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00:00Bienvenue dans les récits extraordinaires de Pierre Belmar, un podcast issu des archives d'Europe 1.
00:10Aplatie dans les broussailles, Roger Champenois maintient d'une main la petite fille au sol et de
00:19l'autre frappe sur l'épaule de son compagnon. Écoute Darge, si tu as peur, tire-toi, c'est le
00:28moment. Le nommé Darge a peur sans aucun doute, il transpire et son visage est blême. D'une voix
00:37chevrotante et sans oser regarder Champenois, il répond « T'as tué la mère et la fille, Roger. Tu
00:45les as tués. Tu les as tués. Ferme ça, idiot. » C'est bien fait pour elle. L'œil aux aguets,
00:55Roger Champenois examine les alentours. La forêt calme, la nuit bien noire, personne à l'horizon.
01:03Le colosse redresse sa haute taille, relevant en même temps la fillette dont les longues
01:09traits s'accrochent les broussailles. Darge, son copain infirme de naissance, chétif et toujours
01:15grelottant de peur, reste accroupi derrière les buissons. Il ne dit plus rien. D'une bourrade,
01:22Champenois le bouscule. « Allez, tire-toi, tu crèves de peur. » Cette fois-ci, l'infirme ne demande
01:31pas son reste. Aussi vite que lui permettent ses petites jambes, il se faufile dans les forêts
01:36jusqu'à la lisière du bois. Mais avant de disparaître, il a le temps d'entendre la menace
01:41que lui jette Champenois dans le dos. « Égare-toi ! Égare-toi si tu vas raconter tout ça ! » Il
01:49n'en court que plus vite encore, trébuchant sur le sentier qui mène au village. Il court comme
01:54un dératé, sans s'arrêter, et c'est à bout de souffle et de force qu'il tambourine à la
01:59porte du café. Le téléphone. « Vite, vite, il faut prévenir les gendarmes. » Quelques minutes
02:06plus tard, c'est fait. Les gendarmes sont prévenus et le malheureux Darge, terrorisé à l'idée qu'il
02:12a vendu son copain, explique au cafetier ébahi. « C'est Champenois. Oui, c'est Champenois. Il a
02:20tué l'épicière et l'une de ses filles. Il a pris l'autre en otage. Il est parti se cacher dans
02:24la forêt. À croire qu'il est devenu fou. J'étais avec lui. J'ai rien pu faire. » Pendant ce temps,
02:33dans la forêt de Buznol, près de Oudemont, en Belgique, Roger Champenois s'assied sur les feuilles
02:38mortes. À côté de lui, Claudine, treize ans, la fille de l'épicière du village. Il la tient,
02:45comment dire, en laisse, comme un petit chien, à l'aide d'une écharpe qui lui a passé autour du
02:51cou. Claudine ne bouge pas. Tout à l'heure, elle a levé ses grands yeux sur Roger le bûcheron
02:58qu'elle connaît bien et elle lui a demandé calmement. « Moi aussi, tu vas me tuer ? » Et
03:05Roger a rétorqué en bougonnant. « Tu crois pas que je l'aurais déjà fait si j'avais voulu ? » L'enfant
03:13a hoché la tête en silence et depuis tous deux se taisent. Ceci n'est qu'un épisode de plus dans
03:21la vie de Roger Champenois le bûcheron et si son histoire ne commence pas là, elle ne finit pas là
03:26non plus. Elle ne finira peut-être jamais d'ailleurs car dans les 4 500 pièces du dossier
03:32Champenois, il en manque toujours une au moment où je vous parle.
03:37Aujourd'hui, un peu de choses près, Roger Champenois a 43 ans. A l'époque où se situe
04:03notre action de départ dans la forêt de Buzenol, il en a 33. Mais nous devons faire un autre bond
04:09en arrière de 10 ans et retrouver notre homme à 23 ans pour comprendre ce qui se passe et pourquoi
04:15ce grand escogrife d'un naturel plutôt lymphatique se terre dans les bois de son village avec une
04:21otage de 13 ans. À 23 ans, Roger est un grand garçon pas très malin, illettrait et assidûrme,
04:28une sorte d'ours au visage carré. Il est ouvrier forestier depuis qu'il est en âge de tenir une
04:35masse d'abattage. Ses muscles sont impressionnants. Il fait un peu peur aux jeunes filles des environs
04:41et il aurait certainement eu du mal à se marier si une riche dame des environs n'avait un jour
04:47levé ses yeux gourmands sur lui. Élisabeth d'Agnan est surnommée un peu par dérision la
04:55châtelaine d'Oudemont. Sa fortune, évaluée à 2 millions de francs belges, lui vient d'un passé
05:01sentimental lucratif et notamment d'un médecin de la région qui l'a installé dans ses meubles
05:07et royalement doté. C'est ainsi que l'ex-serveuse de bistrot Betty Larousse était devenue châtelaine
05:15et c'est ainsi que Roger le bûcheron vint un jour tailler dans ses coupes de bois. Selon la
05:21bonne tradition de Lady Chatterley, Élisabeth subjuguée par les muscles de l'homme des bois
05:26ne tarda pas à lui faire des avances et même lui proposa le mariage. La cérémonie eut lieu le 12
05:34juillet 1954. L'homme des bois avait 23 ans, la châtelaine 50. En rentrant de leur voyage de
05:45noces, Élisabeth acheta une ferme à Oudemont, un hectare de terrain, de la prairie et du matériel
05:51agricole et engagea du personnel. La vie rêvée pour un bûcheron lymphatique tel que Roger
05:56Champenois. Un jour que son copain, l'infirme, lui demandait « A ton avis, pourquoi t'es épousé ? »
06:02Roger répondit « Oh, sans doute pour avoir de la compagnie. » Ce qui prouve qu'il ne se faisait
06:10aucune illusion sur la qualité des sentiments de son épouse. D'ailleurs, il avait raison car en
06:161956, deux ans après leur union, Élisabeth décide tout à coup que Roger mène une vie de
06:21faignant. Elle l'oblige à s'engager comme ouvrier d'usine, se fait envoyer directement le salaire de
06:27son époux et lui remet généreusement 100 francs chaque dimanche comme argent de poche. Par contre,
06:33Élisabeth qui roule en voiture, se rend souvent à la ville, elle s'y installe dans un restaurant
06:38connu, déguste un repas succulent, arrosé d'une bonne bouteille et fait de plus en plus de frasques.
06:43Elle disparaît une première fois quinze jours, puis deux mois et raconte qu'elle va rendre visite
06:49à une tante, une tante à Libye, à Var. Ce qui frappe surtout les rares amis qui fréquentent la
06:57ferme, c'est le mépris avec lequel elle traite son mari. Elle le renvoie quand elle a des visites,
07:03le met à la porte comme un chien toute une nuit, se plaint ouvertement de sa bêtise et va même
07:09jusqu'à le menacer d'un fusil. Mais Roger, placide, ne se fasse jamais. Il se contente
07:16de la traiter de vieux tas et disparaît dans les bois jusqu'à ce qu'elle se cale.
07:21Dans les bois. C'est là qu'il se cache, la nuit, des années plus tard, avec la petite Claudine
07:31comme otage. Cette fois, les gendarmes l'ont repéré, il se terre à distance respectueuse,
07:37larmes à la main. Roger les entend chuchoter et guette leur déplacement au craquement des
07:43feuilles sèches. Il est plaqué contre un arbre. Provisoirement, il a lâché Claudine en lui
07:49recommandant de se coucher par terre. « Ne bouge pas, petite. » Claudine ne bouge pas. Depuis que
07:56Roger l'a traînée de force jusqu'ici, elle est restée d'un calme impressionnant. Elle observe le
08:01déroulement des opérations sans peur excessive. Si bien qu'elle ne tressaille même pas lorsqu'elle
08:08entend à quelques mètres d'elle une voix qui chuchote. « Claudine ? Claudine, tu m'entends ? »
08:14Les yeux de la petite fille se tournent vers Roger qui s'est légèrement déplacé pour atteindre le
08:20sac de provisions qu'il traîne avec lui. Il n'a rien entendu. Il est trop loin d'elle. Alors,
08:27sans bouger, elle répond. « Oui. Lève-toi. Lève-toi doucement et cours sur ta gauche. N'aie pas peur.
08:36Nous sommes les gendarmes. » Claudine obéit. Elle se lève lentement, puis court de toutes ses forces
08:45et atterrit dans les bras d'un gendarme. Ce dernier opère une retraite rapide et quelques secondes
08:50plus tard, l'enfant est à l'abri. Roger s'est redressé trop tard. Il a compris. D'un bond,
08:57il ramasse ses deux fusils et disparaît dans le noir son sac de provisions autour du cou. Il
09:02échappe à des centaines de gendarmes qui croyaient l'encercler à une armée de volontaires, d'anciens
09:06maquisards et de militaires qui vont fouiller la forêt sans résultat pendant des jours entiers.
09:11Roger connaît la forêt comme sa poche. Il y a vécu pendant l'occupation allemande et elle
09:16s'étend sur des kilomètres, bien malin, qui dénichera le renard qu'il est devenu. Mais la fin
09:23de ce premier épisode comporte une bonne nouvelle. L'épicière et sa fille, la sœur cadette de
09:28Claudine, le petit otage courageux, ont échappé à la mort toutes les deux. Roger a cru les tuer,
09:33mais dans sa rage, il a frappé avec sa hache n'importe comment. La femme et l'enfant étaient
09:39couchés, les oreillers ont pris la plus grande partie des coups, fort heureusement.
09:44Les récits extraordinaires de Pierre Dalmar, un podcast européen.
09:55Au début de juillet 1963, après onze ans d'un mariage de plus en plus mouvementé,
10:00Roger connaît quelques semaines de tranquillité. Son bourreau d'épouse, qui va sur ses 60 ans,
10:05subit en clinique une légère opération au pied gauche. Il quitte l'usine où il étouffe et
10:12retrouve la ferme, la liberté et la forêt qu'il aime par-dessus tout. Au bout de 20 jours, c'est
10:19presque avec plaisir qu'ils se retrouvent. Élisabeth est de bonne humeur, Roger est souriant. C'est du
10:24moins ce que constate le chauffeur de taxi qui ramène l'éclopée au bercail. D'ailleurs,
10:28dès le lendemain, elle annonce qu'elle va se reposer quatre semaines chez sa tante,
10:33enfin la fameuse tante à Libye, à Var. En partant, elle demande à son boucher habituel de
10:40continuer ses livraisons et notamment de livrer le mardi suivant, le 23 juillet, pendant son absence.
10:45Ce jour-là, le boucher livre la viande et c'est Élisabeth elle-même qui le règle. Elle n'est
10:51donc pas partie. Attention, c'est là que rien ne va plus. Premièrement, le boucher,
10:56qui dit avoir vu Élisabeth le 23 juillet 1963, le dit huit mois après, c'est-à-dire en mars
11:031964. Alors, oublions-le pour l'instant, car Roger, lui, dit exactement le contraire, puisqu'il
11:10prétend avoir conduit sa femme à la gare le lundi matin 22 juillet. Elle allait voir sa fameuse
11:16tante. Au mois d'août, sans nouvelle d'Élisabeth, il va voir les gendarmes, leur dit qu'elle n'est
11:22pas rentrée et ne peut même pas donner l'adresse de la tante qui, d'ailleurs, n'a jamais existé. Les
11:28gendarmes ne prennent pas sa demande de recherche au sérieux et Roger retourne à la ferme. Deux
11:34mois s'écoulent. La rumeur publique commence à s'émouvoir et la justice décide de l'interroger.
11:42Pas de nouvelles de votre femme? Ah si, dit Roger, elle est passée me voir le 20 octobre. Elle était
11:49en voiture avec un monsieur. Elle m'a dit qu'elle habitait à Louvain avec lui, qu'il y resterait
11:53pour l'hiver. Et vous n'avez pas averti les gendarmes? Bon, la première fois, ils n'ont rien voulu faire,
12:00alors. Le plus étrange, c'est qu'Élisabeth n'est restée que quelques minutes d'après son mari. Et
12:05ce n'est pas tout. Quelques temps plus tard, au cours d'un nouvel interrogatoire, Roger apprend au
12:10juge qu'il a reçu deux lettres, une en octobre et une en février, et qu'il les a brûlées comme sa
12:15femme le lui avait demandé. Mais des lettres de qui? Adressées à qui? Roger a une moude
12:22dubitative. J'en sais rien, je ne sais pas lire. Alors? Alors comment saviez-vous qu'il fallait les
12:26brûler? Élisabeth m'avait dit de brûler s'il y avait une croix dessus. Et il y avait une croix.
12:31Relâché par le juge, assez perplexe, Roger se plaint au curé du village. Elle sera punie,
12:39j'espère. Elle sera punie pour tous les ennuis qu'elle me donne. Hélas, les ennuis ne sont pas
12:45finis. Au mois de mars arrive le témoignage tardif mais troublant du boucher qui aurait vu
12:52Élisabeth le 22 juillet. Elle aurait même écrit de sa main sur son carnet une commande pour le
12:58samedi suivant. Roger le bûchon est arrêté le 1er avril. Drôle de farce. On fouille le jardin
13:06de la ferme, les prairies, les bois, on cherche en vain le corps d'Élisabeth, on recueille des
13:11centaines de lettres et autant de témoignages. Qui sur le mari? Qui sur la ferme? Et de guirlasse,
13:17et faute de preuves, faute surtout de cadavres, de ce crime présumé, on relâche Roger Champenois
13:22au mois de juin 1964. Dès le lendemain, Roger se remet aux travaux de la ferme. Il semble moins
13:28renfermé, plus sociable, comme si la prison l'avait dégourdi. Il cherche même du travail.
13:34Mais le village accuse. Certains le traitent même d'assassin au passage. Les forestiers
13:42n'ont plus de travail pour lui. L'usine non plus. Roger redevient lourd ce qu'il était,
13:48il fuit tout le monde, n'ouvre à personne, sauf à son ami d'Arges, l'infirme, et tous deux rêvent
13:55d'aller se réfugier dans les bois et d'y vivre. Roger se met à boire et à dépenser tout l'argent
14:01dont il dispose en ruminant des idées de vengeance. Ces idées, il les rumine toujours du haut des
14:11arbres, où il observe depuis plusieurs jours l'immense partie de cache-cache qu'il joue seul
14:16contre une armée de gendarmes. La nuit, il se glisse entre les gardes et dort dans les meules
14:21de foin. Il a faim, il a froid. Depuis le 20 août, il a largement englouti ses provisions. Nous sommes
14:29le 29 et la veille, il s'est échappé de justesse d'une cave où il s'était réfugié. Il a dû
14:34abandonner sa veste et ses bottes, qu'il avait retiré quelques carottes et des poires. Maintenant,
14:39il marche en chaussettes, l'estomac creux, sa grande carcasse s'épuise tout doucement. Il ne
14:46lui reste que la vengeance. Il l'avouait terrible, cette vengeance, après son retour au village.
14:52Darge l'infirme a bien essayé de l'en empêcher, mais ils se sont disputés tous les deux. Darge a
14:58peur et le bûcheron le traite de dégonflé. Darge se sauve, mais le bûcheron le rattrape.
15:03« Si tu ne marches pas, tu t'en repentiras. » « Et tu sais de quoi je suis capable. »
15:08Ce qu'il voulait, c'était la mort de l'épicière, Denise Goury. Elle avait raconté au juge pendant
15:16l'instruction une histoire de chauves-vives que lui, Roger, aurait achetées chez elle au moment
15:22de la disparition de sa femme. Alors, il fallait faire disparaître cette faiseuse d'oragos.
15:28C'est une véritable expédition punitive que montre Roger et Darge ce jour-là, avec déguisement,
15:35cagoule noire, gants blancs et chaussures souples. L'un gigantesque et hargneux,
15:40l'autre minuscule et terrorisé. Une échelle le long du mur de l'épicerie. Roger grimpe le
15:47premier. En bas, une Jeep est prête à partir, contact allumé. Mais l'épicière n'est pas seule,
15:53les enfants se mettent à hurler. Roger cogne à tort et à travers avec sa hache sur un lit. Il vole
15:57deux fusils, fait le plein de victoire dans le magasin en prévision de sa retraite dans les bois.
16:02Une gamine surgit, c'est Claudine. Il la traîne avec lui dans la Jeep, poussant en même temps à
16:07coups de pied son compagnon, grelottant. Tout le temps de leur fuite rocambolesque jusqu'à la ferme,
16:14où Roger donne des vêtements à l'enfant en chemise, Darge ne cesse pas de pleurer qu'il
16:18veut s'en aller. Roger finira par céder. C'était au début de ce dossier extraordinaire.
16:24Le 1er septembre, à la nuit, après onze jours de chasse à l'ours, Roger est en pleine forme,
16:32ou presque. Il a réussi à voler sur une table de ferme où l'on célébrait un mariage,
16:36un jambon de 7 kilos, un veston et deux vieilles bottes. Un peu rassasié, il se laisse surprendre
16:42par un peloton de gendarmes. Il court à travers champ, on tire sur lui sans l'atteindre et il
16:47réussit à grimper tout en haut d'un chêne sans se faire voir. Malheureusement, quelques instants
16:53plus tard, un gendarme l'aperçoit par hasard en levant les yeux. Depuis longtemps, Roger n'avait
16:59plus d'armes, rien qu'un chapelet dans la main que son copain Darge, peureux mais croyant,
17:04lui avait donné. En novembre 1965, après onze jours d'audience, Roger Champenois est condamné
17:12aux travaux forcés à perpétuité pour un meurtre sans cadavre. Il n'y a aucune preuve formelle,
17:19mais les jurés ont estimé les présomptions suffisamment graves. Roger, que la presse a
17:26surnommé le Domenici belge, n'a même pas bénéficié du doute et l'on a vu des journalistes
17:32surpris par cette peine maximale en Belgique parler d'erreur judiciaire. Roger niait et nie
17:39toujours. Sur quoi s'est appuyé l'accusation ? Sur la présence à la ferme des lunettes,
17:46du portefeuille et des bijoux de la disparue. Et sur le fait que son compte en banque n'a
17:54jamais été touché. Finalement, en dehors d'un témoignage, celui du boucher survenu
18:00huit mois après les faits, je vous le rappelle, l'accusation ne joue que sur des invraisemblances.
18:07C'est pourtant elle que les jurés ont suivi. Mais dans les milieux judiciaires, un malaise persiste.
18:14Quant à Roger Champenois, il n'a rien compris aux 4500 pièces du dossier, rien aux termes juridiques,
18:20rien à la pédoirie de son avocat. Il n'a même pas compris qu'on l'enfermait en prison pour la
18:25vie puisqu'il a demandé ce qu'il fallait faire pour en sortir et pour combien de temps il était
18:30là. Dix ans ont passé. Roger a quarante-trois ans. Il est encore en prison sûrement. S'il a tué sa
18:40femme, on comprend pourquoi. Mais qu'est-ce qu'il en a fait alors ? Et s'il a été si malin pour
18:48réussir un crime parfait, pourquoi se serait-il bêtement jeté dans la gueule du loup en essayant
18:53maladroitement d'assassiner une épicière trop bavarde ? Évidemment, elle parlait de chaud-vive,
18:59cette épicière. Mais l'accusation n'a même pas retenu ce ragot. Et si la Chatelaine d'Oudemont
19:05avait réellement disparu, de sa propre initiative ? Aujourd'hui, elle irait sur ses 71 ans.
19:14Qui sait si Roger Champenois n'est pas veuf maintenant, sans le savoir.
19:28Vous venez d'écouter les récits extraordinaires de Pierre Bellemare. Un podcast issu des archives
19:47d'Europe 1. Réalisation et composition musicale, Julien Tarot. Production, Estelle Laffont.
19:54Patrimoine sonore, Sylvaine Denis, Laetitia Casanova, Antoine Reclus. Remerciements à Roselyne
20:02Bellemare. Les récits extraordinaires sont disponibles sur le site et l'appli Europe 1.
20:07Écoutez aussi le prochain épisode en vous abonnant gratuitement sur votre plateforme d'écoute préférée.