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L'éclairage économique d'Éric de Riedmatten sur un sujet d'actualité.

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Transcription
00:00Vous avez lu le rapport de l'INSEE qui fait le point sur le patrimoine des Français et vous nous dites, que ça peut se résumer ainsi, merci l'immobilier.
00:08Ah oui, merci l'immobilier parce qu'en l'espace de 10 ans, c'est-à-dire vous auriez acheté un appartement en 2013 et vous le revendez aujourd'hui,
00:14ou en tout cas vous l'évaluez aujourd'hui, il a pris 30% d'un coup. Ça c'est en France en moyenne. Et si vous regardez même dans des villes comme Lyon, c'est plus 39%.
00:23Alors l'INSEE a calculé le patrimoine des Français à partir de l'immobilier entre autres. Et on arrive quand même à un chiffre qui n'est pas négligeable, 317 000 €.
00:33C'est un chiffre moyen parce qu'il y a des gens plus riches et des gens plus pauvres. Mais ça tient en compte aussi des crédits qui sont en cours.
00:40Alors vous avez un appartement ou un pavillon évalué à 300 000 € aujourd'hui. Même si vous avez 100 000 € de crédit en cours, il est pris en compte par l'INSEE
00:49comme étant votre propre patrimoine, donc 300 000 €. Et on arrive au total à ce chiffre de 317 000 € comme patrimoine personnel pour les foyers français.
01:00Alors bien sûr l'INSEE parle des écarts de richesse qui sont importants en France, est-ce que vous le dites ?
01:05Alors ça c'est sûr. Il y a vraiment des écarts énormes. C'est étonnant d'ailleurs un pays où il y a quand même déjà des gens qui sont riches, il faut le reconnaître,
01:11et des gens vraiment pauvres. Alors cet écart, il est dû au fait que, je vous le disais, l'immobilier a flambé. Et puis à l'époque, tout le monde ne pouvait pas acheter de l'immobilier
01:20il y a une dizaine d'années parce que soit on n'avait pas d'apport suffisant, soit parce qu'on ne pouvait pas emprunter du tout. Et puis la bourse aussi.
01:27Ceux qui ont eu la chance de mettre de l'argent en bourse il y a une dizaine d'années, là ça a explosé. Les valeurs boursières ont fait un bond de 41 %.
01:35Vous vous rendez compte quand vous avez un portefeuille, plus 41 % en 10 ans. Les dividendes dans l'espace de 2 ans seulement, ils ont été multipliés par 5.
01:42Donc si vous étiez dans cette fourchette, c'est assez extraordinaire. Donc tout ce qui est calé sur les assurances-vie a monté en flèche. Et puis l'outil professionnel aussi,
01:51les personnes qui ont créé leur entreprise. Alors quand on parle richesse, vous avez raison, il y a un grand écart. Un foyer sur 10, son patrimoine est supérieur à 700 000 €.
02:00Et un foyer sur 10, son patrimoine n'a pas plus de 4 000 €. Vous vous rendez compte l'écart que ça représente ? Et souvent ces 4 000 €, ils sont sur le livret A.
02:07Alors justement, c'est là que le social prend le relais avec la redistribution. On est plutôt fort en France là-dessus.
02:14Eh bien oui, effectivement. Là vraiment, c'est le pays de la redistribution. On critique souvent. Mais oui, un tiers de la richesse que la France crée aujourd'hui,
02:21c'est 800 milliards d'euros. Un tiers va directement au social. Donc c'est l'amortisseur. Ça permet de réduire les écarts, les injustices, etc.
02:30Et c'est justement parce que vous avez des gens aisés qui gagnent bien leur vie, qui payent des impôts, parce que l'impôt est progressif en France.
02:36Plus on gagne, plus on paye d'impôts. Eh bien tout ça, ça permet de financer les RSA, les APL, les aides sociales, les allocations.
02:42Et d'ailleurs, je termine par là. Pendant le Covid, il y a eu énormément d'aides. On s'en souvient. Et on se rend compte, et l'INSEE l'a calculé,
02:50que là où on réduisait les écarts d'une trentaine de pourcents dans les années 2000, là aujourd'hui, ces écarts sont réduits de 42 %.
02:58On est passé de 30 % de réduction d'écart à 42 %. Donc ça veut dire, vous voyez, que l'effort porté par les plus aisés, qui payent finalement le social,
03:07eh bien ça marche. Donc l'enseignement, c'est que surtout, malgré les crises qui ont été terribles pour nous en France avec le Covid,
03:13eh bien le train de vie des Français n'a pas bougé et les écarts de richesse se sont quand même diminués.

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