Le préfet Franck Robine supervise la réponse des services de l'Etat face à la colère des agriculteurs de la Côte-d'Or.
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00:00 Ici c'est France Bleu Bourgogne.
00:02 Est-ce que vous trouvez qu'on laisse trop faire les agriculteurs ? Est-ce que vous trouvez que l'état est trop
00:06 laxiste avec les agriculteurs ? Sur l'appli "ici" vous répondez "oui" à 62% venez nous rejoindre au 03 80 40 2 15 15
00:14 Donnez-nous votre avis et pour revenir sur la colère des agriculteurs et les réponses à apporter
00:18 Anne Lord ce matin on est avec le préfet de la Côte d'Or. Bonjour Franck Robin. Bonjour, bonjour aux éditeurs.
00:24 Merci d'être avec nous ce matin. On ne répond pas à la souffrance de nos agriculteurs avec des CRS
00:29 ces mots ce sont ceux prononcés par Gérald Darmanin la semaine dernière quand on a eu les premiers blocages en France.
00:34 Ce discours empathique et bienveillant il envoie quoi comme message ? Vous pouvez y aller ? On ne s'opposera pas à vous ?
00:40 Il envoie un message qu'on est à l'écoute des agriculteurs. Il y a vraiment une grande désespérance. Moi j'étais à Bonn
00:46 partager un déjeuner avec eux sur le blocage de l'Assise. J'étais jeudi dernier sur l'opération qu'ils avaient organisée à Pouilly-en-Oxoir
00:54 et on est face à une grande
00:58 désespérance par rapport aux normes, par rapport aux revenus, par rapport à la concurrence étrangère.
01:02 Donc c'est tout ça qu'on prend en compte.
01:04 C'était la désespérance aussi au moment de la crise des gilets jaunes, au moment de la réforme des retraites
01:08 et là on n'avait pas les mêmes réactions des forces de l'ordre vis-à-vis des manifestants.
01:11 Je crois qu'on ne peut pas reprocher d'écouter cette désespérance.
01:16 On est un pays je crois encore paysan, disons-le.
01:19 Chacun a cet attachement à la nature et quand vous avez des gens qui vous disent
01:26 qu'il faut travailler 12-15 heures par jour et ne pas arriver à se servir un salaire,
01:31 il faut être à l'écoute, c'est évident.
01:33 Franck Robin, le préfet de la Côte d'Or est notre invité ce matin.
01:35 On continue de parler de la colère des agriculteurs dans quelques minutes.
01:38 En plus on a un préfet de Côte d'Or, ancien chef de cabinet du ministère de l'Agriculture, donc il s'y connaît.
01:43 Donc vous pouvez vous aussi venir discuter avec nous.
01:45 Est-ce que vous trouvez que l'État est trop laxiste avec les agriculteurs ?
01:48 Venez, on se retrouve ensemble dans un instant.
01:50 Ici matin, revient dans un instant.
01:54 La drogue n'est plus seulement l'affaire des grandes villes.
01:57 Partout dans nos campagnes, la demande en produits illicites s'accroît,
02:01 les saisies se multiplient, les trafiquants sont quant à eux de plus en plus organisés.
02:06 Drogue, une économie parallèle, c'est dans "Enquête de région".
02:10 Demain à 23h20 sur France 3, Bourg-Une-Franche-Comté.
02:12 Déjà disponible sur France.tv.
02:14 Jusqu'à 9h, toute la Côte d'Or se réveille.
02:16 Au sujet de la mobilisation des agriculteurs, France Bleu-Bourgogne et France 3 Bourgogne
02:32 a décidé ce matin d'inviter le préfet de région de la Bourgogne-Franche-Comté
02:36 et de la Côte d'Or, c'est Franck Robine qui est avec nous.
02:39 Franck Robine, à Montbarne la semaine dernière, devant la sous-préfecture,
02:42 les agriculteurs ont déversé du fumier, des tas de pneus aussi,
02:46 sur nos routes, nos autoroutes, on en parlait, on le voit aussi.
02:48 L'État et les forces de l'ordre laissent faire,
02:51 et pourquoi elles n'interviennent pas avant même qu'ils ne déversent tout ce fumier,
02:56 ces pneus, etc. devant les bâtiments publics ?
02:58 Je crois que les limites ont été bien marquées par le ministre de l'Intérieur.
03:02 Pas de violence contre les personnes, pas de dégâts graves contre les bâtiments,
03:08 d'ailleurs qu'ils soient publics ou privés.
03:10 En l'espèce, ce que vous décrivez s'est passé dans les limites que je viens de dédicter.
03:16 Ils ont déversé sur la voie publique,
03:20 ça correspondait aux limites qui avaient été fixées.
03:23 Est-ce qu'on ne peut pas dire aussi que ces politiques, Emmanuel Macron,
03:25 ne peut pas se permettre de perdre aussi les agriculteurs,
03:28 qui sont une bonne partie de son électorat ?
03:30 Je crois qu'il faut en revenir à ce que nous disent les agriculteurs.
03:34 Ils veulent savoir quel cap on veut pour l'agriculture française.
03:39 Le Premier ministre l'a bien exprimé,
03:41 ce qu'on veut c'est être capable de produire ce qu'on appelle la souveraineté alimentaire.
03:45 On a des tas de produits qui auparavant étaient produits en France,
03:49 qui désormais font l'objet d'importations.
03:52 Typiquement, vous avez le poulet par exemple,
03:54 où on était un grand pays exportateur et désormais on importe.
03:59 C'est ça qui est le message qu'envoie le Premier ministre,
04:04 c'est de dire aux agriculteurs, oui il y a un avenir pour l'agriculture française.
04:08 Le deuxième aspect, c'est qu'il y a un sujet revenu.
04:11 Je pense qu'on parlera d'égalisme.
04:14 Et puis le troisième aspect, c'est que c'est vrai que les agriculteurs ont l'impression
04:18 d'être submergés par les normes, notamment les normes environnementales.
04:22 Je vous en donne un exemple.
04:23 En matière de projet agricole, vous avez un délai de recours qui est de 4 mois,
04:28 alors que pour tous les autres projets c'est 2 mois.
04:30 Donc le Premier ministre a décidé de revenir à ce délai de 2 mois.
04:34 Et alors justement, le Premier ministre, est-ce qu'il vous a donné désormais des conseils
04:37 à vous les préfets en disant "on va écouter nos agriculteurs,
04:41 mais il y a des lignes rouges à ne pas dépasser aujourd'hui ?"
04:43 Le Premier ministre donne des instructions aux préfets.
04:46 Le Premier ministre, pardon, le ministre de l'Intérieur, excusez-moi, Gérald Darmanin.
04:48 Le ministre de l'Intérieur aussi, il donne des instructions aux préfets,
04:51 c'est bien normal, on est là pour mettre en place.
04:53 Oui, moi j'ai passé hier plus de 3 heures avec les organisations agricoles.
04:57 Comment ça s'est passé, qu'est-ce qu'ils vous ont dit ?
05:00 Ça peut être parfois franc et direct, mais c'est toujours en tout cas très instructif,
05:06 parce qu'il faut vraiment qu'on arrive à donner ce cap, à matérialiser.
05:11 C'est ce que souhaite le Premier ministre, il l'a dit vendredi dernier, il veut aller très vite.
05:17 C'est quand même un paquet inédit qui a été annoncé pour les agriculteurs,
05:22 et en plus le souhait d'aller très vite.
05:24 Je vous en donne un exemple, il a annoncé 10 mesures de simplification,
05:28 je viens d'en citer une, et ces 10 mesures, elles seront mises en oeuvre par décret cette semaine.
05:33 Gabriel Attala annonce aussi redonner la main aux préfets pour un certain nombre de choses,
05:38 les contrôles environnementaux sur les exploitations notamment.
05:40 Qu'est-ce que ça va changer le fait que vous, les préfets, vous ayez la main là-dessus ?
05:44 Ça me permettra de les coordonner et de faire respecter la parole du Premier ministre
05:47 qui a annoncé qu'il n'y aurait plus qu'un seul contrôle maximum,
05:51 alors que dans certains cas, vous pouviez être contrôlé pour l'eau,
05:54 vous pouviez être contrôlé pour les haies, vous pouviez être contrôlé par rapport à la production.
05:59 Il y a des agriculteurs qui vous disent "Monsieur le Préfet, j'ai été contrôlé trois fois dans l'année".
06:04 Et donc l'idée c'est que, bien sûr, il y ait des contrôles,
06:07 parce qu'il y a beaucoup d'argent public,
06:09 et puis il y a le respect des normes environnementales qui est important,
06:14 mais le préfet organisera cela pour qu'il n'y ait plus qu'un seul contrôle.
06:18 Vous parliez de la loi EGalim, il y a également des contrôles pour faire appliquer cette loi EGalim,
06:23 qui doit assurer un prix de vente des produits plus juste pour nos agriculteurs.
06:26 Est-ce qu'il y en a en ce moment en Côte d'Or dans notre département ?
06:29 Oui absolument, d'ailleurs on en a fait un hier en liaison je dois dire avec un barrage.
06:34 Il y a un camion polonais qui a été contrôlé pendant une heure et demie
06:39 par les services de la direction de la protection de la population,
06:43 c'est-à-dire les anciens services vétérinaires.
06:46 Une heure et demie de contrôle qui a montré qu'il était parfaitement en place.