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François Bayrou a exclu ce dimanche un retour à l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans, alors que les partenaires sociaux sont réunis en "conclave" depuis fin février.

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00:00Entre nous, on se le demande, à quoi joue François Bayrou ? En un mot, non, trois lettres.
00:05Lâché au détour d'une interview sur France Inter dimanche, il vient tout à la fois de flinguer le conclave
00:10qu'il avait mis en place, de flinguer le dialogue social qu'il était censé défendre et peut-être de flinguer les conditions de sa survie
00:17politique. Tout ça est terriblement brouillon,
00:20contre-productif. Alors on avait déjà vu le Premier ministre
00:22perdre ses fiches, s'emmêler les pinceaux dans ses déclarations, mais saccager à ce point
00:27le peu de choses qu'il avait mis en place depuis son arrivée à Motignyon, jamais. Tout ça au risque de rajouter de la cacophonie admise de
00:33l'économie a
00:34sorti les rames hier sur notre antenne pour tenter de convaincre que c'était malgré tout bien encore aux partenaires sociaux
00:40de décider. La grande question ce matin, c'est est-ce que les syndicats vont claquer la porte du conclave ?
00:44La grande question pour eux, c'est de savoir s'ils ont affaire à docteur Grébouille ou à François Lambrouille et la deuxième option est en train de
00:51tenir la corde.
00:51Mi-janvier, on le rappelle, on l'a dit, le Premier ministre dit qu'on peut rechercher une voie de réforme nouvelle sans aucun totem ni tabou, y compris
00:58l'âge de départ à la retraite. Toutes les pistes méritent d'être explorées.
01:01Toutes les questions doivent être posées. Ça c'était ce qu'il avait dit donc mi-janvier. 26 février, premier gros coup de canif dans le contrat.
01:08L'objectif doit être de rétablir l'équilibre financier de notre système de retraite à l'horizon 2030. C'est ce qu'il avait dit aux partenaires sociaux en
01:13installant son conclave.
01:1428 février, le canif est devenu un couteau sous la gorge des partenaires sociaux. Vous vous souvenez de cette petite phrase de François Bayrou en disant que
01:20si c'était bloqué, on ferait un référendum. Et puis donc hier, les 62 ans. C'est non.
01:25Entendons-nous. On a le droit de changer d'avis en politique. On peut penser que c'est aberrant de vouloir revenir aux 62 ans d'un point de vue économique,
01:31que Nicolas nous a expliqué tout à l'heure. On a le droit de dire que les tensions géopolitiques rebattent les cartes, mais on ne fait pas ça au
01:38détour d'une interview. On prévient d'abord les partenaires sociaux. On réunit tout le monde. Et puis surtout, on s'en explique devant les Français.
01:44Autrement, on passe pour un enfumeur. On ajoute une pellete et le terre sur le cercueil déjà
01:48bien enterré de la crédibilité en politique.
01:50Sans compter qu'il a pris un risque politique également important.
01:53Oui, car vous vous souvenez, c'était un gage donné au socialisme pour éviter la censure. Or là, François Bayrou les fait passer pour des quiches.
02:01Ça va être compliqué pour eux à gauche. Pour l'instant, ils n'ont pas sorti
02:05d'éterrer l'âge de guerre. Mais on va voir ce qu'ils vont faire si jamais une censure arrive,
02:09comme l'a laissé entendre d'ailleurs le Rassemblement national hier. Et puis d'un point de vue de la petite cuisine politique,
02:14c'est encore plus absurde. La veille de la sortie du Premier ministre,
02:17Édouard Philippe avait jugé que ce conclave était hors sol compte tenu des menaces, des nouvelles menaces géopolitiques.
02:23Ce qui avait conduit François Bayrou à réagir dans cette même interview en expliquant qu'à la différence du maire du Havre,
02:28lui considérait que la démocratie sociale n'était pas négligeable. Tout ça pour firnir par donner raison à Édouard Philippe en écartant le retour de l'âge
02:36à 62 ans. Franchement, vous ne comprenez plus rien. C'est normal. Moi non plus. Et les Français, surtout, n'ont pas l'air de comprendre grand chose.

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