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Olympe de Gouges, Simone de Beauvoir, Angela Davis, Hubertine Auclert, Judith Butler, Adèle Haenel… ces militantes ont changé la vie des femmes. J’ai voulu revenir sur 250 ans d’histoire et tracer les grandes lignes de ces combats féministes décisifs… Voici l’histoire du féminisme.

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🍿 CRÉDITS

Une vidéo réalisée et produite par Gaspard G

Écrit par Lucas Nitzsche
Documentaliste – Lucie Lefebvre
Production éditoriale – Chloé Chassaing
Rédacteurs en chef – Clémence Courteault et Gaspard G
Production – Valentin Forsans et Simon Durot

Chef opérateur – Louis Blin
Chef monteur et motion designer – Arthur Morais
Étalonnage – Valentin Damon
Mixage et réalisation sonore – David Federmann
Musiques – Tom Fox et Artlist
Miniatures – Arthur Dangréau et Vincent Le Brun
Conseil distribution – Guillaume Natas

Merci à Michelle Zancarini-Fournel (professeure émérite d'histoire contemporaine des femmes et du genre, et co-autrice de l’ouvrage “Ne nous libérez pas on s’en charge : une histoire des féminismes de 1789 à nos jours”, éditions La Découverte, 2020) pour sa précieuse relecture et ses retours. Pour retrouver son livre, c'est ici : https://bit.ly/3FbyrkJ.

Cette vidéo existe grâce au soutien de Holy.
Agent – Vladimir Vinograd (Intello)

© Gaspard G, 2025

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✂️ CHAPITRES

0:00 Introduction
1:13 Cette vidéo existe grâce au soutien de Holy
2:26 Disclaimer
3:16 L’égalité pour tous… les hommes
7:50 La bataille pour le droit de vote
16:04 Disposer de son corps
25:48 Combattre le système
31:02 La vague MeToo

Catégorie

😹
Amusant
Transcription
00:00Je voudrais tout d'abord vous faire partager une conviction de femme.
00:04Je m'excuse de le faire devant cette assemblée presque exclusivement composée d'hommes.
00:08On est en novembre 1974 à Paris.
00:10Une femme monte à la tribune de l'Assemblée Nationale.
00:13Cheveux bruns, soigneusement ramenés en arrière, tailleur bleu impeccable,
00:17elle a été nommée ministre de la Santé il y a à peine 6 mois.
00:20Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l'avortement.
00:23Il suffit d'écouter les femmes.
00:25En ce 26 novembre, devant 482 députés hommes et seulement 8 femmes,
00:29elle présente un projet de loi qui va devenir historique.
00:32C'est toujours un drame, cela restera toujours un drame.
00:35Ce discours va donner lieu quelques mois plus tard à la loi Veil,
00:38une loi actant la dépénalisation de l'avortement.
00:41Après des siècles de lutte pour obtenir le droit à l'éducation,
00:44le droit de vote ou encore la liberté à disposer de leur corps,
00:47dans de nombreux domaines, les femmes sont encore très loin
00:50d'être sur le même pied d'égalité que les hommes.
00:52Alors aujourd'hui les amis, je voulais vous raconter l'incroyable histoire
00:55de ces mouvements qui se sont battus pour l'égalité femmes hommes,
00:58l'histoire de ces militantes qui n'ont reculé devant rien.
01:14Les amis, avant de commencer, cette vidéo existe grâce au soutien de Oli.
01:18Oli, c'est une marque de thé glacé et de boissons énergisantes,
01:20plus saines que les sodas classiques.
01:22Leurs boissons sont sans sucre, sans taurine
01:24et tous les arômes et colorants utilisés sont naturels.
01:26Aujourd'hui, il y a trois gammes.
01:28La gamme Ice Tea, qui est faite à partir de thé.
01:30La gamme Énergie, qui propose une alternative plus saine aux boissons énergétiques,
01:34sans compromettre le goût ou l'effet de fatigue.
01:36Et enfin, la gamme Hydratation, pensée pour les plus sportifs,
01:40enrichie en minéraux pour permettre une récupération optimale.
01:50Perso, mon goût préféré c'est celui-là.
01:52Mangue, fruit de la passion.
01:53Je précise quand même, c'est important, c'est à consommer avec modération.
01:56Pour être en bonne santé, c'est 5 fruits et légumes par jour
01:58et une activité physique régulière.
02:00En plus de ça, au lit, c'est la fin des canettes,
02:02puisque c'est vous qui préparez la boisson
02:04en mélangeant la poudre dans votre shaker.
02:06Il y a beaucoup moins d'emballages que les autres boissons du supermarché
02:09et ça, ça fait plaisir.
02:10Si vous voulez tester, je vous conseille les packs découvertes.
02:12C'est une box d'échantillons qui vous permet
02:14de tester la majorité des saveurs disponibles
02:16avant de trouver votre préféré.
02:18Avec ce code GASPAR5, vous aurez 5 euros de réduction sur votre première commande
02:22et comme d'habitude, je vous laisse le lien en description
02:24pour que vous puissiez vous-même aller voir.
02:28Petit disclaimer avant d'entrer dans le vif du sujet.
02:30J'ai conscience que je suis un mec qui va faire une vidéo sur l'histoire du féminisme.
02:33Et je crois que c'est important qu'en tant qu'homme,
02:35qui est suivi par principalement des mecs,
02:37je puisse profiter de cette large audience que m'offre ma chaîne YouTube
02:40pour sensibiliser sur le sujet, raconter l'histoire de ces luttes.
02:43Ça me tient particulièrement à cœur, surtout en cette veille
02:45de Journée Internationale des Droits des Femmes.
02:47Aussi, je ne prétends pas être un expert.
02:49L'objectif de cette vidéo, c'est de vulgariser,
02:51de rendre accessible ce très vaste sujet.
02:53J'attends aussi la lecture de ce super bouquin,
02:55Ne nous libérez pas, on s'en charge,
02:57qui nous a beaucoup aidé dans nos recherches.
02:59De toute façon, comme toujours, toutes les sources sont en description.
03:01Si vous êtes en désaccord, n'hésitez pas à vous plonger dedans
03:03et à ouvrir des débats dans les commentaires.
03:05Par ailleurs, cette vidéo aurait pu s'appeler
03:07La véritable histoire des féminismes, tellement il y a de courant.
03:09Mais aujourd'hui, je vais me concentrer sur les principaux mouvements
03:11avec un tropisme très français.
03:13Fin du disclaimer, bonne vidéo.
03:23On est en 1789.
03:25La révolution française éclate
03:27et provoque la chute de la monarchie de Louis XVI
03:29et la suppression des privilèges
03:31de l'église et de la noblesse.
03:33Et un des concepts phares de l'époque,
03:35c'est l'égalité entre les citoyens.
03:37En gros, tous les citoyens doivent être soumis aux mêmes règles
03:39et aux mêmes principes. Enfin, quand je dis tous les citoyens,
03:41à cette époque-là, je parle des hommes, des mecs.
03:43La révolution donne naissance
03:45à la célèbre déclaration des droits de l'homme et du citoyen
03:47avec son premier article
03:49Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit.
03:51Pour l'époque, c'est une énorme avancée
03:53mais les femmes, elles, sont complètement
03:55exclues de ce texte. Elles n'ont pas de droit civique
03:57donc concrètement, elles ne peuvent pas voter
03:59et elles sont limitées au domaine du privé.
04:01En gros, s'occuper de la maison et des enfants
04:03tandis que le domaine public, le travail,
04:05la politique, les débats, lui, est réservé aux hommes.
04:07Bon, maintenant, ça c'est surtout valable
04:09pour les nobles et les bourgeoises parce que
04:11les femmes des classes populaires, elles, sont quand même
04:13souvent obligées de travailler pour aider leur mari
04:15mais ce travail n'est pas officiellement reconnu.
04:17Alors forcément, ces déséquilibres,
04:19ils créent pas mal de tensions. Les femmes ont participé
04:21à renverser le régime de Louis XVI
04:23alors pourquoi est-ce qu'elles ne pourraient pas profiter,
04:25elles aussi, des victoires de la Révolution ?
04:27Une femme, en particulier, va profiter de ce vent de liberté
04:29qui souffle sur le pays pour transformer
04:31la déclaration des droits de l'homme en un véritable
04:33manifeste pour l'égalité des sexes.
04:35Cette femme, c'est Olympe de Gouges,
04:37de son vrai nom, Marie Gouze. A l'époque,
04:39elle a 43 ans. Elle a appris à lire toute seule
04:41et elle commence à se faire connaître en participant
04:43à des débats sur la lutte contre l'esclavagisme,
04:45le droit au divorce ou encore la maternité.
04:47Tout ça alors même que les femmes,
04:49à l'époque, ne sont pas reconnues comme citoyennes
04:51qui peuvent participer aux débats publics.
04:53En 1791, Olympe de Gouges publie
04:55la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne.
04:57Le texte dénonce l'exclusion
04:59des femmes des sphères politiques et sociales
05:01et revendique le droit à l'égalité
05:03devant la loi, à la représentation politique
05:05ou encore à la propriété.
05:07Le premier article commence avec cette phrase
05:09« La femme n'est libre et demeure égale à l'homme en droit. »
05:11Ça peut paraître banal aujourd'hui mais à l'époque,
05:13cette petite phrase, elle remet en question tout un système.
05:15Malheureusement, cette déclaration,
05:17elle sera pas vraiment prise au sérieux, voire même complètement ignorée
05:19mais elle va quand même permettre un petit miracle
05:21de se réaliser. En 1792,
05:23l'Assemblée nationale adopte une loi
05:25autorisant le divorce qui était jusque-là
05:27illégale. Olympe de Gouges avait d'ailleurs
05:29milité pour le divorce en écrivant une pièce
05:31de théâtre sur le sujet qui s'appelle
05:33« La nécessité du divorce ». Bon, vous l'aurez compris,
05:35cette femme, c'est pas n'importe qui. Dans les années
05:37qui suivent, elle commence à critiquer
05:39les excès de la Révolution et notamment
05:41les violences du régime mis en place par un certain
05:43Robespierre. Un régime marqué
05:45par une forte répression de ceux qu'il
05:47appelait les ennemis de la Révolution.
05:49Ces critiques répétées vaudront
05:51à Olympe de Gouges d'être arrêté
05:53à cause de ses écrits, puis guillotiné
05:55en novembre 1793.
05:57Et la preuve que son engagement dérangé,
05:59le lendemain de sa mort, la feuille du Salut public
06:01à un journal révolutionnaire va publier
06:03ça. « Olympe de Gouges, né avec
06:05une imagination exaltée,
06:07prit son délire pour une inspiration de la nature.
06:09Elle voulut être un homme d'État.
06:11Il semble que la loi ait puni cette conspiratrice
06:13d'avoir oublié les vertus qui conviennent
06:15à son sexe. » Olympe de Gouges est donc guillotiné
06:17mais ses idées ne meurent pas pour autant.
06:19L'idéal d'égalité qui était au cœur de la Révolution
06:21française se propage à travers
06:23toute l'Europe et de l'autre côté de la Manche
06:25une autre plume s'élève. Celle
06:27de Marie Wollstonecraft, une londonienne
06:29qui est aussi l'une des mères fondatrices
06:31du féminisme. En 1792
06:33elle publie un ouvrage majeur
06:35A Vindication of the Rights of Women
06:37en français La Défense des Droits des Femmes.
06:39Dans ce pamphlet, elle dénonce la soumission
06:41des femmes à des rôles domestiques et revendique
06:43leurs droits à une éducation égale
06:45à celle des hommes. Selon Wollstonecraft, l'instruction
06:47c'est la clé pour que les femmes deviennent
06:49des citoyennes autonomes et responsables.
06:51Elle ne se contente pas de théoriser, elle met aussi
06:53tout ça en pratique dans sa vie personnelle.
06:55Elle refuse par exemple le mariage pendant longtemps,
06:57elle mène une vie indépendante et elle élève seule
06:59sa fille, Marie Shelley, qui, fun fact,
07:01deviendra l'autrice de Frankenstein.
07:03Ce mode de vie sera d'ailleurs souvent l'objet
07:05de critiques à l'époque parce qu'il ne correspond pas du tout
07:07aux normes. Bon, j'avance un peu dans le temps.
07:09On est en 1848, à Paris,
07:11presque 60 ans après qu'on ait guillotiné
07:13Louis XVI place de la Concorde.
07:15Et une autre révolution va naître, un nouveau régime
07:17républicain à la devise optimiste,
07:19liberté, égalité,
07:21fraternité. De quoi redonner aux femmes
07:23l'espoir de gagner davantage de droits.
07:25En 1848, les féministes soutiennent
07:27sans faille la République et son gouvernement
07:29provisoire en espérant qu'il entendra
07:31leurs revendications. Mais malgré cette nouvelle dynamique,
07:33la révolution de 1848
07:35sera encore une fois un échec
07:37pour les droits des femmes. Le pouvoir en place n'accède pas
07:39à leurs revendications et encore moins à leurs
07:41revendications suprêmes qui, à l'époque,
07:43est le droit de vote. Mais les féministes ne s'avouent
07:45pas vaincus et ne vont pas hésiter à employer des méthodes
07:47beaucoup plus radicales pour parvenir
07:49à leur fin.
07:59Avec la fin du XIXe siècle, arrive ce qu'on appelle
08:01la première vague du féminisme. En fait,
08:03beaucoup d'historiens, d'historiennes, de chercheurs,
08:05de chercheuses parlent de 3 voire 4
08:07vagues du féminisme. Et à chaque fois, les femmes conquièrent
08:09de nouveaux droits. Évidemment, ça ne veut pas dire que
08:11entre ces vagues, il ne s'est rien passé. Mais si on
08:13utilise cette découpe par vagues, c'est parce qu'elle marque
08:15de grandes avancées et de nouvelles dynamiques
08:17dans le féminisme. Dans les pas de Olympe de Gouges et de
08:19Marie Wollstonecraft, la première vague du
08:21féminisme lutte principalement pour les droits
08:23civiques et politiques des femmes. Et notamment
08:25pour un droit, celui de voter.
08:27Plus largement, le mouvement veut inscrire
08:29l'égalité des sexes dans la loi. En gros,
08:31c'est que les femmes aient, comme les hommes, le droit
08:33de travailler, de posséder des biens, de l'argent, etc.
08:35En gros, ce qui compte à l'époque, c'est changer
08:37la loi. Et parmi les militantes qui se battent pour
08:39le droit de vote des femmes à l'époque, il y a
08:41Hubertine Auclair. Après s'être retrouvée orpheline
08:43à 13 ans, elle choisit rapidement
08:45la voie de l'engagement politique. C'est d'ailleurs
08:47la première à revendiquer ce terme de féministe.
08:49Parce que oui, à l'époque, être féministe,
08:51c'est pas foufou. Ceux qui utilisent le terme disent ça.
08:53Nous nous permettrons de répondre
08:55aux féministes que ce qu'ils disent là n'a aucun
08:57sens. La preuve qu'elle n'est pas aussi forte
08:59que l'homme, c'est qu'elle se plaint toujours de ce
09:01que l'homme est plus fort qu'elle. Un des premiers
09:03usages que le masculin a fait de sa force
09:05a été d'enfermer et de subordonner
09:07le plus possible le féminin dont il a besoin
09:09dans de certains cas, s'étant
09:11aperçu qu'il lui coûte cher à lui, masculin,
09:13quand ce féminin est en liberté. En
09:151876, Hubertine Auclair
09:17rejoint le journal Le Droit des Femmes,
09:19qui milite pour l'égalité civique et politique.
09:21Elle se bat de manière générale pour les droits civiques
09:23des femmes, le droit au divorce, le droit à
09:25l'éducation. Alors oui, vous vous souvenez peut-être que
09:27le droit au divorce avait été adopté en 1792,
09:29mais entre temps, il a de nouveau été supprimé
09:31en 1816. Hubertine Auclair
09:33comprend aussi l'importance de l'éducation.
09:35Elle écrit des articles pour encourager les femmes
09:37à s'instruire, en expliquant que l'émancipation
09:39intellectuelle, la liberté de penser
09:41est le premier pas vers la liberté.
09:43Nous proclamons, comme vous, citoyens,
09:45le principe de l'égalité humaine. Nous entendons
09:47par là, non seulement l'égalité de tous les
09:49hommes entre eux, mais encore l'égalité des hommes et des
09:51femmes. Nous voulons, pour elles comme pour vous,
09:53l'instruction intégrale, les mêmes facilités
09:55de développement physique, moral,
09:57intellectuel, professionnel.
09:59Et pour se faire remarquer, Hubertine Auclair n'a pas peur
10:01des coups d'éclat. Par exemple, elle refuse
10:03de payer ses impôts parce qu'elle n'a pas le droit de vote.
10:05Je n'admets pas cette exclusion en masse des femmes
10:07qui n'ont été privées de leurs droits civiques
10:09par aucun jugement. En conséquence, je laisse
10:11aux hommes qui s'arrogent le privilège de gouverner,
10:13d'ordonner, de s'attribuer les budgets,
10:15le privilège de payer les impôts qu'ils votent
10:17et répartissent à leur gré. En 1885,
10:19elle organise la première manifestation
10:21purement féministe Place de la Bastille
10:23à Paris. Et régulièrement, quand Auclair
10:25a un peu de temps, elle se rend dans les cérémonies
10:27de mariage d'inconnus pour tenter d'interrompre
10:29leur mariage. Bon, mais tout ça, elle le fait
10:31surtout pour militer contre le code civil
10:33qui est un ensemble de lois qui a été adopté
10:35en 1804 par Napoléon Bonaparte.
10:37Parce qu'en fait, c'est ce code civil
10:39qui rassemble toutes les inégalités.
10:41Regardez par exemple ici, article 213
10:43Le mari doit protection à sa femme,
10:45la femme, obéissance à son mari.
10:47Autrement dit, après avoir été dépendante de son père,
10:49la femme dépend maintenant de son mari.
10:51Les femmes restent ainsi d'éternels mineurs.
10:53Le code civil leur interdit
10:55d'aller au lycée, de travailler ou même
10:57de voyager sans autorisation.
10:59Les seules femmes majeures sont les célibataires,
11:01les divorcées ou les veuves. Mais ça reste
11:03très très très rare. Et même elles ont des droits
11:05limités. Mais ces interdictions, certaines femmes
11:07ne vont pas hésiter à les briser.
11:09En 1902, une femme va créer un petit scandale.
11:11Elle souhaite passer un concours pour devenir
11:13psychiatre. Cette femme, c'est Madeleine Pelletier.
11:15Elle vient d'une famille pauvre avec des parents
11:17arrêchés. Elle s'est éduquée seule et a passé
11:19le bac en candidate libre dans l'espoir de devenir
11:21médecin. Et donc, en 1902,
11:23c'est la première femme à s'inscrire au concours
11:25pour devenir psychiatre. Mais problème, pour passer
11:27le concours, il faut disposer de droits politiques.
11:29C'est-à-dire pouvoir voter. Ce à quoi
11:31elle n'a pas le droit puisque c'est une femme. Grâce au soutien
11:33du journal féministe La Fronde et de
11:35quelques membres du jury, elle finira par réussir
11:37à passer le concours et deviendra
11:39plus tard médecin généraliste. Côté
11:41politique, Madeleine Pelletier s'engage avec
11:43les socialistes et remet en question les normes
11:45imposées aux femmes en s'habillant comme un homme
11:47et en se coupant les cheveux pour se mettre au niveau
11:49de l'homme. Pelletier considère que
11:51toutes les autres féministes de l'époque sont trop lentes
11:53et pas assez radicales dans leur mode d'action. Toutes
11:55sauf une qui trouve grâce à ses yeux
11:57une certaine Hubertine Auclair. Les deux femmes
11:59deviennent amies et c'est avec elle que Madeleine Pelletier
12:01va continuer le combat de manière
12:03plus radicale. Au début des années 1900,
12:05les deux françaises suivent avec beaucoup
12:07d'attention ce qui se passe de l'autre côté
12:09de la Manche avec les suffragettes britanniques.
12:11C'est un mouvement qui est créé en 1903
12:13au Royaume-Uni par la militante écrivaine
12:15Emmeline Pankhurst et qui essaye de se faire entendre
12:17grâce à la provocation et des actes forts.
12:19Elles vont jusqu'à interrompre des meetings politiques,
12:21se faire incarcérer, brûler
12:23des bâtiments, organiser des grèves de la faim
12:25dans les prisons. Et en voyant ce mouvement
12:27depuis la France, Hubertine Auclair et Madeleine Pelletier
12:29décident de s'en inspirer. Elles passent
12:31alors à l'action aux élections municipales de
12:331908. Accompagnées de 50 militantes,
12:35elles partent à l'assaut des bureaux de vote,
12:37renversent une urne, brisent une fenêtre.
12:39Tant pis si elles sont arrêtées, au moins elles seront
12:41entendues. C'est comme ça que deux ans plus tard,
12:43Madeleine Pelletier convainc les socialistes
12:45de présenter des femmes aux élections municipales
12:47de 1910 alors qu'à l'époque, c'est
12:49complètement illégal. Même si aucune
12:51d'entre elles ne va être élue, les femmes remporteront
12:53quand même des voix lors de cette élection. A ce moment-là,
12:55Madeleine Pelletier en est certaine,
12:57le droit de vote, c'est pour maintenant. Sauf que
12:59une guerre va en décider autrement. En 1914,
13:01la première guerre mondiale éclate
13:03et la cause des femmes s'efface
13:05au profit de ce qu'on va appeler la cause nationale.
13:073,5 millions d'hommes sont
13:09envahis au front et les femmes doivent les remplacer
13:11aux pieds levés. L'heure n'est plus au militantisme
13:13mais à l'effort de guerre. Elles sont
13:15plus de 450 000 à travailler dans des
13:17usines pour fabriquer des munitions. Elles
13:19bossent dures mais elles ne votent toujours pas.
13:21D'ailleurs, à cette époque, le gouvernement
13:23encourage aussi les femmes à faire des enfants
13:25pour être sûr que les Français se reproduisent.
13:27Et donc, après la guerre, les femmes sont
13:29gentiment invitées à rentrer chez elles
13:31et à retrouver leur place au sein du domicile familial.
13:33Tout ça pendant que les femmes françaises
13:35voient leurs homologues britanniques remporter
13:37une petite victoire dès 1918.
13:39Les femmes, en Grande-Bretagne, ont désormais
13:41le droit de vote. Bon, mais je dis petite victoire
13:43parce qu'elles n'ont le droit de vote qu'à leurs 30 ans
13:45alors que les hommes britanniques, eux, l'ont dès
13:4721 ans. En tout cas, en France, les féministes
13:49voient ça comme un énorme feu vert.
13:51Après l'effort qu'elles ont fait pendant la guerre,
13:53comment on pourrait refuser aux femmes le droit de vote ?
13:55C'est comme ça que le 20 mai 1919,
13:57la Chambre des députés, l'équivalent de notre
13:59Assemblée Nationale aujourd'hui, vote en faveur
14:01du droit de vote des femmes. Sauf que la loi
14:03doit aussi être votée par le Sénat.
14:05Bon ben, les sénateurs, ils vont la laisser traîner
14:07jusqu'en 1922 pour au final
14:09refuser ce droit de vote. Les années passent
14:11et les députés retentent leur chance mais rien n'y fait.
14:13Le Sénat a dit non, non
14:15et encore non. A ce moment-là, en Europe,
14:17la crise économique se fait sentir un peu partout.
14:19L'antisémitisme, la haine des Juifs
14:21donc, et l'extrême droite montent dangereusement
14:23et portent notamment Adolf Hitler
14:25au pouvoir en Allemagne en 1933.
14:35Bref,
14:47les planètes semblent pas particulièrement alignées
14:49mais en 1936, en France,
14:51un événement vient changer considérablement
14:53la donne. Le Front populaire, une union
14:55de la gauche emmenée par le député socialiste
14:57Léon Blum, remporte les élections et
14:59une fois au gouvernement, Blum nomme ainsi
15:01trois femmes secrétaires d'État. La même
15:03année, la Chambre des députés adopte pour la
15:05sixième fois la loi pour le droit
15:07de vote des femmes. Mais encore une fois,
15:09le Sénat s'en fout et n'inscrit même pas
15:11le texte à l'ordre du jour. Pour ne rien arranger,
15:13en 1939, la seconde
15:15guerre mondiale éclate. Le régime de Vichy
15:17collabore avec l'Allemagne nazie, organise
15:19la déportation des Juifs et supprime
15:21les libertés fondamentales des Français.
15:23Les femmes perdent aussi plusieurs de leurs droits.
15:25Elles ne peuvent quasiment plus travailler.
15:27Elles sont vues seulement comme des mères qui doivent
15:29assurer leur descendance et sont placées
15:31sous contrôle de leur mari. Ce n'est qu'à la fin
15:33de la guerre, après plus d'un siècle et demi de lutte,
15:35qu'est adoptée le 21 avril
15:371944 l'ordonnance
15:39donnant aux femmes le droit de vote. C'est une
15:41immense victoire. Deux ans plus tard,
15:43le 27 octobre 1946,
15:45l'égalité entre les femmes et les hommes est même
15:47inscrite dans le préambule de la Constitution
15:49française. La loi garantit à la femme dans
15:51tous les domaines des droits égaux à ceux de l'homme.
15:53Ça y est, aux yeux de la loi et même de la Constitution,
15:55les femmes sont égales aux hommes.
15:57Mais elles vont vite se rendre compte que
15:59la loi ne fait pas tout et que l'égalité
16:01est encore très loin d'être acquise.
16:11On est en
16:131945. La seconde guerre mondiale
16:15vient de s'achever et la France observe une
16:17explosion des naissances, c'est le fameux
16:19baby-boom. Avec lui, réapparaît
16:21une figure que les féministes auraient préféré
16:23oublier, la ménagère. Et la télé
16:25est au rendez-vous pour en faire la pub.
16:27Prenez un oeil, le secret,
16:29zébrasif. Regardez, un peu
16:31de zébrasif sur un chiffon et
16:33hop, toutes les tâches s'en vont.
16:35Alors mesdames, vous savez ce qu'il vous reste à faire,
16:37au travail. En plus des médias, l'État
16:39participe aussi fortement à encourager cette
16:41idée de femme domestique. Les aides versées
16:43par l'État aux familles qui ont des enfants à charge
16:45augmentent et les congés maternités aussi. Bref,
16:47beaucoup de choses sont faites pour que les femmes restent
16:49à la maison et soient cantonnées à leur rôle de mère.
16:51La sexualité est taboue, les femmes n'ont toujours
16:53pas le droit de disposer de leur corps, l'avortement est
16:55encore interdit. Tout ça alors qu'il y a environ
16:57120 000 avortements clandestins par an,
16:59dont certains pratiqués par Madeleine Pelletier dont je vous parlais
17:01tout à l'heure. Bien qu'elles aient obtenu le droit de vote,
17:03la réalité des femmes est encore très loin
17:05à cette époque de ce qu'imaginaient les premières féministes.
17:07Et en fait, c'est assez récurrent dans l'histoire
17:09des luttes sociales. Entre chaque grande avancée,
17:11il y a un retour de bâton. C'est dans ce contexte
17:13que paraît, en 1949, un livre
17:15intitulé Le Deuxième Sexe.
17:17Il a été écrit par Simone de Beauvoir,
17:19une intellectuelle et prof de philo qui présente
17:21l'idée suivante. La féminité n'est pas une
17:23naissance biologique, mais une construction sociale.
17:25Alors, c'est pas forcément évident
17:27dit comme ça, mais ce que dit Beauvoir, en gros,
17:29c'est que les femmes ne sont pas femmes à leur naissance.
17:31Au contraire, c'est la société qui les détermine
17:33comme ça et leur donne un rôle inférieur.
17:35Tout ça, elle le résume en huit mots,
17:37devenu célèbre. On ne naît pas femme,
17:39on le devient. Bon, mais au moment de sa sortie,
17:41ce bouquin, tout le monde passe un peu à côté
17:43et il n'est pas vraiment lu. C'est plus de dix ans plus tard,
17:45dans les années 60, qu'il va revenir
17:47sur le devant de la scène avec
17:49la deuxième vague du féminisme. Les féministes
17:51de cette vague revendiquent une rupture avec
17:53leurs aînés. Si au début du XXe siècle, les féministes
17:55voulaient avoir les mêmes droits civiques que les hommes,
17:57à partir des années 60, elles revendiquent
17:59le droit à disposer de leur corps. Elles veulent
18:01mettre fin au stéréotype de genre, l'idée
18:03qu'une femme doit forcément faire la cuisine
18:05ou qu'un homme doit forcément savoir bricoler,
18:07et elles veulent obtenir l'égalité professionnelle.
18:09Ça n'empêche la femme d'être politisée,
18:11ça n'empêche de travailler. Parce que la vraie politique, c'est pas
18:13le bulletin de vote qui sert
18:15au contraire à maintenir la dépolitisation.
18:17Parce qu'on votera pour, mettons,
18:19le pouvoir personnel. C'est la participation
18:21à des syndicats, à des groupes
18:23de pression, c'est par le travail seulement,
18:25par la vie économique, qu'un individu
18:27peut s'intégrer à la vie sociale.
18:29Simone de Beauvoir milite aussi beaucoup pour
18:31le droit à l'avortement et la contraception.
18:33Et d'ailleurs, la manière dont elle-même, Simone de Beauvoir,
18:35mène sa vie personnelle, ça ne correspond pas
18:37du tout au mode de vie de l'époque. Elle refuse
18:39le mariage, la maternité, et préfère entretenir
18:41une relation libre avec Jean-Paul Sartre,
18:43un autre philosophe, tout en ayant aussi
18:45des relations avec des femmes. Ses détracteurs lui reprochent
18:47d'avoir raté sa vie, d'être une femme mutilée,
18:49mais elle s'en fout un peu.
18:51Si vous avez souhaité quelque chose
18:53et que vous ne l'avez pas, mais si vous ne le souhaitez pas
18:55et que vous ne l'avez pas, il n'y a pas de mutilation.
18:57Parce qu'un manque n'est jamais un manque en soi,
18:59il y a de manque que lorsqu'il y a
19:01un désir inassouvi. Moi, j'ai pas eu
19:03un désir d'enfant, de ne pas avoir d'enfant,
19:05il n'y a pas de mutilation. Et en fait, c'est là
19:07la grosse différence avec la première vague du féminisme.
19:09On passe d'une bataille pour les droits civiques,
19:11donc des droits publics, à une bataille
19:13pour des droits qui concernent la vie privée.
19:15Cette vie privée, elle n'est pour le moment pas régie
19:17par la loi. On considère que ça regarde la famille.
19:19Mais dans la famille, à cette époque-là,
19:21c'est souvent l'homme qui prend les décisions.
19:23Et quand on en vient à des combats comme l'accès
19:25à la contraception ou à l'avortement,
19:27ça bloque. Parce que pour une femme,
19:29pouvoir contrôler si elle veut un enfant ou pas,
19:31quand est-ce qu'elle en veut un, c'est essentiel
19:33pour son intégration au monde du travail.
19:35Et puis, à l'époque, de nombreuses femmes meurent
19:37ou sont gravement blessées lors d'avortements
19:39clandestins. Alors bon, il y a quand même des progrès.
19:41En 1967, la contraception est autorisée.
19:43Oui, les Français veulent pouvoir choisir.
19:45La régulation des naissances,
19:47qui permet de choisir le moment où l'on veut avoir
19:49ses enfants, a fait son entrée en France
19:51par la loi de décembre 1967.
19:53Bon, mais il faut une ordonnance du médecin,
19:55il y a la pression sociale, donc entre la loi
19:57et la réalité, il y a comme un gouffre.
19:59Le 5 avril 1971, le magazine
20:01Le Nouvel Observateur publie une pétition
20:03avec ce titre. La liste des 343
20:05Françaises qui ont le courage de signer le manifeste
20:07Je me suis fait avorter.
20:09Le texte appelle à la légalisation de l'avortement
20:11en mettant en avant les risques de l'avortement clandestin.
20:13Il est rédigé par Simone de Beauvoir
20:15et signé par 343 femmes.
20:17On l'appellera d'ailleurs le manifeste des 343
20:19et on retrouve dans la liste des signataires
20:21Simone de Beauvoir, bien sûr, mais aussi
20:23l'actrice Catherine Deneuve, l'écrivaine
20:25Marguerite Duras ou encore la cinéaste
20:27Agnès Varda. Le 20 novembre de la même année,
20:29une grande manif féministe est organisée
20:31par le Mouvement de Libération des Femmes,
20:33le MLF, fondé un an plus tôt.
20:35Plus de 2000 femmes défilent dans les rues
20:37pour le droit à la contraception libre et gratuite
20:39et pour l'avortement, bref,
20:41pour la libération de leur corps.
20:43C'est la première grande manifestation féministe
20:45qui se tient à Paris depuis 1936.
20:47Environ
20:492000 femmes, souvent jeunes,
20:51quelques fois plus âgées, défilent de la République
20:53à la Nation à l'appel du MLF,
20:55le Mouvement de Libération de la Femme.
20:57L'année suivante, on est en 1972,
20:59un procès a lieu au tribunal de Bobigny.
21:01Une jeune fille de 17 ans,
21:03Marie-Claire Chevalier, est jugée pour un avortement
21:05clandestin. Son avocate,
21:07une certaine Gisèle Halimi, réussira
21:09à l'innocenter en montrant l'injustice
21:11de la loi qui interdit l'avortement.
21:13Il est certain que ce jugement est à l'image même
21:15du désarroi des juges
21:17devant cette loi sur l'avortement.
21:19Je l'ai sans dit dans les attendus parce que
21:21Marie-Claire a déposé et a dit
21:23dans quelles conditions
21:25tout s'était passé pour elle et dans quelles conditions
21:27elle avait décidé son avortement.
21:29Les magistrats ont semblé ne pas l'avoir entendu.
21:31Le procès est extrêmement médiatisé
21:33et il deviendra historique.
21:35C'est comme ça qu'en 1973, un premier projet
21:37de réforme de la loi sur l'avortement
21:39est présenté à l'Assemblée nationale.
21:41Mais malheureusement, le projet échoue.
21:43Il est réétudié en 1974,
21:45sauf qu'en avril, le président de la République,
21:47Georges Pompidou, meurt,
21:49ce qui met fin aux discussions des parlementaires.
21:51Il faut alors organiser des élections en vitesse
21:53et c'est Valéry Giscard d'Estaing
21:55qui est élu président de la République.
21:57J'adresse mon salut très cordial
22:01à mon concurrent moins heureux.
22:03Giscard, il veut innover.
22:05Il veut du renouveau dans les rangs de ses ministères
22:07et il décide alors de nommer Simone Veil
22:09ministre de la Santé.
22:11Bon, je vais pas rentrer dans le détail
22:13parce que j'ai déjà raconté son histoire sur cette chaîne
22:15mais ce qu'il faut retenir, c'est que Simone Veil,
22:17c'est une survivante de la Shoah,
22:19un terme qui désigne la persécution et l'extermination
22:21de près de 6 millions de juifs par le régime nazi
22:23pendant la Seconde Guerre mondiale
22:25et qu'elle s'apprête à jouer un rôle clé dans la libération du corps des femmes.
22:27À peine nommée ministre de la Santé,
22:29Simone Veil veut montrer qu'elle est une femme d'action.
22:31Elle commence à lancer des négociations
22:33avec tous les partis politiques
22:35pour mettre en place la gratuité des contraceptifs
22:37pour les mineurs. Et elle reçoit comme ça dans son ministère
22:39plusieurs représentantes féministes
22:41dont Gisèle Halimi. Bien que par honnêteté
22:43intellectuelle, je me dois de vous dire que
22:45Simone Veil refuse le nom de féministe.
22:47En fait, Veil associe ça aux mouvements
22:49les plus radicaux qui, pour elle,
22:51opposent trop violemment les femmes aux hommes.
22:53En novembre 1974, tout juste
22:556 mois après sa nomination,
22:57elle présente devant l'Assemblée nationale
22:59un projet de loi visant à dépénaliser
23:01l'avortement. Le tout dans un contexte
23:03où l'avortement est encore hyper polémique
23:05en France. Écoutez, on ne doit pas tuer quelqu'un.
23:07C'est tout. On ne tue pas.
23:09Quand c'est fait, c'est fait.
23:11Vous pensez que c'est un crime d'avorter ? Oui, exactement.
23:13Si ça vous arrivait à vous, qu'est-ce que vous feriez ?
23:15Je le garderais. Je prends les risques.
23:17Après tout, c'est un enfant
23:19malgré tout. Ils l'ont eu.
23:21Ils sont contents de l'avoir eu. Ils ont pris du plaisir
23:23en le l'ayant. Pour moi, c'est honteux
23:25celle qui veut se faire avorter.
23:27À l'époque, Simone Veil doit faire des concessions pour obtenir
23:29un certain soutien au texte. C'est bien la femme
23:31qui aura le droit de décider de recourir à l'IVG.
23:33IVG pour interruption volontaire
23:35de grossesse. Mais elle doit être en
23:37situation de détresse et avoir
23:39plusieurs entretiens préalables avec des médecins.
23:41Et à l'époque, l'IVG n'est pas remboursée
23:43par la Sécurité sociale. Malgré les compromis,
23:45les débats sont houleux, d'autant plus que c'est une femme
23:47qui porte le projet de loi. Et il faut se rendre compte
23:49qu'en 1974, il n'y a que
23:518 femmes députées à l'Assemblée nationale
23:53sur 490 membres et 7 femmes au Sénat
23:55sur 283 sénateurs.
23:57Je voudrais tout d'abord vous faire partager
23:59une conviction de femme. Je m'excuse
24:01de le faire devant cette Assemblée
24:03presque exclusivement composée d'hommes.
24:05Aucune femme ne recourt
24:07de gaieté de cœur à l'avortement.
24:09Il suffit d'écouter les femmes.
24:11C'est toujours un drame...
24:13...
24:15...
24:17...
24:19...
24:21...
24:23...
24:25Ce discours, il est iconique
24:27et le vote qui s'en suit l'est encore plus.
24:29Le 20 décembre 1974,
24:31l'Assemblée nationale adopte la loi
24:33avec 277 voix pour
24:35et 192 voix contre.
24:37La loi Veil est ainsi promulguée le 17 janvier
24:391975 et permet
24:41à des dizaines de milliers de femmes
24:43d'éviter des grossesses non désirées.
24:45Au même moment, en décembre 1974,
24:47pour être précis, une autre loi est adoptée,
24:49toujours grâce à Simone Veil, qui met en place
24:51la gratuité des contraceptifs pour les mineurs.
24:53Et sept ans plus tard, en 1982,
24:55l'IVG devient remboursée par la
24:57Sécurité sociale permettant
24:59à toutes les femmes, peu importe leurs moyens
25:01financiers ou leur classe sociale, de disposer
25:03de leur corps. Les féministes, à la fin
25:05de cette deuxième vague, ont réussi à obtenir des avancées
25:07majeures, et pas seulement sur l'IVG et la contraception.
25:09Elles ont aussi réussi à gagner
25:11l'égalité de rémunération entre les hommes et les femmes
25:13instaurée par une loi en 1972.
25:15Cette loi oblige les employeurs
25:17à garantir une rémunération identique
25:19pour des postes similaires,
25:21sans distinction de sexe. Alors bien sûr,
25:23il y a encore une grande différence avec la réalité.
25:25Mais il y a un vrai espoir d'atteindre l'égalité
25:27avec les hommes. Et l'espoir grandit d'autant plus
25:29qu'en 1981, François Mitterrand
25:31est élu président de la République française.
25:33C'est la première fois dans l'histoire de la
25:35Vème République qu'un homme politique
25:37de gauche accède à l'Élysée.
25:39Mitterrand crée alors un ministère des droits de la femme,
25:41ce qui va, en quelque sorte,
25:43institutionnaliser la cause, mais vous allez voir,
25:45le combat pour l'égalité va s'annoncer bien plus compliqué
25:47que prévu.
25:57On est au début des années 90.
25:59Et grâce au combat des féministes,
26:01les femmes ont maintenant aussi bien des droits civiques
26:03que des droits relatifs à leur vie privée.
26:05Mais le combat contre le système pour les féministes
26:07n'est, lui, pas terminé. Et je parle
26:09de système parce que les femmes, en réalité,
26:11continuent de subir des inégalités,
26:13des discriminations. Par exemple,
26:15il y a une loi sur l'égalité de rémunération qui est passée,
26:17mais dans les faits, les femmes occupent encore
26:19toujours des jobs moins payés
26:21et plus de jobs à temps partiel que les hommes.
26:23En plus de ça, ce sont elles qui s'occupent majoritairement
26:25des tâches domestiques, et statistiquement,
26:27elles subissent davantage de violence de la part des hommes.
26:29Et toutes ces inégalités paraissent
26:31justifiées par ce qu'on va appeler des stéréotypes
26:33de genre. En gros, les différences entre les
26:35hommes et les femmes seraient souvent considérées
26:37comme innées. Par exemple, les femmes
26:39seraient plus attirées par l'éducation de leurs enfants
26:41ou la cuisine, ou elles auraient moins de capacité
26:43à être des dirigeantes. Et c'est vraiment compliqué
26:45de combattre ces inégalités quand elles
26:47semblent, à ce point-là, ancrées chez une grande partie
26:49de la population. On parle de stéréotypes de genre
26:51et pas de sexe à ce moment-là, parce qu'il y a
26:53une différence entre les deux qui commence à émerger
26:55chez certains intellectuels. Ce qu'ils mettent en avant, c'est que
26:57le sexe fait référence aux différences biologiques
26:59qui existent entre l'homme et la femme
27:01– pas besoin de nous faire indécents, je pense –
27:03alors que le genre, lui, est décrit comme celui
27:05qui désigne les rôles, les comportements
27:07et les identités sociales construits
27:09culturellement, donc imposés par
27:11les autres, par la société. Et il y a une femme
27:13en particulier qui va remettre en question
27:15la construction du genre, c'est la philosophe américaine
27:17Judith Butler. En 1990,
27:19elle publie Gender Trouble
27:21dans lequel elle dit que
27:23le genre ne serait pas quelque chose de biologique,
27:25pas quelque chose d'anatomique, contrairement
27:27au sexe, mais plutôt une construction sociale,
27:29un truc créé par la société.
27:31Pour Judith Butler, le genre ne serait pas
27:33inné, mais serait une performance, la performance
27:35du genre, pour se conformer à ce
27:37qu'on attend d'un homme ou d'une femme,
27:39ce qui fait d'ailleurs profondément écho à cette phrase
27:41de Simone de Beauvoir dont on parlait tout à l'heure,
27:43on ne n'est pas femme, on le devient.
27:45Judith Butler, elle s'attaque aussi à l'idée que
27:47une femme qui aime un homme ou un homme qui aime
27:49une femme, ce soit la norme par défaut,
27:51ce qu'on appelle l'hétérosexualité normative,
27:53le fait qu'être hétéro, c'est la norme. Butler
27:55est d'ailleurs elle-même lesbienne et si elle veut
27:57inclure ces idées-là dans le féminisme, c'est parce qu'elle
27:59souhaite mieux y intégrer les personnes LGBT,
28:01donc les lesbiennes, les gays, les bi
28:03et les transgenres. D'ailleurs je crois que c'est très important de dire
28:05que de nombreux féministes ne se sentent pas
28:07représentées par les mouvements précédents. Elles
28:09critiquent des approches trop homogènes, qui ignorent
28:11le fait que chaque femme a son parcours de vie
28:13avec son origine, sa sexualité
28:15et sa classe sociale par exemple. Les féministes
28:17se divisent alors dans plein de courants différents
28:19des uns des autres. C'est d'ailleurs en partie pour ça que
28:21le terme de troisième vague féministe est
28:23encore débattu en France. En tout cas, c'est
28:25dans ce contexte que certaines féministes se rendent compte
28:27que pour l'instant, leur combat a été
28:29principalement incarné par et donc
28:31pour des femmes blanches et hétérosexuelles.
28:33C'est le cas de Kimberly Crenshaw, une juriste
28:35américaine engagée dans la lutte
28:37contre la discrimination raciale.
28:39Crenshaw, elle se pose la question suivante
28:41Comment représenter la situation des femmes noires
28:43qui sont elles au croisement de plusieurs
28:45discriminations ?
28:47A partir de sa réflexion,
29:01en 1991, Crenshaw va développer
29:03un concept qui va révolutionner
29:05leur manière de voir le féminisme.
29:07Ce concept, c'est l'intersectionnalité.
29:09En gros, ce terme, il désigne la
29:11situation de personnes qui vivent plusieurs
29:13discriminations en même temps, ce qui produit
29:15des discriminations spécifiques à cette communauté.
29:17Par exemple, selon elle,
29:19les femmes blanches ne prennent pas en compte le racisme
29:21dans leurs revendications féministes. Et les hommes noirs
29:23ne prennent pas en compte la misogynie dans
29:25leur lutte antiraciste. Pour elles, ces femmes doivent
29:27donc créer leur propre courant pour représenter
29:29la réalité de leur oppression.
29:31En fait, cette idée de l'intersectionnalité
29:33était déjà avancée par certaines féministes.
29:35Par exemple, Angela Davis, qui
29:37critiquait déjà depuis plusieurs années un féminisme
29:39blanc et bourgeois. En gros, un féminisme
29:41qui négligerait l'expérience des femmes
29:43noires, des femmes issues des minorités,
29:45des femmes ouvrières. Pour elle, il est même
29:47impossible de séparer les luttes contre
29:49le patriarcat de celles contre le racisme
29:51et le capitalisme. C'est ce que les militants appellent
29:53la convergence des luttes.
30:13Donc, en résumé, cette troisième vague du féminisme,
30:15elle voit apparaître plusieurs courants différents
30:17qui ont leur point de rupture, mais aussi
30:19des points communs, dont le combat contre les violences
30:21sexistes et sexuelles. On est en mai 2011
30:23et la France s'apprête à vivre un scandale
30:25médiatique et politique sans précédent.
30:27Dominique Strauss-Kahn, DSK,
30:29directeur du Fonds Monétaire International
30:31et favori du Parti Socialiste
30:33pour l'élection présidentielle de 2012,
30:35est accusée de viol par une femme de chambre
30:37d'un hôtel à New York, le Sofitel.
30:39Ce séisme de violence, c'est la première fois
30:41qu'on parle à New York le Sofitel.
30:43Ce séisme médiatique mettra fin à ses envies
30:45de candidature pour la présidentielle,
30:47mais surtout, cette affaire montre à quel point
30:49le chemin à parcourir est encore long pour les femmes
30:51dans la lutte contre les violences sexuelles.
30:53A l'époque, on est encore très loin d'imaginer
30:55qu'une autre affaire va faire trembler les Etats-Unis
30:57et entraîner une vague de libération de la parole
30:59qui va se répandre dans le monde entier.
31:016 ans après l'affaire DSK,
31:03on est le 5 octobre 2017
31:05et un séisme médiatique et politique
31:07est sur le point de s'abattre sur Hollywood.
31:09Après plusieurs semaines d'enquête,
31:11le New York Times publie une série de témoignages
31:13de femmes qui accusent le producteur américain
31:15Harvey Weinstein de harcèlement
31:17et d'agression sexuelle.
31:19Weinstein se met en retraite de sa société de production
31:21dans l'espoir de calmer le scandale,
31:23mais quelques jours plus tard,
31:25le magazine The New York Times
31:27déclare qu'il n'y a pas de problème
31:29avec le scandale, mais quelques jours plus tard,
31:31le magazine The New Yorker révèle lui aussi
31:33plusieurs agressions sexuelles.
31:35Les témoignages se multiplient contre Weinstein,
31:37mais aussi contre d'autres célébrités du cinéma,
31:39de la télévision, de la mode, en gros,
31:41du showbiz. Le 15 octobre 2017,
31:43l'actrice américaine
31:45Alyssa Milano tweet ça.
31:47Alyssa Milano
31:59veut montrer que les violences sexistes et sexuelles
32:01sont bien plus courantes que l'on ne le pense,
32:03et ainsi libérer la parole des victimes.
32:05D'ailleurs, on le sait peu, mais le hashtag,
32:07il existait en fait déjà depuis 2007.
32:09Il a été créé par la militante Tarana Burke
32:11pour dénoncer les violences sexuelles.
32:1310 ans plus tard, dans les 24 heures qui suivent
32:15d'Alyssa Milano, le hashtag est utilisé
32:17500 000 fois sur Twitter, et 12 millions
32:19de fois toutes plateformes confondues.
32:21En France, le mouvement de réaction à cette affaire
32:23prend une forme similaire avec le hashtag
32:25Balance ton porc, lancé sur Twitter par la journaliste
32:27Sandra Muller deux jours plus tôt.
32:35Enfin, la différence importante avec MeToo,
32:37c'est que Balance ton porc incite les femmes
32:39à témoigner, mais aussi à dénoncer publiquement
32:41leur agresseur. En tout cas, ces mouvements,
32:43MeToo et Balance ton porc, sont le symbole
32:45de la libération progressive de la parole des femmes,
32:47et pas que sur les réseaux sociaux.
32:49Des milliers de manifestations sont organisées partout dans le monde
32:51pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles
32:53subies par les femmes.
33:01La parole, a priori, a l'air
33:03de vouloir se libérer, mais encore faut-il
33:05oser passer le pas
33:07de son histoire.
33:09En France, les cortèges MeToo ont fait résonner
33:11encore plus fort deux rendez-vous annuels
33:13récurrents des féministes, la journée contre
33:15les violences faites aux femmes, le 25 novembre,
33:17et celle du 8 mars, qui défend les droits des femmes
33:19à l'international. MeToo inspire
33:21de nombreuses femmes de tous les pays, donnant naissance
33:23à de nouveaux mouvements, comme celui-là par exemple.
33:25Cette manifestation, elle se passe au Chili,
33:27en 2019, et elle devient le symbole
33:29d'un mouvement de contestation féministe.
33:31La chanson Un violador en tu camino,
33:33ou en français, Un violeur sur mon chemin,
33:35et la performance qui l'accompagne
33:37deviennent virales sur les réseaux sociaux.
33:39La chanson est par ailleurs reprise en France.
33:55Ce mouvement, MeToo,
34:09contrairement aux autres hashtags, il va pas
34:11s'arrêter au bout de quelques semaines, mais perdurer
34:13au fil des années. Deux ans après son début,
34:15à l'automne 2019, l'actrice
34:17Adèle Haenel accuse le réalisateur
34:19Christophe Ruggia de l'avoir harcelé
34:21et agressé sexuellement de ses 12
34:23à ses 15 ans. Lui, à l'époque,
34:25il en avait presque 40. Il a d'ailleurs
34:27été condamné à 4 ans de prison,
34:29dont 2 fermes, en février 2025.
34:31Au même moment, le journal Le Parisien publie
34:33les révélations de la photographe Valentine Monnier,
34:35qui accuse le très célèbre réalisateur
34:37Romane Polanski de viol alors qu'elle avait
34:3918 ans. Polanski est à ce moment-là déjà
34:41condamné pour rapport sexuel illégaux
34:43avec une mineure de 13 ans aux Etats-Unis,
34:45et visé par un mandat d'arrêt international.
34:47Il a fui les Etats-Unis en 1978,
34:49donc depuis plus de 40 ans. Et pourtant,
34:51en février 2020, malgré le hashtag
34:53Boycott Polanski et des manifestations
34:55organisées devant les cinémas,
34:57Romane Polanski est nommé dans 12 catégories
34:59à la cérémonie des Césars pour un film
35:01qui, paradoxalement, s'appelle J'accuse.
35:03Alors Polanski viendra pas à la cérémonie,
35:05mais Adèle Haenel, elle, est bien présente.
35:07Et au moment où il est annoncé que Polanski
35:09remporte le César de la meilleure réalisation,
35:11elle se lève et quitte la salle.
35:13Madame la présidente d'honneur,
35:15Madame Sandrine Kiberlin.
35:21La vidéo devient virale,
35:23fait l'objet d'une tribune de l'autrice Virginie Despentes
35:25dans Libération, dont le titre
35:27On se lève et on se barre
35:29sera très largement repris. Notamment avec
35:31l'arrivée des réseaux sociaux, MeToo a permis
35:33de mettre en lumière des tas d'autres problématiques
35:35liées aux violences sexistes et sexuelles. Je pense par exemple
35:37à l'apparition du terme de féminicide
35:39pour parler des homicides à l'encontre des femmes.
35:41Plus récemment, en 2024,
35:43le procès de Gisèle Pellicot, qui a été
35:45droguée par son propre mari et violée
35:47à son insu pendant plusieurs années
35:49par des dizaines d'hommes différents,
35:51a choqué le monde entier, à la fois par l'ampleur
35:53de l'affaire, mais aussi, peut-être surtout,
35:55parce qu'elle a permis de déconstruire le profil type
35:57des agresseurs, souvent des M. Tout-le-Monde,
35:59très proches de leurs victimes. Ce qui est certain,
36:01c'est que, même si aujourd'hui on n'a pas le recul pour
36:03mesurer l'ampleur de ce mouvement MeToo,
36:05il a certainement transformé en profondeur
36:07notre société. L'histoire du féminisme,
36:09c'est l'histoire de combats politiques,
36:11de victoires historiques, mais aussi,
36:13parfois, de retours en arrière et de déceptions.
36:15C'est l'histoire de femmes qui se sont battues
36:17sans relâche pour faire avancer le combat, de celles
36:19qu'on connaît, Pauline de Gouges, Simone Veil,
36:21Adèle Haenel, mais aussi de celles qu'on ne connaît pas,
36:23les militantes anonymes, les figures
36:25oubliées. C'est l'histoire d'une lutte,
36:27de persévérance, d'union féminine, mais c'est aussi
36:29et surtout une histoire qui continue de s'écrire
36:31chaque jour pour protéger les droits
36:33acquis et faire avancer l'égalité.
36:37Les amis, merci d'avoir regardé cette vidéo,
36:39j'espère qu'elle vous a plu. N'oubliez pas de vous abonner
36:41à ma chaîne YouTube, c'est encore le meilleur moyen de soutenir
36:43mon travail et celui de mon équipe.
36:45Au quotidien, je vous donne rendez-vous sur Instagram
36:47et si cette histoire vous a plu, je pense que vous kifferez aussi
36:49l'histoire du droit à l'avortement, juste ici,
36:51qui détaille beaucoup plus le sujet que j'ai pu aborder dans cette vidéo
36:53ou cette vidéo qui revient intégralement sur
36:55l'affaire MeToo.

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