Au lendemain de l'entretien entre Donald Trump et Vladimir Poutine, le président américain a échangé par téléphone avec Volodymyr Zelensky ce mercredi 19 mars. Durant cet appel, le président ukrainien a notamment affirmé que l'Ukraine était prête à suspendre les frappes sur les structures énergétiques et civiles en Russie.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00Elsa Vidal, votre choix ce soir, on va revenir évidemment sur cette ractation au cours autour de l'Ukraine, on a eu l'appel Poutine-Trump hier, aujourd'hui on a eu l'appel Trump-Zelensky, ce soir et Trump et Zelensky disent que ça s'est passé de manière formidable, est-ce qu'on est sur la voie du succès ?
00:15Tout est formidable avec Trump, vous l'avez peut-être remarqué, tout ce qui l'attache à son propre nom est toujours extrêmement positif, succès, succès, succès, tout est toujours fructueux, mais ma thèse ce soir est tout à fait différente, je vais vous expliquer trois choses, d'une part aux Etats-Unis, dans la presse notamment, on pense que véritablement ça n'est pas un succès, ça fait longtemps que ça dure, deuxième point,
00:40et troisième point enfin, les Américains, lambda si je puis dire, eux-mêmes trouvent qu'on ne va pas dans la bonne direction.
00:47Donc je reprends les points, d'abord selon Trump lui-même, personne, aucun président n'aurait jamais été aussi dur avec la Russie.
00:53Jamais, et on n'est jamais mieux servi que par soi-même, donc on va l'écouter.
00:58Les critiques que vous avez entendues depuis 2015 disent que vous avez plus de points communs avec Vladimir Poutine qu'avec des dirigeants globalistes, peut-être des dirigeants de l'OTAN et dans ce cas avec Volodymyr Zelensky, avec Poutine vous êtes tous les deux des nationalistes, alors que Zelensky est plutôt un globaliste, que répondez-vous à ces critiques ?
01:17Eh bien je suis un nationaliste, oui, mais un nationaliste pour les États-Unis et pour personne d'autre, et c'est intéressant parce que personne n'a été aussi dur avec la Russie que moi.
01:27Mais voilà, personne.
01:29Personne, jamais, avec la Russie. Alors ça, c'est l'appréciation de Donald Trump, et pourtant, la presse américaine, le New York Times, qui n'est pas un ami de Donald Trump, ça c'est vrai,
01:40le New York Times dit, malgré d'apparentes concessions, Vladimir Poutine s'en est tenu à ses exigences.
01:45L'agence de presse Bloomberg, l'entretien s'est conclu au bénéfice de Moscou.
01:50D'ailleurs, c'est précisément ce qui lui est reproché depuis son tout premier mandat à Trump.
01:55Absolument, dès la première rencontre à Helsinki avec Vladimir Poutine, en 2018, en juillet 2018, eh bien, rencontre où le président est très soumis physiquement,
02:08en plus de cela, il accorde sa confiance à Vladimir Poutine plutôt qu'à ses services de sécurité sur la question des ingérences russes dans la campagne,
02:15et il en ressort quoi ? Vanitifère.
02:17Oui, le président Poutine est extrêmement fort, mais Trump devient de la pâte à modeler dans les mains de Vlad.
02:24Oui, c'est une critique qui est présente et les Américains en ont parfaitement conscience.
02:29Alors, justement, est-ce que ça plaît aux Américains ? Est-ce que la popularité de Trump, on parlait tout à l'heure de Bono-Rotario, est-ce que la popularité de Trump bondit en ce moment ?
02:36Non, du tout. Et vous allez vous en rendre compte, Gallup, l'institut de sondage, a rendu les résultats justement d'un échantillonnage de citoyens qui en a posé quelques questions,
02:46notamment, la Russie trahira-t-elle ou pas ses engagements vis-à-vis d'un cessez-le-feu ?
02:51Alors non, là, c'est les Américains jugent l'aide à l'Ukraine insuffisante.
02:56Eh bien, ce taux n'a jamais été aussi élevé de toute la guerre.
03:00Ce ne sont que 46%, certes, mais le taux a grimpé depuis l'arrivée de Donald Trump au pouvoir.
03:06Autre élément vraiment significatif dans la question, la Russie trahira-t-elle ses engagements ?
03:1279% des Américains interrogés disent que cela est probable ou très probable.
03:19Et la Russie tirera-t-elle partie de n'importe quel deal ? 70% d'entre eux.
03:27Donc, les Américains, on peut comprendre qu'après trois ans de guerre et de soutien considérable, voient très clairement ce qui se passe dans leur pays et cela ne leur plaît pas.
03:36Ils ne font pas confiance à Vladimir Poutine ?
03:38Non, ni à Donald Trump sur ce dossier, ce qui va peut-être l'amener à rééquilibrer sa position.
03:43Christophe Amélie.
03:45Le plus malin, c'est Poutine, le plus rusé. Le plus brutal, le plus carré, c'est Trump.
03:54Dans ce genre de conflit, à mon avis, le plus rusé l'emporte sur le plus brutal.
03:58Et on en a eu un exemple hier. Après, ça dure longtemps.
04:02Trump, il nous y est habitué, peut changer de tactique et changer de pied.
04:06Mais là, depuis qu'il est en poste, il n'a pas les résultats qu'il prétend obtenir.
04:11On parle d'information et de désinformation quand on évoque la Russie et les Etats-Unis.
04:15Je rebondis sur le sondage que vous avez évoqué.
04:18Les Américains, à quel moment on peut imaginer qu'ils se détournent d'un président qui amène tout comme un succès, mais dont ils se rendent bien compte que les résultats ne sont pas là ?
04:30Personnellement, je pense que tout va dépendre de l'économie.
04:32Parce que les Américains ne se déterminent pas vis-à-vis de la position internationale.
04:36Mais l'économie, la baisse des prévisions de croissance, l'augmentation de l'inflation, ça peut les faire bouger.