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Le parquet du tribunal correctionnel de Dar El Beida près d'Alger a requis 10 ans de prison ferme à l'encontre de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, accusé d'atteinte à l'intégrité territoriale de l'Algérie. Le verdict sera prononcé le 27 mars. François Zimeray, avocat de l'écrivain, était en direct sur BFMTV

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Transcription
00:00Quand on a 80 ans et qu'on est malade et qu'on a une réquisition de 10 ans de prison,
00:04effectivement, c'est d'une sévérité dont chacun mesure la gravité.
00:11Mais surtout, ces réquisitions ne sont pas l'émanation d'un processus judiciaire.
00:16Ces réquisitions du parquet sont celles d'un procureur qui n'est pas indépendant.
00:20En Algérie, les parquets ne sont pas indépendants.
00:22C'est la voix du gouvernement qui s'exprime à travers les réquisitions.
00:27Ce n'est pas le procureur dans le cadre d'un procès, d'un processus judiciaire qui s'est exprimé aujourd'hui.
00:34C'est le procureur en tant que porte-voix du gouvernement algérien
00:38qui a demandé 10 ans de prison contre Boïlène Sansalle.
00:41C'est ça qui s'est passé.
00:42On essaye de donner à toute cette affaire l'allure d'un processus judiciaire.
00:48Pour le moment, j'ai été, vous l'avez peut-être relevé,
00:53j'ai fait le maximum pour faire preuve de pondération, de modération,
00:59pour m'inscrire dans le cadre du respect des institutions judiciaires algériennes,
01:05du code de procédure pénal algérien, du code pénal algérien.
01:10Mais ni la modération, ni la pondération, ni le respect des institutions algériennes
01:15n'ont eu un quelconque effet et je n'ai pas pu avoir mon visa.
01:18Il n'y a pas de procès équitable.
01:21C'est un procès politique, François Zimmeret ?
01:24C'est une décision politique directe des autorités algériennes
01:28à l'encontre de Boïlène Sansalle ?
01:30C'est un habillage maladroit.
01:33C'est une tentative maladroite d'habiller de façon judiciaire
01:37ce qui est en réalité une décision et un processus qui, du début à la fin,
01:41est purement politique et n'a rien de judiciaire.
01:45Parce que si c'était un processus judiciaire, s'il avait un procès équitable,
01:50il aurait eu accès à son avocat, j'aurais eu immédiatement mon visa,
01:55j'aurais pu consulter le dossier, j'aurais pu m'entretenir avec lui,
01:58nous aurions pu construire une défense, il y aurait des juges.
02:02Mais ce que j'ai vu, même si je me suis peu exprimé
02:04durant ces trois mois, plus de trois mois de détention,
02:08j'ai vu à quel point, au-delà de son gouvernement,
02:11ce pays était gouverné par la peur.
02:14La peur qui pèse sur les parquets, la peur qui pèse sur les magistrats,
02:19les avocats aussi malheureusement.

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