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00:00Europe 1 Soir. 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Toujours avec Tuck Duhaldeny de Valeurs Actuelles, Alexandre Malafa et du Think Tank Sinopia.
00:10Je voudrais qu'on revienne sur ce réquisitoire à l'encontre de Boilem Sansal.
00:15Sans avocat, sans véritablement de défense.
00:19On l'a sorti de sa jaule algérienne pour le mettre devant un tribunal.
00:2410 ans de prison, ferme, requis pour cet homme de bientôt 80 ans, malade.
00:29Et un verdict attendu jeudi prochain.
00:33Écoutez son avocat français François Zimré.
00:37Ce qui vient de se passer est aux antipodes de l'idée que chacun peut se faire de la justice.
00:42C'est un procès fantôme. C'est un procès sans public et sans défense.
00:47Et un procès qui n'est pas rendu contradictoirement avec le contrôle de l'opinion publique.
00:52Ce n'est pas un procès.
00:54On peut tout craindre et on peut tout attendre d'une justice qui au fond n'a rien à voir avec la justice
01:00qui est aux ordres d'un pouvoir dont le caractère tyrannique et dictatorial s'affirme jour après jour.
01:06Je suis évidemment inquiet pour Boilem Sansal.
01:09Voilà son avocat François Zimré. Je voudrais qu'on écoute également sur ce dossier de Boilem Sansal
01:15parce qu'il s'est illustré également d'une certaine manière dans le dossier algérien
01:19le ministre des affaires étrangères Jean-Noël Barraud.
01:22Nous sommes préoccupés par sa santé, ses conditions de détention.
01:26Olivier Grondot avait lui aussi été condamné à une peine de prison très lourde.
01:30Ça ne nous a pas empêché de poursuivre nos efforts pour obtenir sa libération.
01:33C'est dans le même esprit que nous traitons de cette question.
01:37Dix ans, c'est beaucoup. Vous êtes scandalisé par ce réquisitoire ?
01:40C'est un réquisitoire, ce n'est pas une accusation.
01:43Ce que je vous dis, c'est que malgré les peines de prison très lourdes,
01:46y compris dans le cas d'Olivier Grondot qui avait été prononcé,
01:49nous avons maintenu la pression et nous avons fini par obtenir sa libération.
01:54C'est moi ou ce n'est pas choquant ce que dit Jean-Noël Barraud ?
01:57On est dans l'espoir, j'entends l'espoir.
02:00Mais honnêtement, ce ton assez léger...
02:04Déjà, ce n'est pas un réquisitoire, c'est une accusation.
02:08Non, il dit que ce n'est pas une accusation.
02:10Oui, ce n'est pas une accusation, c'est une accusation.
02:12Ce que ça n'est pas, c'est un jugement.
02:14Il y aura un verdict plus tard.
02:18On ne lui demande pas d'être préoccupé.
02:20On lui demande de sortir Boilem-Sensal de prison.
02:22Et en fait, moi depuis le début, vraiment je vous assure, cher Pierre,
02:27je trouve que l'affaire Boilem-Sensal est bien plus grave que tous les influenceurs du monde,
02:33que tous les OQTF du monde,
02:35parce que symboliquement, elle renferme quelque chose d'absolument glaçant.
02:40La scène d'aujourd'hui étant évidemment lacmée
02:43de ce qu'on vit émotionnellement, intellectuellement depuis des semaines
02:48avec ce procès digne d'un mauvais film, d'un mauvais James Bond des années 80.
02:56Boilem-Sensal, il est comme les influenceurs,
03:01comme tout ce que fait le président Tebboune depuis plusieurs mois maintenant,
03:06il est un instrument de politique intérieure algérienne
03:11utilisé par un président de la République, M. Tebboune en l'occurrence,
03:15qui n'a aucun projet pour son pays
03:17et qui est obligé d'envoyer des signaux à différentes forces obscures de son pays
03:23que sont les militaires, que sont des affairistes et que sont aussi les islamistes.
03:29On ne parle pas des islamistes dans le cas de Boilem-Sensal
03:32puisque on se concentre sur le fait qu'il a parlé du Sahara occidental
03:37la veille de son emprisonnement dans une interview aux médias frontières
03:42qu'il a dîné avec l'ex-ambassadeur de France en Algérie, Xavier de Riencourt
03:47qui effectivement n'est plus en odeur de sainteté en Algérie.
03:50Mais la vérité c'est que Boilem-Sensal est aussi un grand défenseur d'une certaine idée de la religion
03:58et un grand pourfendeur du frérisme
04:01et c'est ça qu'il paye aujourd'hui et c'est ça qu'on doit défendre absolument
04:05et dans des termes un peu plus choisis, je crois, que notre actuel ministre des Affaires étrangères.
04:10Alexandre Balefeuille.
04:11Il n'est pas bon être prisonnier de la raison d'état et encore moins de la raison d'une idéologie religieuse
04:16si tel est le cas, ce qui est, je le crains, très probable.
04:19On est clairement face à quelqu'un qui est victime d'un règlement de compte entre un pays et un autre.
04:23Il est la victime expiatoire, il est un exemple aussi pour l'Algérie, un exemple intérieur, vous l'avez dit
04:28mais aussi un exemple tout court en disant, voilà, vous n'allez pas nous dire ce qu'on est, ce qu'on n'est pas
04:33et si vous le faites, vous prenez le risque de vous exploser à nos foudres.
04:36C'est redoutablement cruel par rapport à l'homme, c'est d'une banalité affligeante par rapport à l'histoire de l'humanité.
04:42C'est arrivé tellement souvent et ça réévoit tellement souvent.
04:46Et après, on est sur un territoire qui est celui de la diplomatie.
04:49On en parlait tout à l'heure avec l'ambassadeur de Pologne, tout ça, c'est des sujets qui sont sur la table
04:54et qui vont devoir se négocier un moment ou un autre entre la France et l'Algérie.
04:57Objection, votre honneur. On nous parle de diplomatie.
04:59Subdual Denis, qui aime beaucoup les sites com'américains.
05:02On nous dit que dans l'affaire russe et ukrainienne, la diplomatie, c'est plus l'heure de la diplomatie.
05:09On nous parle de réarmement, de rapport de force, de brutalité assumée
05:14et en revanche, on devrait arriver sur la pointe des pieds à Alger
05:18en s'excusant de commenter leur système judiciaire unique.
05:22Pardonnez-moi, ce n'est pas une affaire diplomatique.
05:25On a raison de critiquer.
05:26Qu'est-ce qu'on a à craindre de l'Algérie ?
05:27C'est pas le sujet.
05:28Je veux dire, du gaz, il y en a ailleurs.
05:29Le sujet n'est pas là.
05:30L'enseignement, il y en a ailleurs.
05:32C'est malheureusement pas nous qui allons faire la décision de la position française.
05:35Il y a énormément d'enjeux qui, je suppose, sont sur la table et sous la table.
05:39J'espère que ces sujets sont posés sérieusement au bon niveau.
05:42Je pense que ce dossier, comme plein d'autres, sont en discussion
05:46et que pour l'instant, les relations sont quasiment inexistantes.
05:49On n'a plus d'ambassadeurs, je le rappelle.
05:51On a un vrai problème de positionnement de fonds.
05:53Là, on n'a plus d'ambassadeurs.
05:54C'est pour ça que M. Barrault est allé à la Grande Mosquée
05:56pour essayer de trouver un ersatz d'ambassadeurs
05:58qui était le recteur de la mosquée.
06:00Même si c'est extrêmement difficile.
06:03Pour l'instant, les fonds sont rompus en termes de diplomatie et de discussion.
06:06Mais je ne suis pas tout à fait d'accord avec M. Barrault
06:09de pouvoir comparer la situation avec l'Iran et la situation avec l'Algérie.
06:13C'est quand même les choux et les carottes.
06:15Bref, on en reparlera, messieurs.
06:16Leur tour, merci Alexandre, merci TuckDual.
06:19Merci à vous.
06:20Les enfants d'Europe 1, tout de suite.

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