Dimanche soir, trois policiers ont été pris à partie par une vingtaine d'individus lors d'une intervention à La Ricamarie. Leur véhicule a été endommagé, mais aucun blessé n'est à déplorer. Face à cet acte de violence, la police nationale de la Loire a réagi avec une opération de contrôle d'envergure dès le lendemain.
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00:00C'est une réponse rapide et franche qui a été donnée ce début de semaine par la police nationale de la Loire.
00:05Dimanche, trois policiers ont été pris à partie par une vingtaine d'individus lors d'une intervention à l'Haricamary.
00:11Le véhicule de la brigade a été endommagé, mais il n'y a pas eu de blessés.
00:16Le lendemain, la police a procédé à une grosse opération de contrôle.
00:20Et pour nous en parler, Yves Cellier, le directeur interdépartemental de la police nationale de la Loire, est avec nous.
00:25Bonsoir.
00:26Bonsoir madame.
00:27Alors, il y a eu une réponse forte et ciblée des forces de l'ordre.
00:31Pourquoi ? Expliquez-nous.
00:33Eh bien, dans le déroulé des faits que vous avez très sommairement rappelé ici,
00:37on a, alors que ce sont des policiers qui travaillent sur le centre-ville de l'Haricamary
00:42et qui procèdent au contrôle, puis à l'interpellation d'un individu qui circule sans permis de conduire,
00:48ils ont été violemment pris à partie par une vingtaine d'individus qui se sont rassemblés
00:53et qui les ont caillassés, les obligeant, les contraignant à prendre la fuite
00:58pour assurer l'intégrité physique de la personne qu'ils avaient interpellée.
01:03En conséquence de quoi, alors même qu'on sait qu'à l'Haricamary,
01:06mais pas seulement dans la vallée de Londènes,
01:08on a une activité de vente de produits stupéfiants un peu plus importante que dans d'autres endroits,
01:16et il va de soi que cela fait écho à ces pratiques,
01:23eh bien il était entendu qu'on puisse signifier à ces personnes
01:27qu'on ne peut impunément prendre à partie les policiers dans ce territoire,
01:32partout en France bien entendu, mais particulièrement dans la Loire et dans la vallée de Londènes.
01:36– D'où la réponse directe le lendemain.
01:38– D'où la réponse directe, parce qu'on a une infime minorité d'individus
01:44qui imaginent pouvoir privatiser une partie de la voie publique,
01:49on est là pour leur rappeler qu'il n'en est rien
01:51et que la population de l'Haricamary, comme ailleurs,
01:53a le droit de pouvoir circuler librement où elle l'entend, comme elle l'entend,
01:57ce qui est le cas également de la police nationale,
01:59elle est partout chez elle, c'est pour ça qu'elle est nationale.
02:02– Les policiers sont souvent pris pour cible, comment on gère ?
02:05C'est comme ça qu'on gère ici dans la Loire en tout cas ?
02:07– En tout cas, moi c'est comme ça que je le gère,
02:09et vous le savez, le préfet l'a annoncé à la suite des instructions ministérielles,
02:14on est sous le coup d'un plan départemental de restauration de la sécurité du quotidien,
02:20et ce type d'action qu'on développe de manière hebdomadaire
02:28peut se faire soit d'initiative, soit en réaction
02:33à des comportements pour le moins inappropriés.
02:36– Alors il y a eu plusieurs interpellations,
02:39une plainte peut-être déposée par les policiers qui ont été pris à partie,
02:43et on en est où aujourd'hui de l'identification des 20 individus ?
02:46J'imagine que c'est compliqué ?
02:48– Oui, c'est un travail d'investigation qui est compliqué parce que c'est assez fugace,
02:54parce que des individus peuvent être sur la voie publique le visage dissimulé,
02:59ce qui est en soi d'ailleurs une infraction, je le rappelle au passage,
03:02et puis il y a donc des exploitations techniques, physiques à réaliser,
03:08et donc effectivement c'est un travail au long cours,
03:11mais la sécurité des policiers et la sécurité des habitants
03:15se doit de passer par ce travail d'investigation parfois fastidieux.
03:18– Si on les retrouve ou quand on les retrouvera,
03:20est-ce que vous attendez des sanctions exemplaires ?
03:23– Écoutez, la mission de la police nationale c'est de maintenir l'ordre public,
03:28mais c'est également d'exercer sa mission de police judiciaire,
03:32c'est de constater les infractions, identifier les auteurs,
03:35rassembler les preuves et les interpeller pour les déférer à la justice,
03:38ensuite notre mission elle s'arrête là.
03:40– Ce n'est pas fini puisque d'autres interventions de ce type
03:44pourraient encore se développer,
03:46ça va être une ligne de conduite un peu pour la police de la loi ?
03:49– Oui, parce que la lutte contre les stupéfiants,
03:51entre autres, est une priorité nationale mais également locale,
03:55et puis la pédagogie c'est aussi la répétition,
03:58donc en ce moment même, au même endroit,
04:00à la même heure que les faits qui se sont déroulés dimanche soir
04:02et que l'opération de police qui s'est menée hier soir,
04:08eh bien, je vous l'annonce, elle est en train de se dérouler
04:10en ce moment même, au même endroit.
04:11– En ce moment, la même opération que ce lundi soir ?
04:14– Absolument.
04:14– Et vous attendez encore des résultats ?
04:17– Et j'attends des résultats, en tout cas,
04:20une satisfaction de la part de la population en général,
04:23une insatisfaction peut-être des délinquants,
04:25mais celle-ci me dérange nettement moins.
04:28– Vous êtes en fonction depuis le 1er octobre dans la loi,
04:31c'est cette ligne-là que vous voulez donner
04:33pour combattre un petit peu le trafic de stupéfiants ?
04:36– Eh bien, ce n'est pas un petit peu,
04:37c'est combattre complètement le trafic de stupéfiants.
04:40Pourquoi ? Parce que, outre le fait qu'elle est en elle-même
04:43un cancer pour notre société, pour notre pays et pour notre département,
04:49elle est aussi la matrice, la mère d'un très grand nombre
04:52d'autres infractions, aussi en luttant contre ce qui est
04:57la tête de pont des infractions que l'on peut retrouver au quotidien,
05:01que ce soit de l'insécurité routière, de la violence intrafamiliale,
05:04du trafic d'armes, des usages d'armes, de la délinquance,
05:07de prédation, d'appropriation, des vols, des vols avec violence.
05:10Enfin, vous le voyez, c'est un carrefour délinquentiel,
05:12le trafic de stupéfiants, donc en s'attaquant au trafic de stupéfiants,
05:14on s'attaque à tout chapelet d'infractions halogènes
05:19à ce trafic de stupéfiants et qui pourrit la vie de nos concitoyens
05:22au quotidien par une occupation, ça n'aura échappé à personne,
05:26à certains endroits autour des points de dilles,
05:28une occupation insupportable, disproportionnée de la voie publique
05:32au détriment des gens qui veulent habiter dans ces lieux paisiblement.