Nouvel épisode de "Youtube VS la télé". Aujourd'hui on va s'intéresser à la limite de ce qu'on peut faire. Jusqu'ou la télé peux aller ? Quel est le rôle du CSA ? Et comparer ça avec YouTube.
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00:00Salut ! Normalement, sur la chaîne, j'alterne entre un épisode de YouTube VS la télé et un épisode de Une Journée Avec,
00:06mais là, je suis encore en montage du dernier.
00:08D'ailleurs, sachez que ce sera Une Journée Avec, un couple d'acteurs porno.
00:11Vous découvrirez, comme d'habitude, l'envers du décor de ce métier-là,
00:14et croyez-moi, vous allez apprendre des choses qui vont vraiment changer des préjugés habituels.
00:18D'ailleurs, petit extrait.
00:20Donc ça, c'est ta chaîne.
00:21Ça, c'est donc le back office de Pornhub.
00:25Voilà, le pull de Noël Pornhub.
00:27Comment on en arrive à être dans ce milieu-là ? C'est quoi votre parcours ?
00:31Pour nous, en fait, c'est parti d'un fantasme.
00:34En tant que femme, quand tu regardes les titres des vidéos sur les sites pornos,
00:37tu penses que c'est une bonne image pour les femmes ou pas ?
00:39On aide n'importe quel ménage, finalement, à s'y retrouver et à avoir du plaisir, et grâce à nous.
00:45Et ça, c'est la plus belle des récompenses, en fait.
00:48Allez, go !
00:51Bref, ça sort le samedi 1er février à 10h, donc pour ne pas rater ça, abonnez-vous, mettez la cloche.
00:56Surtout que je ne suis pas sûr qu'elle reste très longtemps sur YouTube,
00:58vu que c'est un sujet qu'ils n'aiment pas trop voir sur leur plateforme.
01:01D'ailleurs, ça nous emmène au sujet de cet épisode de la télé VS YouTube.
01:04On va se pencher sur les limites de ce qu'on a le droit de faire ou pas à la télé et sur YouTube.
01:09Qui décide où se situe la frontière de l'interdit et quelles sont les sanctions ?
01:12Et vous allez le voir, les deux modèles sont très opposés.
01:19On va commencer par la télé.
01:20Vous avez forcément dû entendre parler du CSA.
01:22Vous savez, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel.
01:25On pense souvent qu'ils font un peu la pluie et le beau temps à la télé.
01:27En gros, qu'ils décident de ce qui peut être diffusé ou pas.
01:30Et bien, en réalité, ce n'est pas tout à fait vrai.
01:32C'est-à-dire que le CSA est loin d'avoir les pleins pouvoirs.
01:34Déjà, il faut savoir que le rôle du CSA, c'est d'encadrer l'audiovisuel de manière globale,
01:38aussi bien à la télé qu'à la radio.
01:39Et ces missions sont vraiment très larges.
01:41Ça commence dès le début en accordant à une chaîne le droit d'exister et de diffuser.
01:45C'est eux qui le décident.
01:46D'ailleurs, petite parenthèse, ça pourrait être un sujet hyper intéressant de ce format,
01:51savoir si demain je me réveille et que j'ai envie de créer une chaîne de télé,
01:55est-ce que je peux le faire et comment ?
01:56Et puis faire pareil sur YouTube.
01:58Bon, même si là, je vous spoil un peu,
01:59mais c'est quand même beaucoup plus simple d'ouvrir une chaîne sur YouTube.
02:02Mais bref, si ça vous intéresse, dites-le-moi en commentaire.
02:04Un autre rôle du CSA, c'est celui d'attribuer les canaux de diffusion.
02:08Si TMC est sur le canal 10 de la TNT,
02:10ou Europe 1 est sur la fréquence 91.6 à Perpignan,
02:14ce n'est pas eux qui l'ont décidé.
02:15C'est au CSA de répartir ça,
02:17et de s'assurer que tout le monde respecte bien son canal ou sa fréquence radio.
02:20Bref, le CSA a plein de missions différentes,
02:23mais on ne va pas toutes les faire,
02:24parce que ce qui nous intéresse ici aujourd'hui,
02:26c'est leur mission, leur rôle de « gendarme ».
02:29Pour ça, on pourrait imaginer que ce qui est autorisé ou interdit en télé
02:32est très clair et bien défini.
02:34Mais pas du tout.
02:35Le CSA s'appuie en réalité sur la loi de 1986 sur la liberté de communication.
02:40Sauf que comme c'est une loi,
02:41elle est obligée d'être très générale et de parler de globalité.
02:44Et surtout, depuis 1986, la télé a quand même beaucoup évolué.
02:47Il n'y avait pas la télé-réalité, par exemple.
02:49Alors, cette loi a évolué aussi depuis,
02:51mais pas de ouf non plus, quoi.
02:53Bref, elle dit ceci.
02:55« La communication au public par voie électronique est libre.
02:58L'exercice de cette liberté ne peut être limité que dans la mesure requise,
03:02d'une part, par le respect de la dignité de la personne humaine,
03:05de la liberté et de la propriété d'autrui,
03:07du caractère pluraliste de l'expression des courants de pensée et d'opinion,
03:11et d'autre part, par la protection de l'enfance et de l'adolescence,
03:14par la sauvegarde de l'ordre public,
03:16par les besoins de la défense nationale,
03:18par les exigences des services publics,
03:20par les contraintes techniques inhérentes aux moyens de communication,
03:23ainsi que par la nécessité pour les services audiovisuels
03:26de développer la production audiovisuelle. »
03:28Au final, tout ça reste assez subjectif quand on l'applique dans un cas concret.
03:31Est-ce que mettre des nouilles dans le slip de Mathieu Delormeau
03:34est au-delà de cette loi ?
03:35C'est difficile à dire.
03:36C'est pour ça que c'est au CSA de trancher.
03:38Mais le CSA n'a pas de droit de censure au nom de la liberté d'expression.
03:42C'est-à-dire que les chaînes de télé n'informent jamais le CSA de ce qui va être diffusé.
03:46En réalité, le CSA ne peut faire qu'une action a posteriori.
03:49C'est-à-dire que la séquence potentiellement problématique
03:51doit être diffusée avant que le CSA puisse s'exprimer dessus.
03:55En fait, le CSA fait confiance aux chaînes pour s'auto-réguler et s'auto-censurer.
04:00Et d'ailleurs, ils n'interviennent que très rarement.
04:02Mais ce système a une faille.
04:03Celui de l'humain qui veut systématiquement repousser les limites.
04:07En fait, c'est exactement comme quand vous récupérez vos bagages sur le tapis roulant à l'aéroport.
04:11Alors oui, je sais, cette métaphore est un peu bizarre, mais vous allez comprendre.
04:14Au départ, le tapis n'a pas démarré,
04:16et il y a autour une espèce de zone imaginaire dans laquelle personne n'ose rentrer.
04:20C'est pour laisser l'accès au tapis quand les bagages vont arriver.
04:23Comme ça, dès qu'il y a un bagage, le propriétaire arrive,
04:25s'avance, prend sa valise,
04:27et puis repart tranquillement, ça gêne personne, c'est nickel.
04:30Mais cette zone-là, elle est très fou.
04:31Et plus la tente se fait longue, plus les gens avancent d'un pas
04:34en se disant, comme ça je serai le premier.
04:36Et au départ, ça se voit pas forcément.
04:37Sauf que quand une autre personne le remarque, elle se dit,
04:40il a avancé, je vais faire pareil.
04:41Et puis il avance un petit peu plus.
04:43Et finalement, en un rien de temps, tout le monde est agglutiné contre le tapis,
04:46on peut plus y accéder, mais c'est trop tard.
04:48Eh bien en télé, c'est pareil.
04:50Chacun essaye de repousser les limites très subjectives du CSA,
04:54et quand ils y arrivent et que le CSA tolère, les autres font pareil.
04:57Pour vous raconter une anecdote, quand je travaillais pour LCI,
05:00j'étais souvent en régie et il y avait un écran sur le côté
05:02avec toutes les chaînes d'infos en continu qui étaient diffusées.
05:05Et quand il y avait une information qui était délicate,
05:07du genre, est-ce qu'on annonce le nom de la victime ?
05:09Est-ce qu'on montre la vidéo de l'otage qui s'est fait décapiter ?
05:12Oui, ce sont de vrais exemples.
05:14Eh bien les directeurs de l'information attendaient,
05:16les yeux rivés à l'écran qui diffusait les chaînes d'infos concurrentes,
05:19et dès qu'une d'entre elles craquait et donnait l'info pour faire de l'audience,
05:22eh bien il y avait un go général et on diffusait aussi.
05:24Et les autres chaînes d'infos font exactement pareil.
05:27Alors ça peut être dégueulasse, malhonnête, choquant, tout ce que vous voulez,
05:31mais en réalité c'est juste logique.
05:33Il faut jamais oublier que les médias, c'est du business,
05:35et c'est de la concurrence, et on ne vit pas chez les bisounours.
05:38Le but, comme toute entreprise, est de faire du chiffre d'affaires,
05:40et dans ce cas-là, ça passe par l'audience.
05:42Si en tant que téléspectateur, vous avez des infos exclusives
05:45sur une chaîne plutôt qu'une autre, eh bien vous irez sur celle-ci.
05:47Et tout ça, en réalité, pose beaucoup de problèmes de désinformation.
05:51Parce que parfois, toutes les rédactions ont eu vendu une info,
05:53mais elle n'est pas encore vérifiée.
05:55Alors au départ, personne ne la diffuse,
05:57mais si une chaîne le fait, tout le monde suit.
05:59Et de temps en temps, l'info est fausse,
06:01et si quelqu'un l'a déjà dit à l'antenne quelque part,
06:03c'est trop tard, il faut balancer l'info,
06:05on n'a plus le temps de vérifier.
06:06Donc en fait, le principe du CSA,
06:08d'avoir une action à posteriori,
06:10crée une roue libre médiatique totale
06:12qui n'a de barrière que celle que les chaînes se mettent elles-mêmes,
06:14en prenant l'exemple sur la concurrence.
06:16Mais d'un autre côté, comment pourrait faire le CSA ?
06:19Interdire avant même la diffusion,
06:21ou alors en direct couper l'antenne ?
06:22Ce serait la censure, et ça, c'est pas non plus la bonne solution.
06:25Et ça va même plus loin !
06:27Comme il y a une part de subjectivité pour définir
06:29ce qui est choquant ou pas à la télé,
06:31non seulement le CSA agit après coup,
06:33mais en plus, ce n'est que très rarement eux
06:35qui émettent le premier jugement sur le fait
06:37qu'une chaîne ou un programme ait dépassé les bornes.
06:39La plupart du temps, c'est vous.
06:41En signalant des séquences auprès du CSA.
06:43Ça peut se faire par téléphone, par courrier,
06:45par internet, partout.
06:46Et s'il y a un nombre conséquent de signalements,
06:48alors le CSA ouvre une enquête.
06:50Même si officiellement, ils annoncent
06:52que ce n'est pas le nombre de plaintes qui fait l'ouverture de l'enquête.
06:55Si c'est justifié à leurs yeux, une seule suffit.
06:57Mais bon, quand ils sont submergés de plaintes
06:59contre la même séquence, obligatoirement,
07:01ils le prennent beaucoup plus en compte.
07:02Et s'ils se reposent un peu sur cette technique
07:04de signalement par le public,
07:05c'est parce que la loi de 1986 est trop floue.
07:08Ce qui est normal pour une loi, elle est globale,
07:10et pas au cas par cas.
07:11Et donc, finalement, ce qui est acceptable ou pas
07:13dépend de la société, et elle évolue.
07:15Par exemple, il y a 10 ans, on pouvait voir des blagues
07:17très racistes, très homophobes, très sexistes
07:19à la télévision.
07:20Je vais vous donner un exemple concret,
07:21avec cet extrait de l'émission Burger Quiz.
07:23C'était au tout début des années 2000,
07:25et dans cette séquence, il y a Gad Elmaleh d'un côté,
07:27Djamel Debbouze de l'autre, et au milieu,
07:29une candidate au jeu.
07:31Vas-y la chinoise.
07:34Élise a dit la D.
07:35La soeur de Pikachu a dit la D.
07:38C'est fou, cette histoire.
07:39C'est incroyable.
07:44C'est bon, on est réconciliés.
07:45Bienvenue au Burger Quiz, Élise.
07:47Menu Corse sur la Corse, donc un menu évasion
07:49sur les évasions.
07:50La vie.
07:51Un menu évasion ?
07:52Ouais, on va s'évader.
07:53C'est d'accord.
07:55T'es coquine, toi.
07:58Aujourd'hui, c'est très choquant à regarder,
08:00mais à l'époque, personne n'a saisi le CSA.
08:02L'humour acceptable était différent.
08:04Attention, je ne porte aucun jugement
08:06dans un sens ou dans l'autre,
08:07moi je ne parle que de faits.
08:08La société évolue,
08:10et ce qui est choquant ou discriminatoire,
08:11évolue aussi.
08:12Et techniquement, ce n'est pas au CSA
08:14d'imposer une bien-pensance universelle.
08:16Donc, il laisse la société elle-même définir
08:18de ce qui est acceptable ou pas,
08:20et après, il tranche.
08:21Maintenant qu'on a compris ça,
08:22intéressons-nous à ce qui se passe
08:23lorsqu'une chaîne franchit réellement la limite
08:25ou que les plaintes aboutissent.
08:27Soit le dépassement de la limite est clair,
08:29net et précis,
08:30comme ça a été le cas pour TF1 en 1992.
08:32Pour la petite histoire,
08:33une loi vise à protéger la création
08:35d'oeuvres audiovisuelles françaises ou européennes,
08:37et oblige les chaînes de télévision
08:39à ce que 60% de leur diffusion de fiction
08:41soit d'origine européenne,
08:43et 40% soit en langue originale française.
08:45Ce genre de choses existent aussi en radio,
08:47et là, c'est pareil,
08:4840% des chansons diffusées doivent être en français.
08:51Bref, ça c'est un truc plutôt simple à vérifier,
08:53et quand, en 1992,
08:54TF1 ne diffuse pas assez de fiction française,
08:56PAF !
08:57Le CSA sanctionne.
08:58En revanche,
08:59quand les chaînes de télé sont dans la zone de flou,
09:01c'est plus dur pour eux de trancher.
09:03Dans ce cas-là,
09:04ils font souvent appel à quelqu'un d'extérieur,
09:05un représentant de la justice,
09:06un magistrat par exemple,
09:07et il lui confie l'enquête.
09:08Une fois terminé,
09:09il donne son rapport au CSA avec ses recommandations,
09:12mais ça reste au CSA de trancher.
09:14Et d'ailleurs,
09:15quelles sanctions peut donner le CSA ?
09:16Eh bien,
09:17ils peuvent se contenter d'un simple rappel à l'ordre,
09:18ce qu'ils font le plus souvent,
09:20ou alors,
09:21ils peuvent obliger la chaîne à diffuser à l'antenne
09:22un communiqué rédigé par le CSA.
09:24Ils peuvent aussi mettre une amende à la chaîne,
09:26mais elle ne doit pas excéder
09:27plus de 3% du chiffre d'affaires annuel.
09:29Mais vu qu'on parle de chaînes de télé,
09:313%, c'est des montants énormes.
09:33Par exemple,
09:34pour l'histoire de TF1,
09:35et des programmes en français en 1992,
09:36eh bien,
09:37ils ont pris 5 millions d'euros d'amende.
09:39Et on n'est même pas au 3%,
09:40loin de là.
09:41Mais ce genre de sanctions par le CSA est rarissime.
09:43Tout aussi rare,
09:44ils peuvent interdire une chaîne
09:45sur une période définie
09:47de diffuser de la publicité
09:48avant,
09:49pendant,
09:50ou après un programme sanctionné.
09:51Et ça,
09:52ça fait très mal.
09:53Parce qu'on l'a vu dans les épisodes précédents,
09:54la publicité,
09:55c'est la source principale
09:56de revenus d'une chaîne.
09:57S'il n'y a pas de pub,
09:58le programme coûte de l'argent,
09:59mais n'en rapporte pas.
10:00Cette sanction a déjà été donnée à C8
10:02pour « Touche pas à mon poste » en 2017.
10:04Il y avait plusieurs séquences jugées choquantes,
10:06et le CSA a interdit la diffusion de publicité
10:09pendant 3 semaines.
10:10Le manque à gagner est énorme.
10:12On parle de plusieurs millions d'euros.
10:14Dernière sanction possible,
10:15ils peuvent suspendre la diffusion d'un programme
10:17ou carrément d'une chaîne entière.
10:19Mais là, il faudrait vraiment
10:20que la chaîne fasse n'importe quoi.
10:22Bref, le CSA a donc un rôle de régulation
10:24dans les médias.
10:25Autant pour défendre les quotas,
10:27la liberté d'expression,
10:28ou les points de vue,
10:29que pour sanctionner les chaînes
10:30qui font des sorties de route.
10:31Maintenant, sur Internet,
10:32et plus particulièrement sur YouTube,
10:34comment ça se passe ?
10:35Eh bien, déjà, il faut savoir qu'aujourd'hui,
10:37le CSA n'a aucun droit de régulation sur Internet.
10:40Pourtant, ils en rêvent.
10:41Et ça, depuis des années.
10:42En 1999 déjà,
10:44le président de l'époque du CSA,
10:46Hervé Bourges,
10:47avait déclaré qu'il fallait
10:48une régulation d'Internet.
10:49En 2000,
10:50il remet au gouvernement un rapport
10:52où il détaille l'importance
10:53d'une régulation du Web.
10:54Et l'année suivante,
10:55en 2001,
10:56le nouveau président du CSA,
10:57Dominique Baudis,
10:58va plus loin et il dit,
10:59je cite,
11:00« Je considère que tout ce qui concerne
11:01les médias audiovisuels,
11:02qui s'adressent à une masse de gens,
11:04et qui ne sont ni du ressort
11:05de la correspondance privée,
11:06ni du commerce en ligne,
11:08relève de notre compétence.
11:10Le fait qu'il soit disponible
11:11que sur Internet n'y change rien,
11:13car la télévision ne se définit
11:15plus seulement par l'existence
11:16d'un téléviseur. »
11:17Déjà à l'époque.
11:18Donc le CSA,
11:19ça fait un bail qu'il rêve
11:20d'avoir le même rôle sur Internet
11:21qu'à la télé.
11:22Mais le truc,
11:23c'est que c'est pas à lui de décider,
11:24c'est au gouvernement.
11:25Et jusqu'à présent,
11:26ils étaient moyen chauds.
11:27Parce que déjà que c'est un peu galère
11:28à la télé alors qu'il y a peu de chaînes,
11:29ils ont toujours eu du mal
11:30à s'imaginer comment
11:31ils pourraient faire autorité
11:32sur un domaine aussi vaste
11:33qu'est Internet,
11:34avec des millions
11:35et des millions de personnes.
11:36Mais le CSA,
11:37ils lâchent rien.
11:38Encore aujourd'hui,
11:39ils font des articles
11:40sur leur site
11:41où ils expliqueraient
11:42ce qu'ils feraient
11:43si jamais ils avaient
11:44la régulation du web.
11:45Ils font aussi des études
11:46sur l'algorithme de YouTube
11:47pour montrer que c'est un peu
11:48leur domaine.
11:49Mais non,
11:50pour l'instant,
11:51c'est pas le cas.
11:52Même si ça pourrait changer,
11:53le gouvernement est en train
11:54d'y réfléchir.
11:55Bref, du coup,
11:56sur Internet,
11:57il y a deux choses.
11:58D'abord, la loi.
11:59C'est pas parce que c'est en ligne
12:00que ça ne s'applique pas.
12:01Comme dans la vie réelle,
12:02il est interdit de diffamer,
12:03d'inciter à la haine,
12:04d'harceler,
12:05et là, c'est à la justice
12:06de sanctionner.
12:07Amende, prison,
12:08la vraie vie, quoi.
12:09Et puis, il y a aussi
12:10les règles des plateformes.
12:11Chacune a son règlement,
12:12et contrairement à la télé,
12:13là c'est très clair
12:14et très défini,
12:15et souvent,
12:16il prend acte
12:17en amont de la publication.
12:18Par exemple,
12:19sur YouTube,
12:20il y a tout un tas d'articles
12:21sur la plateforme,
12:22il y a même des formations
12:23pour apprendre
12:24ce qu'on peut faire
12:25ou ne pas faire.
12:26Le but pour YouTube,
12:27c'est de tracer une ligne
12:28la plus claire possible,
12:29d'avoir les yeux rivés dessus,
12:30et quiconque franchit la ligne,
12:31paf, sanction.
12:32Et souvent,
12:34Alors, beaucoup critiquent
12:35cette façon de faire,
12:36mais là aussi,
12:37ils n'ont pas le choix.
12:38Vous imaginez
12:39le même principe
12:40d'autorégulation qu'en télé ?
12:41C'est impossible à cette échelle.
12:42Ça marche plus ou moins
12:43en télé
12:44parce qu'il y a peu de chaînes
12:45et qu'elles sont autorisées
12:46à émettre par le CSA.
12:47Sur YouTube,
12:48il y a des millions
12:49et des millions de chaînes
12:50avec du contenu permanent.
12:51C'est impossible
12:52d'espérer
12:53que les gens s'autocensurent.
12:54Mais bref,
12:55du coup,
12:56sur YouTube,
12:57on n'a pas le droit à quoi ?
12:58Eh bien, je vais vous lire
12:59directement sur le site,
13:00c'est plus simple.
13:01Poster du contenu
13:02avec de la nudité
13:03ou du contenu à caractère sexuel,
13:04des contenus dangereux
13:05ou pernicieux,
13:06du contenu incitant à la haine,
13:08du contenu visuel
13:09choquant ou violent,
13:10du harcèlement
13:11ou de la cyber-intimidation,
13:12des spams,
13:13métadonnées trompeuses
13:14et escroqueries,
13:15des menaces,
13:16tout manquement aux règles
13:17des droits d'auteur,
13:18de l'usurpation d'identité
13:19et enfin,
13:20mettre en péril
13:21la sécurité des enfants.
13:22Et pour les sanctions,
13:23ça ne peut pas être une amende
13:24parce qu'ils n'ont pas ce pouvoir.
13:25Mais ça peut être
13:26la requalification de la vidéo
13:27le contenu pour adultes,
13:28la suppression de la vidéo,
13:29la désactivation temporaire
13:30de certaines fonctionnalités
13:31pour le créateur
13:32et ça peut aller
13:33jusqu'à la suppression de la chaîne.
13:34Et là,
13:35contrairement à la télé,
13:36ça arrive très souvent.
13:37Mais là aussi,
13:38même si c'est beaucoup plus clair
13:39qu'à la télé
13:40sur ce qu'on a le droit
13:41de faire ou pas,
13:42on peut quand même faire appel
13:43à une décision
13:44si on la trouve injuste.
13:45Par contre,
13:46actuellement,
13:47c'est directement auprès de YouTube
13:48ce qui fait qu'ils sont jugés partis.
13:49Donc ça reste compliqué
13:50de faire bouger les choses
13:51et d'expliquer à YouTube
13:52que parler de règles
13:53et montrer du sang,
13:54ça peut être à but éducatif
13:56et non pas à caractère sexuel
13:57ou choquant.
13:58Les robots de YouTube
13:59restent des robots
14:00et ils ont toujours du mal
14:01avec les nuances.
14:02Enfin,
14:03en tant que spectateur,
14:04sur YouTube,
14:05c'est un peu comme avec le CSA,
14:06on peut déposer un signalement.
14:07Là, ça se fait directement
14:08auprès de YouTube
14:09et c'est forcément
14:10après que la vidéo
14:11soit mise en ligne.
14:12Et ce ne sont pas
14:13les robots qui s'en chargent,
14:14là c'est manuellement
14:15que c'est pris en compte.
14:16Au final,
14:17les deux modèles
14:18sont très différents.
14:19À la télé,
14:20on autorise la diffusion
14:21à peu de chaînes
14:22et on espère qu'ils vont
14:23se réguler eux-mêmes.
14:24Sur YouTube,
14:25on laisse à tout le monde
14:26la possibilité
14:27d'ouvrir une chaîne.
14:28On contrôle en amont
14:29via des robots
14:30et on fait ses propres règles.
14:31Mais dans les deux cas,
14:32on laisse les gens
14:33signaler ce qu'ils trouvent choquant
14:34pour pouvoir évoluer
14:35avec la société.
14:36Normalement,
14:37j'ai l'habitude de dire
14:38que la télé influence YouTube
14:39et YouTube influence la télé
14:40mais dans ce cas-là,
14:41c'est la société
14:42qui influence les deux.
14:43Voilà,
14:44c'est la fin de cette vidéo.
14:45Je n'ai volontairement
14:46pas parlé des droits d'auteur
14:47et des règles très strictes
14:48qui s'y rattachent.
14:49C'est normal,
14:50ce sera pour une prochaine vidéo.
14:51D'ailleurs,
14:53le CNC.
14:54Il fait beaucoup parler de lui
14:55sur Internet.
14:56Il y a eu beaucoup de polémiques
14:57et on va s'intéresser à tout ça.
14:58En attendant,
14:59n'oubliez pas que le 1er février
15:00à 10h,
15:01il y a une nouvelle vidéo
15:02Une journée avec qui sort.
15:03Donc une journée avec
15:04un couple d'acteurs porno.
15:05Pour ne pas la rater,
15:06abonnez-vous à la chaîne.
15:07Vous pouvez aussi liker cette vidéo
15:08et la partager,
15:09c'est très important.
15:10Et moi, je vous dis à la prochaine.
15:11Salut !