Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national et député du Nord, était l’invité de BFM Politique de ce dimanche 16 mars. Il a répondu à une question d'une téléspectatrice sur la position jugée floue sur l'agression de l'Ukraine par la Russie.
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00:00Bonjour Monsieur Chenieux. Je m'appelle Masha Kalina Rosenbach. Je suis ukrainienne, mais je vis en France depuis 14 ans.
00:07J'ai construit ma vie ici, aux côtés du peuple français, dont je considère faire partie.
00:12Mais ce n'est pas de mon histoire personnelle que je vais vous parler aujourd'hui, mais de celle de mon petit frère André.
00:19André s'est engagé à l'armée ukrainienne à 18 ans.
00:23En 2015, quand l'Ukraine s'est fait attaquer par la Russie suite à l'annexion de la Crimée, ouvertement soutenue par Marine Le Pen.
00:31Depuis 10 ans, il se bat pour la souveraineté ukrainienne, pour les mêmes valeurs patriotiques que défend l'URN.
00:38Cependant, le Rassemblement National continue de tenir une position ambiguë face à l'agression russe.
00:45La Russie a ouvertement menacé l'Europe et la France. Et pourtant, l'URN refuse de prendre une position ferme. Pourquoi ?
00:55Qu'est-ce que vous répondez à Masha ?
00:57Mais encore, on n'a pas pris de position ferme. Depuis le premier jour, on a condamné l'agression russe.
01:02Et on l'a condamné à tous les moments où il a fallu le faire. Alors bien entendu, on n'est pas toujours d'accord.
01:07Non, c'est un moment où Marine Le Pen ne condamnait pas l'agression contre la Crimée.
01:11Marine Le Pen a dit « Nous avons condamné l'agression russe en toutes circonstances, mais en revanche, pas à tout prix ».
01:19C'est-à-dire que si l'idée derrière, c'est de vouloir faire adhérer l'Ukraine à l'Union Européenne,
01:23comme c'était le sujet du débat à l'Assemblée Nationale cette semaine, c'était celui-ci.
01:27Eh bien, on dit non. Et on ne soutient pas des résolutions qui visent à faire adhérer l'Ukraine à l'Union Européenne.
01:33Mais tout ceci est une évidence. Pourquoi ? Pas parce qu'on a quelque chose contre l'Ukraine.
01:38Au contraire, ils se battent pour leur souveraineté. Ils ont bien raison.
01:41Simplement parce que ce n'est pas de nos intérêts de voir l'Ukraine adhérer à l'Union Européenne.
01:44Parce que l'Ukraine qui adhère à l'Union Européenne, c'est fini pour notre agriculture.
01:48Ce n'est pas dans notre intérêt de soutenir la survie de l'Ukraine.
01:51Mais si, c'est ce qu'on fait d'ailleurs. Je vous ai expliqué le soutien financier qu'on a toujours voté.
01:55On a toujours voté les mesures de soutien financier à l'Ukraine. Le fait de leur envoyer des armes, on l'a toujours fait.
02:01Donc, on a considéré qu'il fallait défendre et soutenir l'Ukraine en revanche.
02:05Jusqu'au fait que l'Ukraine, ça c'était mercredi bien sûr, on s'est abstenu.
02:08Parce que dans ce texte, dans cette résolution, il y a l'idée que l'Ukraine adhère à l'Union Européenne.
02:14Ce que disent ceux qui s'opposent à vous, c'est que vous prenez toujours un prétexte.
02:17Par exemple, dans cette résolution, l'adhésion de l'Ukraine à l'Union Européenne pour finalement ne pas soutenir suffisamment l'Ukraine.
02:23Et juste, vous savez que l'opposition vous traite de capitular, de patriote de papier.
02:27Qu'est-ce que vous leur répondez ?
02:29Madame Atalaya, la fin de l'agriculture française n'est pas un prétexte.
02:32Désolé qu'on défende l'agriculture de notre pays et les intérêts économiques de notre pays.
02:36Vous avez que l'échéance de l'adhésion de l'Ukraine à l'Union Européenne, c'est très loin.
02:39Vous avez vu ce que ce gouvernement a fait du coup de l'énergie dans notre pays.
02:42Vous avez vu ce que ce gouvernement a fait de l'économie de notre pays.
02:45En réalité, et Marine Le Pen l'avait indiqué il y a bien longtemps,
02:48les sanctions que vous prendrez, si elles ne sont pas efficaces,
02:51elles reviendront en boomerang et elles affaibliront notre économie.
02:54Donc oui, on défend notre économie.
02:56Et si on est les seuls et les derniers à le faire, on continuera.