Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme, était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00Bonjour Jean-Philippe Tanguy.
00:01Bonjour madame Mabrouk, merci pour votre invitation.
00:03Et bienvenue à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:05Vous êtes député RN de la Somme, membre du bureau national du parti
00:08et considéré également comme le monsieur budget du Rassemblement national.
00:12On en parlera, mais tout d'abord, stupeur Jean-Philippe Tanguy,
00:15stupeur des Européens face à la politique de Donald Trump à ce sujet.
00:19Emmanuel Macron a convoqué ses homologues européens en réunion d'urgence
00:23pour évoquer la sécurité européenne face à la possibilité que les États-Unis
00:28et la Russie excluent l'Europe des pourparlers autour d'un plan en Ukraine.
00:32Comment vous jugez cette initiative française alors que, je le précise,
00:35on a appris que Donald Trump pourrait voir directement
00:38Poutine dans quelques jours en Arabie Saoudite ?
00:41Écoutez, on jugera là par ses fruits, mais les racines sont très mauvaises
00:44puisque l'Europe et la France en particulier, malheureusement,
00:47puisque pour moi, il n'y a pas d'Europe comme entité.
00:51Il n'y a que des nations européennes qui devraient défendre les intérêts
00:54de leur pays et les intérêts communs du continent et de la civilisation européenne.
00:59C'était elle-même exclu des questions ukrainiennes.
01:01Je vous rappelle qu'on a délégué les premières négociations de paix
01:04ou en tout cas les négociations entre l'Ukraine et la Russie
01:07à la Turquie, à la Chine, aux États-Unis.
01:10Et cette Europe, cette Union européenne qui devait être une puissance,
01:13contrebalancer l'influence des grands de ce monde,
01:16est en fait, comment dire, c'était exclu elle-même par l'impuissance,
01:19par l'organisation de sa propre soumission,
01:22notamment au sein de l'OTAN et aux États-Unis.
01:25Donc l'Europe est sortie d'histoire elle-même.
01:27Mais bien sûr, notamment par le refus de la réalité et le refus de la tragédie.
01:32À part la France et le Royaume-Uni et des pays comme la Pologne,
01:37tous les pays européens n'ont pas d'armée.
01:39On sous-investit dans leur armée de manière structurelle.
01:42Et surtout, nous, on aurait investi dans l'armée française.
01:46Et surtout, se sont mis consciemment sous le parapluie américain.
01:50Moi, souvent, quand je discute avec nos compatriotes sur le terrain,
01:52je vois que les Français ne sont pas forcément au courant
01:54qu'il y a encore des soldats américains en Allemagne, en Italie,
01:58dans d'autres nations européennes,
02:00qu'il y a des bombes nucléaires américaines sur le sol européen.
02:04Et on oublie un peu que le général De Gaulle nous a protégé des influences américaines
02:08et nous a permis de garder une partie de notre destin,
02:12ce que malheureusement Nicolas Sarkozy et d'autres ont dédié
02:15en rejoignant le commandement intérieur.
02:16Le RN au pouvoir, qu'aurait-il fait ?
02:18Laissez Donald Trump justement mener les négociations au nom de tous,
02:22y compris si l'Europe n'a pas un strap-en-teint ?
02:25Ou alors vous auriez quoi, tapé du poing sur la table ?
02:27Mais Marine Le Pen, depuis le début, elle a même analyse du conflit,
02:30de l'agression de la guerre qu'a menée la Russie contre l'Ukraine.
02:33La France n'aurait pas dû abandonner sa voie,
02:35n'aurait pas dû être à la remorque des États-Unis.
02:37D'ailleurs, je note qu'au début, nous l'avions soutenue.
02:39Emmanuel Macron avait essayé de garder une certaine initiative française
02:43sur ce conflit, sur cette tragédie, et qu'il a abandonné.
02:45Il s'est soumis, comme toujours, parce que certains n'étaient pas contents
02:49que la France garde une voie indépendante.
02:50Eh bien, nous ne pensons qu'avoir une voie indépendante
02:53dans ce monde pour la France, comme le voulait Général De Gaulle.
02:55C'est la garantie pour notre pays de pouvoir être une voie de paix,
02:58une voie de construction, une voie avec sa propre autonomie.
03:02Une paix sans soumission, Jean-Philippe Tanguy,
03:04parce que là, il y a deux possibilités.
03:05Soit tout est abandonné au profit de la Russie,
03:08soit il y a aujourd'hui une autre possibilité sur la table des Européens,
03:11puisque le Premier ministre britannique
03:13affirme qu'il est prêt à envoyer des soldats,
03:15des soldats sur le sol ukrainien.
03:17Qu'est-ce qui est en train de se jouer en ce moment ?
03:20Je regrette que le Royaume-Uni, et c'est sa liberté,
03:22soit dans une position qu'ils sont en fait incapables d'assumer.
03:26Nous ne pouvons pas, en tout cas, je ne vois pas du tout
03:28les opinions publiques européennes vouloir envoyer des soldats
03:31sur le front ukrainien pour se battre contre la Russie
03:34et entrer dans un engrenage qui pourrait nous amener à la guerre.
03:38Ce n'est pas parce qu'évidemment, on soutiendrait cette initiative,
03:42comment dire, cette guerre menée par Moscou.
03:44C'est juste que ce n'est pas l'intérêt des pays européens
03:47et ce n'est pas la volonté des peuples.
03:49La réalité aussi, c'est que depuis maintenant au moins trois ans,
03:52on a beaucoup menti aux Françaises et aux peuples d'Europe.
03:55Oui, on leur a dit, mais très simple, très simplement,
03:58on leur a dit qu'on pouvait soutenir la guerre en Ukraine
04:01sans mener peut-être à la guerre.
04:03C'est un mensonge.
04:04Donc aujourd'hui, quand les Américains ont une position différente,
04:08on se rend compte qu'en fait, l'Ukraine n'a pas les moyens de sa politique.
04:12Et c'est exactement ce qu'avait dit Marine Le Pen en disant
04:15que si l'Ukraine rentrait dans une logique otanienne,
04:19il fallait en ce cas-là être capable de mener la guerre.
04:22Et dire aux Français qu'on peut se mettre en position de guerre sans aller à la guerre,
04:26c'était un mensonge, mais c'était aussi un mensonge aux pauvres Ukrainiens
04:28qui aujourd'hui se retrouvent bien seuls.
04:30Jean-Philippe Tanguay, que dire aujourd'hui ?
04:32Que répondre à l'Amérique et en particulier au vice-président américain,
04:36qui a tenu, vous le savez, un discours très remarqué à Munich.
04:39Il a tensé l'Europe pour avoir laissé ses portes ouvertes à l'immigration.
04:43Il a noté aussi un recul de la liberté d'expression sur notre continent.
04:47Vous avez entendu la réponse du ministre des Affaires étrangères français,
04:50Jean-Noël Barraud, qui a affirmé que personne ne doit imposer son modèle à l'Europe
04:55et que la liberté d'expression est garantie.
04:57D'abord, que vous inspire la réponse européenne et plus singulièrement française ?
05:01Elle est très hypocrite parce que M. Barraud est un des plus soumis
05:04aux intérêts atlantistes et aux intérêts américains.
05:07Mais oui, mais parce que...
05:08Le conducteur de cette interview, c'est soumission.
05:10Evidemment, absolument, absolument.
05:11Vous avez raison d'un main brouk, le conducteur de ma critique
05:14et de mon analyse des dirigeants français depuis des années, c'est la soumission.
05:17Le pouvoir macroniste, quand il s'agissait de vendre des intérêts français
05:21aux Etats-Américains, ils étaient à plat ventre.
05:23Les macronistes, quand j'ai prévidé une commission d'enquête
05:26sur les ingérences étrangères, la rapporteur macroniste a écrit noir sur blanc.
05:30Tout le monde peut le lire, c'est public.
05:32Les ingérences américaines sont à la lisière des ingérences.
05:35C'est-à-dire qu'ils considéraient que par nature,
05:37quand c'était M. Biden ou avant quand c'était M. Obama,
05:40les ingérences américaines, ce n'était pas grave.
05:41Ils vous répondaient que vous, vous étiez soumis à Poutine.
05:44C'est faux, c'est eux qui étaient aussi soumis à Poutine.
05:46Ce n'est pas le Rassemblement national qui a construit deux gazoducs géants
05:49qui ont relié l'Europe à la Russie.
05:51C'est nos adversaires politiques.
05:52Nous, on a toujours été pour l'autonomie de la France et de l'Europe
05:55quand nos alliés le voulaient.
05:57Donc, c'est eux qui sont soumis en permanence à des intérêts étrangers.
06:01On le voit encore, même avec le sommet de l'IA,
06:02où M. Macron n'a que pour seule politique
06:05le fait que des pays étrangers investissent en France
06:07au lieu d'avoir nos propres forces,
06:09dans notre propre pays, avec nos propres moyens.
06:11Alors, si vous avez 100 milliards de côté,
06:13vous nous direz où l'investir.
06:14Mais on les a.
06:15Alors, vous nous direz.
06:16Il y a 6 000 milliards d'épargnes en France.
06:18Je reste quand même sur le discours encore.
06:19Est-ce que vous considérez que le discours de J. Devins,
06:22c'est l'Amérique qui fait la leçon à l'Europe ?
06:24Ou alors, vous dites non, c'est une critique de lucidité.
06:27Non, mais ça, c'est insupportable.
06:28Mais un discours peut être intéressant sur le fond,
06:30quel que soit son émetteur.
06:31C'est le cas ?
06:32Oui, en soi, c'est ce qu'il peut dire.
06:34Vous n'avez pas l'air très emballé, pardonnez-moi.
06:35Mais parce que je ne suis pas dupe
06:37des raisons pour lesquelles il est dit.
06:39Moi, je ne supporte aucune ingérence étrangère.
06:41Que les Américains s'occupent de leurs problèmes,
06:44qu'ils s'occupent de leur taux d'obésité
06:47et de leur santé complètement dramatique,
06:49qu'ils s'occupent de leur propre immigration,
06:51qu'ils s'occupent de leurs propres problèmes.
06:52Sur l'immigration, il commence.
06:54Non, mais il y a de quoi dire.
06:55Oui, il commence, mais qu'ils s'occupent de leurs affaires.
06:57Nous, on s'occupera des nôtres.
06:59Le fait que les macronistes et compagnie
07:01s'offusquent d'ingérences qu'ils ont eux-mêmes organisées,
07:04c'est l'hypocrisie.
07:04Nous, on a toujours été contre les ingérences.
07:06Donc, ce n'est pas parce qu'un discours sur le fond
07:08peut sonner, peut être agréable à certaines de mes idées
07:11que j'oublie que c'est une puissance étrangère.
07:13Jordan Bardella a affirmé que c'est un constat lucide
07:15de la part du vice-premier ministre américain.
07:17Mais vous dites ?
07:18Mais je le sais aussi que Jordan l'a dit plusieurs fois
07:20et évidemment, puisque c'est la base de nos engagements,
07:24que le jour où M. Trump va mettre des tarifs douaniers,
07:28pardon, des impôts douaniers sur les produits français
07:31et les produits européens, on n'aura que nos yeux pour pleurer.
07:33Donc, il ne faut pas être naïf sur l'administration américaine.
07:36Et M. Vance, il dit ça, c'est qu'il avance ses pions en Europe,
07:39les intérêts américains.
07:40Et d'ailleurs, c'est le même État américain, les mêmes réseaux,
07:44même s'ils ont des opinions différentes,
07:46qui a répondu le wokisme en France.
07:49D'où vient le wokisme ?
07:50Il vient de cette stratégie américaine
07:53de toujours répandre ses idéologies, quelles qu'elles soient.
07:56Eh bien, moi, je ne veux qu'aucune idéologie étrangère pénètre mon pays.
08:01Même si J.D. Vance dit la même chose que vous,
08:03vous ne souhaitez pas qu'il y ait une afflure ?
08:06Tant mieux, il peut y avoir une convergence des luttes.
08:08Si je vous dis, moi, on peut utiliser les armes de l'adversaire,
08:11c'est de bonne guerre.
08:12Mais vous savez aussi, par exemple, les Américains, un jour,
08:14viendront nous reprocher et il l'a fait, sous-entendu, la laïcité.
08:17La laïcité à l'air française n'est pas la conception américaine.
08:21Et on sent bien dans le discours de M. Vance
08:23que la question d'après, en tout cas pour la France,
08:26ce serait de critiquer la laïcité à la française.
08:28Eh bien, personne ne vient critiquer la laïcité à la française pour moi.
08:31L'immigration, alors le vice-président américain,
08:33là, vous avez dit constat lucide sur l'immigration.
08:35Et justement, si on revient en France, les chiffres de la submersion,
08:39tels que l'a décrit François Bayrou,
08:41étaient publiés hier dans le journal du dimanche.
08:42C'est assez idéfiant, un doublement de l'immigration légale.
08:45Et hier, sur cette même antenne et sur Europe 1,
08:48c'est le ministre de l'Intérieur qui a affirmé qu'il faut donner la parole
08:51au peuple, justement.
08:53Il milite pour un référendum sur les questions migratoires.
08:55Il pousse Emmanuel Macron vers cette solution.
08:58Il a raison ?
08:58Absolument, c'est une proposition du Rassemblement national.
09:01Donc tout ce que dit M.
09:02Rotaillot, qui vient du programme du Rassemblement national,
09:05sonne agréablement à mes oreilles.
09:06Mais M.
09:06Rotaillot expliquait que ce n'était pas possible avant de faire ce référendum.
09:09Il avait les mêmes arguments que la Macronie.
09:11Alors maintenant, comme le référendum est évidemment la seule chance
09:14d'appliquer une politique de contrôle migratoire,
09:16M.
09:16Rotaillot, à force d'échouer comme ministre de l'Intérieur,
09:18confronté au mur des juges, du gouvernement des juges
09:21et au mur des lois que le système a mis en place
09:24pour ne pas appliquer une politique de contrôle migratoire,
09:26se rend compte que oui, Marine Le Pen et Jordan Bardella avaient raison.
09:28Il faut un référendum sur les migrations et la Constitution le permet.
09:31Vous n'êtes pas les seuls à l'avoir demandé.
09:33Avant, il disait, il faut d'abord faire un référendum.
09:36Oui, reconquête et autres.
09:38Très bien, mais reconquête a la même tendance à ouvrir le programme
09:41du Rassemblement national et à ne pas nous payer les droits d'auteur.
09:44Mais ceci faisant, prenons l'intérêt général.
09:47Moi, je suis très heureux que maintenant, M.
09:48Rotaillot reconnaisse comme nous que l'article 11 de la Constitution
09:51permet bien un référendum sur l'immigration.
09:53On le disait, M.
09:55Rotaillot avant disait, mais bien sûr, tout de suite.
09:57Nous, on a même proposé un projet de loi, une proposition de loi.
09:59Pardon, Jordan Bardella et Marine Le Pen ont mis sur la table
10:02une proposition de loi qui peut être votée par référendum.
10:05Donc, elle est disponible.
10:06On est d'accord pour la modifier pour si ça permet à M.
10:09Rotaillot de la défendre.
10:10Pourquoi vous assignez M.
10:11Rotaillot à l'impuissance sur les premiers chiffres de l'immigration?
10:15Il y a quelques résultats.
10:16Peut être les jugerez vous insuffisants.
10:18Il parle aussi à une partie de vos électeurs.
10:20C'est peut être ça aussi qui crée le problème.
10:23Vous le comparez à Nicolas Sarkozy.
10:25Ça peut être aussi une comparaison flatteuse,
10:27sachant que l'ancien président a quand même siphonné les voies du RN
10:30il y a une époque.
10:31Oui, siphonner pour ne rien faire et pour faire perdre un temps précieux.
10:34Oui, il a été élu.
10:35Oui, d'accord, mais il a été élu.
10:36Mais il a supprimé des postes de policiers, de soldats, de gendarmes,
10:39d'enseignants offrant le pouvoir à François Hollande et à Emmanuel Macron.
10:43Donc, si c'est ça pour la France que réserve son successeur.
10:46Moi, ce n'est pas ce que je veux.
10:47Et M. Rotaillot a des chiffres sur l'immigration inférieure
10:50au résultat de son prédécesseur, M. Castaner, qui était macroniste.
10:54Donc, non, aujourd'hui, la politique migratoire ne va pas.
10:57Mais je vais vous dire, je vais être honnête avec vous,
10:59M. Rotaillot, il n'a pas les moyens de sa politique
11:02et il n'a pas eu même le temps de sa politique.
11:03Donc, le problème, c'est que M. Rotaillot,
11:05à force de revendiquer des résultats qu'il ne peut pas avoir sur le fond,
11:08parce qu'il n'a pas la liberté pour le faire et même sur la forme,
11:11avec le temps, ce n'est pas en trois mois ou en quatre mois
11:13qu'on change la politique migratoire.
11:15Il va se prendre les pieds dans sa propre communication.
11:17Peut-être qu'il va lui laisser le temps, Jean-Philippe Tanguy, on va en parler.
11:19Je ne sais pas, on verra.
11:20Il y a aussi la question budgétaire qui est liée,
11:23parce que dans l'actualité, sans surprise,
11:25le budget 2025 devrait être adopté avec un dernier vote au Sénat aujourd'hui.
11:29Et voilà que déjà, alors que l'encre n'est pas encore sèche,
11:32la Cour des comptes a dénoncé il y a quelques jours
11:34des dépenses publiques hors de contrôle.
11:36Et il voit la France au pied du mur.
11:38Je le disais tout à l'heure, vous êtes le monsieur finance publique et budget du RN.
11:42Est-ce que pour vous, Jean-Philippe Tanguy, ces dépenses hors de contrôle,
11:45c'est quoi ? C'est une situation délibérée ?
11:47C'est de l'amateurisme ?
11:48C'est les deux à la fois ?
11:49Ah non, c'est totalement délibéré, totalement délibéré.
11:51Moi, déjà, je me félicite de ce rapport de la Cour des comptes
11:54parce qu'il n'y a que le RN qui dit que la crise des finances publiques
11:58est un problème de dépenses.
11:59On a une commission d'enquête actuellement.
12:00On a la gauche qui dit que c'est un problème de recettes, un problème d'impôts,
12:03parce qu'évidemment, elles, elles veulent multiplier les impôts
12:05et taxer tout le monde et n'importe quoi avec tout un tas de taxes,
12:08sur tous les sujets possibles, imaginables.
12:10Donc, ils ont besoin de faire croire aux Français qu'il y a un problème d'impôts.
12:13Bon, je pense que nos compatriotes ne croient pas qu'ils ne paient pas assez d'impôts.
12:16Et on a les macronistes qui, pour cacher, maquiller leur faillite de gestion,
12:21font croire qu'il y a eu un accident sur les prévisions des recettes et que ce n'est pas eux.
12:24Donc, c'est un mensonge ?
12:25Oui, c'est un mensonge.
12:26Ce n'est pas un odeur ?
12:27Non, c'est un mensonge d'État.
12:29Il y a aujourd'hui, moi, je le dis, je l'assume, il y a aujourd'hui un mensonge d'État
12:33entre la très haute administration de Bercy et le gouvernement
12:37qui ont intérêt à mentir aux Français en faisant croire qu'il y a eu un accident de prévision
12:41alors que les dépenses sont hors contrôle, confèrent les rapports de la Cour des comptes.
12:44Mais pas seulement le rapport de cette année, madame Mamrouk.
12:46Tous les rapports depuis sept ans disent la même chose.
12:49Il n'y a pas d'économie structurelle.
12:50La dépense n'est pas contrôlée.
12:52Et à partir du moment, par exemple, où les taux d'intérêt ont remonté,
12:55les charges de la dette sont passées de 20 milliards à 40 milliards.
12:58Donc, comment voulez-vous absorber 40 milliards de hausse de la charge de la dette ?
13:02Et ce sera encore, malheureusement, 30 milliards d'ici 2027
13:05si ce gouvernement ne fait rien, s'il n'y a pas d'économie structurelle.
13:09C'est important.
13:09Impossible.
13:10Vous dites si ce gouvernement ne fait rien.
13:11Laisserez-vous alors le gouvernement, s'il le veut, mener des réformes structurelles ?
13:15Parce qu'après avoir échappé à une motion de censure sur le budget,
13:19vous ne voterez pas, on l'a appris et vous l'avez dit Jean-Philippe Tanguy,
13:21celle du PS sur la submersion migratoire.
13:24Ça veut dire que là, vous laissez un sursis au gouvernement pour agir.
13:27Oui, mais parce que nous, on est pour l'intérêt commun.
13:31Donc, si ce gouvernement, malheureusement, est là avec l'Assemblée telle qu'elle est,
13:34moi, j'aurais préféré que M. Wauquiez ou M. Rotaillot ne fassent pas élire
13:40ou laissent élire des députés insoumis plutôt que des députés Rassemblement national.
13:43Ils ne l'ont pas fait.
13:45Ils n'ont pas fait barrage aux macronistes, ils n'ont pas fait barrage au NFP.
13:48Ce n'est pas fort, c'est la réalité.
13:49C'est les LR qui ont battu un insoumis.
13:52Ils ne pouvaient pas se faire élire eux-mêmes.
13:55Vous préférez la droite ou vous préférez les insoumis ?
13:57Moi, je préfère, évidemment, quelqu'un de droite.
13:59Oui, le RN, mais moi, je ne me cache pas derrière mon petit doigt.
14:02Je préfère, évidemment, une maire LR qui fera moins de mal que Louis Boyard, un ancien dealer, évidemment.
14:08Moi, je ne suis pas pour la politique du pire.
14:09Et d'ailleurs, Jordan Bardella a appelé à faire barrage à Louis Boyard.
14:12Mais, excusez-moi, pour se faire élire, ah oui, les LR, ils sont toujours militants d'eux-mêmes.
14:16Par contre, ils ne choisissent jamais entre un insoumis et un Rassemblement national.
14:21Il y a une phrase de M. Rotaillot, on ne peut la retrouver,
14:24le soir du premier tour de la présidentielle, quand M. Macron va faire un deuxième mandat.
14:28Je ne parle pas du premier, mais le deuxième mandat.
14:30On savait le mal qu'allait faire M. Macron à la France.
14:32Il a dit, Rotaillot, pas une voix pour Marine Le Pen.
14:35Donc, écoutez-moi, des patriotes comme ça, moi, je préfère Dupont-Aignan, mon ancien mentor.
14:39Au moins, lui, il avait eu le courage de faire barrage à M. Macron deux fois.
14:43Et on attend toujours que M. Rotaillot fasse barrage à M. Macron.
14:46En fait, non, il est devenu son ministre.
14:48Son ministre est donc soumis aussi ?
14:50Oui, quand vous êtes ministre, vous êtes soumis à la présence de la République.
14:55Il ne pousse le président pas dans le sens qui est le sien.
14:58Je voudrais conclure par une question, Jean-Philippe Tanguy, qui a trait au service public France 5.
15:03Je ne sais pas si vous avez vu l'émission, mais je vais vous résumer son sujet.
15:08C'était hier, l'émission En Société, avec un bandeau qui a pour le moins étonné ou choqué.
15:14On le voit, je l'ai dit pour aussi nos auditeurs d'Europe 1, les téléspectateurs le voient, ce bandeau.
15:20Hamas, une organisation toujours dangereuse, point d'interrogation.
15:24Je précise pour être objectif que le présentateur s'est expliqué.
15:28Il a tenté de se justifier.
15:30Néanmoins, un bandeau ainsi avec la situation que nous connaissons.
15:33Comment vous réagissez ?
15:35Très simplement, c'est un certain nombre de rédactions.
15:37Malheureusement, il y a beaucoup de journalistes qui en témoignent, notamment des journalistes de confessions juives,
15:41sont infiltrés par une pensée d'extrême gauche qui relativise l'abomination qu'est le Hamas et l'islamisme en général.
15:50Vraiment, on revit les tristes heures de la France quand des pseudo intellectuels type Sartre et compagnie
15:57blanchissaient les pires régimes du monde, les pires horreurs communistes, mais déjà aussi terroristes, le FLN évidemment.
16:03Tous ceux qui haïssaient la France et qui utilisaient la violence et le terrorisme pour faire des victimes innocentes.
16:07Malheureusement, ça continue avec un vieux fond d'antisémitisme totalement maintenant assumé, horrible.
16:15Moi, j'avoue que quand je me souviens de mes études, de mon adolescence, je ne pensais pas que ça reviendrait.
16:21Vous voyez, le pire, malheureusement, est toujours possible.
16:23Aujourd'hui, la banalisation de cet antisémitisme crasse et de la haine et de la pire des violences,
16:29parce que se demander à peine un an après le massacre du 7 octobre, s'il est possible que une organisation terroriste soit dangereuse,
16:42c'est juste du relativisme et il n'y a pas d'autre mot.
16:44Il faut le condamner avec la plus grande vigueur.
16:46Et ce que je remarque, c'est que nos autorités sont bien affairées à interdire C8 et des chaînes qui n'ont pas fait de mal
16:53et qui ne font strictement rien pour nettoyer certaines rédactions d'infiltrations extrémistes.
16:58Merci Jean-Philippe Tanguay, c'était votre grande interview.
17:01Je vous dis bonne journée et à bientôt.
17:03Bonne journée.