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Lucile Z. : « Je n’ai jamais donné de portable au boucher de Marseille »

Une jeune surveillante stagiaire pénitentiaire de 24 ans est accusée d’avoir fait passer un téléphone portable à un détenu dangereux. Elle nie les faits en bloc

"Je vis très mal cette situation." À Grasse, Nice-Matin a rencontré Lucile Z., 24 ans, surveillante pénitentiaire stagiaire à la maison d’arrêt de Grasse. Selon nos confrères du Parisien, qui ont publié un article détaillé, l’administration pénitentiaire a demandé l’exclusion de Lucile. À titre préventif, elle a déjà été suspendue quatre mois, depuis novembre, pour des soupçons de corruption. Des accusations qui font, selon le parquet de Grasse, l’objet d’une enquête.

Voici sa réponse à nos questions.

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Transcription
00:00Un détenu de la maison d'arrêt de grâce a dit ça à un chef de bâtiment et s'est remonté à la directrice.
00:05Voilà la raison pour laquelle je suis suspendue aujourd'hui.
00:08Quand je suis arrivé à la maison d'arrêt de grâce, je suis resté trois mois sur le même bâtiment.
00:12Et lui, il était affecté dans l'autre bâtiment.
00:14Donc jamais j'ai eu l'étage où il était.
00:18Après, il a augmenté son voisin de cellule.
00:21Il a été placé à l'isolement.
00:23À l'isolement, nous, nous n'y allons jamais.
00:25Sauf pour faire des rondelis.
00:27C'est écrit que je suis restée dans 20 minutes dans une cellule avec une collègue.
00:31C'est les faits précis qui me sont reprochés.
00:34Dans les faits, on ne sait pas s'il y avait une personne détenue présente dans la cellule.
00:38On est amené à être dans les cellules pour faire des fouilles.
00:41Donc, à ce moment-là, peut-être que j'ai exécuté une fouille de cellules, tout simplement.
00:45Enfin, je ne vois pas d'autres raisons.
00:47Et à ce sujet, d'ailleurs, pourquoi je n'ai pas eu de demande d'explication ?
00:52On vous reproche également d'être restée à l'abri d'une caméra,
00:56prenant des notes dans une cellule.
00:58Ça vous parle ?
01:00On a vu prendre des notes en service de nuit.
01:03Oui, effectivement.
01:05Un surveillant est mené à toujours prendre des notes.
01:08On est obligé.
01:09C'est un métier très complexe.
01:11Il ne faut rien oublier.
01:12Par exemple, si je prenais des notes,
01:14c'était soit il fallait remettre l'électricité,
01:17donc je mettais juste la cellule.
01:19Si c'est en journée où je prenais des notes face à une cellule ou autre,
01:23c'est parce qu'il y a des mouvements à gérer.
01:25On a un cahier de consignes à remplir.
01:27Donc, tout doit être écrit.
01:28On ne doit rien oublier.
01:30Sinon, ça peut être grave.
01:31Aujourd'hui, où est-ce que vous en êtes de la procédure ?
01:33Je suis en procédure de suspension.
01:35À part l'entretien que j'ai eu avec ma directrice le 21 novembre,
01:39quand elle m'a licenciée oralement,
01:42c'est la seule chose que j'ai eue,
01:44parce que je n'ai jamais été convoquée à la police.
01:47Je n'ai jamais été auditionnée non plus par rapport à ça.
01:50Comment est-ce que vous vivez cette situation ?
01:52Très, très bien.
01:53Je la vivais déjà mal,
01:55mais quand l'article du Parisien est sorti,
01:57ça m'a...
01:58Comment on m'a insultée,
01:59comment on m'a dénigrée de manipulatrice,
02:03de pleure nicharde,
02:05alors que oui, j'ai pleuré.
02:07On vous annonce que vous êtes en train de perdre votre travail.
02:10Je suis désolée, je ne vais pas en rire.
02:12Aujourd'hui, ce que vous souhaitez, j'imagine,
02:14c'est réintégrer l'administration pénitentielle ?
02:16Ah oui, c'est mon vœu le plus cher, oui.
02:20C'est un métier vraiment que j'apprécie.

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