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Un buraliste de Savasse, dans la Drôme, est parvenu à repousser un individu armé et cagoulé ce vendredi 14 mars en utilisant une table pour se protéger. Il avait déjà été cambriolé, mais n'avait encore jamais subi une attaque d'une telle violence. 

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Transcription
00:00...
00:14Voilà, tout ça se déroule en l'espace d'une quinzaine de secondes.
00:17On va revenir sur les faits.
00:18Ça s'est passé vendredi après-midi dans un bar à Savas.
00:21C'est dans la Drôme.
00:23Vers 18h30, un homme cagoulé pénètre dans le bar tabac de ce buraliste.
00:28Il tente de s'approcher, vous le voyez, du propriétaire pour le voler en le braquant avec son arme.
00:33Sauf que, voilà, le buraliste résiste.
00:36On est avec ce buraliste courageux.
00:38Merci beaucoup d'être avec nous, Michel Vantovalli, buraliste donc à Savas.
00:43Quand vous revoyez ces images-là qu'on a pu voir, qu'est-ce que vous vous dites ?
00:49...
00:51– Bonjour à tous.
00:53Quand je vois ces images, je vois déjà de la colère et de l'énervement
00:58que nos petits commerces en zone rurale qui sont sur la survie en permanence
01:01arrivent encore à se faire martyriser comme ça et menacer en permanence.
01:06Moi et mes confrères, on est en permanence dans ce genre de conflits et de soucis.
01:11Et aujourd'hui, on se doit d'essayer de survivre par malheureusement tous les moyens,
01:17par peut-être la réactivité que j'ai eue de me défendre face à quelqu'un qui me tire dessus.
01:23Et dans mon établissement, par chance, tout s'est très bien déroulé.
01:28Mais il est hors de question qu'on se laisse faire par cette délinquance sauvage
01:34qui maintenant n'a plus de mesure puisqu'ils viennent directement avec des armes,
01:39et des vraies armes.
01:41Quand on voit l'impact qu'il y a sur le moniteur de l'AFDJ,
01:45on se dit que tout s'est très bien passé.
01:48– Et on va revenir sur les solutions et ce que vous souhaitez voir mettre en place.
01:52Mais est-ce qu'on peut revenir sur ces images ?
01:54On les a tous vues, ces images de ce braquage.
01:57Racontez-nous, vous, comment vous l'avez vécu, donc, 18h30, vendredi soir ?
02:02Que s'est-il passé ?
02:04– Et comment je l'ai vécu ?
02:06J'étais à l'arrière de mon comptoir avec un client qui était dans l'espace
02:09et qui avait été à l'extérieur, sur la terrasse extérieure, pour fumer une cigarette.
02:13Donc j'étais seul derrière mon comptoir à ce moment-là.
02:16Et puis j'ai vu devant mon commerce un scooter arriver,
02:20j'ai vu passer devant mon commerce un scooter arrivé à vive allure, à freiner.
02:26Et j'ai eu l'idée de m'avancer un petit peu devant pour voir sur la vitrine,
02:32de m'approcher de ma vitrine pour voir
02:35qu'est-ce que c'était ce scooter qui arrivait à vive allure.
02:38Et puis c'est là que je n'ai pas eu le temps de faire autre chose
02:41que de voir cette personne rentrer directement dans mon établissement,
02:46comme après on voit sur la vidéo.
02:48Et je me suis retrouvé dans cette situation où j'étais déjà, je dirais, en face de lui.
02:54Et quand j'ai vu qu'il était armé et tout autre,
02:58ma seule réaction, ça a été de me protéger derrière cette table
03:01et qui m'a servi après de bouclier pour le pousser dehors, tout simplement.
03:07Et surtout quand il a tiré cette première fois,
03:10je pense qu'il a été surpris aussi en arrivant devant la porte
03:13parce que j'ai un chien qui est toujours avec nous derrière ce comptoir
03:19pour justement sécuriser notre espace.
03:20Mais il est éduqué pour rester que sur la zone de travail
03:24et pas aller dans la zone publique.
03:26Et ce chien, donc automatiquement, quand l'agresseur l'a vu,
03:31il s'est ralenti devant l'entrée dans le commerce où il a tiré d'ailleurs.
03:36Et c'est là où on ne sait plus trop quoi faire.
03:39Et effectivement, j'avais cette table devant moi.
03:42Cette table m'a servi de protection et avec l'antise en permanence,
03:46sachant qu'il avait un fusil avec apparemment deux coups,
03:49puisque c'était un canon scié avec deux canons.
03:52Et on se dit, il reste normalement encore une deuxième risque de tir.
03:57Donc la table était ma solution.
04:00Et par chance, ça s'est très bien déroulé.
04:04Parce que non seulement vous vous servez de cette table comme d'un bouclier,
04:07mais en plus, vous vous en servez pour le chasser.
04:10– Vous n'avez pas réfléchi ? Vous vous êtes dit, il faut que je parte à ses trousses ?
04:17– J'ai pas réfléchi, j'ai pas à réfléchir d'ailleurs,
04:20parce que cet établissement, c'est mon gagne-pain.
04:24Mon gagne-pain, aujourd'hui, si on commence à se laisser faire
04:27et que tous les soirs, ils viennent et ils nous font les fonds de caisse,
04:30je suis désolé, aujourd'hui, on est sur la survie dans les petites zones rurales,
04:33on ne peut plus se permettre de se faire agresser.
04:37Des solutions, lesquelles il y en a, je ne suis pas magicien,
04:41et malheureusement, j'ai bien peur qu'il y en ait point,
04:43tant qu'on laisse ces gens, avec tant de facilité, faire ce qu'ils veulent.
04:48– Mais vous avez eu peur ou pas ?
04:52– Je ne pense pas.
04:54Peur, bien sûr, parce que quand on a quand même quelqu'un qui nous tire dessus,
04:57on ne peut pas dire qu'on n'a pas quand même énormément d'antise et de peur sur les médias.
05:03Il ne faut pas aller jouer les costauds.
05:05Mais je pense que je suis conscient de la protection de son bien et de soi-même,
05:10fait qu'on essaye de se défendre, et la solution que j'avais,
05:15de toute façon, c'était la seule, mais peur de le pousser dehors après,
05:21non, puisque c'est quand même lui qui part plus vite que moi, et voilà.
05:25– J'ai cru lire, dans certaines interviews que vous avez accordées,
05:29que votre femme, parfois, est derrière le comptoir.
05:32Est-ce que, parfois, ça vous arrive d'imaginer ce qui aurait pu se passer
05:35si ça avait été votre femme, ce jour-là ?
05:39– Eh bien, écoutez, oui, malheureusement,
05:42puisque mon épouse était, un quart d'heure avant encore,
05:45cette agression, était encore dans le commerce.
05:49C'était elle qui était à l'arrière du commerce, du comptoir.
05:54Et effectivement, dans ce malheur, je suis très, très, très heureux
06:00que ce ne soit pas elle qui était là.
06:02J'ai peut-être un caractère beaucoup plus fort qu'elle,
06:04parce qu'il aurait fallu supporter les conséquences d'une telle agression.
06:07Peut-être qu'elle ne se serait pas déroulée de la même manière,
06:10puisque je l'ai toujours dit à mon épouse,
06:11j'ai dit, si un jour, il se passe ce genre d'agression,
06:14tu fais comme tout le monde dit qu'il faut faire,
06:16eh bien, il faut s'écarter, se retirer,
06:18et laisser la personne faire ce qu'elle veut faire, ce qu'elle veut,
06:21et partir, et lui laisser l'établissement.
06:24Ça, c'est les consignes que je donne à mon épouse.
06:26Moi, par contre, tout mon avenir est dans cet établissement.
06:31Je suis bientôt à la retraite.
06:32Les commerçants n'ont droit à rien.
06:34Donc, si cet établissement disparaît,
06:36eh bien, j'ai toute ma retraite qui disparaît aussi.
06:39Donc, je n'ai pas eu la même réactivité que je demandais à mon épouse.
06:42Et je suis très heureux, d'ailleurs, qu'elle n'était pas là derrière.
06:45– C'était déjà arrivé, pardon, un braquage dans votre établissement ?
06:50– Non, non, le braquage n'était jamais arrivé.
06:52J'ai eu deux cambriolages en pleine nuit.
06:57Mais à comparaison à un cambriolage, effectivement, c'est très démoralisant
07:01parce qu'il y a quand même de la valeur qui disparaît.
07:06Mais on ne l'a pas visuellement, on ne le vit pas.
07:10On le supporte, mais on ne le vit pas.
07:12Que là, le braquage, on le vit.

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