L'éclairage économique d'Éric de Riedmatten sur un sujet d'actualité.
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00:00Stellantis, la maison mère de Peugeot-Citroën, va relancer les moteurs diesel.
00:03Eric de Ritmaten, vous n'êtes pas surpris ?
00:05Non, je ne suis pas surpris. C'est même le bon sens qui domine.
00:08J'ai eu l'occasion de travailler pour un grand constructeur européen.
00:11En 2005, je peux vous dire, le diesel, c'était le moteur roi.
00:15C'était le moteur qui rapportait beaucoup d'argent à un constructeur français comme Peugeot notamment,
00:19parce qu'il y avait des filtres à particules, parce qu'il ne rejetait pas de CO2.
00:22Et puis, on faisait 5 litres au 100 en termes de consommation quand on avait un bon moteur diesel.
00:27Alors, c'est vrai que les parts de marché étaient considérables.
00:30Il ne faut pas oublier que ça a atteigné quand même 73 % en 2012.
00:34Ce n'est pas si loin de 2012. 73 %, c'est un chiffre adhème.
00:38C'était sans doute un petit peu trop.
00:40Alors, ce qui se passe aujourd'hui avec Stellantis, c'est peut-être, disons-le, reconnaissons-le,
00:45un désaveu pour tous les écolos qui ont voulu tuer
00:48ce qui marchait extrêmement bien pendant des années, qui rapportait de l'argent.
00:51Est-ce que la France a été longtemps le numéro 1 mondial du diesel ? Ne l'oublions pas.
00:55Absolument. Et puis, tous les équipementiers en vivaient très, très bien.
00:59Alors, cette part de marché dont je vous parlais a diminué progressivement
01:02parce que des équipementiers français fournissaient beaucoup de pièces.
01:05Alors, c'est vrai que c'était trop, je vous dis, 75 %, il y a eu un retour de manivelle.
01:08Ce qu'il faut voir, c'est qu'aujourd'hui, grâce à cette décision de Stellantis,
01:13une usine va être sauvée en France. Et ça compte.
01:15Au moment où il y a la désindustrialisation de la France,
01:17il y a une usine de trêmerie près de Metz qui va être sauvée. Elle va continuer de travailler.
01:23Depuis que la voiture électrique pose des problèmes commerciaux aux grands constructeurs,
01:28le diesel peut être aussi une piste de relance pour l'automobile.
01:31Et puis, après tout, ce sont les clients qui choisissent.
01:33Et ce mouvement va faire tâche d'huile, selon vous ?
01:35Oui. Ecoutez, Stellantis, c'est un groupe maintenant mondial qui a une dizaine de marques.
01:40Donc, le diesel ne va pas rééquiper toutes les voitures. Il ne faut pas non plus exagérer.
01:44Mais vous avez d'autres constructeurs, Volkswagen, par exemple,
01:47qui avaient tiré un trait sur les voitures qui roulent au gazole, qui va revenir également au diesel.
01:51Mercedes aussi, à son tour, va prolonger les moteurs thermiques d'une manière générale.
01:55Alors qu'il y a encore quelques mois, on annonçait que tous les grands constructeurs passaient au 100% électrique.
02:00Et puis, vous savez qu'en 2035, dans 10 ans, on n'aura plus le droit de vendre des voitures moteur essence et diesel.
02:07Là, point d'interrogation, est-ce que ce sera vraiment le cas ?
02:09Aujourd'hui, on se rend compte, je vous le disais, les clients choisissent.
02:1250% des ventes en Europe, c'est encore essence diesel, une voiture sur deux.
02:16Et si vous regardez le tout électrique, c'est 11% et l'hybride, 8%.
02:21Le patron de Mercedes disait récemment, les clients déterminent désormais le rythme de la transformation énergétique.
02:26Voilà une phrase que peut-être n'ont pas encore bien comprise tous ceux qui sont écologistes
02:32et qui ont voulu tuer une formule qui marchait très bien
02:35et qui était peut-être un peu magique aussi pour les constructeurs européens.