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Jamais depuis la première élection présidentielle au suffrage universel, en 1965, jamais, notre pays n’a été confronté à des problèmes aussi nombreux, massifs, fondamentaux.

Retrouvez « En toute subjectivité » avec Dominique Reynié sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/dominique-reynie-en-toute-subjectivite

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Transcription
00:00Dominique Rényi, en toute subjectivité, donc directeur de la Fondation pour l'innovation politique.
00:06Et vous nous dites, Dominique, que la présidentielle 2027 est déjà dans toutes les têtes.
00:11Oui et c'est trop tôt, Simon. Jamais depuis la première élection présidentielle au suffrage universel en 1965,
00:18jamais notre pays n'a été confronté à des problèmes aussi nombreux, massifs, fondamentaux.
00:24Nous sommes à deux ans de l'élection présidentielle, il reste donc du temps pour tenter de répondre à nos problèmes.
00:29Pourtant, les réformes structurelles attendues, au moins par nos créanciers,
00:33ne seront pas engagées par le gouvernement, dépourvues de majorité parlementaire.
00:37Les conditions dans lesquelles le budget 2025 a été validé montrent qu'il n'aurait pas été adopté sans le recours à l'article 49 alinéa 3,
00:45c'est-à-dire s'il avait fallu compter sur le soutien explicite des députés.
00:50Pourtant, il y a bel et bien urgence à agir.
00:52Dans son rapport de janvier dernier, la Cour des comptes estime que la dette publique atteindra 125% du PIB en 2029
00:59et que le coût annuel des intérêts de la dette sera alors de 110 milliards d'euros.
01:04Donc le gouvernement sera bien forcé d'agir, de réformer ?
01:07En principe, oui Simon, mais ce n'est pas ce qui va se passer.
01:11On comprend qu'à partir de maintenant, la perspective de l'élection présidentielle va conduire les partis et leurs chefs
01:16non pas à coopérer comme l'intérêt général le commande et comme le bon sens l'espère,
01:21mais à s'opposer les uns aux autres et d'autant plus vivement que l'on se rapprochera du scrutin.
01:26Malgré la gravité des problèmes, malgré l'ampleur du déficit, malgré le poids sans cesse grandissant de la facture et l'urgence de la réduire,
01:34la pré-campagne dans laquelle nous entrons anéantit les chances de voir nos députés adopter les mesures que la situation exige
01:42par peur d'être impliqués dans des politiques impopulaires ou pour ne pas contribuer au possible succès d'un gouvernement dont ils ne font pas partie.
01:50S'il apparaît que nos représentants et nos dirigeants ne savent plus décider,
01:54les Français, eux, ne se contenteront pas d'interpréter la paralysie politique comme la conséquence d'un manque de courage ou de volonté.
02:01Ils y verront un défaut de pouvoir.
02:04Dans l'opinion publique, l'immobilisme face à la crise joue sourdement mais puissamment en faveur de l'option autoritaire.
02:12Qu'on vient de le montrer pour la 16ème vague, le baromètre de confiance du Cevipof.
02:18L'idée que rien n'avance en démocratie, c'est une citation, qu'il faut moins de démocratie et plus d'efficacité, est déjà partagée par 48% des électeurs.
02:29Partout dans le monde, l'option autoritaire est dans l'air du temps, on le voit.
02:33Notre élection présidentielle s'y prête parfaitement puisqu'elle invite le peuple à désigner directement son chef.
02:39Dominique Régnier, en toute subjectivité, merci et à lundi prochain.

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