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Ce matin à Riyad, les États-Unis et la Russie ont tenu leur première rencontre depuis 2022, sans l'Ukraine ni les Européens. Les discussions ont porté sur divers sujets, l'Ukraine étant secondaire, tandis que Donald Trump espère un retour de la Russie sur la scène internationale.

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00:00C'était la première rencontre entre un représentant américain et russe depuis 2022, c'était donc ce matin même à Riyadh en Arabie Saoudite,
00:07et c'est un retournement de situation quasiment sans précédent.
00:11Sans précédent absolument, parce qu'en plus cette réunion s'est tenue sans l'Ukraine, Zelensky était en Turquie,
00:17et sans les Européens, il ne vous aura pas échappé, qui hier nous a brûlé un mini sommet à Paris, justement pour essayer de remédier à cette absence.
00:24On voit donc les images de la réunion qui s'est tenue aujourd'hui à Riyadh, qui est terminée depuis.
00:31On voit aussi un appareillage, trois Américains sur la gauche, deux représentants russes sur la droite, quelques hommes de l'ombre derrière.
00:41On va rentrer dans le détail dans ce qui a ouvert ce premier cycle de négociations, même s'il s'en décrit.
00:47Alors, au centre, sur la gauche, Marco Rubio, le ministre des Affaires étrangères américain, un homme de Floride.
00:55Deux d'entre eux, deux de la partie américaine, sont très proches de la Floride et de Donald Trump.
01:01À droite, tout au fond, c'est un responsable de la sécurité américaine, lui aussi un homme de la Floride.
01:13Il compte dans ce dossier, mais le plus important, c'est celui qui est sur la gauche, tout près de nous, Steve Vitkoff.
01:19Alors lui, il n'y a rien à voir avec la Floride, tout à voir avec les rencontres nocturnes de Donald Trump,
01:25avec qui il a fait connaissance en lui offrant un sandwich un jour dans un restaurant de nuit,
01:30avant d'aller jouer au golf avec lui et de nouer une amitié qu'ils disent tous les deux extrêmement durable.
01:36Et cet homme, il n'est pas chargé du dossier ukrainien, non, il est chargé du dossier proche-orient.
01:41C'est lui qui a fait avancer le cessez-le-feu à Gaza.
01:44C'est en tout cas cette équipe qui va pousser le dossier de la guerre russo-ukrainienne pour le côté américain.
01:51En face, deux hommes seulement, pour le moment.
01:54Sergei Lavrov, à ma droite, ministre des Affaires étrangères de la Russie depuis 2004, 20 ans.
02:01Avant cela, il a été pendant 10 ans le représentant de la Russie au Conseil de sécurité de l'ONU.
02:06Il est très apprécié, il a beaucoup de bagout, on le compare parfois au Jacques Chirac, mais russe.
02:12Et derrière lui, un homme extrêmement discret, Yury Ushakov.
02:16Yury Ushakov, c'est le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, c'est-à-dire Emmanuel Bonne pour le président Macron.
02:23Il est à cette fonction depuis 2012 et avant ça, il a été ambassadeur aux Etats-Unis.
02:30Il connaît très bien les Etats-Unis et leur mode de négociation.
02:35Et il y a un troisième homme qui manque sur cette photo.
02:37On va le voir dans un autre cliché, il s'appelle Kirill Dmitriev.
02:41Kirill Dmitriev, il gère un fonds d'investissement russe.
02:44Il a accès au CORE, c'est-à-dire à Vladimir Poutine en personne,
02:49car sa femme est la plus proche amie de la fille cadette de Vladimir Poutine.
02:54Il a grandi et il a été diplômé aux Etats-Unis, des plus belles institutions, avant de travailler dans la finance.
03:00Mais il est né à Kiev et il a un énorme réseau là-bas.
03:03C'est cet homme qui sera le messager officieux pour ces négociations.
03:08Mais est-ce qu'il a été question que de l'Ukraine aujourd'hui ou est-ce qu'ils ont abordé d'autres dossiers déjà ?
03:13Non, ils ont abordé essentiellement d'autres dossiers et l'Ukraine n'a été qu'un dossier parmi d'autres.
03:20C'est d'ailleurs ce qu'exprime en substance Sergei Lavrov, le ministre des Affaires étrangères.
03:24Et on l'écoute.
03:25Nous avons discuté de nos relations bilatérales et de l'importance d'assurer au monde,
03:33si ce n'est l'entente parfaite, au moins d'entretenir des relations et un dialogue normal entre les grandes puissances.
03:42Il faut tirer les leçons de ce qu'il se passe et ne pas laisser de nouvelles crises éclater.
03:54Comme on le voit, l'Ukraine est vraiment secondaire.
03:57Ça peut être choquant pour nous puisqu'on va bientôt fêter l'entrée dans la quatrième année de cette guerre.
04:03Mais pour la diplomatie russe, il s'agit surtout du cadre dans lequel les relations russo-américaines ou américano-russes vont pouvoir se développer dans les années à venir.
04:14La semaine dernière, elle en a beaucoup dit que Donald Trump avait tout cédé,
04:17avant même le début des négociations à Vladimir Poutine.
04:21Est-ce que Poutine a fait des concessions ?
04:22Quelques-unes ont été esquissées, en effet, et l'une d'entre elles, c'est la place de Volodymyr Zelensky,
04:27le fait qu'il puisse négocier, lui aussi, peut-être avec les Russes.
04:31C'est ce que nous dit d'ailleurs le porte-parole du Kremlin.
04:34Vladimir Poutine lui-même a déclaré à plusieurs reprises que, si nécessaire, il serait prêt à négocier avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
04:44Poutine prêt à négocier avec Zelensky ?
04:46Oui, non. C'est ce que nous dit Peskov, mais le 28 janvier, Vladimir Poutine déclarait précisément le contraire,
04:52dans un entretien avec l'un de ses interviewers préférés,
04:55et il a insisté pour expliquer pourquoi, en plus de son point de vue, Volodymyr Zelensky n'est pas légitime du point de vue légal,
05:03et qu'il faudrait éventuellement y remédier, mais qu'on pouvait peut-être envisager une équipe qui pourrait parler avec lui,
05:09si vraiment les Etats-Unis insistaient.
05:11Effectivement. Trump a d'ores et déjà offert à Poutine ce qu'il cherchait depuis son arrivée à la présidence,
05:16c'est le retour, et on le voit là, le retour de la Russie, à la table, à la grande table.
05:21Absolument. La Russie est passée quasi instantanément, en moins d'une semaine, de statut de paria à statut de partenaire privilégié.
05:29Et en contrepartie, Donald Trump est en passe lui aussi, grâce à Vladimir Poutine, d'obtenir ce qu'il veut,
05:36c'est-à-dire dépasser Barack Obama et Joe Biden, et peut-être faire entendre à tout le monde que s'il avait été au pouvoir en 2021,
05:43si on ne lui avait pas volé les élections, cette guerre n'aurait pas eu lieu.
05:47Son ministre des Affaires étrangères nous raconte son point de vue.
05:53Le président Trump s'est engagé à mettre fin à ce conflit, comme il l'a dit lors de sa campagne présidentielle.
05:58Il veut que ce conflit se termine d'une façon juste, il souhaite une paix durable, pour éviter que cela mène à un autre conflit dans deux à trois ans.
06:05Cela ne va pas être facile, mais c'est le seul président à pouvoir engager quelque chose.
06:11Le seul président à pouvoir engager quelque chose, une paix durable, ça c'est exactement ce que nous, les Européens, mais aussi ce que les Ukrainiens, revendiquent.
06:20Une paix qui soit autre chose que des accords de Minsk qui évitent la reprise des hostilités l'année prochaine ou dans quelques années.
06:27Ce sont de pieuses paroles, mais j'aimerais conclure sur une image qui m'est chère, un petit plaisir.
06:33Allez-y.
06:34C'est une image distribuée par une journaliste russe qui est une des plus avisées, une journaliste politique qui a dû quitter la Russie pour son travail,
06:44une journaliste de la Douma, et qui rediffuse aujourd'hui l'image qui a été postée par le numéro 2 de l'état-major russe,
06:52le responsable de la commission de défense à l'Assemblée nationale russe, le jour où Donald Trump a été élu.
06:59Le 5 novembre, c'est la fête des espions militaires en Russie.
07:03Il a donc posté une image générée par Intelligence artificielle où l'on voit Donald Trump rentrer à Moscou, sa mission d'infiltration remplie,
07:13et montrer sa carte d'appartenance au service de renseignement militaire soviétique russe.
07:19Où est la différence ?
07:20Donc en Russie, c'est ainsi que la politique de Donald Trump est vécue.
07:24Donald Trump travaille pour les Russes.

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