• hier
Avec Paul Vannier, député LFI du Val d’Oise

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
______________________________________

Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
______________________________________

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##C_EST_A_LA_UNE-2025-02-19##

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04— Avec nous Paul Vannier, député LFI du Val-d'Oise. Paul Vannier, bonjour. — Bonjour.
00:08— Merci d'être avec nous. Vous demandez le départ de François Bayrou, la démission de François Bayrou.
00:14Bétharame, Bétharame, il a menti, dites-vous. Pourquoi demandez-vous sa démission ?
00:20— Mais parce qu'en effet, il a menti devant la représentation nationale à trois reprises déjà en une semaine.
00:25Et il a menti sur une affaire extrêmement grave, sur probablement l'une des plus graves affaires pédocriminelles de notre pays,
00:31pour dissimuler qu'il avait connaissance de violences sexuelles sur les élèves de Bétharame depuis 1998.
00:37Et alors qu'à l'époque, comme président du Conseil départemental chargé de la protection de l'enfance,
00:42il avait tous les moyens pour agir, pour protéger ses enfants, il n'a alors rien fait.
00:47Voilà l'origine du mensonge de François Bayrou qui le disqualifie aujourd'hui pour exercer la fonction du Premier ministre.
00:53— Il a demandé une enquête à l'inspection de l'Éducation nationale, enquête à Bétharame,
01:01lorsqu'il était ministre de l'Éducation nationale. Apparemment, l'inspecteur...
01:06C'est témoignage de France Info, je crois. L'inspecteur a fait un rapport qui ne concluait à rien du tout.
01:11— Ah, c'était en 1996, deux ans avant l'information qui lui est faite qu'il existe des faits de violences sexuelles à Bétharame.
01:18En effet, comme ministre de l'Éducation, il commande un rapport dans un contexte très particulier.
01:22Il y a déjà eu des violences. Il y a une plainte d'un père d'élève, puisque son fils a été frappé par un surveillant.
01:27Il a perdu l'audition. Il est devenu sourd. Et donc il y a ce rapport. Il est très étrange, ce rapport.
01:32Il est très bref. Il fait trois pages. Un rapport d'inspection, c'est plutôt un rapport de 30 pages.
01:37Il dit des choses très contradictoires. Sa conclusion est plutôt positive. Mais quand on le lit dans le détail,
01:42il évoque des châtiments corporels, par exemple, le fait que des enfants sont mis nus la nuit dans la cour de récréation pour les punir.
01:49Il parle de problèmes dans la conception de la discipline. Il dit qu'il y a à Bétharame des élèves surveillants,
01:54des élèves chargés de surveiller les autres élèves. Et donc ce rapport est accablant.
01:58Et pourtant, François Bayrou, qui est ministre de l'Éducation nationale à l'époque, n'en fait strictement rien.
02:03– L'inspecteur, pardon Paul Vanier, l'inspecteur, je cite l'inspecteur,
02:06les gens que j'ai rencontrés là-bas à Bétharame m'ont dit ce qui s'était passé pour cette histoire de gifle dont vous parliez,
02:12mais ils ne m'ont pas dit autre chose que ça. Et donc je n'ai pas cherché à savoir ce qui se passait
02:17dans les dortoirs ou dans des lieux de rencontre des élèves. En fait, il n'a pas fait son boulot l'inspecteur.
02:21– Et c'est justement dans les dortoirs, dans l'internat, que la majorité de ces crimes se produisaient.
02:25Mais il a mal fait son boulot. En tout cas, le rapport n'est pas de qualité.
02:30L'inspecteur est allé sur place une journée. Habituellement, dans pareilles circonstances,
02:34ce sont des contrôles très approfondis. Plusieurs inspecteurs, pendant plusieurs jours, vont cribler l'établissement.
02:38Ça n'a pas eu lieu. Mais quand bien même, François Bayrou est tout de même, par ce rapport, informé de violences.
02:44Et il ne fait rien. C'est très important parce que nous sommes en 1996.
02:47Si alors ministre François Bayrou avait pris des mesures, s'il avait par exemple cassé le contrat d'association
02:53qui lie l'État à Bétarame et qui garantit son financement public, peut-être que cet établissement aurait fermé
02:58et que les crimes qui ont continué à s'y produire pendant des décennies n'auraient pas pu se produire.
03:03– Bien, il a parlé… Si on élargissait un peu le débat, Paul Vannier, et si nous parlions de prescriptions,
03:09de ces crimes sexuels sur des enfants. Prescription, il faut supprimer la prescription. On est d'accord ? Oui ou non ?
03:19– Alors moi, je comprends ce débat. C'est un débat qui pose des questions extrêmement graves.
03:26Mais en matière pédocriminelle, en matière de violences sur les enfants, de violences sexuelles sur les enfants,
03:31d'inceste par exemple, et ce sont des violences qui touchent…
03:33Il y a 5 millions de personnes qui ont été victimes d'abus sexuels dans notre pays.
03:36C'est un sujet qui est considérable, qui traverse notre société.
03:40Je crois, nous croyons que l'enjeu principal, c'est la libération de la parole.
03:44Tout faire pour permettre aux victimes de prendre la parole, d'être protégées, d'être accompagnées pour le faire.
03:50– Au civil, c'est possible. On dépasse le pénal. Si le pénal l'interdit parce qu'il y a prescription,
03:57on peut le faire à travers des partis civils.
04:00– Mais aujourd'hui, la prescription, elle va à 30 ans…
04:02– Mais il faut la faire sauter, la prescription.
04:04– Elle va à 30 ans au-delà. Et aujourd'hui, ce qu'on constate, c'est que 12% seulement des victimes vont en justice.
04:11Et quand elles le font, elles le font généralement 20 ans après l'effet.
04:14Je comprends que ce soit un sujet.
04:16– Mais pourquoi est-ce que vous n'avez…
04:18– C'est une question.
04:19– C'est pour ça que vous n'avez pas voté…
04:20– Mais je ne crois pas que ce soit le principal sujet.
04:21– Non mais c'est pour ça que vous n'avez pas voté la possibilité de rendre imprescriptibles les viols sur enfants.
04:27– Nous n'avons pas voté la proposition de Mme Berger parce qu'en effet, elle était pour nous mal rédigée
04:33et parce qu'elle entrait dans une forme de logique de surenchère pénale
04:36qui pourrait conduire à faire sauter l'imprescriptibilité sur tout type de délit ou de crime.
04:42Et nous ne voulons pas rentrer dans cette logique.
04:44Je vous redis, M. Bourdin, parce que moi, c'est une question qui me tient à cœur.
04:47– Mais est-ce qu'il faut rendre imprescriptibles les viols sur enfants ?
04:53– Je vous ai répondu, il faut tout faire pour libérer la parole.
04:56Et ça ne passe pas par ce débat sur l'imprescriptibilité, ça passe sur la question de moyens supplémentaires.
05:01– Mais pourquoi ne voulez-vous pas rendre imprescriptibles les viols sur enfants ?
05:05– Je vous l'ai dit, moi, je ne veux pas rentrer dans une logique de surenchère pénale qui par ailleurs est inefficace.
05:10Le sujet, c'est la libération de la parole.
05:12Le sujet, c'est par exemple l'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle
05:16qui est aujourd'hui prévue par l'éducation nationale.
05:18Seulement 15% des enfants de notre pays ont accès à ces enseignements.
05:22– Mais c'est vrai, Paul Vanier, c'est vrai.
05:26Mais en quoi c'est gênant de supprimer cette imprescribilité ?
05:37– Je vous l'ai dit, je peux le répéter.
05:39– En quoi est-ce que c'est gênant ?
05:40– Parce qu'il y a des questions de principes et que nous nous sommes attachés
05:43à des principes fondamentaux en matière de justice,
05:46que nous ne voulons pas faire sauter des verrous qui, sautant sur ce terrain particulier,
05:50pourraient conduire à remettre en cause dans l'ensemble de la législation
05:54un principe fondamental qui est celui de l'imprescribilité.
05:56Je veux redire qu'elle est de 30 ans.
05:58– Elle est de 30 ans.
05:59– Et la question principale, c'est de la libération de la parole
06:02avant évidemment la fin de ce délai.
06:04– 30 ans, regardons les chiffres, 1996, 30 ans, ça fait 2026.
06:10– Oui, et bien des plaintes, 112 plaintes, 112 plaintes,
06:12ont été déposées à Métaram et des dizaines de plaintes sont en train d'arriver
06:16et je m'en réjouis.
06:17Et pourquoi est-ce qu'elles arrivent ?
06:18Parce que le débat a lieu dans l'espace public,
06:20parce qu'il est venu à l'Assemblée Nationale
06:22et je compte bien continuer à le faire vivre
06:24et moi j'appelle toutes les victimes à prendre la parole et aller en justice.
06:27– Alors dernière question Paul Vanier, puisque vous êtes l'auteur d'un rapport
06:30très intéressant d'ailleurs, paru en 2024 sur l'enseignement privé sous contrat en France
06:35et vous demandez la création d'une commission d'enquête parlementaire
06:39sur les défaillances du contrôle des établissements privés sous contrat par l'État.
06:43Je vous pose une question, est-ce que vous êtes favorable à l'interdiction
06:47de l'enseignement privé confessionnel en France ?
06:51– Non, je suis extrêmement clair, mais par contre je considère
06:55que les établissements privés sous contrat, il y en a 7500,
06:58qui scolarisent 2 millions d'élèves, qui reçoivent beaucoup d'argent public,
07:0112 à 15 milliards d'euros par an.
07:03– Trop ?
07:04– Alors c'est une question, mais en tout cas je considère que
07:06s'il y a un financement public, il doit y avoir un contrôle public,
07:09il doit y avoir des contreparties de la part de ces établissements
07:12qui sont à la hauteur de ce qu'on demande, de ce qu'on exige pour l'école publique.
07:17C'est le sens des préconisations que j'ai portées dans ce rapport
07:20et c'est le sens de la proposition que je fais aujourd'hui
07:22qui va être votée ce matin à l'Assemblée Nationale
07:24de création d'une commission d'enquête qui vise à garantir
07:26que tous les élèves de France, y compris ceux qui sont scolarisés
07:29dans les établissements privés sous contrat, soient protégés.
07:32Qu'ils aient la garantie qu'il y ait des inspecteurs qui viennent observer
07:35qu'ils sont en bonne santé, bien accueillis et qu'aucune violence n'est faite sur eux.
07:40Merci Paul Vanier d'être venu nous voir ce matin.
07:43Il est 7h21, les titres de l'actualité.
07:46Le rappel avec vous, Laurie Leclerc.

Recommandations