Philippe de Villiers : «De tous les pays européens, la France est la seule à disposer de trois atouts : l'arme nucléaire, un siège permanent au Conseil de sécurité et une industrie de défense indépendante des USA. [...] On ne meurt pas pour un peuple qui n'existe pas.»
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00:00De tous les pays européens, la France est le seul à disposer de trois atouts,
00:06l'arme nucléaire, un siège de membre permanent au conseil de sécurité
00:11et une industrie de défense indépendante des Etats-Unis.
00:16Or, cette singularité, dont la France s'est dotée, est remise en cause.
00:22Elle lui permet l'autonomie stratégique.
00:27Or, cette autonomie stratégique est remise en cause par Berlin et par Bruxelles,
00:30qui veulent en fait ressusciter la CED, la Communauté Européenne de Défense,
00:38qui a été proposée et rejetée en 1954.
00:43De quoi s'agit-il ?
00:45La CED, c'était quoi ?
00:46C'était un projet d'armée européenne avec des institutions supranationales
00:51aux ordres d'un commandement intégré, lui-même aux ordres des Etats-Unis.
00:56C'est ce qui a fait que De Gaulle a dit non.
01:00Les armes de la France doivent être fabriquées en France, a-t-il dit.
01:04Et donc, il est sorti du commandement intégré.
01:07Là, c'est quoi, ce projet ?
01:10Il repose sur trois éléments.
01:12Un emprunt européen, le sceau hamiltonien, comme on dit aux Etats-Unis,
01:16c'est-à-dire un emprunt hamiltonien pour faire une armée unique,
01:21une armée européenne unique.
01:23Je ne cite pas souvent mon frère, le chef d'état-major des armées,
01:26mais là, je vais le citer.
01:27Il dit, moi, je ne crois pas à une armée européenne unique
01:30parce que pour un soldat, il faut envisager de mourir pour sa patrie
01:37et on ne meurt pas pour un peuple qui n'existe pas.
01:41Il n'y a pas de peuple européen.