du... ?
03:04C'est surtout, bien évidemment, de la consommation, mais également, là, il faut bien qu'il y ait le cas, apporte le produit.
03:10Donc, soit on va le chercher, soit on l'apporte.
03:12Il y a au moins de la livraison, en tout cas.
03:13Donc, il y a effectivement des phénomènes de livraison, des circuits de livraison,
03:16mais c'est pour ça que je dis que c'est un véritable cancer.
03:19Et que ça devient, c'est devenu, je dirais, la consommation et le trafic, je dirais, l'ennemi numéro 1,
03:27l'ennemi numéro 1, je dirais, dans notre pays.
03:29C'est une question, il ne faut jamais l'oublier.
03:32Pourquoi on fait cette lutte ? Pour deux raisons.
03:34La première, c'est une raison de santé publique, et je pense notamment aux jeunes.
03:39La deuxième, c'est une question de souveraineté nationale.
03:41Il faut savoir, aujourd'hui, quand je dis souveraineté nationale, je veux dire quoi ?
03:45Je veux dire qu'ici, il y a tellement de puissance financière que ces personnes-là ont des moyens considérables.
03:51Aujourd'hui, vous avez un nombre, je dirais, conséquent, je dirais, de magistrats qui sont menacés.
03:57Quand la justice est menacée, quand des juges sont personnellement menacés,
04:02c'est une question de souveraineté nationale.

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